Portrait de voyageurs #5 : Voyage et volontariat avec Estelle du blog JustL en vadrouille

Après Mélanie qui voyageait seule, Magali qui avait choisi un temps l’expatriation, K. avec qui je partage ma passion des voyages et de la lecture, et Milène du blog Les voyages de Kiki et Sounette, je te propose dans cet article de découvrir un nouveau blog dans le cadre de ce cinquième numéro de portraits de voyageurs.

J’ai découvert le compte et le blog d’Estelle sur le groupe des voyageuses solo de Mélanie sur FB et je dois dire que son parcours a soulevé chez moi une grande admiration et des tas d’interrogations auxquelles elle a gentiment accepté de répondre.

Bonjour Estelle et bienvenue sur My wanderlust family. Pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore, pourrais-tu te présenter ?

Donc, je m’appelle Estelle, j’ai 40 ans et depuis janvier 2018, je suis voyageuse volontaire. Ce qui veut dire que je voyage en faisant des volontariats à travers le monde. J’ai commencé ce mode de vie avec mon compagnon de l’époque et en août 2019, nous nous sommes séparés et j’ai décidé de continuer ce mode de voyage seule. Pour en savoir plus, je vous invite à vous rendre sur la page de présentation de mon blog ou d’aller voir ma vidéo sur YouTube.

Pour toi, le voyage est fortement lié au volontariat et à l’humanitaire, qu’est-ce qui t’a conduite à faire ce choix ?

Alors, je voudrais faire une précision tout de suite. Beaucoup de gens associe le volontariat à humanitaire. Au risque de te décevoir, je ne fais pas dans l’humanitaire, je fais des volontariats dans des petites structures, familles, restaurants, hôtels, hostels, etc. Je dois avouer que je n’ai pas confiance dans les organismes humanitaires ou les ONG. Je ne sais pas si vous avez entendu parler du volontourisme, mais malheureusement ce genre de structure va souvent de pair avec ce mode de voyage. Je vous détaille la différence dans mon article sur le volontariat, mais j’ai aussi fait une vidéoconférence avec ABM Genève où je parle plus en détail de mes volontariats, vous pouvez trouver la vidéo sur ma chaîne YouTube.

Comment choisis-tu tes destinations ?

Je voyage majoritairement en bus et donc, je descends les continents et je vais aux endroits où je reçois une réponse positive. Je postule par le site Workaway et quand je ne trouve rien, j’y vais au culot et je propose mon aide à l’endroit où je suis. En fait, je dirais que la seule chose que je choisis, c’est le pays de destination, et encore, je suis ma descente du continent, lol. J’aime me laisser surprendre par la vie et ça me permet aussi souvent de découvrir des endroits qui ne sont pas du tout touristiques .

De toutes tes expériences de volontariat, quel est celle qui t’a le plus marquée ?

Je pense que celle qui m’a le plus marqué pour le moment, est mon expérience en Indonésie. Nous étions engagés comme professeurs d’anglais dans une petite école sur l’île de Jakarta, à Kebumen pour être précise. Cette ville n’est absolument pas touristique et il arrivait régulièrement que nous soyons arrêtés dans la rue pour être pris en photo. Un jour, nous étions invités dans une école et devions faire un speech sur l’importance d’apprendre l’anglais. À notre arrivée, nous avons été accueillis par des centaines d’étudiants en folie. J’ai pu ressentir ce que vive les stars quand elles montent sur scène, c’était de la folie. Vous pouvez voir la vidéo sur ma chaîne YouTube

Sur ton blog tu parles de plusieurs formes de volontariat en voyage, peux-tu nous en dire un peu plus ?

Oui, il y a le volontariat et ce qu’on appelle le volontourisme, comme je disais un peu plus tôt. Ce que je définis comme volontariats, c’est aider des gens (famille, restaurant, hôtel, etc) en échange d’un logement, parfois de la nourriture et de temps en temps d’un petit salaire. Ce que j’appelle volontourisme, c’est payer un organisme, ONG ou autre, pour aller dans des pays « pauvres » ou touchés par des crises dans l’espoir de s’ « acheter une conscience ». Rien de péjoratif dans l’idée, mais par contre ; d’abord, je n’adhère pas au principe de payer pour travailler et ensuite, je n’aime pas le fait de créer un business autour de ça. De plus, de nombreuses arnaques existent autour de ce genre d’action. Internet est rempli de témoignage et de plainte contre des organismes qui ont retiré les enfants de leur famille pour remplir des orphelinats afin d’avoir du travail pour leurs « volontaires » et malheureusement, ce ne sont pas des cas isolé. Je vous invite à faire vos propres recherches sur le volontourisme, vous pourriez être assez choqué. De plus, ce genre d’organisme ne se préoccupe absolument pas du bien-être de la population locale, mais joue sur ce qu’on appelle le « syndrome du sauveur blanc ». Ce syndrome touche de nombreux touristes et voyageurs, moi en premier. Si vous avez voyagé dans des pays dits « pauvres », vous avez dû aussi le ressentir, c’est ce malaise de se sentir privilégié par rapport à des populations qui n’ont pas toutes les facilités que nous avons en Europe ou dans les pays « riches ». Personnellement, j’aimerais faire des actions pour les gens, pour la planète et pour tellement de choses qui me font mal au cœur ou me retourne l’estomac. Pour le moment, ma seule action est de respecter tous les êtres humains et de partager ma nourriture quand je croise quelqu’un qui a faim. Je refuse de donner de l’argent parce que je ne sais pas ce que les gens pourraient en faire (drogue, alcool, jeu, etc.).  

As-tu rencontré sur ta route des familles qui s’étaient lancées dans des projets de voyage avec volontariat ?

Pour être honnête, je n’ai jamais rencontré de familles qui faisaient des volontariats, mais des familles qui ont pris une année sabbatique pour voyager, il y en a des tas. Personnellement, j’aimerais avoir un jour des enfants, et si ça arrive, je n’ai pas l’intention de changer mon mode de vie, d’abord, parce que ça me permet d’acquérir de nouvelles compétences, mais surtout parce que ça me permet d’être en contact avec la population locale et que je trouve important de rencontrer d’autres manières de vivre et de penser. Je pense que c’est l’un des meilleurs apprentissages de la vie et ça permet de cultiver la tolérance.

La crise sanitaire a-t-elle modifié ta façon de voyager ?

Un peu, mais pas énormément, je suis restée bloqué 7 mois au Belize et je suis obligée de passer un test COVID à chaque fois que je passe une frontière. C’est d’ailleurs pour cette raison, entre autres, que je pense me poser quelque part pour un an maximum. En espérant que toute cette folie soit passée.

Comment en es-tu venue à l’idée de créer un blog ?

Quand nous avons quitté la Belgique, j’ai commencé un groupe Facebook pour que nos proches puissent suivre notre parcours. Ça m’amusait d’écrire. Après un mois de voyage, nous avons décidé de prolonger notre périple. À la base, nous voulions parcourir l’Amérique Latine en 6 mois et nous installer quelque part. Du coup, je me suis dit qu’on allait avoir besoin d’une rentrée d’argent et que ce serait un bon moyen tout en continuant à voyager. Comme tu le sais, ce n’est pas comme ça que ça marche et il faut du temps pour se faire connaître. De plus, dans le « premier jet » de mon blog, nous travaillions ensemble avec mon compagnon. Quand je l’ai quitté, j’ai tout recommencé depuis le début et j’ai commencé à suivre une ligne directrice autour du volontariat.

Quels conseils donnerais-tu à nos lecteurs qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure du volontariat ?

Les seuls conseils que je puisse donner, c’est de ne pas se dévaloriser, certains hôtes estiment que comme ils donnent du travail, ils peuvent se permettre de traiter les gens comme de la m…. ou faire des horaires de fous. En décembre de l’année passée, j’ai postulé pour un volontariat, ils me proposaient 8 heures par jour, 6 jours par semaine en échange d’une tente. Pour moi, ce n’est pas équitable, personnellement, je ne fais pas plus de 5 heures par jour, 5 jours par semaine, d’abord parce que j’ai d’autres activités, mon blog et la photo et ensuite parce que volontaire n’est pas synonyme d’esclave.

Où peut-on te retrouver sur les réseaux sociaux ?

On peut me trouver sur Instagram , j’ai un ancien compte Facebook qui court toujours avec le même nom mais je ne l’alimente plus depuis quelques mois. Je me détache fort des réseaux sociaux, je trouve ce concept de plus en plus nocif, mais ça, c’est mon avis personnel. 😉 Sinon, j’ai aussi une chaine YouTube où je poste des vidéos explicatives de temps en temps.

La dernière question est toujours une carte blanche. Alors c’est à toi, quelle question aurais-tu aimé que l’on te pose et quelle serait ta réponse ?
Pourquoi as-tu décidé de tout quitté sans te retourner ?

Je ne me suis jamais senti à ma place en Belgique et mon voyage à Madagascar en 2010 m’a confirmé que je n’étais pas faite pour ce monde qui pour moi n’a pas de cœur. Voyager dans des pays « pauvres » m’a permis de me rendre compte que les vraies valeurs ne s’achètent pas. Que la générosité et le respect ce n’est pas une question de statut ou de compte en banque. Pour moi, la société occidentale a perdu la notion du cœur. Vivre avec le minimum, sourire aux gens, aller à la rencontre d’autres façon de penser et de vivre, c’est ça mon vrai bonheur. Pour moi, en Belgique, les gens ont peur tout le temps et quand je vois ce qui se passe en ces temps de COVID, ça me confirme ma pensée. Ce que j’ai constaté, c’est que les gens ne vivent pas vraiment, si vous les écoutez parler, ils vous diront qu’ils profiteront de la vie quand ils seront à la retraite, quand les enfants auront quitté la maison, etc…. Ils attendent toujours quelque chose. Je ne dis pas qu’il faut tout quitter comme moi, mais bien qu’il faut vivre parce qu’on ne peut jamais savoir quand on va mourir. Je préfère vivre avec des remords qu’avec des regrets. Je pense que le décès de ma maman en 2005 et d’avoir survécu à un gros accident de voiture m’ont fait réaliser que la vie peut s’arrêter en 1 seconde quel que soit l’âge ou la condition. Mon adage ; « Suis ton coeur, pas tes peurs ».

Quel joli mot de la fin ! Merci encore à toi Estelle d’avoir partagé avec nous ton expérience.

À bientôt 😉

Comment faire de ton carnet de voyage l’indispensable de ton aventure ?

J’ai dû commencer à écrire des carnets de voyages vers 10-11 ans. À l’époque, mon carnet venait du Disney Store, avait une couverture en plastique protégée par un gros bébé dalmatien. J’y consignais le programme succinct de nos journées en vacances.

