Me voilà de retour après plus de trois mois sans publications pour une lecture commune avec Priscilla du blog Livresque78. En début d’année, lorsque pleine d’optimisme j’avais fixé mon menu pour le Reading classics challenge, nous avions planifiée toutes les deux, cette lecture pour le mois de juin. Prise dans un tourbillon depuis le mois de mars, j’ai complètement délaissé le blog et une bonne partie des lectures que je souhaitais faire. Je voulais donc avant toutes choses remercier Priscilla d’avoir partagé cette lecture avec moi. Cela m’a permis, d’une part de découvrir ce classique de la littérature qui me faisait envie depuis longtemps et d’autre part de me forcer à trouver le temps de me remettre à alimenter le blog.
Quatrième de couverture
À la fin du XIXe siècle, dans une petite ville des Caraïbes, un jeune télégraphiste pauvre et une ravissante écolière jurent de se marier et de vivre un amour éternel. Durant trois ans ils ne vivent que l’un pour l’autre, mais Fermina épouse Juvenal Urbino, un jeune et brillant médecin. Alors Florentino, l’amoureux trahi, se mue en séducteur impénitent et s’efforce de se faire un nom et une fortune pour mériter celle qu’il ne cessera d’aimer, en secret, cinquante années durant. L’auteur de Cent ans de solitude et de Chronique d’une mort annoncée, prix Nobel 1982, donne libre cours à son génie de conteur, à la richesse de son imagination et à l’enchantement baroque de son écriture.
Mon avis
C’est avec L’amour au temps du choléra, publié en 1985, que je découvre la plume de Gabriel Garcia Marquez. Dès les premières lignes, l’auteur nous embarque vers les Caraïbes, dans une ville portuaire de la fin du XIXè siècle pour suivre les amours contrariées du pauvre Florentino Ariza, enfant illégitime de l’un des dirigeants de la Compagnie Fluviale des Caraïbes et de Fermina Daza, fille d’un homme d’affaires aux pratiques douteuses.
Florentino, alors jeune homme et passionné de poésie, tombe littéralement sous le charme de la belle Fermina. Dès lors, rien ne peut arrêter son imagination pour tenter de séduire sa douce avec laquelle il entretient une relation épistolaire grâce à la complicité de la tante de cette dernière. Le père de Fermina, homme d’affaire parvenu, ne l’entend toutefois pas de cette oreille et met un point d’honneur à trouver à sa fille un parti à la hauteur de ses aspirations sociales.
Exit le pauvre Florentino, qui n’a plus qu’à aller noyer sa tristesse et pleurer ses amours déçues dans une dépression dont les symptômes évoquent à s’y méprendre le choléra, qui sévit alors dans la région. Un peu comme « une maladie d’amour » comme dirait l’autre, dont chaque rechute fait ressurgir les maux de la précédente crise. Fermina, de son côté, épouse en grandes pompes le Docteur Juvenal Urbino, médecin reconnu dans toute la ville pour avoir apporté d’Europe les dernières avancées de la science en matière de traitement des maladie infectieuses.
Penser cependant que l’amour de Florentino envers Fermina pouvait s’éteindre ainsi, est une grossière erreur. Les 443 pages de cette saga post coloniale en sont la preuve. On y voit notre protagoniste gravir les échelons de la société afin de se rendre respectable pour sa Dulcinée, dans l’espoir qu’un jour le destin les réunisse. On le voit aussi devenir un expert de la séduction et accumuler les conquêtes pour tenter le temps d’une étreinte d’oublier celle à qui il a donné son coeur.
J’ai beaucoup aimé le style de Gabriel Garcia Marquez. Dès nos premiers échanges avec Priscilla, nous étions d’accord pour dire que L’amour aux temps du choléra, n’était pas un roman qui se dévore mais un livre qui se savoure, petit à petit. Ses pages ont la langueur et la chaleur des Caraïbes et on le lirait volontiers sur un rocking chair avec un verre de rhum vieux en espérant découvrir au fil des pages un happy ending.
