Café des voyageurs #26 : Danser la salsa dans les rues de Cienfuegos

Le café des voyageurs, à la manière des rendez-vous littéraires hebdomadaires comme C’est lundi que lisez-vous ou le Throwback Thursday, est un rendez-vous créé pour partager nos publications, réunies autour d’un thème nouveau chaque semaine et de nous faire découvrir de nouveaux blogs. La récap des liens se fait sur le blog My wanderlust family.

Comme chaque semaine, je te propose de partager un article sur le thème choisi en répondant à ces trois amorces.

Cette semaine, je t’emmène…

J’ai choisi ce lieu car…

Et si tu ne devais choisir qu’une image pour décrire ce lieu ? Laquelle choisirais tu ?

Thème de la semaine : Un merveilleux souvenir de voyage

Des souvenirs merveilleux de voyage, nous en avons tous mille : des rencontres, des sensations, des émerveillements. Le choix est tellement difficile, qu’en commentaire lorsque la liste des thèmes de ce mois de janvier est, nous disions avec Lenou in Italia, qu’on pourrait presque en faire un tag, sans que je sache qu’elle l’avait déjà fait. Je le reprendrai donc prochainement car le choix était particulièrement difficile cette semaine.

Cette semaine je t’emmène

de nouveau à Cuba, dans les rues de Cienfuegos, à laquelle j’avais déjà consacré un épisode de notre carnet de voyage cubain. Cette jolie perle du Sud est connue pour son architecture, le chanteur Benny Moré et ses merveilles naturelles. Nous n’y avons fait qu’un passage express, mais si l’on ne devait retenir qu’une chose de cette folle après-midi, ce serait la danse.

Des portes de la Casa de Cultura aux groupes qui animent la grand rue, la musique était partout, et les gens se regroupaient pour écouter seulement ou pour danser. Cet article n’a pas vocation de te proposer une liste des meilleurs clubs de la ville, mais simplement de t’amener à tendre l’oreille, au cours de tes balades sur l’île et à profiter de ce que t’offre la musique au coin des rues.

J’ai choisi ce lieu car…

Je ne sais plus dire si c’est la danse qui nous a menés à Cuba ou si c’est Cuba qui nous a mené à la danse. Toujours est-il que pour nous, l’un comme l’autre était particulièrement liés. Il était inconcevable d’envisager notre passage sur l’île sans la musique et la danse. Au cours de nos 14 jours sur place, nous avons eu maintes fois l’occasion de danser, près de Cayo Levisa, à Remedios, à Trinidad et sa mythique Casa de la Musica, mais si il est un souvenir qui restera longtemps, c’est celui de cette après midi à Cienfuegos.

N’ayant que peu de temps devant nous, nous n’avions pas pu faire d’excursion. Nous avions donc commencé par pousser la porte de la Casa Cultural, dans l’espoir d’y rencontrer, comme quelques jours auparavant à Remedios, un ou une passionnée qui nous ferait découvrir l’histoire du lieu et nous donnerait quelques idées de visites. Nous y avons trouvé encore mieux, une troupe de jeunes salseros en pleine rueda qui fort gentiment nous ont proposé de regarder leur entrainement puis d’y prendre part. L’expérience était déjà géniale mais la suite allait être encore meilleure.

Après avoir gentiment salué tout ce petit monde, nous avons pris le chemin de la Avenida 54, pour continuer à flâner sans attentes particulières lorsque nous sommes tombés sur un concert, en pleine rue. Quand nous y sommes arrivés, l’attroupement était déjà considérable et de vieux danseurs avait commencé à fouler les pistes. Comme nous, pris dans leur quotidien, ils s’étaient arrêtés pour écouter des classiques de Los Van Van et d’autres groupes dont je t’avoue connaître parfois les morceaux sans en connaître le nom.

Le croisement entre la Avenida 54 et le Paseo del Prado, pour te situer le lieu, si tu ne connais pas Cienfuegos est particulièrement animé et passant, pourtant, l’espace d’une heure, le temps a semblé se suspendre. Touristes et Cienfuegeros étaient réunis autour de la musique et du groupe. Je me suis à peu près autant amusée à écouter, et à regarder danser avec tendresse ces dames au visage buriné par le soleil et les années qui malgré leur âge continuaient à danser avec toute leur grâce et toute leur âme, qu’à finalement nous lancer à notre tour sur la piste. Avant de nous en faire sortir par un Mini Schtroumpf au bout du rollmops dont la patience musicale avait atteint ses limites.

Les plus jolis moments en voyage sont souvent les plus inattendus. Voilà donc une petite surprise de la vie, déposée sur le bord de notre chemin, un clin d’oeil à toutes ces années à attendre ce voyage avec une bande son qui nous avait déjà accompagnés des années plus tôt.

Si tu devais ne choisir qu’une seule photo, laquelle choisirais-tu ?

Ce n’est pas la meilleure photo de la terre, je te l’accorde. Les chanteurs en arrière plan sont flous, la mamie a le regard tourné vers la piste et pas vers l’objectif, mais je trouve qu’elle résume à merveille le moment et l’esprit de la salsa, le vrai. Pas celui que l’on trouve dans nos soirées européennes où, bien souvent, l’objectif est de parader, d’enchaîner les passes jusqu’à en avoir le tournis pour être vu. Ces soirées où l’on passe plus de temps à se questionner sur portoricaine ou cubaine, à savoir si l’on va danser sur le 1 ou sur le 2. Au final, ce que semble nous dire cette photo, c’est que peut importe ton âge, celui de ton partenaire, l’important c’est la musique, c’est ton corps qui parle avec elle, que tu aies envie de danser seul (car bien des personnes swinguaient seules depuis leur place ou se lançaient sans cavalier sur la piste) ou à deux. ¡ Eso si que es salsa ! Pour finir cet article, je te laisse avec un morceau de La Excelencia, un groupe de salsa new yorkais que j’adore et dont le morceau, invite justement à ce lâcher prise et à la danse…

Comme chaque semaine, tu retrouveras d’autres photos de Cienfuegos sur notre page Facebook et sur Instagram.

Thème du 3 février : Gourmandises

Thème du 10 février : Rouge

Thème du 17 février : Une rencontre touchante

Thème du 24 février : Insolite

Et toi, où nous emmènes-tu cette semaine ? Quels sont tes plus beaux souvenirs ? Moment tant attendu ? Rencontre fortuite ? Paysage spectaculaire qui t’en a mis plein les yeux ? La semaine prochaine, au lendemain de la Chandeleur, le café se fera gourmand. D’ici là, je te souhaite une belle semaine.

À bientôt 😉

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Si on voyageait en jouant ? Plus de 30 jeux autour du voyage.

Cher Père Noël, cette année, comme on a été bien sage et que l’on ne peut pas voyager, j’ai bien envie de te proposer dans cette nouvelle série d’articles pour le mois décembre quelques idées à te proposer pour continuer l’aventure depuis la maison et sous différentes formes.

Depuis le début du blog, je t’ai beaucoup parlé lecture, mais dans la famille, on ne dit jamais non à une soirée-jeux. Aujourd’hui, place donc au jeu !!! Et pour sortir des traditionnels Monopoly City Editions. Et comme j’avais très envie d’en parler tout en soutenant les petits commerçants et les indépendants, j’ai invité ma grande copine Agnès, animatrice pour Oika Oika en Isère.

« Oika Oika, comme la chanson de Shakira ? »

Oui, j’avoue. J’ai un peu, beaucoup, fait ma lourde quand elle m’a dit là où elle travaillait. Ça arrive rarement souvent, tu commences à me connaître… Mais qui aime bien châtie bien. Alors elle m’a tout expliqué, et je dois dire que j’aime beaucoup le concept. Mais peut-être en as-tu déjà entendu parlé si tu es un fidèle des émissions économique du dimanche soir sur M6…

{Jingle Capital, voix off de Julien Courbet} Oika Oika est une société de vente à domicile spécialisée dans le jeu. Jeu de société, jeu de création, jeu de manipulation pour les tout-petits, jeu de plein-air, le catalogue de Oika fluctue de saison en saison. Le principe est le même que pour les boîtes en plastique dont le nom commence par un T.

Comment ça marche ? Dans une vie idéale post-covid, vous préparez un bon goûter. Vous organisez une réunion chez vous avec des amis, vous invitez Agnès ou l’une de ses collègues près de chez vous qui arrive avec son coffre plein d’une sélection de ses chouchous et vous les testez le temps d’une après-midi ludique avant de décider ceux qui rejoindront votre collection. En tant qu’hôte ou hôtesse, vous cumulez des points qui vous permettront de choisir des cadeaux. Bref c’est une chouette manière de faire fonctionner l’économie locale et de favoriser le développement de petits éditeurs de jeux.

{retour plateau} Et maintenant place à Agnès, qui spécialement pour le blog My Wanderlust Family a préparé une série de sélections thématiques spéciales voyage…

{On me dit dans l’oreillette, qu’on n’est pas sur à la télé, mince…}

Voyage dans l’imaginaire

Sélection voyage et imaginaire

Pour commencer, Agnès nous propose un voyage dans l’imaginaire.

Dans la Wanderlust Family, on est déjà conquis par quelques uns des jeux de cette sélection.

En grands fans de Disney, comme tu as pu le voir ici, ou encore là-bas, on ne pouvait pas passer à côté de soirées jeux autour des Villainous, à défaut de pouvoir aller les rencontrer chez la souris à grandes oreilles. Nous avons déjà testé la boite de base, de ce jeu sorti l’année dernière chez Ravensburger, et avons hâte de découvrir les nouvelles missions que vont nous proposer Hadès, le Docteur Facilier et la Méchante Reine dans cette édition violette.

Comme tu le sais, on aime aussi beaucoup les histoires, la magie des images et des mots. Dans ce registre là, Dixit, avec ses cartes illustrées avec force magie, est un véritable voyage dans l’imaginaire des contes et des histoires.

Toujours dans ce registre, avec Imagidés, c’est à vous de raconter une histoire. Mais attention, ce sont les dés qui vous guident, et ça peut très vite partir dans tous les sens, mais c’est tellement drôle… L’avantage de ce jeu, c’est que l’on peut choisir la longueur de la partie en utilisant plus ou moins de dés selon l’âge des participants, de jouer à l’oral ou à l’écrit afin de faire participer toute la famille.

On aime aussi beaucoup MimToo, que l’on a testé dans sa version Disney. C’est particulièrement drôle. Un jeu sympa à sortir après les repas pour les fêtes.

Des jeux à glisser dans sa valise pour s’amuser en famille

Les jeux font partie de notre kit de survie pour voyager sereinement. Je t’avais parlé de quelques uns de ceux que l’on glisse dans les sacs à dos des Schtroumpfs.

Ici Agnès nous en propose quelques uns…

Des jeux pour petits et grands à glisser dans la valise.

Nous on est fan de Bananagrams, sous toutes ses formes, banane verte pour les petits, banane jaune pour les grands. Bien plus fun, dynamique et portatif que le Scrabble…

En voiture Simone…

On a tous pendant notre enfance passé des heures à jouer au 1000 bornes et envoyé des tas de crasses au voisins pour le laisser sur le bord de la route.

Dans sa sélection transport, Agnès nous emmène, en bateau, en avion, en train et en tapis volant. Il ne vous reste plus qu’à choisir votre moyen de transport. À moins que vous ne préfériez vous la jouer Phileas Fogg et sauter de l’un à l’autre…

Sélection Transports

De cette sélection, nous n’avons testé que Les aventuriers du rail, qui se décline en multiples versions pour nous faire voyager partout en Europe et dans le monde. Si les parties sont plutôt longues, il en existe une version Express et une version Junior pour les plus petits. Le principe, construire la voie qui reliera les deux villes qui figurent sur votre carte mission. Un excellent moyen de découvrir la géographie en s’amusant (Maîtresse sors de ce corps…).

Envie de balader en Asie ?

Voici trois petits jeux, pour aller du Japon à la Chine. Nous n’en avons testé aucun de ces trois, mais, nous aimons beaucoup Ninja Academy, sorti chez Iello. Un tout petit jeu d’ambiance ou toute la famille peut se défier autour d’épreuves d’adresse, d’agilité et de concentration.

Observer, découvrir, rencontrer

Dans cette dernière sélection pour les plus petits, Agnès, nous propose de partir à la rencontre de la nature pour apprendre en jouant.

Le dernier et non des moindres : Kosmopolit

Ce jeu là, avant même de sortir était une aventure. Le principe, créer un outil de médiation scientifique (arrête de dire des gros mots…) autour des langues du monde par le biais du jeu. Il a donc été conçu par un éditeur lyonnais, les jeux Opla, en collaboration avec les chercheurs du Laboratoire Dynamique du Langage. L’idée, travailler dans le restaurant le plus cosmopolite du monde et accueillir les commandes des clients dans leur langue maternelle. Pour créer le matériel et les supports, les concepteurs du jeu ont enregistré des locuteurs natifs partout dans le monde afin de familiariser les joueurs à la diversité des langues sur les 5 continents, mais aussi en France avec les langues régionales.