Avec le temps, je me suis prise au jeu de l’écriture, du dessin, de la photo. J’ai découvert les carnets magnifiquement illustrés de Titouan Lamazou, ceux de Sylvain Tesson dans Géographie de l’instant et d’autres encore qui entre deux voyages alimentent l’envie de s’évader. J’ai aussi commencé à organiser moi même les voyages et très vite, le carnet s’est imposé comme un indispensable pendant le voyage mais aussi dans sa préparation… À mi chemin entre bullet journal (BuJo pour les intimes) et journal de bord. Dans les quelques lignes qui vont suivre, je te propose de découvrir mon organisation avec quelques piste. Bien sûr, elle est personnelle mais si tu souhaites de lancer et que tu ne sais pas par où commencer, voici quelques propositions d’entrées.

Avant de partir

Je t’en ai déjà parlé dans cet article sur l’organisation. En matière de voyage, je préfère m’y prendre très à l’avance et ce pour pouvoir étaler les dépenses et pas le retrouver à chercher dans le stress un hébergement à la dernière minute.

Si certains font des tableaux sur Excel ou sur Pinterest, affichent l’avancée de leurs préparatifs avec des petites notes et des images affichées au mur ou des marques pages dans des guides, j’ai besoin de tout avoir sur papier. Écrire me permet d’avoir les idées claires sur l’endroit où je vais et ce que je vais y trouver et de rassembler les idées trouvées sur les multiples guides qui trônent dans mon salon.

Avant de partir je note donc régulièrement l’avancée des préparatifs dans le carnet. Allez viens je t’emmène faire un tour dans ses onglets.

Index

Photo de Bich Tran sur Pexels.com

C’est certainement la partie la plus importante si tu ne fonctionne pas de façon linéaire dans l’organisation de ton voyage… En effet, tu vas peut-être en fonction du planning d’organisation que tu te fixes, réserver une partie des transports ce mois-ci parce que Kayak te dit que c’est la période la plus favorable pour acheter ton billet d’avion. Et tu réserveras peut-être ton train, ton VTC ou tes locations de voitures plus tard quand ton budget te le permettra. Par contre, tu vas peut-être continuer à avancer sur certains points plus administratifs de ton voyage, ou plus culturel, tu vas peut-être ajouter des lieux ou des activités à ta liste d’envie en fonction de tes lectures, de tes découvertes sur le net…

Dans cet index, pense à faire apparaître chaque rubrique et numérote tes pages pour pouvoir t’y retrouver rapidement. Il n’y a rien de plus énervant que de passer des heures à retrouver cette information super importante que tu as noté mais dont tu ne te souviens plus à quelle page…

Retro planning

Un retro planning pour ne rien oublier…

L’aventure ne commence pas le jour J. Pour organiser ces belles vacances, comme tu ne passes peut-être pas par une agence mais que tu te débrouilles tout seul comme un grand, tu ne peux pas payer tes hébergements, transports, activités en plusieurs fois. Il faut étaler les dépenses et le temps nécessaire aux recherches. C’est là que le rétro-planning entre en jeu… Première étape, faire la liste de toutes les choses que tu dois faire pour organiser ton voyage. Deuxième étape, les organiser par ordre de priorité. Troisième étape, le consulter régulièrement pour ne rien oublier.

À me lire j’ai l’impression d’être une personne adulte, responsable et franchement très organisée, alors que dans la vraie vie, j’ai plutôt tendance à procastiner, faire les choses dans l’urgence et poster mes échéances dans la dernière seconde de la deadline… Mais en voyage, clairement, c’est le genre de choses que tu ne peux pas te permettre.

Petit exemple, bien sûr le rétro planning est très variable en fonction de la destination. Voici à titre d’exemple ce que tu pourrais mettre dans ta liste…

  • M – 8 : Réservation des billets d’avion
  • M- 7 : Détermination de l’itinéraire et réservation des premiers hébergements
  • M-6 : Réservation des hébergements en Laponie
  • M-2 : Réservation des locations de véhicules
  • M-1 : Réalisation de la liste d’envies familiale
  • J-15 : réservation du parking de l’aéroport
  • J-7 : Point matériel photo, linge, valise pour pouvoir compléter en fonction des besoins
  • J-2 : Valises

Budget

C’est LE nerf de la guerre et le point important sur lequel il faut garder un oeil pour éviter de manger des patates pendant la préparation du voyage et au retour… Clairement, établir un budget prévisionnel pour chaque poste et le noter dans un tableau au fur et à mesure de tes achats.

Les formalités administratives et les numéros utiles

C’est la partie la moins drôle mais à laquelle on ne coupe malheureusement pas. Pour moi elle doit apparaître dans les premières rubriques. Vu que l’on a pioché en règle générale dans plusieurs guides pour construire le voyage et qu’une fois sur place, on a tendance à ne plus les consulter pour se laisser porter par les rencontres et l’instant, il faut que l’on garde ailleurs que sur nos portables les numéros de téléphones utiles en cas de besoins, (proches, mais aussi ambassades, consulats etc…). Dans cette onglet, je fais aussi le point sur les démarches administratives, demandes de visa, assurances voyages, carte européenne d’assurance maladie…

La liste d’envies

Wish list du voyage

Sa place dans le carnet peut varier mais à mon sens, il est super important qu’elle apparaisse avant l’itinéraire puisque c’est elle qui va le contraindre. Chez nous cette fameuse liste se fait sur la base d’un conseil de famille. En général, on a déjà commencé à parler un peu de la nouvelle destination aux enfants. Ils ont des idées de choses qu’ils aiment faire en vacances et qui peuvent se faire partout : randonner, visiter un musée, faire une balade à vélo ou à cheval, aller à la pêche, manger une spécialité… Je note tout. De mon côté, si j’ai déjà, commencé à potasser la tour de Pise de guides qui a envahi le salon, je propose aux garçons quelques lieux avec des photos… Et on commence à voir comment on peut mettre ensemble les idées de tout le monde pour construire l’itinéraire et affiner le budget (si certaines expériences sont trop chères mais semblent incontournables, on profite aussi de toutes les bonnes occasions pour augmenter le budget). Pour notre voyage à Londres qui avait lieu pendant les fêtes de fin d’année par exemple, la visite des Studios Harry Potter était mon cadeau d’anniversaire et certaines expériences étaient des bons cadeaux obtenus à Noël).

L’itinéraire

À vos cartes, près partez… Quand tu pars peu de temps et que tu prévois un circuit. L’itinéraire est un point clé. J’aime beaucoup l’avoir de façon visuelle avec la carte mais aussi avec une partie texte avec les lieux, le nombre de jours et le nombres de kilomètres entre chaque étapes pour pouvoir ensuite prévoir mes parties suivantes et passer vraiment aux choses sérieuses, le transport et l’hébergement.

Transports

C’est là qu’il faut centraliser toutes tes réservations : train, avion, bateau, transferts en tous genres, véhicules de location… Au fur et à mesure de l’organisation du voyage, tes réservations s’accumulent soit sur ta boite mail, soit dans un dossier sur l’ordinateur. Pour chaque déplacement l’onglet transport permet d’un coup d’oeil de retrouver :

Date / Lieu de départ /Heure de départ / N° de vol ou train / Numéro de réservation (à rappeler en cas de litige, de modification ou d’annulation) / Heure d’arrivée (histoire d’avoir une estimation pour la poursuite de l’organisation de ta journée et donner un ordre d’idée à tes proches au cas où)

Si en général, je retiens plutôt bien les dates et heures, de départ, je fluote les numéro de train et de vol pour qu’ils me sautent au yeux.

L’hébergement

En ce qui concerne l’hébergement, j’essaie de le faire coller avec la liste d’envie, mais aussi le budget. Pour chaque étape, je fais apparaitre le nom de l’hébergement, l’adresse, le prénom de l’hôte sur airbnb, le numéro de téléphone, le numéro de réservation et le site par lequel je suis passée pour réserver afin de le retrouver plus rapidement en cas de besoins dans mes mails.

À lire, à voir, à écouter

À voir, à lire, à écouter

C’est la partie la moins technique et la plus sympa… Dans cette partie, je liste les livres, les guides, les films, les émissions ou les morceaux à écouter avant de se lancer dans le grand voyage. Si tu suis le blog, tu sais à quel point le voyage n’est pas qu’un moment de vacances mais une véritable expérience culturelle. Dans mon carnet, j’ai donc un petit onglet, écrit à la main qui rassemble les titres de bouquins à acheter ou à emprunter, un peu dans l’esprit de ma Booklist Finlandaise, de celle sur Cuba qui est en cours de préparation depuis quelques temps mais sur laquelle je cale en terme de lecture pour les enfants ou de celle sur Londres pour laquelle j’ai tellement d’idées que je me demande comment tout faire rentrer dans un article et qui devraient toutes les deux arriver pendant les vacances de Noël .

La valise de Dorothée

En plus de la check list familiale accrochée au frigo que je coche scrupuleusement au fur et à mesure de l’avancée des bagages, je garde une copie dans le carnet pour pouvoir l’avoir au retour.

Sur place

Sur place, le carnet me sert essentiellement de mémoire pour les différentes étapes. Lorsque l’on part dans un pays où l’on n’a pas accès à internet de façon constante, il est vital. L’itinéraire les documents sont aussi sauvés sur mon portable, mais n’étant jamais à l’abri d’une panne de batterie, le carnet dans sa version old school reste pour moi une valeur sûre. J’y ai gardé les infos des guides que je n’ai pas voulu emporter pour éviter de charger les sac à dos et les suggestions des articles trouvés sur pinterest, alors autant te dire que c’est un peu mon doudou et que je ne le quitte jamais. Tu remarqueras d’ailleurs sur la photo suivante que les couvertures en prennent souvent pour leur grade. L’encre des dessins peut baver car mouillée par la pluie, les tickets déjà collés tendent à se faire la malle à force d’être manipulé, mais comme dirait l’autre, « C’est le jeu ma pauvre Lucette ! »

Même si une grande partie du voyage y est consignée, il est rare que j’y écrive dedans alors que l’on est en route. Je peux y dessiner, y glisser des traces de nos visites, tickets, cartes de visites de restaurants ou d’hôtel, fleurs ou plumes que je coince entre ses pages, ou les photos prises à l’instax de nos rencontres ou des moments top. En effet, je suis trop attachée à ce que le carnet soit la mémoire du voyage en famille pour écrire sur le coup, d’une part parce que le temps manque souvent et qu’écrire le carnet de nos journées prend énormément de temps. D’autre part, la fatigue et les émotions contradictoires sont souvent mauvaises conseillères en matière d’écriture. Aussi je préfère prendre des notes rapides, sur mon portable pour garder en mémoire les activités, les rencontres, les musiques, les odeurs, quelques sensations sous la forme de mots clés et y revenir une fois rentrée.