J’ai été admirative devant la dévotion de Florentino envers Fermina qui n’a d’égale que sa détermination. Malgré les années qui s’écoulent, son amour de jeunesse demeure intact. Lorsqu’enfin il parvient à la conquérir, il n’a plus la fougue de ses jeunes années mais garde pour elle une tendresse propre à celle des amours tardives. Toutefois, j’ai eu quelques difficultés à concevoir son rapport aux autres femmes qui ne sont là que pour lui permettre d’oublier momentanément sa solitude. Certaines relations, comme celle qu’il entretient avec sa filleule de 14 ans alors qu’il a déjà atteint un âge avancé, ont même été complètement malaisantes. Fermina de son côté apparait comme une femme indépendante, peu encline à se laisser dicter sa conduite par les hommes en général, son père, et son époux en particulier. Sa fougue la conduit à évincer Florentino, lorsqu’elle s’aperçoit qu’il n’est pas celui qu’elle avait imaginé, à ignorer son père des jours entiers ou à quitter momentanément son mari dont elle vient de découvrir l’adultère. Ce n’est qu’à la mort de ce dernier qu’elle met un peu d’eau dans son vin pour s’adoucir grâce aux lettres dactylographiées de Florentino. Souvent hautaine et froide, j’ai eu du mal à m’attacher à se personnage de femme perpétuellement insatisfaite, un tantinet capricieuse et toujours en quête d’exotisme.
J’ai apprécié aussi, au fil des longs chapitres de ce livre de voir les paysages se transformer. Au fil des décennies la ville évoluent sous l’impulsion du couple Urbino della Calle. Elle s’assainit et accueille de nombreuses mondanités et événement culturels qui sont l’occasion pour Florentino d’y revoir l’élue de son coeur. Toutefois, toutes les transformations ne sont pas positives. L’épidémie de choléra qui fait rage, la guerre civile et le progrès affectent aussi les décors du roman. Les deux voyages le long du fleuve, mettent les personnages face au temps qui passe, au progrès et à la nécessité de sauvegarder la faune et la flore pour préserver les activités humaines. Le premier voyage le long du fleuve effectué par Florentino est plein de contrastes. Malgré son coeur en miettes, il s’émerveille des crocodiles, des oiseaux et des bruits de la forêt qui accompagnent sa croisière. Les dernières pages sont certes une ode à l’amour de nos deux héros mais aussi au respect de la nature à travers les figures disparues de la forêt et du fleuve telles que les singes et les lamantins. Enfin, le spectacle qui s’offre à eux n’a plus rien à voir avec celui qui avait pu accompagner Florentino des années auparavant, la forêt n’est plus et les rives du fleuves sont muettes.
Pour finir, je te dirais volontiers que voilà un classique de la littérature Sud Américaine que j’aurais dû lire bien plus tôt et que l’oeuvre de ce cher Gabriel Garcia Marquez vient de sauter dans ma wishlist. Pour finir de te convaincre, je t’invite à aller faire un tour du côté du blog de Mag et Priscilla pour aller découvrir sa chronique.
Si tu l’as lu, n’hésite pas à me dire en commentaires ce que tu en as pensé.
À bientôt 😉
Excellent book!
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Bien contente de te retrouver ici ! Bon retour !!
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Merci !!! Contente de te retrouver aussi ! 😉
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Encore une magnifique chronique qui me donne à nouveau envie de me plonger à mon tour dans ce classique charmant et intriguant.
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Je serai ravie de lire ton retour quand tu l’auras lu !
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Bon retour sur ton blog 😊😊 ça me donne envie de lire ce classique ! Je trouve que c’est en voyant ce qui était considéré « normal » autrefois (une relation avec une mineure par ex) qu’on se rend mieux compte du chemin parcouru par nos sociétés !
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