On voit là, qu’Agnès me connaît bien, et qu’elle a su taper dans le mille. Avec mes études de linguistique générale, c’est exactement le genre de jeu que je sens que je vais adorer… C’est plutôt une façon sympa de s’entrainer à passer commander en finnois, en neguidale ou en letton pour ton prochain voyage, non, qu’en penses-tu ?

Il ne me reste plus qu’à remercier Agnès d’avoir bien voulu nous accorder un peu de temps pour nous présenter ses chouchous et réaliser ces jolis visuels. Si certains jeux vous intéressent, n’hésitez pas à aller faire un tour sur sa boutique en ligne et faire sa connaissance. J’espère vous avoir donné quelques idées pour voyager de façon ludique ou de jouer en voyageant et qui sait, peut être d’en retrouver quelques uns sous votre sapin ?

N’hésitez pas à nous partager en commentaire vos jeux préférés sur ce thème.

Prenez soin de vous.

À bientôt 😉

Ce matin-là, mon voyage a commencé – Barroux

Une très belle ode au voyage pour les enfants

Il était une rencontre

Sorti au mois de septembre, j’ai découvert ce très bel album signé Barroux, dans le cadre du Prix du Livre de Jeunesse de la ville de Marseille. Je l’avais repéré sur le net dans le cadre d’un premier repérage avant de me rendre à la librairie pour faire ma sélection définitive. Il m’avait tapé dans l’oeil et les libraires ont fini de me le vendre…

Résumé

C’est l’histoire d’un départ, d’un voyage, et d’un retour. Un matin, notre héros remplit un grand sac à dos : un couteau multifonction, une boîte d’allumettes, une trousse à pharmacie… Puis, il part droit devant lui. Sur son chemin, il fait des rencontres : chacune d’entre elles lui donne l’occasion de se délester d’un ou plusieurs objets, plus encombrants que nécessaires. Un jour, il est temps pour lui de rentrer, entièrement allégé. Une fois chez lui, il échange avec ses voisins souvenirs et graines, qu’ils plantent de concert, de sorte que très vite, la ville est embellie par la végétation…

Résumé de l’éditeur

Notre avis

Avec ses couleurs automnales, ses illustrations douces, et son titre qui invite à boucler son sac à dos, voilà un album dont la lecture se présageait sous les meilleurs auspices.

Cette impression générale a été très vite confirmée. Dès l’exergue, qui reprend des mots de Lamartine, Barroux pousse les petitous à s’interroger sur le sens du voyage.

On découvre donc un petit bonhomme, qui, lassé de son existence monotone en ville, décide de partir découvrir le monde à pieds. On le voit donc boucler son sac à dos. Il va sans dire que ce petit bonhomme est un backpacker débutant et très prévoyant. Le minimalisme n’est pas forcément son état d’esprit de départ. Ce joli effet d’accumulation, m’a rappelé J’ai mis dans ma valise de Soledad Bravi, un autre album que j’aime beaucoup, pour des tout-petits. Le voilà enfin paré, pour partir à l’aventure. Avec son sac plus gros que lui, il prend donc la route. Le vent le prive tout d’abord de sa carte routière, le poussant à sortir des sentiers battus et d’aller à la rencontre des gens. Il tombe en fascination devant les spectacles de la nature qu’il tente de photographier, mais en perd son appareil.

Au gré de ses étapes, il abandonne, à chaque fois un peu de son paquetage et de sa vie d’avant, de ses certitudes. On sent au fil des pages son sac à dos qui s’allège en même temps que son esprit. Le petit bonhomme qui croulait sous son sac semble grandi. Riche de ses expériences, il décide donc de rentrer chez lui et de retrouver la vie qu’il avait quitté. Une vie qui est maintenant peut être un peu grande et froide dans cette ville qui file trop vite. Il troque donc sa voiture contre un vélo et partage ses souvenirs de voyage avec son entourage, semant autour de lui les graines recueillies au cours de son aventure.

La vie et la ville ne seront plus les mêmes. Elles se sont enrichies de jolies plantes qui rendent le quotidien plus doux.

On trouve énormément d’albums sur le voyage mais rares sont ceux qui sont aussi fins et bien construits que celui-ci. Les illustrations réalisées à l’encre sont très simples et servent à merveille le message de minimaliste et d’éthique que souhaite véhiculer Barroux.

En effet, l’album n’a pas laissé les garçons indifférents. Grandschtroumpf a trouvé les illustrations très douces et le livre a soulevé pas mal de questions. Minischtroumpf est resté plus perplexe quant à lui. L’abandon de petits bouts de soi dont on se détache sur la route pour voyager plus léger l’a un peu perturbé. Il s’est demandé si toutes les choses qu’il avait laissées n’allaient pas finir par lui manquer. L’occasion de reparler d’expériences de voyage où eux aussi ont choisi en chemin de se séparer d’objets qui ne leur servaient plus, de réfléchir à nos sacs à dos toujours 1000 fois trop lourds de choses que l’on emporte au cas où et des souvenirs que l’on ramène (photos, graines…), des rencontres qui nous ont fait grandir et des bouts d’ailleurs qui font partie de notre jardin secret ou partagé.

Et vous quel est l’album qui vous fait voyager en famille ?

En route pour Cuba – épisode 3 : La Havane

La Havane… ENFIN !!!

Me voilà de retour pour un article que j’ai eu un peu de mal à écrire, pour plusieurs raisons je pense. La première, c’est que nous avons passé 4 jours et 3 nuits à La Havane, et ça en fait des choses à raconter. La deuxième, c’est que je préfère écrire sur ce que j’aime et La Havane, alors que j’en rêvais depuis des années, m’a laissée un souvenir plutôt mitigé. Je te laisse découvrir ça après.

(Voix off de série télé on) Précédemment dans « En route pour Cuba »… (Voix off de série télé off)

Nous avons essuyé une tempête tropicale sur Cayo Levisa, île-hôtel qui a été loin pour nous d’être à la hauteur du rêve qu’on nous avait vendu. Nous avons finalement, après un suspense digne des pires blockbuster catastrophe américain, pu retrouver avec soulagement la terre ferme et nos hôtes merveilleux pour une fin d’après midi mémorable et un repas gargantuesque. Je t’avais laissé alors que nous allions nous coucher avec des étoiles plein les yeux après une soirée magique au clair de lune de Palma Rubia.

Mercredi 10 avril

Après une bonne nuit de sommeil, nous sommes réveillés tôt par le soleil qui passe à travers les persiennes. On finit de boucler les valises et de régler quelques affaires avant d’aller petit déjeuner. Là encore, nous avons été plus que gâtés. La table est pleine, et pour ce dernier repas chez eux, O. et Y. ont tenu à ce qu’ils soit mémorable. On ne boude pas notre plaisir de pouvoir manger des ananas et des mangues qui ont nettement plus de goût que ce que l’on trouve toute l’année chez nous, le frère de O. nous fait aussi découvrir el fruto del dragon, un fruit exotique énorme et plein de piquants que l’on utilise pour les glaces et les jus de fruits. Oreja, le chien est toujours en bonne place au cas où quelque chose finisse par tomber.

On est tous vraiment triste de quitter cet endroit, les garçons s’y sont faits des copains et nous, on s’y sent vraiment bien, mais il est temps de commencer à se dire au revoir. Le taxi va bientôt arriver. On prend quelques photos souvenirs, on échange des contacts pour prolonger la magie de cette rencontre, les garçons laissent quelques petits cadeaux à leurs copains et en retour, O. nous tend un énorme sachet avec les mangues du jardin pour que l’on pense à eux pendant le reste du voyage. C’est tellement gentil !

C’est donc l’oeil un peu humide qu’après de nouvelles embrassades, on charge la voiture et on monte dans le taxi. On en a à peu près pour 2h00 de route pour arriver à la Havane, la majeure partie sur des routes de campagnes. On croise tout de même quelques petites villes. Bahia Onda s’agite dans tous les sens, on y croise des écoliers en uniformes, des jeunes qui jouent sur le terrain de base-ball, des anciens qui vendent sur le pas de leur porte, des mamas qui font des courses. L’ambiance a l’air drôlement chouette, les animaux sont en liberté et un cochon n’a rien de mieux à faire que tenter de se suicider sous les roues de la voiture… C’est vraiment sympa de passer par les itinéraires bis. À la sortie de la ville, on roule pendant des kilomètres au milieu de la végétation, quelques bohios, les cabanes traditionnelles, avec leurs rockings chairs.

À un embranchement B., notre chauffeur prend la route de Las Terrazas. Sacrifié, on le sait désormais à tort, sur l’autel de Cayo Levisa, nous avions fait une croix sur l’éco-village de las Terrazas. Ce sera avec El Nicho, l’un de mes plus grands regrets. On n’en avait pas parlé dans la voiture, mais quand il tire le frein à main pour aller faire une pause pipi au bar du village, je suis joie !!! Même si on a pas le temps de faire une randonnée ou de visiter le musée du regretté Polo Montañez, on a au moins le temps de se remplir les yeux avec cette verdure.

Au bar, un groupe joue le X-ième Chan Chan du séjour, à croire que leur CD du Buena Vista Social Club est resté bloqué en mode repeat one, sur cette chanson. Moi, dans ma bulle, je voyage dans le temps, les copains me rejoignent et c’est celle-ci que j’entends…

3 cafés et deux sodas cubains plus tard, on reprend la route vers La Havane. On quitte bientôt la verdure de Las Terrazas pour rejoindre la autopista nacional. B. nous raconte un peu sa vie, c’est l’avantage de parler espagnol. Il nous raconte qu’il a tenté l’aventure à l’étranger, et qu’il y serait bien resté si il n’avait pas dû rentrer s’occuper de ses parents. Là encore, il nous raconte à demi-mots le côté obscur de l’île, les interdictions pesant sur la population quand les touristes ont tous les droits, les monopoles d’état sur la viande de boeuf et sur la langouste qui peuvent amener en prison l’agriculteur ou le pêcheur qui oserait détourner pour sa consommation personnelle le fruit de son travail ou de sa pêche… Bref, nous on continuera à manger du poisson ou du poulet…

C’est sur ces considérations que le Che nous salue Plaza de la Revoluciòn et que l’on arrive à proximité du Malecòn. Notre casa, est dans Centro Habana, avec vue directe sur le front de mer. Un pélican nous accueille sur le muret, comme pour nous souhaiter la bienvenue. C’est quand même plus classe que les mouettes du Vieux-Port… Nous saluons B. et arrivons déposons nos valises dans le hall de la casa. Ici, c’est une autre ambiance.

Malecòn 663 est une casa très particulière, très impliquée dans le milieu artistique de la capitale. Pendant notre séjour, elle accueille d’ailleurs une installation de la Biennale d’art contemporain de La Havane et des soirées. Elle a été ouverte il y a assez peu de temps, dans un vieil immeuble de la façade maritime entièrement renové, on y trouve un peu de wi-fi, une décoration vraiment soignée dans le moindre détail et un rooftop avec une vue à couper le souffle sur le Malecòn. Pas que cela nous ait manqué mais cela nous permet d’appeler nos familles qui n’ont de nos nouvelles depuis le début du séjour que par SMS. Nous sommes pris en charge par K., un petit bout de jeune fille, d’une douceur digne d’un bonbon. Elle nous fait visiter notre chambre, pendant trois nuits, le séjour à La Havane s’annonce sous le signe de la Dolce Vita… Mon jukebox intérieur appelle Camilla Caballo à travers la voix de Madilyn Bailey…

Jusqu’à ce que je sente une grande démangeaison sur mes jambes et que je baisse les yeux… HORREUR !!! Le karma est de retour ! On dirait que j’ai la varicelle ! Des pustules de partout qui grattent comme jamais !!! Dans l’article précédent, je vous racontais comment je m’étais régalée à jouer les petites sirènes sur la plage alors que le mauvais temps se levait… Moment rêvé pour les puces de plage pour faire leur entrée… Donc, voilà, c’est cool, je ressemble à Madame Mim à la fin de sa battle avec Merlin dans Merlin l’Enchanteur. On pourrait jouer au morpion sur mes jambes, que je m’arracherais tellement j’ai mal, et il faut faire avec les moyens du bord avec les médicaments que l’on a porté… Deuxième effet kiss-cool !!! Parfait ! Heureusement, je suis la seule à avoir été attaquée, les garçons se portent bien, mais je peux dire adieux aux shorts et aux petites robes (c’est ballot, il n’y avait à peu près que ça dans ma valise !!!)