Si nous avons eu la possibilité d’embarquer dans ma trousse de la colle et une paire de ciseaux, certaines soirées peuvent être consacrées à la décoration de la couverture du carnet que je prends la plupart du temps en kraft marron ou noir. Dans tous les cas, les garçons ont toujours des crayons aquarellables qui trainent et je garde précieusement les dessins ou les écrits qu’ils peuvent faire pendants les temps morts pour illustrer les doubles pages.

Et après…

Carnets work in progress…

C’est la partie qui me prend le plus de temps, mettre de l’ordre dans les idées, écrire, recopier les notes prises, les transformer en phrases, coller les photos, les tickets d’entrées, les billets d’avion, les anecdotes et les recettes pour que le carnet devienne la mémoire du voyage. Pris dans la folie du spectacle, cette phase peut s’étirer sur plusieurs mois, voire plusieurs années étant donné que d’autres voyages viennent entre temps se caler, pour lesquels il faut démarrer de nouveaux carnets.

J’ai toujours du mal à terminer un carnet. Laisser le carnet de voyage en suspend signifie qu’il y a encore des choses à raconter, des histoires à mettre en image ou en mots. Mettre le point final à un carnet, cela signifie que l’aventure est réellement terminée, qu’il faut quitter les lieux et qu’il ne reste plus, de ce projet que les souvenirs glissés entre les page du cahier.

Si te lancer dans l’expérience du carnet te tente, reste connecté, et n’hésite pas à suivre nos actualités… Je te proposerai bientôt une sélection de cahiers et carnets qui se prêtent bien à cette activité.

Toi aussi tu es un accro des carnets ? Comment fais-tu le tien ? Es-tu plutôt écrit ? Photo ? Scrap ? Dessin ? Je serais ravie d’en discuter avec toi en commentaire et d’aller voir tes réalisations si tu en proposes toi aussi sur ton blog ou ton insta…

À bientôt 😉

Le zéro déchet en voyage : mission impossible ?

Meuh non, tu penses bien… Sinon, je ne me lancerais pas dans la rédaction d’un article sur le sujet… Bon, c’est un peu facile et je surfe sur la vague de l’actualité, puisque cette semaine, c’est la semaine européenne de la réduction des déchets… (Même si je t’avoue que chez nous, cette semaine, n’a rien de bien exceptionnel puisque nous travaillons à réduire nos déchets toute l’année). Les copines de Wikids l’ont aussi mis à l’honneur dans leur feed Instagram et sur leur page Facebook. Aussi dans cet article, je te propose un petit point rapide, sur ce qu’est le Zéro Déchet (ou ZD pour les intimes), quelques bouquins pour t’aider à te lancer, ensuite des pistes pour réduire tes déchets en voyages.

Le zéro déchet : Kesako ?

Certains parleront de mode, d’autre de mode de vie… J’ai plutôt envie de me placer dans le deuxième camp. Concrètement adopter un mode de vie Zéro Déchet, ou en tous cas y tendre, revient à repenser son mode de consommation pour éviter de produire des déchets… Tu as peut-être vu passer à la télévision ou sur les réseaux sociaux Béa Johnson, cette franco américaine, ambassadrice, mondiale du zéro déchet (zero waste en anglais) qui arrive à faire tenir les déchets de toute une année pour une famille de 4 personnes dans un bocal Le Parfait d’un litre. Bien sûr, tout le monde n’en est pas là. Rome ne s’est pas faite en un jour et pour se lancer dans le zéro déchet, en famille rien de mieux que la technique des petits pas. Mais commment faire ?

Les 5 R

La philosophie du zéro déchet peut se résumer facilement au travers de 5 verbes d’actions : refuser, réduire, recycler, réutiliser et redonner à la terre.

Source zero waste Paris
Refuser
Photo de Andrea Piacquadio sur Pexels.com

Nous avons eu la chance, quand elle est passée en France d’assister à une conférence de Béa Johnson. L’une des premières idées de son intervention était la suivante : en tant que consommateur, votre bulletin de vote est dans votre porte-feuille, c’est votre carte bleue. Acheter c’est voter. Acheter c’est cautionner plus ou moins sciemment les valeurs d’un système.

En refusant, les objets à usage unique (pailles, coton tiges, gobelets et bouteilles en plastiques…), on envoie un message, qui commence à être entendu.

En refusant ce dont on n’a pas besoin, même ce que l’on nous propose gratuitement (les articles publicitaires, les jouets du MacDo, les cadeaux d’entreprises qui finissent toujours dans le fameux carton à bazar que l’on a tous à la maison et dont on ne sait quoi faire, les cartes de visites de l’entreprise X ou Y qui sont sur le frigo alors que l’on trouve leurs coordonnées sur le net…), on interroge aussi sur la nécessité de commander en si grande quantité des gadgets publicitaires. C’est le fameux B de la méthode BISOU, proposée par Marie Duboin et Herveline Verbeken Giraudeau dans J’arrête de surconsommer et sur le groupe Facebook Gestion budgétaire entraide et minimalime (GBEM pour les intimes).

En refusant d’acheter des objets non valorisables, en faisant le choix d’investir dans des objets durables, on lance aussi un message à l’encontre de l’obsolescence programmée et de la qualité des marchandises proposées sur le marché, des conditions de productions…

Réduire
Photo de Daria Shevtsova sur Pexels.com

Quand on parle de réduction, ici, on peut l’envisager sous deux facettes. La réduction des déchets et la réduction de la consommation. Alors clairement, bien entendu, il est hors de question de se mettre à l’eau et au pain sec pour sauver la planète et d’aller vivre dans une grotte sans eau courante ni électricité, mais on peut avoir ce principe à l’esprit avant de remplir son chariot ou de dégainer sa carte de crédit. Comment réduire ses déchets ?

  • Eviter les packs XL et les produits sur-emballés
  • Réduire le gaspillage alimentaire en faisant ses menus à la semaine
  • Reprendre la main sur ce que l’on mange en achetant davantage de produits bruts dans des circuits courts
  • Acheter en vrac, les petits épiceries se multiplient et les grandes surfaces ont bien compris l’intérêt du vrac et le proposent de plus en plus
  • Faire de petites courses plus souvent plutôt que des grandes
Réutiliser
Photo de Taryn Elliott sur Pexels.com

Celui-là c’est mon chouchou, surtout à l’approche du Black Friday qui chaque année, pollue ma boite mail et mes oreilles quand j’écoute la radio. Les chiffres sont formels, en terme de gaspillage, il faut clairement que l’on se ressaisisse. Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Aussi, notre premier réflexe, avant de nous lancer dans l’achat d’un produit neuf et de voir si on ne peut pas le trouver en location ou d’occasion en bon état et de faire fonctionner l’économie circulaire. Voilà donc quelques pistes :

  • Pour un besoin ponctuel, penser à demander aux proches
  • Utiliser les groupes locaux de Facebook, c’est une excellente façon de rencontrer des voisins
  • Se lever tôt le dimanche matin et chiner dans les brocantes
  • Utiliser le réseau des bibliothèques et les boites à livres
  • Passer par des sites de vente entre particuliers (inutile de les citer, tu les connais déjà sûrement)
  • Passer par les sites et les boutiques qui proposent des produits reconditionnés et sous garantie
Recycler / Réparer
Photo de Pixabay sur Pexels.com

J’aimerais faire à ce stade de l’article une minute de silence pour mon pauvre jean préféré qui a rendu l’âme dans la semaine… Je vous promets qu’il n’a pas souffert. Après moult reprisages et réparations, il était définitivement en fin de vie de sa vie de pantalon, les soins palliatifs ne servent plus à rien à ce stade. Il est mort… Mais comme les chats, il peut avoir 9 vies si on veut avant de terminer en torchon ou en tissu pour essuyer les pinceaux. Je vais aller faire un tour sur le net pour chercher quelques tutos de créations pour savoir quoi en faire…

Ici, dans ce pilier, il s’agit de faire fonctionner tes petites menottes, ou, si tu ne te sens pas de faire travailler ceux qui savent le faire.

Faire travailler ton cordonnier, ta couturière ou le réparateur d’électroménager te coûtera souvent moins cher que d’acheter une nouvelle paire de chaussures, une nouvelle chemise, ou un nouveau lave-vaisselle.

Rendre à la terre
Photo de Eva Elijas sur Pexels.com

Il suffit d’un petite balade dans la forêt pour voir que ce que l’on rend à la terre, n’est pas toujours joli joli et qu’elle frise franchement l’indigestion.

Une fois que tu auras refusé, réduit, réutilisé, recyclé / réparé, normalement, il ne te reste plus que tes déchets alimentaires à rendre à la terre. C’est l’un des points qui est encore l’un des plus compliqués à mettre en place en fonction des communes de résidence. Tout le monde n’est pas prêts à avoir un lombricomposteur sur son balcon et le ramassage des déchets verts ne s’est pas encore normalisé sur tout le territoire, mais si tu as un petit coin de verdure, tes plantes te diront merci.

Pour se lancer : quelques références

Sur le net

Tu trouveras pas mal de références, comme pour tous les sujets dont on parler beaucoup mais voilà mon top trois :

https://www.famillezerodechet.com/

https://www.zerowastefrance.org/

https://zerowastehome.com/ (en anglais, mais avec un onglet pour localiser les épiceries en vrac près de chez toi ou en voyage)

Et puis sur Pinterest et sur Facebook, il suffit de taper zéro pour voir apparaître des épingles à n’en plus finir, de la recette du dentifrice à l’organisation des courses en vrac. Un monde de tuto de cosmétiques DIY et de produits ménager sains et faits maisons s’offre à toi…

Quelques bouquins

Ceux-ci sont ceux qui m’ont aidée à me lancer. Mais si tu tapes sur la barre de recherche de Décitre Zéro déchet, tu en trouveras des tas et des tas d’autres qui envisagent le ZD, sous un angle plus théorique ou plus créatif… Tu peux regarder le Throwback thursday d’hier, il est consacré à Ze journal de la famille presque Zéro déchet

ZD et voyage

Je t’ai parlé peu parlé dans la première partie des avantages financiers de cette démarche écologique, mais dans notre famille, le passage au zéro déchets et les économies que cela a engendré ont contribué à nous permettre de réaliser plusieurs projets de voyages qui dormaient dans des tiroirs. Une fois en vacances, avoir ton kit zéro déchet te permet aussi de faire de belles économies. Je pense essentiellement en terme de réduction des bouteilles plastiques par exemple.