Finalement, après une lessive, un grignotage et une petite sieste afin de faire passer le gros de la chaleur du début d’après, on part à la découverte de la ville, un peu à l’aveuglette et à pieds. Un clocher se détache au dessus des habitations à quelques pâtés de maisons de la casa. Après tout, pourquoi pas, le centre ville peut attendre. On remonte donc une petite rue bordée de petits immeubles délabrés avant d’arriver sur l’avenue Simon Bolivar. Le clocher qui, sans que nous ayons regardé la carte, nous a appelé, un peu comme un phare appelle les marins, c’est celui de la Iglesia de San Ignacio. Hasard ou coïncidence, nos pas en voyage nous amènent souvent dans des édifices consacrées à ce saint… Dans cette église néo-gothique du début du XXè siècle se croisent catholiques et pratiquants de la santerìa, tout de blanc vêtus. Le calme de l’intérieur de l’église contraste avec le bruit de la rue.

En sortant de l’église, on prend la direction du centre en descendant la calle Salud. Le nom de cette rue, me parle, il sonne comme familier. Mais oui, bien sûr, c’est le titre de l’un des derniers albums de Compay Segundo. De ceux que j’ai écouté jusqu’à le connaître par coeur, jusqu’aux transitions entre les morceaux. Il y règne une ambiance de ville du Sud, de l’Europe, de la musique, tout le temps, des gens dehors, des étals. Mais l’atmosphère suranée des titres de Compay Segundo est en passe de laisser sa place dans la Calle Salud. Le linge pend toujours aux fenêtres, on prie toujours les orishas devant des autels domestiques, on roule toujours quelques cigares sur le pas de sa porte, mais on surfe aussi sur la vaguelette du wi-fi qui passe légèrement dans la rue et les basses du reggaeton de Gente de Zona est en train de remplacer le son du tres.

Rien de tel que la flânerie pour prendre le pouls d’une ville. Et La Havane, pulse, elle bouge tout le temps. Les quartiers que l’on traverse ne sont pas des quartiers à touristes. Dans les églises que l’on visite, des familles viennent présenter leurs nouveaux nés, ou allumer des cierges… On assiste à des scènes du quotidien, à ces attroupements près des places pour trouver un spot de wi-fi. On traverse Dragones et le quartier chinois avant de se retrouver devant le Capitole, ses grands hôtels et sa concentration de voitures anciennes qui te vendent la visite de la ville en vieille américaine.

Si jusqu’à présent, nous avions été assez peu sollicités. En moins de 5 minutes, on nous a proposé de visiter Habana Vieja, en taxi, en calèche, en vieille américaine, en coco-taxi, en bici-taxi, il manquerait plus que la balade à dos d’âne et on aurait fait la quine et le carton plein. On nous a proposé d’aller manger des tapas alors que c’est l’heure du goûter et de goûter à trois endroits différents au meilleur mojito de La Havane. Aurait-on le mot pigeon subitement tatoué sur le front ? Devant la vitrine du Floridita, je ne peux m’empêcher de vérifier. Je frotte pour faire partir toute trace potentielle, sait-on jamais…

Ici a englouti des doses et des doses d’alcool le grand Ernest Hemingway. Il tenait tellement bien le comptoir que quand il a quitté l’île, une statue a été posée à sa place, juste à côté du barman. Ici c’est le temple du Daïquiri. Alors je veux bien te croire sur parole mon Ernest, j’aurais pu l’aimer tel que tu l’as connu mais aujourd’hui c’est surtout une usine à touristes, une machine à fourguer du Daïquiri à flots à toute heure de la journée et à encaisser des CUC par brassées parce que « Ernest was here »… Quelle tristesse, tu es devenu un vulgaire élément de marketing… Il est l’heure du goûter et il n’y pas l’ombre d’une place, on fait donc comme les petites marionnettes, trois petits tours et on s’en va…

Il fait tout de même très chaud, alors que l’on met le cap sur Calle Obispo, on trouve un petit glacier où l’on peut payer en monnaie nationale. Le choix des parfums est sommaire mais c’est bien suffisant pour rafraichir toute la famille.

Calle Obispo est une rue commerçante, avec toutes ses couleurs et ses groupes qui jouent dans tous les bars, je te laisse deviner quoi… C’est un endroit où se mixent cubains et touristes. On y trouve un petit marché d’artisanat, des bouquinistes et vendeurs d’affiches en tous genres. La sérigraphie est un art très répandu à La Havane. Coté bouquins par contre, pas de quoi faire des folies. Juste les quelques publications autorisées par l’Etat.

À la recherche d’une affiche pour notre séjour, on tombe sur une sérigraphie du concert des Stones à La Havane en 2016. On tient notre souvenir ! J’imagine même pas la folie que ça devait être ces jours là avec les Papis du Rock dans la Capitale ! Seul exemplaire de la boutique, on a l’impression d’avoir trouvé une pièce rare… Tu parles, on n’a pas fait 10 mètres que l’on trouve la même chez un autre marchand 5 fois moins cher… #paietatetedepigeon. On continue notre tour dans Habana Vieja, des artistes de rue défilent, des dames en costume proposent de poser sur des photos aux touristes qui passent, on se fait arrêter par un groupe de mariachis (ah mince on me souffle dans l’oreillette qu’on est pas à Mexico, le principe est le même pourtant…) et un couple nous aborde en italien pour nous proposer de nous inviter, à nos frais bien sûr, boire le meilleur mojito de la ville à la Bodeguita del Medio, le grand classique du jinetero dont on te rebat les oreilles à longueur de guide touristique… Bon visiblement, je n’ai pas frotté assez fort, c’est toujours écrit, à moins que ce ne soit tatoué à l’encre invisible.

On commence à se poser sérieusement la question lorsque l’on pousse la porte d’une petite cour. De la grille, on a vu que c’était aussi un magasin d’affiches. Le vendeur, A. a visiblement envie de parler, c’est un étudiant en théologie, qui a encore une fois beaucoup à dire sur Cuba. Cette petite pause, qui durera quasiment une heure, est culturellement très riche, il nous parle des rites de la santerìa, du fonctionnement des cartes de rationnement, de ses recherches généalogiques pour retrouver un ancêtre espagnol afin d’avoir un visa de sortie et partir pour l’Europe. Avec beaucoup d’humour, il met des mots sur les situations que nous venons de vivre et qui nous énervent un peu depuis tout à l’heure. « Lorsque tu arrives à La Havane en tant que touriste, tu perds ta condition d’être humain pour devenir un citron, à presser jusqu’à ce qu’il n’ait plus de jus… ». Ah ben voilà, tout s’explique !!!

Je sens que la Dolce Vita, à la Havane que on l’avait imaginé va s’annoncer un peu moins fun que ce qu’on pensait, compte tenu du fait que la planche à billet n’est pas infinie… Il va falloir reprendre les bons vieux réflexes de vigilance et redescendre vite fait de notre nuage du pays des Bisounours dans lequel on a vécu depuis le début du séjour. Bien sûr, il y a eu la fois, où à Viñales, les guides ont fait durer l’excursion plus longtemps pour gagner plus ou se sont fait inviter et ont sûrement récupéré une petite commission après mais jamais rien n’a été fait en nous forçant la main. Là, on a juste l’impression d’être des distributeurs de cash sur pattes.

On en est presque à 10 km de marche, et on décide de rentrer vers la casa, si les garçons marchent gentiment depuis le début de l’après midi, il a fait très chaud et les réserves d’eau sont en train de baisser. On finit notre visite de Habana Vieja en rentrant par El Paseo del Prado, sur la longue promenade, il y a de nombreux artistes qui vendent leurs créations. Quelques musiciens et danseurs de hip hop se sont aussi installés. De petites flamencas, justaucorps, jupes longues et fleur dans les cheveux rentrent de leur cour à la casa de Cultura. Sur le Malecòn, des couples se baladent, des pêcheurs attendent que ça morde à l’hameçon, les grosses américaines baladent les touristes alors que le soleil commence à tomber.

Quand on arrive, K. nous a préparé une clé usb avec des muñequitos, comme elle dit, des dessins animés classiques cubains à mettre sur la télé. Les garçons sont super contents et lui font un câlin avant d’aller s’effondrer sur le lit. Ils sont cuits et nous aussi. On en profite pour se reposer un peu avant d’aller manger.

On dinera sur le Malecòn, pas question de prendre un taxi, ni de faire des kilomètres, le restaurant la Abadia fera parfaitement l’affaire. On y mange plutôt bien, en plein air et il est assez bon marché…

Jeudi 11 avril

Ce matin, la journée commence par une petite grasse matinée et un petit déjeûner au soleil sur le toit terrasse. La vue y est vraiment magnifique et c’est presque un brunch tant il est copieux et varié.

À quelques mètres de l’hôtel, un bici-taxi nous propose d’embarquer avec lui. Nous avons déjà beaucoup marché hier et les garçons ne sont pas contre le fait de s’épargner quelques kilomètres pour se rapprocher du Habana Vieja. On se met donc d’accord pour 10 CUC de l’heure. Il est 10h30 passées… J. nous balade à travers les rue de Centro Habana, nous fait traverser le Prado, nous fait passer devant le musée de la Revoluciòn pour admirer la reproduction du Granma’, bateau mythique par lequel Fidel est revenu à Cuba pour mener la révolution. Il nous raconte sa vie et nous propose de nous arrêter nous faire goûter un mojito, il est un peu tôt, on dit qu’on préfère n’en prendre qu’un et le partager. Qu’à cela ne tienne, il revient 2 verres à la main, un pour nous, un pour lui et nous fait payer les deux verres… A partir de ce moment là, c’est à croire qu’il s’arrête à toutes les pierres pour faire passer le temps plus vite. Il nous propose de nous arrêter à nouveau à la Bodeguita del Medio, pour la magie du lieu, mais il ne faut pas exagérer. Cela ne fait que 3/4 d’heures mais la balade commence à nous taper sur le système.

Devant la Cathédrale de La Havane, on décide de couper court. On continuera à pieds. C’est là qu’il nous annonce qu’ayant dépassé l’heure, nous lui devons 20 CUC. C’est bien tenté Coco, mais j’ai regardé l’heure quand on est montés dans le taxi, tu as gratté un mojito, acheté sans demander un truc dont on ne voulait pas et essayé de nous le faire payer, on veut bien être sympa mais faut pas non plus nous prendre pour des nouilles… On lui paie donc ses 10 CUC, et on essaie d’aller retrouver un peu de paix dans la Cathédrale.Elle est magnifique… L’agitation de la place est vraiment loin, à peine passe-t-on le pas de la porte. Surtout que dans le secteur, de l’agitation, il y a en a aujourd’hui, la Biennale se prépare aussi dans le centre. Le recueillement y règne, mêlant cubains et touristes.

À la sortie, nous retournons sur nos pas, pour en direction de la Bodeguita del Medio, certes il y est trop tôt pour y boire un verre, mais l’endroit mérite quand même un détour plus calme que l’arrêt avec consommation forcée de tout à l’heure. Chacun y va de sa signature sur le mur comme pour dire, j’y étais. De près comme de loin, le rendu est assez joli. Les photos de célébrités affichées en font le Walk of Fame de la Havane… Et des stars qui sont passées par là, il y en a… Ce qui explique sûrement que bien qu’il soit encore relativement tôt, le bar soit déjà plein comme un oeuf et que les gens attendent dans la rue pour prendre un verre.

Ayant goûté à l’ambiance du temple du mojito de La Havane, on découvre les abords de la Plaza Catédral. Là encore, des dames en costumes d’époque proposent contre quelques CUC de faire une photo souvenir, les cafés et restaurants se remplissent. Un panneau aiguise notre curiosité : Taller de Arte Grafica. Comme je te l’ai déjà dit, La Havane est connue pour ses arts graphiques. Dans l’ateliers, grosses machines de sérigraphies côtoient des productions originales. Rien à voir avec ce que l’on peut trouver dans les boutiques pour touristes, le papier et l’encre sont de qualité supérieure, les productions sont signées et témoignent des idées de la Movida de La Havane, que l’on peut retrouver dans les bouquins de Wendy Guerra et Zoé Valdes (je t’en reparlerai dans ma booklist sur Cuba). C’est un petit lieu de vie, certains artistes ont installé des échiquiers pour se détendre entre deux dessins et deux clients. Un endroit vraiment sympa pour faire une pause, si tu aimes l’art moderne et contemporain. J’aurais pu y rester des heures…

On poursuit notre route en direction de Calle Obispo et la Plaza de Armas, on y croise de trop mignons petits chien errants, visiblement mascottes de je ne sais quelle institution avec leur petite pancarte qui rappelle leur prénom. On passe aussi devant l’hôtel Ambos Mundos, hôtel historique de La Havane et autre pilier du business Ernest à La Havane. Ici dans la chambre 511 ont vu le jour des classiques du XXè siècle. L’ambiance est ici assez tranquille, à l’ombre de la Plaza de Armas, un homme joue des airs traditionnels sur son tres.

Non loin de là trône, El templete, temple dorique qui fait office de mémorial de la fondation de la ville. L’année dernière, la capitale fêtait ses 500 ans… Dans le jardin, une colonne à l’effigie de Christophe Colomb et un grand ceiba accueillent le visiteur, ce n’est pas l’arbre originel, celui-ci a été planté dans les année 60. D’après la tradition que nous explique la gardienne des lieux, il faut faire trois fois le tour de l’arbre, exprimer un souhait et enterrer à ses racines une pièce. On se plie donc au rite, comme on jetterait une pièce en tournant le dos à la fontaine de Trevi. Puis on continue notre chemin vers le Castillo de la Real Fuerza et ses impressionnantes fortifications.