Quand tu as adopté des réflexes zéro déchet au quotidien, difficile de s’en défaire en vacances, même quand tu pars à l’autre bout de la terre. Avec le zéro déchet, difficile de faire du « Vacances j’oublie tout » (ne me remercie pas de t’avoir mis cette magnifique chanson en tête). C’était l’une de mes grosses interrogations quand nous sommes partis à Cuba, et tout une partie de l’article Voyager éthique à Cuba, pointait du doigt à quel point l’industrie touristique était génératrice de déchets alors que la population faisait part d’une grande créativité dans l’utilisation 5R. En effet, malgré toute notre bonne volonté, nos pailles en inox, et nos gourdes, en tant que touristes, on est un peu passés pour des originaux à ne pas vouloir laisser de souvenirs matériels de notre passage sur l’île.

Voici quelques unes de nos astuces

  • Privilégier les appartements pour pouvoir cuisiner par nous même à petit budget
  • Se balader sur les marchés : outre le fait de pouvoir trouver des denrées alimentaires en vrac, c’est un super moyen de se familiariser à la culture du pays
  • Repérer les épiceries en vrac sur le localisateur de vrac de zerowastehome ou taper « bulk » sur Google avec ta localisation
  • Privilégier les restaurants avec de vraies assiettes, nappes, couverts plutôt que des restaurants fonctionnant avec du jetable… Ça a un coût, je le sais bien, d’où le point n°1, de choisir un appartement comme lieu d’hébergement
  • Penser à prendre tes écouteurs dans l’avion et ton masque pour les yeux, si tu prends l’avion. Lors de notre voyage pour Cuba nous avions été atterrés de la quantités de déchets produits lors du voyage et de kits de voyages abandonnés à la sortie du vol et tout ça, c’est sans compter les déchets des plateaux repas…
  • Se constituer un petit kit ZD à glisser dans ton sac de voyage (tote bag ou filet à provisions, sac à vrac, couverts en bambou pour qu’ils passent à l’aéroport, gourde, pailles inox, cube ou paillettes de savon de Marseille pour la lessive, assiettes pliables et tasses pliables…)
  • Passer à la trousse de toilette solide : je pourrais être intarissable sur le sujet. J’ai essayé pas mal de produits, et commence à trouver mes chouchous, je pense avoir été déjà très longue dans cet article et je consacrerai un nouveau billet à toutes mes trouvailles.

Et toi, comment tu gères tes déchets en voyage ? Tu es déjà passé(e) au ZD ? Comment tu t’en sors ?

À très vite pour un nouvel article 😉 …

Ce matin-là, mon voyage a commencé – Barroux

Une très belle ode au voyage pour les enfants

Il était une rencontre

Sorti au mois de septembre, j’ai découvert ce très bel album signé Barroux, dans le cadre du Prix du Livre de Jeunesse de la ville de Marseille. Je l’avais repéré sur le net dans le cadre d’un premier repérage avant de me rendre à la librairie pour faire ma sélection définitive. Il m’avait tapé dans l’oeil et les libraires ont fini de me le vendre…

Résumé

C’est l’histoire d’un départ, d’un voyage, et d’un retour. Un matin, notre héros remplit un grand sac à dos : un couteau multifonction, une boîte d’allumettes, une trousse à pharmacie… Puis, il part droit devant lui. Sur son chemin, il fait des rencontres : chacune d’entre elles lui donne l’occasion de se délester d’un ou plusieurs objets, plus encombrants que nécessaires. Un jour, il est temps pour lui de rentrer, entièrement allégé. Une fois chez lui, il échange avec ses voisins souvenirs et graines, qu’ils plantent de concert, de sorte que très vite, la ville est embellie par la végétation…

Résumé de l’éditeur

Notre avis

Avec ses couleurs automnales, ses illustrations douces, et son titre qui invite à boucler son sac à dos, voilà un album dont la lecture se présageait sous les meilleurs auspices.

Cette impression générale a été très vite confirmée. Dès l’exergue, qui reprend des mots de Lamartine, Barroux pousse les petitous à s’interroger sur le sens du voyage.

On découvre donc un petit bonhomme, qui, lassé de son existence monotone en ville, décide de partir découvrir le monde à pieds. On le voit donc boucler son sac à dos. Il va sans dire que ce petit bonhomme est un backpacker débutant et très prévoyant. Le minimalisme n’est pas forcément son état d’esprit de départ. Ce joli effet d’accumulation, m’a rappelé J’ai mis dans ma valise de Soledad Bravi, un autre album que j’aime beaucoup, pour des tout-petits. Le voilà enfin paré, pour partir à l’aventure. Avec son sac plus gros que lui, il prend donc la route. Le vent le prive tout d’abord de sa carte routière, le poussant à sortir des sentiers battus et d’aller à la rencontre des gens. Il tombe en fascination devant les spectacles de la nature qu’il tente de photographier, mais en perd son appareil.

Au gré de ses étapes, il abandonne, à chaque fois un peu de son paquetage et de sa vie d’avant, de ses certitudes. On sent au fil des pages son sac à dos qui s’allège en même temps que son esprit. Le petit bonhomme qui croulait sous son sac semble grandi. Riche de ses expériences, il décide donc de rentrer chez lui et de retrouver la vie qu’il avait quitté. Une vie qui est maintenant peut être un peu grande et froide dans cette ville qui file trop vite. Il troque donc sa voiture contre un vélo et partage ses souvenirs de voyage avec son entourage, semant autour de lui les graines recueillies au cours de son aventure.

La vie et la ville ne seront plus les mêmes. Elles se sont enrichies de jolies plantes qui rendent le quotidien plus doux.

On trouve énormément d’albums sur le voyage mais rares sont ceux qui sont aussi fins et bien construits que celui-ci. Les illustrations réalisées à l’encre sont très simples et servent à merveille le message de minimaliste et d’éthique que souhaite véhiculer Barroux.

En effet, l’album n’a pas laissé les garçons indifférents. Grandschtroumpf a trouvé les illustrations très douces et le livre a soulevé pas mal de questions. Minischtroumpf est resté plus perplexe quant à lui. L’abandon de petits bouts de soi dont on se détache sur la route pour voyager plus léger l’a un peu perturbé. Il s’est demandé si toutes les choses qu’il avait laissées n’allaient pas finir par lui manquer. L’occasion de reparler d’expériences de voyage où eux aussi ont choisi en chemin de se séparer d’objets qui ne leur servaient plus, de réfléchir à nos sacs à dos toujours 1000 fois trop lourds de choses que l’on emporte au cas où et des souvenirs que l’on ramène (photos, graines…), des rencontres qui nous ont fait grandir et des bouts d’ailleurs qui font partie de notre jardin secret ou partagé.

Et vous quel est l’album qui vous fait voyager en famille ?

Wikidstravel, vous connaissez ?

Aujourd’hui pour cet article, j’avais envie de te parler une fois n’est pas coutume non pas de bouquins mais d’un chouette site que j’ai découvert il y a quelques mois, Wikidstravel.

Wikidstravel, Kesako ?

Ça y est, je te vois déjà froncer le sourcil et de demander pourquoi j’ai le don de te parler de choses avec des noms bizarres qui commencent par un W. Mais non, je ne souffre pas du tout d’un traumatisme lié à une lecture trop poussée de W ou le souvenir d’enfance de Georges Perec. J’ai simplement envie de partager avec toi cette petite mine d’informations pour laquelle j’ai eu un coup de coeur.

Créé par trois mamans, Delphine, Mylène et Véro, voyageuses au long cours, c’est une sorte de Wikipédia du voyage en famille. Je les laisse se présenter par elles-mêmes, elles font ça à merveille… Chaque semaine, leur page FB et leur compte Instagram mettent à l’honneur des destinations et des familles voyageuses qui souhaitent partager leur expérience autour d’une destination, en France, en Europe ou à l’autre bout du monde. Au programme, itinéraires, budget, suggestions de visites et une mine de conseils pratiques pour organiser tes prochains voyages avec toute ta tribu qu’elle soit composée d’un tout jeune bébé ou d’une horde d’ados…

J’ai découvert Wikids en même temps que j’ai commencé à me balader sur Instagram et j’ai beaucoup aimé l’esprit de nos trois globe trotteuses. J’adore leur story au ton souvent décalé. Humour, bienveillance, ouverture sur le monde mais aussi un vrai soucis de produire pour chaque destination un guide de qualité à destination des familles, ce que l’on trouve rarement dans les guides papier ou uniquement sur certaines destinations très ciblées.

J’avais déjà épinglé quelques articles des destinations qui sont dans notre tiroir à voyage sur Pinterest, quand j’ai pris mon courage à deux mains et je les ai contactées pour me lancer à mon tour et rejoindre les familles contributrices de Wikidstravel.

Wikidstravel nous voilà !

Début juin, je me suis donc collée avec grand plaisir pour la première fois à l’exercice de l’interview. Après beaucoup de temps consacré à écrire l’introduction sur la Finlande et à retravailler le texte que je leur avais envoyé avec cartes, jolis dessins et belle présentation, nos aventures ont été publiées cette semaine. Et Waouh ! Le rendu est simplement magnifique ! Merci du fond du coeur les filles !

Dans les premiers cafés des voyageurs, certains d’entre vous m’ont demandé des conseils pratiques sur notre voyage en Laponie et je vous avais promis un article à venir. Rendez-vous donc sur Wikidstravel pour découvrir notre itinéraire, notre budget et nos coups de coeur pour cette destination.

En attendant notre prochaine collaboration, déjà dans les tuyaux, et les suivantes parce qu’on les adore et que si elles ont besoin de retour d’expérience sur certaines destinations, on adorera leur filer un petit coup de main… File vite remplir ton tiroir à voyages sur leur site et découvrir les aventures d’autres familles voyageuses…

À très bientôt 😉

Le pèlerin désorienté qui cherchait Kyoto à Compostelle, Gideon Lewis Kraus

Il était une rencontre

Partir à Compostelle n’était pas du tout dans mes projets de lectures en ce beau mois d’août. J’avais une pile à lire digne du Mont Everest, mais celui-ci m’a clairement fait de l’oeil, au détour d’une colonne dans ma bibliothèque préférée. On venait de terminer notre périple à pieds le long du canal du midi et on devait partir une semaine aux alentours du Puy en Velay, point de départ de la Via Podensis. Avec son titre à la Romain Puertolas, je m’attendais à trouver un livre tordant qui serait un compagnon de voyage fort agréable pour notre road trip.

L’histoire

Tiens ton slip cher lecteur, la quatrième de couverture vend du rêve. Voilà donc l’histoire vraie de Gideon, notre auteur, en pleine recherche de soi. Las d’une vie bien rangée à San Francisco, il s’envole à l’aube de la trentaine passer une vie de bohème à Berlin. Au bout de plusieurs mois à errer de soirée arties en bar underground, il ne sait plus très bien où il en est. Aussi lorsqu’une nuit, un ami lui propose de prendre part avec lui au pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle, il accepte… Sauf qu’au petit matin, il a tout oublié de sa promesse, et doit donc abandonner sa vie de Patachon berlinois pour un mois de marche à travers les Pyrénées.

Mais Gideon n’est pas un pèlerin comme les autres, de confession juive, il aborde ce pèlerinage en terres catholiques comme un voyage au bout de soi et une aventure amicale, plus que comme un voyage vers Dieu. Au gré de ses rencontres, on en apprend plus sur sa famille pour le moins atypique et ses motivations, qui vont le pousser à aller toujours plus loin et toujours plus haut comme le disent les pèlerins sur le chemin des étoiles et à découvrir d’autres chemins de pèlerinages, de nouvelles traditions et à s’interroger sur les motivations qui nous poussent à nous mettre en chemin.

Mon avis

Il était devenu l’indélogeable de mes « C’est lundi que lisez-vous ? » de ces dernières semaines. Avec ses 431 pages, ce beau bébé des éditions Marabout sorti en 2015, m’a accompagnée depuis notre retour de vacances et m’a fait voyager aux quatre coins du globe.

Comme je te le disais en introduction, je m’attendais à un livre dans l’esprit de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea ou de Touriste, de Julien Blanc-Gras. Un roman déjanté, et drôle. J’ai été très surprise de découvrir au fil des pages, un vrai livre de fond, un récit autobiographique, documenté et réfléchi, sur le sens du pèlerinage dans différentes cultures.

On y découvre dans un premier temps, la vie de l’auteur à Berlin. On partage avec lui Le Chemin de Compostelle avant de repartir pour Shikoku et le pèlerinage des 88 temples via Berlin et Shangai, puis de retrouver les siens à San Francisco avant de partir pour un dernier pèlerinage familial à Ouman, en Ukraine.

Après 70 pages de présentation et d’introduction, j’ai donc pris le Chemin tant attendu de Compostelle avec Tom et Gideon depuis Saint Jean Pied de Port, jusqu’à Finisterre. Tout au long de ce chemin, on voit leur amitié évoluer. Ils ont choisi de faire ce voyage à deux et malgré les divergences de points de vue sur le sens de ce pèlerinage, sur le parcours, les ampoules, les douleurs, les sacs trop lourds, ils sont prêts à aller jusqu’au bout.

Au fil des kilomètres, des comptes rendus qu’il envoie à sa famille et de ses méditations, on en apprend plus sur les motivations qui conduisent Gideon à marcher et sur les relations qui le lient à sa famille et surtout à son père, qui après avoir été un rabbin reconnu par sa communauté a décidé de vivre au grand jour son homosexualité. On voit aussi se créer de nouvelles amitiés entre le binôme Gideon-Tom et d’autres pèlerins rencontrés dans les auberges et sur le bord du chemin. On partage avec eux les levers aux aurores pour marcher à la fraîche, les courbatures, la fatigue, la déception de voir certains compagnons terminer le voyage plus tôt que prévu. Je t’avoue avoir eu l’oeil humide avec eux, quand, l’arrivée approchant, la fine équipe prenait conscience avec joie qu’elle touchait enfin au but attendu mais avec tristesse qu’elle allait bientôt devoir se séparer. Pour moi l’histoire aurait pu s’arrêter là, sauf qu’elle continue sur 250 pages environ après…

Si j’ai dévoré la partie Compostelle, pour le reste, cela a été plus compliqué. Gideon, une fois rentré à Berlin, se retrouve dans la posture que tout voyageur connait bien à savoir celle où il faut redescendre de son nuage et reprendre une vie normale. Cette transition est pour lui assez difficile et comme beaucoup d’entre nous, il n’a qu’une seule envie, boucler à nouveau son sac à dos et repartir, en direction du Japon cette fois-ci pour devenir un O-henro-san, et parcourir le Chemin des 88 temples de Shikoku dont lui ont parlé certains compagnons de voyage en Espagne.

Après une visite à son frère Micah, à Shangaï, le voilà donc à nouveau en chemin. Ce pèlerinage, méconnu des occidentaux, est particulièrement prisé au Japon. Il diffère cependant fondamentalement de celui de Compostelle par sa structure, circulaire et non linéaire, sa philosophie et ses paysages. Le long de ce sentier, Gideon dont il partage quelques étapes du début avec son grand père, nous livre une réflexion plus personnelle sur son existence. En proie à la solitude, c’est pour lui l’occasion de réfléchir aux liens qui le lient à son père, aux raisons qui font qu’il lui en veut autant, et à ce qui pourrait finalement les rapprocher. Tout au long des pages de cette partie, on sent Gideon nostalgique de l’Espagne et je ne te cache pas que moi aussi, la fraîcheur des premiers chapitres n’est plus là et j’ai parfois eu l’impression de mettre le nez dans des affaires de famille qui ne me regardaient pas.

Après avoir bouclé la boucle japonaise, Gideon, se sent enfin près à avoir une discussion avec son père. Pour que cette dernière ait lieu, il l’embarque donc, ainsi que son frère en Ukraine, à Ouman, lors de la commémoration annuelle qui a lieu chaque année entre Roch Hachana et Yom Kippour. Ce pèlerinage, qui n’est ni linéaire, ni circulaire mais ponctuel est l’occasion pour les trois hommes de se parler, vraiment, de faire le lien entre passé et avenir.

Voilà donc un livre qui cache bien son jeu, et qui vous surprend là où vous ne l’attendiez pas. Une lecture franchement dépaysante, parfois drôle, parfois émouvante, sans être larmoyante. J’ai trouvé quelques longueurs sur la partie japonaise et j’avais vraiment hâte de toucher au but mais l’esprit de famille et l’aventure ukrainienne de la fin m’ont fait passer une belle fin d’été. Je vous le conseille donc vivement si le Chemin de Compostelle vous attire. Je l’ai trouvé beaucoup plus intéressant en terme de description de l’expérience et en terme de vécu que Le pèlerin de Compostelle de Coelho que j’ai fini par dépit mais qui m’a semblé tellement éloigné de la réalité de ce qu’est un pèlerinage. Le parti pris de continuer le récit au-delà de l’arrivée à la Cathédrale de Santiago, là où normalement les autres ouvrages s’arrêtent était osé, mais c’est finalement un pari réussi. Gideon Lewis-Kraus, nous livre une belle réflexion sur le voyage, le pèlerinage et le rôle que ces derniers peuvent avoir dans nos évolutions personnelles.

Et vous, vous le connaissiez ? Il vous tente ?

À bientôt 😉 …

Voyager éthique à Cuba

À mi chemin de notre série d’articles façon carnet de voyages à Cuba, je te propose une petite série de conseils pour voyager éthique à Cuba. Comme je te l’ai déjà dit dans mon premier article de cette série, nous attendions ce voyage depuis tellement longtemps qu’il était pour nous hors de question de nous enfermer dans un hôtel d’état et de ne voir Cuba qu’à travers la vitrine qu’on voulait nous montrer. Jamais je ne le serai sentie à l’aise dans mon hôtel 5 étoiles à siroter des mojitos pendant que dehors, le peuple fait des triples saltos pour arriver à vivre à peu près dignement.

D’ordinaire, c’est moi qui me colle à l’aspect logistique de l’organisation des voyages, de la réservation des vols et des logements. Mais ce voyage-là était particulier, et nous ne voulions pas partir à l’aventure à l’autre bout du monde sans avoir un minimum d’assurance. Aussi lorsque sur les conseils d’un ami, nous avons contacté l’équipe de la casa Malecòn 663 à la Havane, nous avons été très clairs sur l’aspect éthique dans notre voyage.

Depuis quelques années, notre petite famille essaie de mettre en place une façon de vivre minimaliste et moins axée sur le matériel pour pouvoir vivre d’expériences et non de biens. Alors je te vois déjà arriver de là en mode, ouais tu prends l’avion déjà c’est pas éthique… Oui, c’est vrai et j’assume, mais aller à Cuba en pédalo, comment te dire, l’idée nous a traversé l’esprit mais on s’est finalement dit que c’était quand même drôlement moins pratique… Alors bilan carbone mis à part, je te propose quelques conseils pour voyager éthique, c’est à dire en respectant, la nature et les habitants et en laissant en quittant l’île l’image d’un visiteur que l’on aura plaisir à accueillir de nouveau et non d’un envahisseur râleur, à Cuba.

Conseil n°1 : profite de ton avant voyage pour te mettre sérieusement à l’espagnol

Un jour, en nous baladant dans La Havane, nous avons rencontré un vendeur d’affiches qui après nous avoir vendu l’affiche que l’on voulait avait envie de parler. Nous étions à Cuba depuis quelques jours, et après avoir goûté à la tranquillité de l’Oeste, nous passions notre première journée à La Havane, un peu stressés par l’ambiance de la ville. C’est là qu’il nous a servi une constatation assez triviale, mais d’une grande sagesse :

« Lorsque tu débarques à La Havane, tu perds ta condition d’être humain pour devenir un citron à presser jusqu’à ce qu’il n’ait plus de jus ».

C’était assez dur pour nous d’entendre que quelles que soient les motivations qui se cachent derrière ton voyage, au final, tu es un touriste comme un autre. Et dans la capitale, comme dans certains autres endroits, tu n’es pas à l’abri de petites arnaques à la monnaie, ou de gens qui sous couvert de gentillesse souhaitent se faire inviter à boire ou à manger.

Dans ce contexte-là, lorsque tu poses le cadre en t’exprimant dans un espagnol potable et en maintenant la conversation en espagnol, on est moins tenté de te la jouer à l’entourloupette mais dans des contextes plus sereins tu crées aussi de la confiance. Selon l’endroit où tu te trouves, cela peut clairement t’ouvrir des portes et te faciliter certaines rencontres. À plusieurs reprises, le fait de parler espagnol nous a permis d’aller au-delà du discours convenu et de découvrir la Cuba que nous étions venus chercher ou de passer des moments sympas dans les casas de la cultura.

Conseil n°2 : Loge chez l’habitant

À Cuba, il y a deux systèmes d’hébergement pour les touristes. Les hôtels d’Etat qui appartiennent au régime et, depuis quelques années, les casas particulares, équivalent de nos chambres d’hôtes. Bien sûr, les hôtes sont triés sur le volet et ont pour consigne de scanner ta pièce d’identité dès que tu arrives de sorte que l’on sache toujours où tu es. Bien sûr, les hôtes versent une partie de leurs gains à l’Etat, mais au moins tu aides une famille à arrondir sa fin de mois et tu partages son quotidien et ses repas.