Longeant ensuite l’entrée du port de La Havane, nos pas nous mènent, vers un marché de bouquinistes et de curiosités. D’ordinaire, j’adore flâner dans les marchés de bouquinistes. Tu sais maintenant si tu suis le blog à quel point j’aime lire et j’aime les livres, mais les livres anciens, ont toujours eu un statut particulier pour moi. Un peu comme des vieux sages, avec leurs pages cornées, tâchées, qu’ils aient eu un propriétaire ou qu’ils soient passés de mains en mains, je me plais toujours à imaginer leur histoire et ce qui les a amenés ici, sur cet étal, en ce jour, prêts à être adoptés par une nouvelle famille. Ici, les candidats à l’adoptions se ressemblent tous cruellement, récits de pères de la révolutions, écrits de propagandes, affiches à la gloire de Fidel et du communisme, quelques sérigraphies revisitant de grands classiques du cinéma cubain ou américain, et de temps à autres, El Principito, Le Petit Prince, comme une rare concession à la littérature pour les enfants. A part une affiche, nous n’adopterons personne, bien que lisant l’espagnol, mais nous reviendrons plusieurs fois dans ce petit marché à ciel ouvert avec ses airs de village d’Astérix de la culture.

Nous continuons à avancer vers le port, vers le Terminal Sierra Maestra, là où arrivent d’énormes paquebots de croisiéristes. Ils sont nombreux à quai et les cars s’affairent pour récupérer les passager à débarquer pour une excursion express dans la ville et ses environs. Nous, on poursuit notre route vers le couvent de Saint François d’Assise, sur la place, les garçons jouent avec les pigeons en attendant que l’on entre dans l’église. La chaleur du midi approchant, on y trouve un peu de fraicheur bien appréciée.

À la sortie, les panneaux indiquent l’église San Francisco de Paula, on a déjà visité beaucoup d’églises depuis ce matin, mais celle-ci nous intrigue vraiment. Comment se fait-il que Saint François de Paule, saint d’origine calabrais, dont le sanctuaire se trouve à une cinquantaine de kilomètre du village d’origine de wanderlustdad, puisse se retrouver ici, à l’autre bout du monde ? Vu que pour la journée, nous sommes en mode va où ton coeur te porte, on se dit que c’est une bonne idée d’aller y faire un tour, en empruntant les petites rues. Au passage, on en profite pour se reposer quelques minutes au frais dans le square Umboldt, voir El Palacio del Gobierno, El Coche Mambi, un wagon du début du XXè sur Churraca qui a servi de voiture présidentielle, devant la mosquée de La Havane, le Musée Havana Club, la Cathédrale Orthodoxe… Au bout d’un petit kilomètre de marche, on trouve enfin l’église de San Francisca de Paula. C’est une église moderne aux vitraux ouvragés qui est loin du charme de celle de San Francisco de Asis.

On fera le chemin du retour vers le centre en passant par les ruelles de Habana Vieja. L’ambiance est vraiment pesante, à part les rares immeubles dont la réhabilitation est prise en charge par des fonds venues d’Arabie Saoudite, on a l’impression que tout est à l’abandon. Malgré quelques oeuvres de street art pour donner des couleurs au quotidien, on sent bien la misère dans cette partie de la ville moins fréquentées des touristes. Les gens sont dans la rue, essaient de vendre devant leur porte quelques cigares ou autres petites choses glanées ci et là au marché noir. Des enfants, derrière les fenêtres grillagés de leur appartement nous demandent des bonbons, que l’on a bien sûr oubliés à l’hôtel… À ce moment, comme à Palma Rubia et comme plus tard à Trinidad, je ne me sens pas vraiment à ma place. Pas à l’aise du tout… Heureusement que les bêtises des garçons qui jouent les acrobates sur les canons sont là pour nous changer les idées. De retour sur Calle Obispo, on trouve une sandwicherie qui fait des pizzas que l’on peut payer en moneda nacional, on s’installe dans un petit square pour pique niquer, comme on peut avoir l’habitude de faire quand on est en vacances et là encore, ce qui se passe autour de nous m’interroge. Ma petite voix me dit : « Tu voulais voir l’envers du décor, et ben voilà, tu es servie, La Havane nue et crue, sans ses artifices pour les touristes. Celle qui mendie pour arranger les fins de mois alors que l’on est tout juste le 11, celle qui arnaque pour gagner quelques pesos qui vit presque en cage et qui noie son chagrin dans le rhum… »

Il commence à faire très chaud et on a tous vraiment besoin de se remettre de nos émotions, on retourne en direction du Floridita et on prend un Coco-taxi pour rentrer à l’hôtel. C’est un moyen de transport sympa, un peu comme un triporteur, tout jaune, les schtroumphs ont adoré. Nous on a bien aimé aussi, si ce n’est que comme d’habitude, alors que la course avait été convenue à 8 CUC, le chauffeur n’avait pas la monnaie sur 10…

De retour à l’hôtel, on allume la clim, et on essaie de trouver un plan pour passer une journée du lendemain plus agréable, marre de faire le pigeon est d’être toujours sur le qui-vive pour éviter de se faire arnaquer. La Havane nous a déjà bouffés en 1 jour et demi. On a besoin de calme, de silence et de fraîcheur. Une virée à Las Terrazas apparait alors comme une évidence, impossible de réserver une place en car avec Viazul via leur site, il faut que l’on aille se renseigner à la gare routière. En prévision de tout cela, il faut aussi que l’on aille changer de l’argent à l’Hotel Nacional.

Vers 17h00, on part donc en mission, change et gare routière. K. nous hèle un taxi en bord de Malecòn pour nous conduire à l’Hotel Nacional et à la gare routière. Il nous propose une course à 30 CUC, bon Okay, soit, il va devoir attendre pendant que nous sommes au bureau de change. Arrivés sur le parking nous annonce qu’il faut en plus payer 5 CUC pour le stationnement alors qu’aucun panneau ne l’indique et qu’il n’y a pas de gardien. À l’intérieur sens que ça commence à bouillir… On prend toutes nos affaires et on se dirige vers le hall de l’hôtel. Tant sur le plan de l’architecture que des personnalités qui s’y sont succédées, ce Palace est exceptionnel. Entrer ici, c’est un peu comme entrer au George V. C’est vraiment magnifique ! Le change se situe près de la piscine, on y entre une personne à la fois, alors pendant que wanderlustdad se charge des formalités au guichet, nous de loin, on observe la piscine. Le lieu et l’ambiance ont un air de déjà vu, comme dans l’introduction de Dirty Dancing 2, Havana Nights, pseudo suite qui se passe en fait avant les événements du mythique Dirty Dancing de 1987 avec Patriiiiiiiick… Je sais pas si je suis très claire…

Enfin bref, je disais donc que tout ça ressemble étrangement à la scène d’ouverture de Dirty Dancing 2, des jeunes filles qui font bronzette et buvant des cocktails sur fond de musique cubaine… Si tu ne connais pas le film, tu ne perds pas grand chose, on est dans le classique de danse film cul-cul la praline, où la demoiselle fraichement arrivée des Etats Unis avant le début de la Révolution, vient prêter main forte au serveur cubain qui lui amène des Cuba Libre sous son parasol et devient sa partenaire pour un concours de danse. Evidemment, comme Jennifer Grey, au début, elle est aussi raide et gracieuse qu’un frigo américain, mais comme Patrick Swayze, qui y fait une brève apparition, Diego Luna est magicien et il parvient à la faire danser avec grâce et légèreté, le tout dans un temps record bien sûr… Ah la magie du cinéma, ça laisse rêveur… Parce que toi dans la vraie vie : 1/ tu peux bronzer sur le bord de la piscine, ça ne t’arrive jamais, 2/ Même avec le talent de danseur de Patrick, au bout d’une semaine, tu peux te gratter pour être la reine de la Rosa Negra, tu ressembles toujours à l’hippopotame de Fantasia quand tu alignes deux pas de mambo… Mais bon, la BO, bien qu’anachronique pour une histoire sensée se passer à la fin des années 50 est plutôt sympa. Je le pose là, en même temps que j’écris, ça va me détendre pour la suite, parce que notre journée en mode citron n’est pas terminée…

En effet, un oeil sur la piscine, perdue dans mes pensées, et l’autre vers le guichet, je dois tout de même vite revenir à la réalité, wanderlustdad je vois wanderlustdad recompter ses billets et essayer de se dépatouiller dans son itagnol (mélange d’italien et d’espagnol) approximatif, encore une fois, les employés du change essaient de l’estourbir. Il me dira après que si il n’avait pas recompté, on aurait perdu 100 CUC. Je continue à faire du yoga… Il va me falloir de la patience pour retrouver notre chauffeur de taxi qui lui aussi à l’air tout disposer à nous presser jusqu’à plus de jus. On paie donc les 5 CUC fictifs de parking et on repart en direction de la gare routière. Là encore, il nous propose de nous accompagner demain à Las Terrazas lui même, de nous arrêter acheter de l’artisanat chez un copain à lui, je ne peux même pas l’écouter d’une oreille puisque c’est moi qui traduit, mais à chaque fois que j’ouvre la bouche, je dois faire taire le Capitaine Haddock, qui est dans ma tête et qui est en train de jurer comme jamais. Non, je ne veux pas que tu m’emmènes à Las Terrazas et faire le pigeon toute la journée de demain, je veux juste aller à la gare routière me renseigner et rentrer à l’hôtel. Le trajet semble durer des heures. Arrivés devant la gare, il nous annonce que la course était un aller-simple, et que si l’on veut rentrer ce sera 20 CUC de plus. Je crois que la fumée me sort par les oreilles à ce moment là… On lui paie son dû et on lui dit au revoir… On rentrera à pieds, on n’est plus à 10 bornes près, ça nous calmera…

Bien entendu, au guichet Viazul, on nous annonce que les cars sont complets jusqu’au mardi suivant et que du coup, Las Terrazas demain, ce ne sera pas possible. Il va falloir chercher une autre option pour passer une journée tranquille loin des sentiers battus. K. sera, je suis sûre, pleine de ressources. En attendant, on avale les kilomètres sur les grandes artères, de la Plaza de la Revoluciòn. Ce soir, personne n’est d’humeur à aller assister au Cañonazo au Moro Cabano, tout le monde est énervé et fatigué. On s’arrête au Café Samantha, un dinner cubain, à deux pas de la casa, où pour 20 CUC on mange à 4. Les garçons des burger et nous de la roba vieja et de la fricassée de porc.

De retour à Malecòn 663, on raconte nos (més)aventures à K. Toute désolée, elle se propose même de nous trouver un plan de secours en taxi, mais le séjour est encore long, et on préfère éviter de se lancer dans une excursion à une bonne centaine de CUC la journée sans savoir ce que le reste des vacances nous réserve. Et vu le compte des dépenses à la fin de cette journée, mais vaut être raisonnable. Le train Hershey a fermé, quel dommage ! Elle nous conseille de sortir un peu du centre de la ville et de prendre la Lanchita et d’aller visiter Regla. Elle rejoint en cela ce que nous avait conseillé la gardienne d’El Templete, ce matin.

En fait, elle est plutôt contente que l’on soit rentrés plus tôt ce soir car c’est son dernier soir avec nous, les prochains jours elle sera de repos et nous laissera entre les mains de G., qui s’est occupée de l’organisation de notre séjour à distance. On parle de tout et de rien, elle nous raconte ses études, nous montre ses dessins magnifiques et nous parle de sa vie à l’extérieur de la casa. Elle nous raconte aussi qu’elle aime travailler ici, les gens sont sympas, elle a même rencontré Owen Wilson et quelques célébrités, qui ont séjourné ici pendant leur séjour à La Havane. On prend quelques photos et on échange nos contacts, les garçons lui font un câlin d’au revoir et on se quitte pour aller se coucher après cette journée qui semble avoir duré 36 heures.

Vendredi 12 avril

Aujourd’hui est un nouveau jour, on se réveille bien décidé à laisser derrière nous les mauvaises ondes et expériences de la veille. Le programme : s’éloigner du centre de La Havane sans claquer notre PEL (c’est à dire en utilisant nos pieds et les transports en communs) et traverser la baie pour aller rendre visite à Yemaya à Regla puis assister à la cérémonie del Cañonazo à 21h00 au Moro Cabaño, mais avant cela, il faut prendre des forces.