Question confort, tu en trouveras pour tous les goûts et pour toutes les bourses. De l’Hacienda de luxe sur les hauteurs de Trinidad, à la ferme familiale en passant pas les anciens séchoirs à tabacs ou les résidences d’artistes, tu peux maintenant trouver des casas, un peu partout sur les grands sites de réservation… Surtout n’hésite pas à lire les commentaires et les avis des hôtes précédents, en général, ils en disent assez long sur la personnalité de ton futur hôte. Si par contre, tu souhaites faire trempette dans une piscine un cocktail à la main, tu ne pourras malheureusement pas le faire. Les piscines des casas particulares qui en avaient ont été condamnées il y a quelques années. Seuls les hôtels peuvent offrir ce service.

Les petits déj’ gargantuesques sont souvent inclus dans la nuitée et les repas du soir sont proposés en option. Partout où nous sommes allés, nos hôtes ont mis un point d’honneur à nous faire découvrir leurs spécialités et leur culture gastronomique encore mieux qu’au restaurant et te proposeront parfois une partie de pêche ou une soirée musicale qui restera sans nul doute dans ton top 10 des souvenirs de voyage…

Conseil n°3 : garde toujours à l’esprit que tu es dans un pays sous embargo

Tu le liras partout, Cuba manque de tout. Si pour les touristes tout est fait pour que tu ne manques de rien, au quotidien pour les cubains, ce n’est pas la même affaire. Lorsque tu te balades dans certains quartiers de Trinidad ou de La Havane, tu reçois une sacré claque.

Pense donc bien à tout ce dont tu pourrais avoir besoin avant de partir car si à La Havane, tu pourras trouver de tout facilement, selon les endroits où tu iras, il se peut que cela soit plus difficile. Nous avions prévu dans la valise certains vêtements pour adultes dont on aurait pu se séparer à la fin du séjour, des petits jouets, des cahiers, des crayons et des bonbons, des échantillons de savons et de parfum. À la fin de notre séjour, ce que l’on a laissé le plus volontiers c’étaient les médicaments, car là encore c’est compliqué.

Si un jour on devait repartir, on chargerait sûrement nos valises de produits pour les bébés. Soyons lucides, dans certains cas, toutes ces choses ne servent qu’à alimenter le marché noir, mais au moins, elles aident à améliorer un peu le quotidien.

En gros, chaque semaine ou quinzaine, les familles cubaines reçoivent leurs provisions de première nécessité prévues par la carte de rationnement. Tu peux connaître les jours en voyant la queue devant les échoppes. Pour le reste, il y a les petits commerçants qui vendent leur production de fruits et légumes ou les supermarchés d’état où tout s’achète à prix d’or. Certaines choses qui à tes yeux d’occidental paraissent d’une simplicité évidente, peuvent se révéler difficiles d’accès à Cuba.

Pendant notre séjour, nous avons rencontré un couple franco-cubain, qui nous a expliqué qu’avoir en même temps tous les ingrédients pour faire des crêpes leur avait pris un an et demi. Le boeuf, dont l’abattage est régi par l’état, et la langouste sont réservés aux touristes. Tout ce qui vient de l’étranger vaut 3 fois son prix. Exit donc tout ce qui pourrait provenir de la Coca Cola company tu le paierais 3 fois le prix, profite des refrescos et des jus de fruits frais locaux (en vérifiant si ils sont coupés qu’ils le soient à l’eau minérale si tu ne veux pas avoir de mauvaises surprises). Bref, profite des mangues et des ananas, tu n’en mangeras plus jamais des comme ça, consomme local !

On a souvent, au cours de notre séjour entendu des gens râler sur le wifi, la qualité des routes, le manque de ceci ou de cela ! C’était limite dérangeant surtout quand tu te prends en pleine poire la misère des ruelles de Habana Vieja ou des hauteurs de Trinidad. Fais comme les cubains, prend ton séjour comme il vient avec le sourire et laisse-toi porter, tu verras ça va bien se passer.

Conseil n°4 : fais attention à ce que tu dis et à ce que tu fais.

On aurait tendance à l’oublier devant les paysages de carte postale et les airs de salsa qui t’invitent à gozar la vida du matin au soir, mais les panneaux à la gloire du Che et de Fidel sont là pour te le rappeler sur les bords des routes.

Concrètement, en tant que touriste, tu ne risques absolument rien du tout hormis quelques petites arnaques de rue. De ce point de vue là, Cuba est un pays très sûr.

Cependant, mieux vaut éviter de la jouer Antoine de Maximy en mode J’irai dormir chez vous. Pour les cubains, pas question de loger ou de transporter des touristes sans autorisation, sous peine de s’exposer à des poursuites. L’un de nos taxis, qui avait oublié de prendre sa licence avant de partir, en a fait l’amère expérience lors d’un contrôle routier. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne rigolent pas, il a dû payer une amende équivalent le prix de la course, soit à peu près 500 pesos cubains (plus ou moins un mois de salaire).

Fais aussi attention aux questions que tu poses, certains sujets sont tabous. Je me revois filer des grands coups de pieds dans le siège de wanderlustdad qui à peine débarqué à La Havane demandait à notre chauffeur de taxi comment on vivait dans un pays sous embargo, pendant que ce dernier le regardait d’un air de dire « Mais de quoi il parle celui-là, embargo ? On est sous embargo nous ? ». Cuba tient à maintenir son image de petit paradis. Aussi, si tu vois les personnes avec qui tu discutes se fermer comme des huîtres ou rester dans le flou lorsque tu leur poses une question, change de sujet… Ce sera mieux pour tout le monde.

Conseil n°5 : essaie d’anticiper avant de partir ta consommation de bouteilles d’eau

Cuba est un spot magnifique pour la plongée et les randonnées de toutes sortes. Le pouvoir en place, les scientifiques et les cubains font de gros efforts pour préserver les ressources naturelles et les beautés de l’île. Les parcs naturels sont nombreux et merveilleusement entretenus. Toutefois, certains endroits isolés particulièrement fréquentés par les touristes, tendent à ressembler à des poubelles avec leurs cadavres de cannettes, de bouteilles et autres emballages…

Au quotidien à la maison, nous essayons de limiter le plus possibles les déchets que l’on produit, le plastique notamment. On se voyait donc mal partir à Cuba et leur laisser en cadeau nos bouteilles d’eau. D’autant qu’à quatre, avec la chaleur, le rythme de consommation est assez soutenu. Alors certes ! Tu me diras, les jus de fruits sont excellents et tu peux toujours boire des mojitos mais là encore sur la route, ils sont servis dans des verres en plastique avec leurs pailles tout aussi en plastique et puis selon l’heure, le mojito c’est moyen… Et sur place, pas question de boire de l’eau non bouillie ou décontaminée.

Donc pour préserver ta conscience écologique sans te payer une méga tourista, fais un tour à la pharmacie avant de partir et achète des pastilles pour désinfecter l’eau. On en a eu pour une dizaine d’euros pour 100 pastilles et la tranquillité pendant tout notre séjour d’utiliser l’eau du robinet dans nos thermos au bout d’une heure sans passer par la superette toutes les cinq minutes et sans aucun désagrément. Donc n’oublie pas tes gourdes et tes pailles en inox avant de partir et si le coeur t’en dit, profites-en pour te préparer un petit kit du voyageur zéro déchet…

Conseil n°6 : fais confiance à tes hôtes pour t’aider à trouver de supers excursions / activités qui te ressemblent

Les guides c’est chouette pour débroussailler le terrain, mais une fois sur place, n’hésite pas à demander conseil à tes hôtes pour visiter les alentours. Ils ont souvent de chouettes idées de visites à te suggérer. On se souviendra longtemps de cette balade sur le sentier Enigma de las Rocas, suggérée par nos hôtes, aux environs de Playa Larga. Avec sa faune exceptionnelle, ses cenotes, il est assez peu présent sur les guides mais vraiment de toute beauté ou de la visite de la Finca Armonia à Viñales, qui aura été un très chouette moment d’échange, sans parler des soirées musicales d’O. à Cayo Levisa… Ils connaissent le territoire et savent faire appel à des personnes qui répondront à tes attentes.

Conseil n°7 : si tu choisis de faire des activités impliquant des animaux, garde un oeil sur leur bien être.

À Cuba, tes rencontres avec les animaux pourront être nombreuses. De la balade à cheval dans les montagnes de Viñales ou de Trinidad à la rencontre avec les iguanes ou les dauphins en passant par la plongée sur la barrière de corail, toutes sortes d’expériences sont proposées aux visiteurs. On a même vu un boeuf, tirer une charrette pleine de touristes, tu parles d’une expérience authentique… Je veux bien concevoir que le boeuf soit encore utilisé là-bas pour les travaux des champs mais il y a quand même des limites.

Aussi, avant de partir à cheval, jette un petit coup d’oeil à ton destrier, histoire de voir si il te semble d’attaque pour la balade. Avant de mettre ton plus beau maillot pour aller nager avec les dauphins, regarde les vidéos d’autres touristes ayant vécu cette expérience. Pour notre part, on a volontairement zappé le Delfinarium lors de notre passage à Cienfuegos… La loi du karma s’est suffisamment rappelé à nous lorsque l’on a voulu faire des trucs qui n’était pas tout à fait alignés avec nos valeurs.

Si tu penses aller te balader en forêt, prévois des jumelles, car tu pourras voir des merveilles si tu lèves la tête vers la cîme des arbres, colibri, tocororo, urubu à tête rouge, caméleons et autres lézards arboricoles. Pour les enfants, chaque rencontre a été magique.

Voilà voilà ! J’espère que tu auras pu trouver dans cet articles des conseils utiles pour préparer ton séjour.

À bientôt 😉

Voyage : et si on passait en mode slow…

Photo de Valeriia Miller sur Pexels.com

Il y a un bon moment que je réfléchis à un article sur le slow travel. Pour les non anglophones, on pourrait traduire ça par voyage lent… Je sais, ça sonne un peu comme un contresens mais en ce moment, l’oxymore semble-t-il est à la mode…

Je tourne, je retourne, j’écris, je réécris, dans mon carnet avec mon stylo de l’ancien temps (traduire un stylo à plume) comme disent les schtroumpfs (sales gosses !!!) avant de taper la bonne version. Bref, comme certains voyages, l’article était dans le tiroir depuis quelques temps, attendant de mûrir un peu.

La vie de tous les jours et son rythme à 100 l’heure, malgré une furieuse envie de ralentir m’empêchaient de me poser et de remanier cet article qui me tient vraiment à coeur. Et puis est arrivée une micro bébête qui a mis tout le monde à l’arrêt et qui nous oblige tous à lever le pied de nos existences de dingues. Ayant à présent, sur mon canapé, à peu près le même rythme cardiaque qu’un paresseux léthargique (j’adore les paresseux, ils ont tout compris au slow travel, eux), j’ai enfin le temps de peaufiner le bébé…

Comment on arrive là ?