G. nous attend sur la terrasse avec le petit déjeûner. On a encore de quoi tenir jusqu’au goûter si l’on prend un petit en-cas à midi. On se régale toujours autant de la vue sur le Malecòn qui se réveille aussi. G. est très différente de K. Si K. était un petit bonbon, G. est un rayon de soleil. Aussi grande que K. était petite, aussi solaire que K. discrète, elle est déjà prête à croquer les garçons de bisous. Elle parle très bien le français. Elle a vécu en région parisienne pendant quelques années avant de revenir à Cuba. Nous avons pas mal discuté avant de nous rencontrer en personne, c’est elle qui a répondu, avant notre arrivée à la moindre de nos interrogations, et inutile de te dire qu’il y en avait. Elle a été d’une patience d’ange…

Elle valide notre programme de la journée et nous signale que La Biennale de La Havane ouvre aujourd’hui, en plus de l’installation devant la façade de la casa, il faut que l’on ouvre les yeux, des oeuvres sont cachées dans toute la ville. Quitte à se payer une randonnée urbaine, parce que de là où l’on est jusqu’au Muelle de Regla, il y a une trotte qui se compte encore en une bonne dizaine de kilomètre, autant qu’elle soit artistique. On a déjà repéré quelques pépites de street art hier, mais on n’est pas contre non plus un peu d’art contemporain, même si parfois on ne comprend pas tout…

Sur le Malecòn, les pêcheurs partagent leur espace avec les ouvriers qui déchargent des caisses entières et montent les oeuvres in-situ. Certaines commencent déjà à prendre forme, pour les autres, on aura la surprise plus tard. Au bout du Malecòn, nos pieds commencent à connaitre le chemin tous seuls, on remonte El Paseo del Prado et on coupe par Calle Habana, c’est un peu le chemin que l’on a pris la veille en bici-taxi mais sans sollicitations permanentes.

On repasse avec plus de tranquillité devant la Bodeguita del Medio, où l’on s’autorise un petit rhum à partager en deux pour ne pas être pompettes, puis on bifurque dans une traverse près de la Plaza Catedral, ça bouge, beaucoup, du monde partout qui entre dans le centre Wilfredo Lam, l’un des centres d’exposition de la Biennale de La Havane. Entre curieux et artistes présents pour l’occasion, ça en fait du monde… Il est assez difficile de se frayer un chemin pour accéder aux oeuvres et les garçons ne comprennent pas tout. Pour éviter d’en prendre un en cour de route, on quitte donc le centre. Peut-être pourra-t-on revenir une autre fois, quand la foule sera passée, profiter des toiles de l’un des maîtres du surréalisme cubain, de l’un de ceux qui ont côtoyé Picasso sous l’occupation allemande et à qui Zoé Valdes concède plusieurs passages de Sa femme qui pleure, de l’un de ces nombreux artistes qui ont pris la voie de l’exil…

Comme la veille, on remonte Calle Obispo, on longe la Plaza de Armas, on remonte par les quais cette fois-ci vers el Muelle de Habana Vieja. L’embarcadère est plutôt sommaire, la traversée coûte quelques CUC et à bord du bateau, on doit être à peu près les seuls touristes. La lanchita, sert surtout aux habitants de l’autre côté de la baie à regagner le centre de La Havane. Beaucoup traversent avec leur vélo. La traversée n’est pas très longue. On est à Regla en quelques minutes.

Regla est une municipalité de La Havane, elle est divisée en trois quartiers, Guaicanamar, Casablanca et Loma Modello. On aura l’occasion de visiter ce soir l’autre quartier. Nuestra Señora de Regla, vierge noire d’Andalousie, protectrice de La Havane nous accueille quasiment à l’arrivée. Mais ici ce n’est pas tant la vierge que l’on vient prier si l’on en croit le nombre de fidèles vêtus de blanc. Ici c’est à Yemaya que l’on rend grâce. Ici tenue correcte exigée, une dame à l’entrée tend aux demoiselles trop dénudée un petit morceau de tissu pour se couvrir épaules et nombril. L’église est pleine, beaucoup plus que les autres que l’on a pu visiter jusqu’à présent. Et devant la statue de la Virgen de Regla, il règne un grand recueillement. Yemaya, dans son manteau bleu, veille.

A la sortie de l’église, en attendant le prochain bateau, on se balade un peu dans la rue principale de Guaicanamar. L’ambiance est très différentes de celle que l’on a pu connaître ces derniers jours. Ici, chacun vaque à ses occupations sans se préoccuper de nous. Il n’y a pas de vieilles américaines, pas de taxi jaune, quelques taxis noirs, payables en monnaie nationale. Les gens se baladent à vélo ou à pieds ou travaillent sur le pas de leur porte. On ira pas beaucoup plus loin pour ne pas râter le bateau, mais on retrouve ce que l’on a pu voir dans les environs de la casa.

Il est près de midi lorsqu’on embarque sur la Lanchita pour regagner le centre de La Havane. Comme la veille, ayant bien déjeûné, à notre arrivée de l’autre côté on grignote deux bricoles et on s’installe aux tables du glacier Los Marinos en face de l’embarcadère. Il est payable en CUC et en monnaie nationale, on est quasiment les seuls, il y a pas mal de choix, même si le goût est loin des classes à l’italienne que l’on peut connaître. Cette petite pause nous permet de regagner un peu d’énergie pour rentrer à la casa. On commence à être KO.

On retourne en direction de Parque Central par des ruelles improbables. Les portes entrouvertes nous laissent apercevoir des tranches de quotidiens. Prières aux orishas, cuisine ou simplement farniente devant la télévision, la vie s’écoule tranquillement loin du tumulte des rues plus commerçantes. Nos pas nous emmène sur Plaza Vieja à qui la Biennale a donné des faux airs de Japons avec ses koi nobori, tu sais, ces manchons à air en forme de carpe. C’est du plus bel effet ! Sur le Prado aussi, l’art est à l’honneur, malgré la chaleur du début d’après midi, les artistes profitent du public de la Biennale. Nous, on flâne, à l’ombre jusqu’à regagner la casa. On a encore beaucoup marché ce matin, tout le monde profite donc pour aller se reposer au frais à peine la porte de la chambre passée.

En fin d’après midi, on se met en route pour aller assister à la cérémonie des coups de canons. On est un peu à l’heure anglaise niveau alimentation, gros petit déjeûner, repas de midi léger. On a donc assez faim et on décide de retourner manger au Café Samantha. On y avait mangé correctement la veille et pour pas cher. Le menu est à peu près le même que la veille mais qu’importe.

À la fin du repas, on retrouve le Malecòn. Les installations de la Biennale sont en place ça y est. Certaines sont drôles, d’autres font réfléchir, d’autres encore, comme d’habitude, sont à des années lumière de ce que l’on peut comprendre sans connaître l’univers de l’artiste exposé. On retrouve donc pour la dernière fois les pêcheurs, les musiciens et les danseurs de l’entrée de la rade. On remonte une dernière fois le Prado, Calle Obispo et la Plaza de armas sans trop de nostalgie. On fait encore un tour au marché des curiosités. On y retrouve le patron du vendeur d’affiches avec qui nous avions passé autant de temps le premier jour. Il nous reconnait tout de suite et il ne lui en faut pas beaucoup pour se lancer dans un nouveau discours pro-régime et balancer encore une fois qu’il ne partage pas du tout les opinions de son employé. C’est un personnage celui-ci, cheveux grisonnant, casquette militaire à la Fidel et bouchon à la rigolade. Il nous fait passer un petit quart d’heure sympa et nous aide même dans la recherche d’une affiche que nous avions repérée mais qu’il n’a pas. Tant pis pour la version arts graphiques de l’affiche de Fast and Furious à La Havane, ce sera l’excuse pour revenir à Cuba 😉

Nous quittons le marché et nous prenons la direction de l’embarcadère, le même que celui de ce matin mais en prenant cette fois-ci la direction de Casablanca. A cette heure-ci, il y a peu de touristes. L’heure de la cérémonie est encore loin. Une fois arrivés de l’autre côté, le fort est encore loin. Il faut monter, longtemps, jusqu’à arriver à la maison du Che et au Christ qui surplombe la baie de La Havane. La vue est spectaculaire. C’est un endroit que je te conseille au coucher de soleil. C’est juste magnifique !

On traverse la base militaire où les avions et autres véhicules historiques sont exposés jusqu’à arriver au Morro Cabaño. La forteresse construite a la fin du XVIIIè siècle par les Espagnols a été tour à tour lieu de défense, prison et tribunal militaire. Aujourd’hui, c’est un site touristique, qui accueille parc, musée et qui est le théâtre tous les soirs de la cérémonie du coup de canon, El canonazo. Cette cérémonie rappelle le coup de canon qui était tiré à l’époque de l’édification de la forteresse. À 21h00, chaque soir était tiré un coup de canon pour signifier la fermeture des portes de la ville pour la préserver des attaques de pirates et de corsaires. 3 siècles plus tard, rien n’a changé, nous sommes accueillis par des militaires en costume d’époque.

Nous sommes très en avance, nous avons le temps de passer à la billetterie, et de nous faire arnaquer au passage par la guichetière, qui dans un premier temps « oublie » de nous rendre une partie de la monnaie, puis après le lui avoir fait remarqué, nous rend le compte mais avec un billet de 10 en peso cubains et pas en CUC (alors que l’on est à une caisse spéciale CUC…). Note à toi, toujours vérifier plusieurs fois ta monnaie. Nous on s’est fait avoir, on ne s’en est rendu compte qu’en payant le taxi du retour…

Le musée est fermé mais les petits stands d’artisanat et le parc sont ouverts. Les garçons se régalent à courir partout au milieu des boulets de canons et nous on profite du calme avant l’afflux de touristes à l’heure de la cérémonie. Le soleil se couche, et le Malecòn se teinte d’orange, c’est vraiment sublime. Une petite heure avant le début de la cérémonie, on arrive sur la place où se tient la cérémonie, il n’y a encore personne, on sera au premières loges. Des militaires en treillis répètent les mouvements à faire pour que le spectacle soit calé au millimètre. Ils ont l’air si jeunes pour certains. En fond, alors que la nuit tombe, on commence à entendre des roulements de tambours, les crieurs en costumes annoncent le début imminent de la cérémonie dans une procession au flambeau. Le monde commence à affluer. Touristes et cubains se mélange pour assister à ce voyage dans le temps, ce retour à l’époque des pirates et des commodores. À 21h00 nos militaires refont surface, ils ont troqué leurs treillis contre des costumes coloniaux. Ils refont les gestes maintes fois répétés tout à l’heure pour donner lieu au tir de canon. Attention les oreilles ! Pour les plus petits c’est assez fort !

La cérémonie est assez rapide en soit, et à la fin, le mouvement de foule est assez important. Difficile d’imaginer qu’il y avait autant de monde qui assistait au spectacle quand on accède au goulot d’étranglement des ruelles du fort. On se fraie un chemin en se tenant très fort et en zigzagant entre les gens pour trouver un taxi. À cette heure-ci, pas question de refaire à pied le chemin en marche arrière.

Heureusement, on trouve très vite un chauffeur à la sortie du fort qui nous propose de nous ramener à l’hôtel pour 10 CUC. Musique à fond, pied au plancher, il nous embarque à travers le tunnel sous le Port et le Malecòn ambiance Fast and Furious, Vin Diesel en moins… Il nous dépose devant la casa en moins de temps qu’il nous faut pour faire ouf et repart aussi vite à la recherche d’autres touristes à ramener. On traverse le Malecòn, et on regagne la casa, c’est notre dernier soir à La Havane et ainsi s’achève notre expérience.

Demain, C. le chauffeur que nous avons eu au début du séjour viendra nous chercher pour nous amener à Remedios puis Trinidad. Si nous avons été très bien accueillis par l’équipe de Malecòn 663, toujours aux petits soins pour toute la famille, nous ne sommes cependant pas mécontents de quitter l’agitation de la capitale pour de plus petites villes, plus en phase avec notre façon de voyager…

Voilà, j’espère que cette escape à La Havane aura été à ton goût et de permettra soit d’y trouver des suggestions de visite et des conseils pour organiser ton séjour soit des souvenirs d’une expérience que tu as vécu. Dans tous les cas, n’hésite pas à mettre un j’aime ou un commentaire pour me dire ce que tu en as pensé.

À bientôt 😉

En route pour Cuba – épisode 2

Aventures et mésaventures à Cayo Levisa

Me voilà de retour pour te raconter la suite de nos aventures. Je t’avais laissé alors que nous attendions notre taxi pour nous rendre à Cayo Levisa.

Aaaaah Cayo Levisa, ce devait être le clou du séjour !!! En farfouillant sur des blogs en préparant le séjour, j’étais tombée sur cette plage de rêve et j’avais insisté très lourdement pour y aller. Quand on me connaît, on sait que quand j’ai une destination dans la tête, je ne l’ai pas ailleurs… Aussi quand l’équipe de Malecon 663 nous l’a proposé sur la suggestion du parcours j’ai dit OUI, OUI, et re OUI ! On aurait dit Marianne James dans le jury de la nouvelle star !!! J’me voyais déjà pas en haut de l’affiche mais en train faire la sirène sur la plage pendant deux jours en sirotant des mojitos dans une cabane donnant sur la mer…

Sauf que tout ne s’est pas exactement passé comme prévu… Serait-ce une histoire de karma ?

Lundi 8 avril

Lorsque notre taxi arrive, ce n’est pas une vieille américaine mais une Volkswagen des année 80 qui nous attend. Peu importe j’en envie de te dire, l’important c’est qu’elle nous amène d’un point A à un point B. Notre chauffeur nous embarque à travers la Vallée de Viñales, à travers les mogotes on entrevoit villages et hôtel de luxe. Il nous parle de son fils, et du revenu moyen à Cuba, de la triste réalité qui fait qu’il est plus rentable de travailler avec les touristes que d’être médecin. Au quotidien, il faut « s’arranger » pour vivre dignement.

Les garçons profitent du trajet pour s’endormir jusqu’à la Palma où nous sommes arrêtés pour un contrôle routier. Si nous ne sommes pas directement visés par le contrôle, l’expérience est loin d’être agréable. Une chose est sûre, mieux vaut éviter d’avoir à faire à la police sur place. Notre chauffeur, s’était rendu compte sur le chemin qu’il avait oublié sa licence de taxi à la maison, manque de bol, il a beau essayer d’expliquer cela à l’agent et lui proposer de repasser, rien n’y fait. Il doit aller au commissariat le plus proche pour payer une amende équivalent à un mois de salaire. Il n’a pas gagné sa journée le pauvre et nous voilà débarqués au milieu de nulle part sous une chaleur étouffante à nous demander si nous allons pouvoir continuer notre route jusqu’à Palma Rubia.

Il revient finalement au bout d’une bonne vingtaine de minutes, remonté comme un coucou suisse et très disposé à nous livrer le côté obscur de Cuba. Tout y passe, la police corrompue, le manque de liberté, le rationnement, la yuma, cette volonté de quitter ce décor de carte postale pour une vie meilleure… Il nous raconte les petites combines qui permettent d’améliorer le quotidien, le marché noir… Il est tellement fâché, qu’au bout de quelques kilomètres, devant une plantation de bananiers de l’Etat, il tire le frein à main et s’en va soulager sa vessie sur « las bananas del gobierno ». Le geste de dépit prête à sourire, comme dans l’histoire De la petite taupe qui voulait savoir qui lui avait fait sur la tête (si tu as des enfants en bas âge, je te le recommande +++, grand classique, humour pipi caca, succès assuré pendant plusieurs soirées…).

Bon, trêve de plaisanteries, l’ambiance est lourde dans la voiture, sur le moment, on sourit, mais on est vraiment mal à l’aise et tristes pour lui. C’est ainsi que l’on arrive à Palma Rubia, à la Villa Vista al Mar, dans une famille plus que chaleureuse.

Parce que oui, déjà, on a renoncé à aller dormir sur l’île à l’hôtel club Cayo Levisa. D’un part parce que les contacter relève du parcours du combattant, et puis d’autre part parce que concrètement, deux nuits, à quatre revenaient la modique somme de 400 €, le tiers de la totalité des nuitées du séjours. Okay la plage de rêve !!! mais quand même faut pas pousser Mémé dans les orties, 400 balles pour faire du culcul-plage c’était autant d’expériences en moins à faire sur place pendant le reste du séjour… Alors on a cherché, farfouillé sur airbnb et trouvé L’ENDROIT, celui qui rien qu’en lisant les avis des précédents visiteurs, te donnait envie d’y être et pour 10 fois moins cher que l’hôtel club Cayo Levisa.

Nous voilà donc à la ferme d’O. et Y. Ils vivent en clan, avec les frères et leurs épouses, les parents et quelques ouvriers agricoles. Les schtroumpfs sont tout de suite pris en charge par les garçons de la maison, qui ont à peu près le même âge pendant que l’on décharge la voiture et que l’on fait les formalités d’entrée dans la maison.

Puis, on se dirige vers l’embarcadère situé à quelques centaines de mètres au bout de la route pour nous renseigner pour les tarifs de la traversée pour Cayo Levisa. Et là, on découvre que contrairement à ce que l’on avait vu sur internet, il n’existe pas de traversée sèche à 10 CUC par personnes mais un package évidemment beaucoup plus cher incluant le repas, nous qui ne voulions manger que des sandwichs pour profiter de la journée, voilà une journée qui va finalement coûter trois fois plus cher que prévu. Bienvenue dans les hôtels cubains ! Si tu l’avais oublié, tu es un touriste ! Aaah le karma !

Sur la jetée, on observe les mangroves. Le sable est plein de bernard l’hermite, de crabes violonistes et dans l’eau on peut voir les poissons trompettes.

Sur le chemin du retour, on s’arrête à la cabane à jus pour boire un coup avant de rentrer nous reposer.

O. nous parle de sa passion pour la musique et nous présente sa guitare, le tres cubano, la guitare mythique des paysans cubains, celle qui rythme guatanamera et qui accompagnait les paysans cubains, los guajiros dans les champs. On joue ensemble du guiro et de la clave et il nous promet une soirée musicale avant notre départ. À ce moment là, je crois que l’on est pas très loin du Nirvana…

Pendant ce temps là, devant la porte de la chambre, c’est l’annexe de l’école, le petit voisin est arrivé et tout le monde veut dessiner. Qu’à cela ne tienne, on sort tous les cahiers et feutres que l’on avait préparé avant de partir dans l’éventualité de les laisser à une école et tout le monde se met à l’oeuvre. Avec Y. et sa belle soeur, on regarde la tablée avec tendresse. On parle des enfants, de l’école, de Cuba et de ce qui nous y amène.

Elle nous demande un peu tristement de lui raconter comment sera la journée de demain. Malgré le fait que Cayo Levisa soit juste à côté de chez elle, elle n’a jamais pu y mettre les pieds car l’île est interdite à tout cubain qui n’y travaille pas… Triste héritage de l’histoire où, aux heures sombres de la révolution, l’île était utilisée comme poste avancé avant le départ en canots pour la Floride. Pour endiguer la vague, les militaires, qui contrôlent les structures hôtelières, transforment l’île en paradis pour touristes fortunés, excluant de fait les cubains de ce havre de nature.

J’adore les blogs la salade à tout et sortez de vos connapts, je lis volontiers les publications de GBEM sur fesse de bouc. Herveline et Marie me font toujours mourir de rire, avec leurs images décalées et leur « à bas le perfectionnisme ! ». Bref rendons leur ce qui leur appartient, elles ont développé le concept d’envers de la con****e. (Maman si tu passe par là, promis je dis pas de gros mots, je ne fais que citer…). La con****e, c’est la nana toujours parfaite, style Bree Van de Kamp, qui fait tout maison, mange bio, fait des vacances éthique et écolo, enfin c’est ce qu’elle veut bien te montrer sur les réseaux sociaux et quand tu vois ses photos, elle t’énerve, mais elle T’ENERVE… Sauf que ce qu’elle ne te dit pas c’est que temps en temps, elle a rien contre le fait de se faire un petit MacDo ou se dorer la pilule doigts de pieds en éventail au Club Med, chose pour laquelle elle se flagellera avec des orties, fraichement cueillies de son jardin, mais pas en public bien sûr… Cayo Levisa, c’est un peu mon envers de la con****e à moi, et autant jusqu’au moment d’y arriver je l’assumais à peu près, autant à ce moment là, je commence vraiment à avoir beaucoup de mal et ce n’est que le début…

Après cet intermède créatif, les garçons filent jouer dehors au milieu des poules, des petits porcelets qui se baladent de partout et mangent les mangues qui tombent de l’arbre, des grenouilles qui profitent de l’humidité du soir pour sortir. Nous de la terrasse on profite du magnifique coucher de soleil, rythmé par la musique de la petite boite du nuit du frère de O. Sur du vieux son cubain, les anciens se mettent à danser, wanderlustdad les rejoint. D’autres jouent aux dominos, et là maintenant, je me dis qu’au final, ce que l’on est en train de vivre maintenant, restera dans nos esprits bien plus que la journée de demain à Cayo Levisa et qu’il sera vraiment très difficile de quitter cet endroit.

O. vient nous sortir de nos réflexions, le repas est prêt… Et quel repas !!! Ils ont cru qu’on avait des potes cachés dans les valises, c’est pas possible… Il y en a beaucoup, vraiment et tout est très bon. Y. nous a vraiment gâtés, poisson péché par le frère de O., chips de patate douce et de pomme de terre, tostones, salade de blettes et cebettes et ça ne s’arrête jamais. C’est tellement trop pour nous, d’autant qu’on les voit s’affairer autour de nous, comme si on était au restaurant alors que crotte, c’est quand même nous qui sommes chez eux… On insiste vraiment lourdement pour que le lendemain, tout le monde mange avec nous à table et pas sur un coin de palissade en attendant que l’on ait fini… Ce sera quand même plus sympa.

Après le repas, O. initie les enfants à quelques tours de magie et c’est les yeux pleins d’étoiles que l’on va se coucher de cette super fin d’après midi et impatient de notre journée plage qui nous attend le lendemain.

Mardi 9 avril

Nous sommes réveillés par le lever du jour et l’agitation d’un début de journée à la ferme. Le petit déjeuner qui nous attend est tout simplement gargantuesque. On va finir par flotter quand on va aller se baigner… Une fois nos affaires prêtes, on descend à pieds vers l’embarcadère. Nous sommes parmi les premiers. Derrière nous arrivent des cars et des cars de touristes qui viennent soit en excursion pour la journée, soit passer quelques nuits sur l’île. Pendant que les garçons se régalent à voir les crabes se disputer sur la jetée, on perçoit des bribes de conversations de touristes autour de nous. « Et le wi-fi n’est pas assez puissant! et les routes sont mal entretenues. Et bla bla bla, et bla bla bla ». Pour certains, le confort des grands hôtels et les prestations de l’île ne sont pas à la hauteur de ce qu’ils sont venus chercher.

J’ai de la peine pour le pauvre guide, qui à côté de nous essaie de défendre sa terre et je comprends pourquoi vu de l’extérieur, nous touristes, on peut vraiment passer pour des enfants gâtés. Sa réponse au final est très juste et empreinte d’une sagesse que l’on semble parfois avoir oubliée chez nous. Nos acontentamos, on se contente de ce que l’on a, si aujourd’hui on a du poulet, on mange du poulet, si demain on a du poisson, on mangera du poisson, l’important c’est que l’on ait de quoi manger et pour le reste, on fait avec, on n’a pas vraiment le choix…

A ce moment là, je suis à deux doigts de l’état que décrit Julien Blanc-Gras, dans son roman Touriste lorsqu’il essaie de lire Crime et Châtiments au bord de sa piscine de ClubMed à Djerba, je suis entourée d’allemandenshorts venus consommer du service et je fais du yoga dans le dedans de ma personne pour essayer de rester zen mais en vérité, je bous…

C’est sur ces considérations que le bateau arrive. Il y en a pour à peu près 1/2 de navigation entre Palma Rubia et Cayo Levisa. Petite musique qui va bien, cocktail de bienvenue et gens en shorts et maillots de bain, présentation des animateurs et du programme de la journée. Nous qui ne sommes pas du tout club, on a un peu l’impression de vivre la scène d’ouverture des Bronzés… Allez c’est pas salsa mais elle est culte, c’est cadeau…

Nous on a une seule hâte, filer sur la plage pour aller se jeter dans la mer des Caraïbes. Les garçons espèrent même trouver un trésor… Note pour plus tard, continuer à leur faire regarder des films de pirates, pendant qu’ils creusent à la recherche du coffre de Jack Sparrow, tu peux bronzer tranquille…

Snorkeling maison, château de sable, recherche de petits coraux et de bernard l’hermite, bronzette sur le sable blanc et chaud (quoi ? c’est pas donné tous les jours de pouvoir se prendre pour Ariel la petite sirène), ou lecture sous la paillotte en palmier, on s’occupe tranquillement avant le repas. On partira explorer le reste de l’île après le repas… Enfin, ça c’est ce que l’on espère, parce que la météo, elle, en a décidé autrement… Le ciel est en train devenir noir, très très très très noir (il parait que c’est un temps à ce que les puces de plage sortent, mais ça on ne le sait pas encore, parce sinon ce ne serait pas drôle)… Ça sent vraiment pas bon… (On m’annonce en coulisse que le karma est prêt à rentrer en plateau…). Il commence à pleuvoir, d’abord quelques gouttes, puis une bonne grosse averse tropicale…

Bon pour la plage en cette fin de matinée, c’est cui-cui. On décide donc d’aller manger, puisque le repas est inclus. Jusqu’à présent, on n’a mangé que dans de petits restaurants et chez l’habitant et on s’est toujours régalé pour pas cher. Là, ils nous proposent un repas à 20 CUC à peu près… Si l’on en croit la loi du plus c’est cher, meilleur ça devrait être, on devrait se lécher les babines… Et ben, franchement, non, non, et re-non… Alors certes, c’est à volonté, mais franchement, rien à voir avec ce que l’on a pu goûter jusqu’à présent… Et l’ambiance musicale avec deux mariachis qui essaient de faire passer Enrique Iglesias et Alvaro Soler pour des membres du Buena Vista Social Club. Et pourquoi pas la Macarena tant qu’on y est ? Ben quoi ça chante en espagnol aussi ?!?