Pendant de nombreuses années, je considérais que les vacances n’étaient réussies que si elles ressemblaient à une entrainement pour le Marseille-Cassis. Longuement préparées à l’avance, planifiées au 1/4 de seconde près. Il s’agissait d’en faire / voir le plus possible et souvent en peu de temps. On aurait sûrement jamais l’occasion de refaire le voyage alors il fallait tout faire dans l’urgence. Résultat : tension, fatigue, frustration, crise de pleurs de schtroumphs fatigués, déception et sentiment de vacances râtées… Au lieu d’être des parenthèses qui permettaient de se reposer, elles n’étaient au final que la continuité de la course du quotidien.

Carl Honoré - Eloge de la lenteur.

Et puis un jour, au fil de mes lectures, je suis tombée sur un livre qui a changé mon rapport au temps, pendant les vacances mais aussi dans la vie quotidienne. A l’époque du toujours plus vite, L’éloge de la lenteur, de Carl Honoré est un petit saumon qui nage à contre courant… Tu noteras qu’aujourd’hui, je suis dans la métaphore animalière… C’est un petit bouquin qui coûte une misère, mais ce sont peut être les 3,50 € les mieux investis de ces dernières années. Si tu ne l’a pas sous le coude et que tu t’y intéresses quand même, il a aussi fait une super conférence TED. C’est plus rapide que le livre mais le gros de l’idée est là…

Son questionnement est le suivant : si on ralentissait, qu’est ce qu’on y gagnerait ? À l’heure où Netflix nous propose de regarder nos séries préférées en accéléré pour en voir toujours plus. Il nous amène donc avec lui faire le tour des différents aspects de notre vie quotidien à travers les figures du mouvement Slow. Tout y passe, de l’aménagement urbain, à la cuisine en passant par le travail et l’amour. J’aime assez l’idée de l’adapter au tourisme… Mais comment faire quand, comme nous tes journées devraient durer 48h et que tu n’es pas un adepte du farniente ?

Le slow-living comme mode de vie

Il y a quelques temps, lorsque je racontais mes journées à ma mère le soir au téléphone, je me donnais le tournis toute seule. Et cours à droite, et cours à gauche et fais vite ci, et fais vite ça et termine ça en urgence, et me**e la deadline est dépassée, c’est quand la dead-dead line ? Je sens que tu connais ce sentiment…

Quand je me couchais le soir, j’avais l’impression que mes jambes et mon cerveau continuaient à courir seuls sans arriver à s’arrêter… C’est là que je me suis rendu compte que la seule vraie urgence dans ce quotidien qui finissait par me dépasser, c’était celle de ralentir. Mais comment faire ?

Faire le point sur les priorités

J’admire les gens organisés qui arrivent à tout gérer, en ce qui me concerne, au quotidien, je suis un vrai bazar… Dans le sketch des « Mamans calmes » de Florence Foresti, j’aurais plutôt tendance à être l’autre, celle qui arrive les cheveux en vrac, pas maquillée, en baskets et dépose les enfants en cata…

Mais il arrive un moment où prendre le temps de se poser, pour faire le point sur ce qui est important, ce qui ne l’est pas et surtout ne pas transiger sur ce qui est prioritaire pour toi devient LA priorité de toutes les priorités si tu veux ralentir. Miracle Morning, bullet journal, blog sur le thème du slow-living, internet regorge d’astuces pour t’aider à ralentir et à mettre un peu de hygge dans ta vie. Reste plus qu’à trouver celle qui t’inspire…

Accepter que tout ne soit pas parfait

Alors ça… Pour quelqu’un d’hyper perfectionniste, c’est peut être le plus difficile… Laisser de la place à l’imprévu et arrêter de vivre dans la frustration de ta maison que tu n’arrives pas à ranger et qui ne ressemble pas à ton tableau pinterest d’inspiration déco, de ton plat qui ne ressemble pas à la photo du livre de recette… C’était de l’ordre du surréaliste…

Et puis un jour, tu tombes sur LE Mantra, la phrase que tu voudrais voir écrite sur tous les murs… « C’est le bordel, mais c’est pas grave ». Elle n’est pas de moi, elle est tirée de La sagesse espiègle d’Alexandre Jollien mais il a tellement raison, au final, est-ce vraiment grave ? Il parait que les gens bordéliques sont plus créatifs… Tu sens la nana qui essaie de te convaincre que le bordel a du bon… Bientôt, elle va citer Einstein et son sens naturel de l’ordre pour justifier le fait qu’elle n’arrive à rien retrouver dans le bazar de son bureau…

Et si on laissait notre vie aller un peu comme on laisse vivre un jardin en permaculture ? Car au final, en permaculture, les déséquilibres finissent toujours par se rétablir en laissant faire le temps et la nature.

Être au clair avec son rythme

Ralentir ne signifie pas être à l’arrêt complet, hein. Pour moi ralentir c’est savoir lever le pied quand il faut, respecter les limites de vitesse et les indices qui t’invitent à appuyer délicatement sur le frein quand c’est nécessaire, sans piler n’est-ce pas ?

Dans l’éloge de la lenteur, Carl Honoré, dédie tout un passage sur la vitesse au volant et ce qu’elle nous fait gagner sur le long terme… Au final c’est dérisoire comparé aux risques que l’on encourt. À foncer la tête dans le guidon, on finit par ne plus voir le paysage et à fonctionner comme des robots.

Plus loin, il nous parle aussi de la nécessité de se ménager de vrais moments de pause pour rester productif, car c’est souvent dans ces moments de déconnexion que viennent les éclairs de génie… Pense à Newton et à sa pomme…

Bref, être au clair avec son rythme c’est accepter avec bienveillance que l’on a tous des moments où l’on pourrait déplacer des montagnes et d’autres où l’on a juste besoin de se retrouver dans sa grotte et apprendre à mettre à profit chacun de ces moments pour avancer ou au contraire reprendre les forces nécessaires pour repartir.

Et en voyage, ça donne quoi alors ?

Bon c’est bien joli tout ça, au quotidien, c’est déjà un chantier à mettre en place. Mais en voyage alors ? Et bien justement, c’est peut être plus simple de le tester à l’essai sur une période courte avant de commencer à le mettre en place dans la vie de tous les jours…

Faire le point sur les priorités

Avant de partir, si tu veux voyager à ton rythme, il est indispensable de faire un point sur les incontournables des uns et des autres (visite, bar, restos, expériences…). Lister les coups de coeur de chacun permet de voir quels vont être les temps forts de toute la famille. Certains seront peut-être partagés, se combiner, d’autres seront peut-être individuels, peu importe. Connaître les envies de chacun permettra aussi d’éviter les frustrations et les « J’avais trop envie de faire ça et au final on l’a pas fait ».

Bien sûr, mieux vaut éviter d’avoir une liste d’envie longue comme le bras avec des lieux situés aux quatre coins de la ville. Sinon, on retombe dans les travers dont il était question au départ et on repart sur des vacances marathon. Prévoir une à deux visites par jours selon le temps à dispo et laisser de la place à l’imprévu…

Accepter que tout ne soit pas parfait

Wouaw cette transition de malade… Bon tu l’as compris, une fois sur place, l’idée c’est de suivre le mood du moment et accepter le fait que tout ne soit pas parfait.

Il y aura toujours du mauvais temps, trop de monde, de la fatigue, ça fait partie du jeu alors au lieu de pester contre les douze millions de personnes qui ont eu la même idée que toi au même moment, fais comme le saumon, voyage à contre courant… Renseigne-toi sur les horaires d’affluence dans les musées et sur les différents sites et profite des heures creuses pour visiter et des heures de pointe pour te poser, prendre un café, te balader dans un parc, laisser les enfants se dégourdir les pattes et se faire des copains, discuter avec des gens. Pour nous, c’est aussi ça le sel du voyage…

Combien de fois, la rencontre impromptue, le truc surréaliste t’est arrivé en voyage au moment où jamais tu ne l’aurais cru ? Chez nous ça arrive tout le temps :

  • Trouver la petite boutique super top au milieu d’une ruelle perdue
  • Retourner voir des hôtes que l’on a adoré et faire un détour de 200 km en Finlande parce que wanderlustschtroumpf n°1 a oublié chez eux son seul blouson, qu’il fait 10 degrés dehors et repartir avec presque un kilo de myrtilles gentiment offertes et passer ta soirée à faire de la confiture au Pôle Nord pour pas gâcher parce que c’est pêché
  • Pousser la porte d’une casa de cultura a Cuba et se retrouver à danser avec un groupe de jeunes une rueda endiablée

On pourrait tenir la liste comme ça longtemps. Les meilleurs souvenirs arrivent souvent quand et là où tu ne les attends pas… Des anecdotes comme ça on en a à la pelle depuis qu’on laisse venir à nous les choses…

Être au clair avec son rythme et avec ses envies…

Bon le tien, celui de ta famille, mais aussi celui de l’endroit qui t’accueille parce que si tu as l’intention d’aller te coucher à 21h00 en vacances l’été à Ibiza, ça risque d’être compliqué…

Quand tu es le deux millionième touriste croisé dans la journée dans une ville déjà surchargée, il est clair que les habitants ont à la fois, moins le temps et moins l’envie de t’accueillir car ils ne se sentent plus chez eux. Vois le nombre de villes qui s’élèvent contre le tourisme de masse alors que pour elles c’est le revenu d’activité principal.

Il est clair que si tu as envie de calme et de solitude, prendre les itinéraires bis et voyager hors saison sont des options à envisager aussi bien pour ta tranquillité que pour ton portefeuille. Si tu manques d’inspiration pour choisir ta destination, tu peux toujours aller jeter un coup d’oeil sur le site des cittàslow.

Au delà des heures creuses dont je te parlais tout à l’heure, profite des moments où toute la famille se sent bien pour visiter et des coups de mou pour vous poser. Rien n’interdit dans ces cas-là si certains sont encore d’attaque de faire des groupes, ce sera autant de choses à se raconter en se retrouvant le soir à table.

Voyager slow, c’est aussi choisir sa destination et son moyen de transport en conséquence.

On le voit depuis quelques jours sur les réseaux sociaux, désertés par les touristes, les canaux de Venise reprennent vie. Les poissons renaissent, les oiseaux se remettent à barboter au pied des gondoles à l’arrêt. Les Vénitiens se réapproprient leur ville.

A force de toujours vouloir en voir plus et plus vite, on met en danger les merveilles que l’on souhaite admirer. Venise n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Voyager slow, c’est aussi s’interroger sur ce qui fait le sens du voyage pour chacun de nous. Et si au final, ce n’était pas tant bouffer des kilomètres pour se retrouver à l’autre bout de la terre en une journée quand pour nos grands parents, une telle aventure prenait dans le meilleur des cas plusieurs semaines, que de se mettre en chemin ? Et si voyager slow, c’était se poser et essayer de voyager plus éthiquement, en respectant l’environnement et en faisant travailler les petits commerces locaux, participer à la vie d’un village ou d’un quartier ? Et si c’était être moins un touriste et plus un visiteur, quelqu’un qui n’est que de passage mais qu’on prendra plaisir à revoir si l’occasion se présente ?