J’hésite entre mourir de rire et me mettre en colère que l’on prenne à ce point les gens pour des pigeons. De notre table, on peut voir les cannettes jetées sous les pilotis du restau et les tourteaux qui s’éloignent vers une mangrove guère plus propre. L’envers du décor ne doit pas être joli joli et on tient vraiment à ce que l’on reste le plus possible sur la plage, tu vois la scène de Baby Sitting 2 où ils découvrent pourquoi les indiens sont autant remontés ? Ben voilà ce qu’on peut imaginer ne serait-ce que le début de la mangrove…

On voudrait bien aller explorer l’île, sauf que pas de bol, il pleut comme vache qui pisse et c’est pas prêt de s’arrêter… Nous voilà, comme Fantozzi, le héros d’une films italiens des années 80 avec un nuage de pluie au dessus de nos tête qui nous suit partout où que nous allions.

Et là, avec wanderlustdad, on a remercié le seigneur qu’on nous ait affiché deux nuits à 400 balles, sinon on aurait été coincés là-bas sous le déluge universel avec en fond musical tous les tubes de l’été des 30 dernières années, sans arche de Noé pour venir nous sauver…

Après le repas, malheureusement, l’accalmie n’est que passagère, on pourra encore profiter de la plage un petit quart d’heure, avant que l’orage de reparte de plus belle… Et là… Tu te rends compte, qu’à part un cours de salsa en intérieur, il n’y a rien de prévu pour que tu puisses rester à l’abri et au chaud, parce que concrètement, même si il fait 25° tu es tellement trempé que tu te gèles, et qu’il n’y a vraiment rien rien rien à faire… Et qu’il n’est que 14h00 et que le bateau ne partira, peut-être, si la mer est bonne qu’à 16h00…

Nous voilà donc, échoués tels les naufragés du radeau de la Méduse sous le auvent de la réception à attendre que le temps passe… Heureusement que le minischtroumpf s’endort et que son frère a décidé de dresser tous les bernard l’hermite de l’île pour s’en faire des animaux de compagnie… Il va falloir lui expliquer que l’on ne peut pas ramener ses petits camarades clandestinement sous peine de se faire gauler pour trafic d’animaux sauvages… Cela nous permet de passer le temps relativement sereinement en discutant avec un autre guide, qui nous donne quelques conseils de visite pour la suite du voyage et nous explique que le travail avec les touristes lui permet de vivre dignement.

Au bout d’une heure et demie qui en a semblé douze, on nous annonce que le bateau va profiter d’un moment de calme pour partir un peu plus tôt. Je te raconte pas l’effusion de joie et la course ensuite vers l’embarcadère. En trente secondes, on est passé d’une ambiance abomination de la désolation à une ruée vers l’embarcadère qui n’avait rien à envier à l’assaut du PQ que l’on a connu le week end avant le début du confinement. Et tout cela, en y mettant entre temps un temps d’exultation collective digne d’une victoire en coupe du monde… Tout ça pour finir aussi serrés les uns contre les autres dans le bateau que les sardines de Patrick Sébastien…

Ben oui, parce que la mer est très agitée, et pour couronner le tout, il pleut tordu, donc, on est tous amassés au milieu… La tête de wanderlustdad est en train d’imaginer un scenario digne des Dents de la mer dans l’hypothèse où l’on chavirerait et le trajet n’en finit pas… Heureusement que le gentil guide que l’on a rencontré tout à l’heure est là pour lui changer les idées et discuter avec lui. C’est fou quand même cette capacité du temps à sembler tellement long quand on s’ennuie ou qu’on a peur. Cette journée, par beau temps, on ne l’aurait certainement pas vue passée et là, elle a duré 1000 ans.

À l’arrivée, il pleut toujours mais beaucoup moins. Alors que l’on remonte à pieds pour regagner la casa, un bus nous klaxonne et ouvre sa porte. C’est le gentil guide qui nous a tenu compagnie sur le bateau, qui s’arrête pour nous faire regagner la maison au sec. Les garçons jouent les mascottes avec des mamies anglaises en manque de petits-enfants qui leur pincent les joues et leur donnent du so cute. Cette journée à Cayo Levisa aura vraiment été improbable sur tous les plans, et elle ne va pas s’arrêter là.

Après, une douche et une micro sieste pour se remettre de nos émotions, les garçons filent jouer avec leurs copains et nous partons en visite dans la ferme. J’y découvre le moulin à l’ancienne, les animaux en liberté… O. se lance dans un cour de permaculture et d’ornithologie. Il nous explique, à wanderlustdad et moi, les intérêts de l’ananas comme clôture naturelle et sa reproduction, nous montre le nid de Pic à bec ivoire et nous raconte, comment il met tout son coeur à creuser son nid dans un vieux tronc pour attirer sa belle. Il arrive même à nous réconcilier avec l’urubu à tête rouge, qui nous a tellement impressionnés en arrivant. La distorsion temporelle est à l’oeuvre dans l’autre sens cette fois-ci, je n’ai pas vu le temps passer. Je voulais aller aider sa femme en cuisine et quand j’arrive, elle a déjà presque tout fini, j’ai juste le temps d’apprendre à faire les tostones.

D’autres touristes d’une casa voisine arrivent avec leurs hôtes, on les a rencontrés sur l’île et ils sont super sympas. C’est reparti pour l’ambiance musicale, les jeux de dominos et les tours de magie avant de passer à table tous ensemble.

La soirée continue après le repas sous le auvent, avec un boeuf improvisé tellement plus cubain que la daube qu’ont bien voulu nous vendre les Carapichos sur Cayo Levisa.

Voilà une journée bien étrange qui se termine, où l’on se dit qu’au final, c’était un peu le karma, une excursion pas du tout alignée avec nos valeurs et nos habitudes de voyage pour visiter un endroit soit disant paradisiaque ne pouvait pas se passer comme une lettre à la poste. Et puis paradisiaque pour qui ? Au final, pour nous, le paradis n’était pas sur l’île, entourés de nos semblables en tongs et paréo, mais bien ailleurs, avec une famille très accueillante près du petit cochon qui mange des mangues tombées de l’arbre au son de la musique du tres cubano. Une journée, qui se résumerait très bien par le mantra d’Alexandre Jollien : « C’est le bordel, mais c’est pas grave ! »

Un an après, nous sommes toujours en contact avec cette adorable famille qui aux premières infos sur l’épidémie en Europe nous a envoyé des messages pour prendre des nouvelles. Si eux pensent à notre santé, nous on pense aux conséquences dévastatrices du confinement généralisé sur l’industrie du tourisme qui met, mine de rien, pas mal de beurre dans les épinards sur l’île.

De notre côté, on rit encore à chaque fois en racontant les péripéties de cette folle journée, qui, tu le verras dans le prochain épisode, auront un deuxième effet kiss-cool !

Allez je te laisse, je m’en vais rassembler mes idées pour te préparer un super carnet de voyage de La Havane…

A bientôt 😉

Psssstttt : n’oublie pas si ça t’a plu de mettre un petit commentaire ou un petit coeur et qui sait, peut-être t’abonner pour être tenu.e au jus des nouveaux articles ?

En route pour Cuba !

Episode 1 : de Marseille à Viñales…

Et dire que l’année dernière à cette heure-ci, on passait nos premières heures à Cuba… En ces jours de confinement où la boulangerie au coin de ma rue a un parfum d’exotisme, j’ai une folle envie de t’embarquer avec moi dans mes souvenirs de merveilleux voyage…

Après des années d’attente, nous avons enfin réalisé notre rêve, partir en famille à Cuba. Alors ven conmigo ! Pour cette série d’articles façon carnet de voyage, je t’emmène avec nous à travers la plus grande île des Caraïbes. Tu es bien installé avec ton Mojito ? C’est parti.

Vendredi 5 avril : Marseille – Paris

Les vacances de Pâques de la zone B ont à peine démarré que nous voilà dans le Ouigo qui nous amène à Paris, où nous devons prendre le lendemain notre vol pour La Havane. Après un McDo vite avalé à la gare St Charles, on embarque pour un voyage un peu plus long que prévu, compte tenu d’incidents sur les voies… Pas grave, on est en vacances !!! Et quelles vacances! Rien ne saurait entamer notre bonne humeur ! Notre chauffeur Uber a le numéro du train, il sait qu’il faudra arriver un peu plus tard, on appelle quand même au cas où pour prévenir, sait-on jamais…

Arrivés à la gare de Marne-la-Vallée, nous partons à la recherche de notre chauffeur, on fait à peu près tous les minibus du quai du dépose minute. On attend 5 minutes, 10 minutes, on rappelle la société, qui est injoignable… Les loulous sont explosés sur les valises car il commence à se faire tard et ils se sont réveillés tôt le matin pour aller à l’école. 30 minutes passent et ça commence vraiment à sentir le chat noir… Je t’ai déjà expliqué que nous étions les spécialistes des mésaventures en tous genres en voyage ? Finalement, quelqu’un nous rappelle et nous explique qu’il y a eu une faute de frappe dans la recommande de notre course suite au retard du train et que quelqu’un va venir nous chercher d’ici un quart d’heure… Ouf ! le chat noir n’a fait que passer…

Après ce Space Mountain émotionnel, notre van arrive enfin. Nous chargeons nos valises direction le Sofitel d’Orly. Après un passage rapide à la réception, avec un loulou complètement épuisé dans les bras, 2 sacs de 40 litres et une grosse valise, on peut enfin se glisser dans les draps. Il est plus de minuit quand on tombe finalement dans les bras de Morphée. La nuit va être courte, demain on décolle à 10 heures.

Samedi 6 avril : Paris – La Havane – Viñales

Malgré une literie aussi confortable que la baignoire de Kyle dans Kyle XY. J’adorais cette série, ou Kyle l’extraterrestre sans nombril, trouvait un sommeil ultra régénérant dans la baignoire de la famille qui l’avait accueilli et n’aurait dormi ailleurs pour rien au monde… Bref trêve de digressions... Cette nuit là, malgré une literie haut de gamme, j’ai dû me réveiller 20 fois et finir par me lever avant que le réveil ne sonne de peur de rater le vol…

Après un tour rapide de la chambre et la récupération des échantillons de savons qui pourraient rendre service à Cuba, on boucle nos valises pour aller prendre notre petit déjeûner à l’aéroport. On s’installe chez Paul histoire de partir l’estomac plein puis on se dirige vers les comptoirs d’AirCaraïbes pour faire enregistrer notre valise de soute et passer les contrôles de sécurité.

Je déteste ce moment-là, j’ai toujours peur de perdre un truc en cours de route… Le temps d’un passage aux toilettes et d’un remplissage des gourdes, on essaie de se frayer un chemin dans l’aéroport. Pour nous qui n’avons pas l’habitude des aéroports internationaux, Orly est un labyrinthe. On arrive finalement à la porte d’embarquement. L’écran annonce le vol et la destination espérée pendant tant d’années, La Habana, José Martì. On prend une photo pour les copains de la danse qu’on aurait tant aimé avoir dans nos valises. Moi, je peine à y croire… Pu***n ! Ça y est ! On y est ! Manolita Simonet y su trabuco chante à tue tête dans mes oreilles, « Es que La Habana tiene swing, Es por eso que me llama », tiens écoute comme c’est bon c’est cadeau !

On embarque dans l’avion et les garçons sont au comble de l’excitation, ils ont des jeux, et ils découvrent les écrans devant leurs sièges… Moi qui avais peur qu’ils s’ennuient et qui imaginait le scenario catastrophe pour les autres passagers, entre les cahiers, les trousses données par les hôtesses, les dessins animés. On ne les a pas entendus de tout le voyage et les 10 heures de vol sont passées comme une lettre à la poste.

20 heures de Paris, arrivée sur le sol cubain. Il est 14h et les garçons n’ont pas dormi, la fin de journée s’annonce costaud, sachant que nous avons plusieurs heures de route avant d’arriver à notre casa du soir à Viñales.

On nous avait dit que le débarquement pourrait prendre plusieurs heures le temps de récupérer la valise et de passer les contrôles. Au final, en 30 minutes on est dehors et prêts à faire la connaissance de C. qui nous accompagnera pour une bonne partie de nos aventures cubaines.

Pendant que wanderlustdad va changer l’argent dont nous aurons besoin pour cette première partie de séjour, je m’imprègne de l’air de Cuba. Autour de nous au milieu des touristes à chapeaux de paille, des cubains viennent échanger leurs CUC en Pesos Cubains. Certains d’entre eux, avec leurs grosses bottes, leurs chaînes en or avec des mailles larges comme le doigt, leurs stetsons et leurs énormes cigares font un peu cliché du vaquero, le cow boy à la cubaine. La première expérience de wanderlustdad avec les employés cubains des bureaux de change n’est pas des plus sympas, il doit râler pour se faire rendre la totalité de l’argent qu’il doit encaisser au change… Petite arnaque n°1 : il faut toujours vérifier ses billets et recompter sa monnaie sous peine de mauvaises surprises.