On peut voyager slow de 1001 façons, à pieds, comme le pèlerin de Compostelle, à vélo, à dos d’âne comme Stevenson, en mobylette comme le Che, en camping-car comme Ivan Jablonka (il faudra que je vous parle de ce livre un de ces quatre, je l’ai adoré) en train (avec un pass Interrail, tu peux aussi aller jeter un coup d’oeil au guide Slow train, il est top)… Tous les moyens sont bons si tu prends le temps de réfléchir à tes motivations et à leurs conséquences sur le lieu que tu visites et de t’accorder des moments pour souffler vraiment, et d’offrir à ton âme ce qu’elle est vraiment venue chercher au bout de ce voyage.

Reste plus qu’à trouver la tienne et te mettre en route avec ta mauvaise troupe 😉

À bientôt 😉

L’art de voyager sans partir loin éd. Lonely Planet

L’art de voyager sans partir loin, éd. Lonely Planet

En ces temps étranges de confinement, la wanderlust family est coincée à la maison et obligée de reporter ces aventures de printemps à une date ultérieure. Mais même depuis son canapé, il est encore possible de voyager et sans allumer la télé.

C’est ce que nous propose ce guide un peu atypique de chez Lonely Planet. J’y suis tombée dessus par hasard alors que je cherchais un cadeau d’anniversaire pour wanderlustdad l’année dernière et je me suis dit que ce serait chouette d’avoir un vivier d’expériences de voyage sans exploser notre PEL ni s’en sortir avec un méga bilan carbone… Je t’ai déjà parlé de ma réticence à acheter un guide touristique qui finira ensuite par trôner sur une étagère façon ramasse-poussière. L’avantage de celui-ci, c’est son côté couteau suisse. Il marche aussi bien pour un week-end où tu es chez toi et que tu n’as rien à faire, que pour un voyage à l’autre bout de la Terre avec ses suggestions de visites alternatives qui marchent partout. Où que tu décides d’aller, il peut sauter dans ton sac à dos.

L’idée du guide est simple, (ré)apprendre à regarder notre jardin, notre quartier, notre ville ou notre région sous de nouveaux points de vue. À travers cinq catégories (éveil des sens, en bonne compagnie, chiche, odyssées culturelles et voya-jouez aux dés), il nous propose 50 expériences de tourisme alternatif sous le pas de notre porte ou presque.

Bon OK, pour le moment, exit les tournées des bars, les randos-street art, et les cueillettes urbaines, mais on peut encore tenter :

  • l’expérience N°4 : changement d’échelle qui propose de faire le tour de votre quotidien avec un objectif macro, un portable avec un bon zoom peut aussi faire l’affaire. L’idée étant de rendre les détails du quotidien poétiques et de faire de jolis photos pour ta collection perso ou pour agrémenter ton instagram… ça se tente non ?
  • l’expérience N°5 : le monde à croquer qui nous fait découvrir les cuisines du monde en suivant l’ordre alphabétique. Ça t’inspire moussaillon ? Alors pars à l’assaut de ton frigo avec à la main ta bible de la cuisine. Où iras-tu en premier ? Argentine ? Albanie ? Angleterre ? Algérie ?…
  • l’expérience N°6 : l’inventaire volatil qui consiste à observer les oiseaux depuis notre fenêtre… Je l’ai testée la semaine dernière depuis le pas de ma porte et j’ai été très agréablement surprise de voir le ballet de petits oiseaux dont je ne connais pas le nom parce que je suis une quiche en ornithologie, dans l’abricotier en fleurs de mon voisin.
  • l’expérience N°9 : thalasso improvisée si comme nous, tu télé-travailles, tu joues la maîtresse avec tes gosses tout en continuant de faire tourner la maison, tu as vite fait de finir ta soirée en mode parent au bord de la crise de nerfs. Ici l’idée est de t’offrir une séance de thalasso DIY dans la salle de bain d’un pote… Alors vu le contexte on laisse tomber l’idée d’aller se faire couler un bain chez des amis, mais on dit oui oui oui à l’idée d’allumer quelques bougies, de se faire un bon masque, une manucure, une gommage ou je ne sais quoi et s’accorder un peu de douceur…
  • l’expérience N°12 : ma tente sur ma pelouse, n’ayant pas de jardin, on ne peut pas la tester celle-ci, et puis il fait encore un peu froid, mais l’idée de faire de faire un barbeuc’ chamallow et de dormir à la belle étoile au fond du jardin ça a un petit goût Koh Lanta en ce moment, non ?
  • l’expérience N°17 : Dog-trotter. Elle nous propose de faire le tour du quartier en suivant Médor. En ce moment, certains d’entre nous sont bien contents d’avoir un tout à sortir pour aller prendre un peu l’air. Alors pour le remercier, si on sortait un peu des sentiers battus et qu’on le laissait maître de la promenade pour une fois ? Tout en respectant les gestes barrières bien sûr et sans s’éloigner du pâté de maison…
  • l’expérience N°38 : avec Tourisme ès lettres, range ton passeport, point n’est besoin d’avion, ni de train, de toutes façons, ils ne décollent plus en ce moment. Le principe de ce voyage littéraire, prendre le livre le plus en haut à gauche de ta bibliothèque, et lorsque vous y rencontrez le nom d’une ville ou d’un pays, fermez ton livre et rends toi dans un autre livre de votre bibliothèque qui parle de cette nouvelle destination. Et ainsi de suite sur une dizaine de livres. Jusqu’où iras-tu, avec quels compagnons et par quels chemins ?
  • l’expérience N°39 : Passé récomposé te propose de revisiter tes plus belles photos de vacances depuis ton salon ou ta terrasse. Envie de soleil et de tropiques, ressors ton hamac et prend un bain de soleil sur ton balcon ou prépare-toi un bon cocktail…

Ceci n’est qu’un condensé de quelques expériences faisables en ce moment. Il y en a plein d’autres super chouettes qui n’attendent que les beaux jours et la fin de la quarantaine pour qu’on les essaie.

Ce qui me plait dans ce livre, c’est avant tout son esthétique, il est beau… J’adore aussi l’esprit et le côté décalé de certaines propositions, les photos à tomber et les petits en-quarts « ils sont testé » pour chaque expérience avec les points positifs et les points négatifs. Il me fait un peu penser au bouquin de Keri Smith How to be a world explorer qui est trop génial mais qui malheureusement n’existe pas encore en français et qui nous propose différentes balades pour nous réapproprier notre petit monde quotidien.

J’espère t’avoir donné quelques idées pour traquer l’ennui de ces longues journées. Et t’avoir donné l’envie de courir faire un gros bisou à ton libraire de quartier dès le confinement terminé pour l’ajouter à ta collection de guides. Prends soin de toi cher lecteur…

À très vite 😉 …

De l’art d’être un bon touriste, Johan Idema

Pour ce deuxième article de la catégorie suggestions de lecture, j’ai envie de te parler de ce petit livre que j’ai trouvé dans ma bibliothèque de quartier.

Mais tout d’abord, comme diraient Eric et Ramzy « mettons-nous en situation » 😉

S’il y a un voyage que j’aime particulièrement et dont je pourrais difficilement me passer, c’est mon voyage hebdomadaire à la bibliothèque. Pour moi, aller à la bibliothèque, c’est chaque semaine une nouvelle aventure. Pour reprendre les mots de Forrest Gump, « c’est un peu comme une boite de chocolat, on sait jamais sur quoi on va tomber ».

À la bibliothèque, je suis un peu comme les petits vieux, j’ai mes petits rituels.

Rituel n°1 : faire un tour au département jeunesse pour y rendre la cargaison de livres empruntés pour les schtroumphs et le boulot et chercher de nouvelles pépites de littérature jeunesse.

Rituel n°2 : descendre au sous-sol, au département des adultes et flâner dans les rayons pour y trouver un ou plusieurs nouveaux compagnons.

Au fil du temps, j’ai remarqué que certains livres t’appellent. Du crieur du marché, au wesh à casquette en mode « wesh Mademoiselle, t’y es bien charmante, fais moi sauter dans ton sac à dos ! », en passant par ceux qui roulent des épaules et font leurs mac en attendant que tu les regardes avec envie, ceux qui jouissent de leur réputation et ce qui n’attendent rien qu’un regard de ta part… Oups mais je crois que je m’égare, revenons à nos moutons.

La semaine dernière, en flânant, je suis donc tombée sur ce petit bouquin que je suis tombée. Au premier abord, son titre et sa couverture m’ont fait l’effet de ces gars qui t’arrêtent dans la rue sans trop de tact et avec pas mal de prétention. Mais avec son mot « responsable » écrit en vert, je me suis dit que peut-être, dans la catégorie suggestions de lecture et éthique de voyage, il pourrait être intéressant. J’ai donc décidé de lui laisser sa chance.

Alors ?!? Verdict ?!?

Au bout de quelques pages je suis déjà conquise. Waouh ! Mais ce gars-là lit dans mes pensées, derrière son titre aguicheur, il y a de la culture… Le gars cite Marcel Proust et ce philosophe d’une grande sagesse que j’adore depuis toujours avec son pot de miel et son crop top rouge, l’illustrissime Winnie l’Ourson ❤ ❤ ❤ (Ne jamais sous-estimer la sagesse de Winnie l’Ourson…)

Non blague à part, de façon réfléchie et documentée, il fait tout simplement preuve de bon sens. Ce bon sens qui dans notre course à la plus belle photo à poster sur les réseaux sociaux semble nous abandonner à peine débarqués sur notre lieu de villégiature. Il met des mots sur des choses que nous avions pressenties depuis quelques temps dans la wanderlust family comme les bienfaits de l’anticipation, l’ancrage dans le présent, la beauté des itinéraires bis, les bienfaits de la lenteur en voyage, l’importance de rencontrer des gens du cru…

Au final, malgré ce titre qui pourrait ressembler à un sujet de philo du bac (j’imaginerais bien un examinateur pondre un truc comme ça : « De l’art d’être un bon touriste, vous avez 4 heures ! »), c’est une petite lecture sympa. Le livre est très bien illustré et se lit vite. Il peut se lire au gré des inspirations, dans l’ordre ou dans le désordre, en sautant des chapitres ou de façon linéaire et donne des conseils utiles pour préparer un voyage qui te ressemble, quelle que soit ta destination.

Il m’a aussi donné l’envie d’aller faire un tour du côté de son autre bouquin dans la même collection, Comment visiter un musée ? et aimer ça… Affaire à suivre…

À bientôt 😉