Il est donc temps de nous rendre à la voiture, l’équipe de l’hôtel Malecòn 663, qui nous a accompagné dans l’organisation de notre voyage ne s’est pas moquée de nous. La voiture qui nous attend est une limousine russe datant de la guerre froide. D’après C., il n’en existe que 10 dans toute l’île et elle aurait même transporté Fidel Castro… Quelle est la part de la légende dans tout ça ? Je n’en sais rien, on ne le saura jamais et concrètement, ce n’est pas très important pour nous, je suis presque gênée de tout ce luxe… Mais on est à Cuba, ENFIN !

C’est en espagnol que l’on discute avec C., tout au long du trajet qui nous mène vers Viñales, de Cuba, du mode de vie, des étapes qui nous attendent puisque nous allons être amenés à nous revoir plusieurs fois. Nous parlons de nos familles respectives, et de ce qui nous amène ici. Tout est découverte pour nous. L’autoroute, si différente de celle que l’on connaît en Europe avec ses voitures d’époques, ses taxis, ses bus et ses camions qui semblent sortis d’un film des années 50, ses charettes… Nous qui trouvions que l’autoroute italienne qui va de Salerne à Reggio Calabria était en mauvais état, on peut maintenant relativiser. Il nous explique que les cubains, font du stop avec de l’argent selon la distance qu’ils ont à parcourir, que les taxis jaunes sont pour les touristes et les taxis noirs sont pour les cubains, que les touristes voyagent dans des bus climatisés et que les cars historiques que l’on a pu croiser ne sont que pour les cubains. Cette ségrégation me met un peu mal à l’aise, il va falloir vivre avec ça pendant tout le séjour…

Il nous montre aussi les plantations de bananes, de palma real et de palma barricona qui sont des espèces de palmiers que nous retrouveront souvent sur l’île et qui servent à la fabrication de toutes sortes d’objets.

Sortis de l’autoroute, un autre monde s’ouvre à nous, les virages nous rapprochent de la Vallée de Viñales et les premiers mogotes apparaissent. On traverse plusieurs hameaux au pas, les cochons sont au milieu de la route, tout comme les poules. Ça crie, ça joue, devant les maisons. Les urubus des montagnes, l‘aura tiñosa en espagnol, planent au dessus de nos têtes. La vie à la campagne, quoi !

Ce soir là, on ne fait qu’un passage éclair à Viñales. Notre casa est à trois kilomètres à l’extérieur de la ville, près de la fresque de la préhistoire, au coeur des montagnes.

Après 3 heures de route, on arrive enfin dans ce petit coin de paradis que nous a trouvé l’équipe de La Havane, la casa Mogote Art. J’avais vu quelques photos sur internet mais, en descendant de la voiture, je suis soufflée. On est en plein milieu des montagnes, dans ce qui devait être sûrement un séchoir à tabac réhabilité avec soin. Le jardin est immense et on a tous un peu les yeux qui brillent. On salue C. que l’on retrouvera à La Havane dans une semaine, et on se plie pour la première fois aux formalités d’usage dans chaque casa. On rentre nos valises dans les deux chambres qui nous sont réservées et l’on se dirige vers le jardin pour faire connaissance avec la maison et nos hôtes, leur petite fille et leur chien. Puis pendant que les garçons se dégourdissent les pattes dans le jardin, avec wanderlustdad, on se vautre comme des larves dans des hamacs en regardant le paysage tout en continuant de nous frotter les yeux comme pour se rassurer que l’on est bien réveillés.

Ce soir là, nous avons demandé à manger très tôt pour pouvoir aller nous reposer. À 19h00 heure de Cuba, il est mine de rien, 1h00 à l’heure de Paris. Après un mojito de bienvenue, nous mangeons donc un repas typique fait de salade de tomates et concombres, de moros y cristianos (du riz en sauce de haricots rouges) et de ropa vieja, un ragoût de viande de porc. Tout y est excellent !

Dimanche 7 avril

Ce matin là, j’ai eu un peu de mal à ouvrir les yeux, tellement peur de me réveiller et de me retrouver dans ma chambre, mais non, on est toujours bien à Cuba, il fait jour, la nuit a été agréable de mon côté… Wanderlustdad ne peut pas en dire autant, il a eu dans sa chambre une invitée surprise, cette nuit qui a voulu lui montrer sa jolie voix… Qui sait, peut-être une princesse cubaine qui aurait été transformée par une vilaine sorcière et qui cherchait un prince pour lui rendre forme humaine ? Mais que nenni très chère, wanderlustdad ne mange pas de ce pain là, et il a dû jouer à la chasse à la grenouille en pleine nuit pour attraper la coquine et la libérer dans le jardin… C’est l’anecdote qui nous fait le petit déjeûner…

Le petit déjeûner est copieux, oeufs, pain, petits gateaux, beurre, fruits du jardin, jus de fruits, café, lait… Ça ne s’arrête pas. Les fruits n’ont vraiment rien à voir avec ceux que l’on peut manger en France, l’ananas cueilli sur la clôture est exceptionnel. Moi qui ne pouvais plus en manger alors que j’adore ça pensant y être allergique, je redécouvre le plaisir d’en manger…

Nous demandons conseil à notre hôte pour une visite à cheval pour l’après-midi et nous prenons à pieds le chemin pour Viñales. Sur les 3 kilomètres qui nous séparent de la ville, on longe les champs, on redécouvre des techniques agricoles disparues et on prend le temps d’observer les maisons, la façon dont les gens se déplacent. La route est goudronnée mais il y a très peu de voitures, beaucoup de charettes, de vélos ou de cavaliers.

À notre arrivée, on remarque plusieurs attroupements. L’un pour la distribution de nourriture et l’autre pour une manifestation culturelle du parti. On continue sur la grande avenue, il y a des ballons, des écoliers en uniforme, des médecins en blouse blanche et des personnes âgées, des affiches à la gloire de Fidel et d’autres qui incitent à se protéger des MST. On en déduit que c’est peut être une journée de dépistage ou d’animation autour de la santé.

Midi approche et il faut que l’on trouve un endroit où manger. Devant chaque restaurant, un serveur nous propose de venir nous installer, on choisira finalement le restaurant El Gallito parce qu’il propose un compromis entre la cuisine cubaine que l’on veut découvrir et les pâtes pour les petits et qu’il est raisonnable en termes de prix. Bon pour être honnête ce sera pas le meilleur repas que l’on aura fait sur l’île mais c’est correct.

Comme nous avons rendez-vous à 14h pour notre balade à cheval, on reprend la route à pieds vers la casa. Une famille en charrette nous arrête sur le chemin et nous propose de nous déposer au passage contre quelques CUC, qu’à cela ne tienne, on gagnera un peu de temps. Sur les 10 minutes de trajet, le Havana Añejo Blanco coule à flot, ils vont fêter l’anniversaire de la petite à l montagne, nous on décline poliment, le rhum avant le cheval non merci… On descend à quelques pas de la casa en leur souhaitant une belle journée en famille et on profite de la demi heure qu’il nous reste pour écrire, jouer ou nous reposer.

L’heure fatidique arrive enfin, si trois d’entre nous attendent cela avec grande impatience, Wanderlustdad, lui n’est pas très rassuré. Il faut dire que sa seule expérience équestre en Camargue date de l’année de notre rencontre et qu’elle est restée dans les annales familiales comme un grand moment de solitude pour lui et de rigolade pour nous. Son cheval avait passé toute la balade à manger et ne s’était réveillé que dans une descente où notre cher papa avait failli finir les quatre fers en l’air.

Nous partons donc chacun sur un cheval, même wanderlustminischtroumph, pour qui c’est la première fois mais qui s’en sort comme un chef grâce à l’aide de nos deux guides. Nous traversons montagnes et plantations de tabac sous un ciel un peu chargé. Au bout d’une heure, nous nous arrêtons pour un petit ravitaillement dans une cabane perdue au milieu de nulle part, près d’une plantation artisanale de tabac. Nous buvons tous un petit coup, puis nous repartons nous installer dans le séchoir pour une présentation de la culture du tabac et de la fabrication des cigares. Nous y apprenons que les guajiros, les paysans cubains qui choisissent de planter du tabac, doivent vendre 90 % pour cent de leur production à l’Etat. Les graines de la plante de tabac sont vraiment minuscules et leur culture demande beaucoup de travail entre les semis, la mise en terre des plants, la récolte des différentes qualités de feuilles et les multiples phases de séchages. Globalement, pour en arriver à la feuille qui sert à rouler un cigare, il faut à peu près un an, un an et demi…

Après cette présentation, très intéressante nous reprenons le chemin vers notre casa où nous rentrons nous reposer pour cette fin de soirée.

Lundi 7 avril

Après un réveil encore matinal – nous ne nous sommes pas encore tout à fait mis à l’heure cubaine – nous bouclons les valises car nous partons dans l’après midi pour Palma Rubia, près de Cayo Levisa. Cette nuit, c’est moi qui dans ma chambre ai eu la visite d’une jolie petite chanteuse verte. Wanderlustdad dormait déjà, heureusement notre hôte est venu à ma rescousse et la petite grenouille a retrouvé le jardin.

Nous avalons notre petit déjeûner encore une fois copieux et nous demandons où trouver une plantation de café qui pourrait être visitée. Par chance, il y a en une a quelques centaines de mètres de la casa. Nous partons donc sur le sentier qui mène aux montagnes. Au bout de quelques minutes de marche, nous rentrons sur une petite exploitation familiale, nous nous approchons des bâtiments et expliquons que nous souhaiterions visiter leur plantation de café. La maman, visiblement pas très à l’aise, nous envoie son fils, qui nous explique comment se produit le café. Il nous présente leurs arbres, nous parle des différentes étapes de leur production, de la floraison, à la cerise du café qui doit d’abord sécher puis être torréfiée dans le petit poêle prévu à cet effet, el calderito que chante si joyeusement Compay Segundo, puis moulu… (Tiens écoute ça et fais toi couler un café, ça va faire du bien à tes oreilles 😉 )

Pendant que sa maman, nous prépare un café, il nous parle de la vie à la ferme, nous demande d’où l’on vient et on découvre que sa copine est presque une voisine, elle est partie faire quelques courses à Viñales mais ne devrait pas tarder. C’est fou comme le monde est petit… Elle, elle a quitté de Sud de la France pour Cuba par amour. Ils ont un beau projet de ferme en permaculture tous les deux, leur potager est magnifique et ils accompagnent les touristes à travers les montagnes pour des excursions à cheval, tiens, si on l’avait su plus tôt (mais on n’avait pas fait le tour des expériences possibles sur airbnb où ils ont leur mis en avant leur activité)… Je ne sais pas combien de temps on a pu passer à discuter ensemble autour de ce café, un grand moment sûrement à échanger des recettes de permaculture, de conservation des légumes lorsque l’on manque des ingrédients essentiels comme l’huile et le sel, à parler de l’évolution de la culture paysanne cubaine, de la place des femmes et des difficultés liées à l’approvisionnement lorsque l’on a pas de ressources terriennes. Avec wanderlustdad, on aurait pu y rester des heures, ce sont les schtroumphs qui nous rappellent à l’ordre, ils s’ennuient un peu. Après une photo souvenir tous ensemble et l’achat de quelques bouteilles de café en grain qui auront quand on rentrera à la maison, le goût des montagnes de Viñales, on se salue et on repart à la recherche d’un endroit où manger près du mural de la préistoria.

Avant de rejoindre la route principale qui va vers Viñales, nous trouve un petit restaurant familial, la cafeteria El Cimarron, on ne veut pas trop s’éloigner parce que l’heure tourne et notre taxi ne tardera pas trop à arriver. On s’intalle donc en pleine campagne, dans cet endroit perdu au milieu des champs avec en fond cette fameuse fresque. On a adoré l’esprit campagne du lieu, les poules sont en liberté et tournent autour de nous pendant que l’on mange. La cuisinière, une mamie très sympathique passe à plusieurs reprises s’assurer que ce qui est sur la table plait aux petits et qu’ils mangent à leur faim, elle est vraiment adorable. Nous on se regale du poulet, du manioc et des beignets de banane plantain, les tostones. L’addition est franchement raisonnable, sans surprise.

A la fin du repas, on se remet en route vers notre casa, où après les dernières vérifications, on boucle nos valises et on salue nos adorables hôtes. Notre taxi arrive, il est temps de quitter la merveilleuse vallée de Viñales pour Palma Rubia et Cayo Levisa…

Mais ça, ce sera une autre histoire…

J’espère que cette petite escapade dans la vallée de Viñales aura été à ton goût. N’hésite pas à t’abonner pour découvrir la suite de nos aventures à Cuba et ailleurs.

A bientôt 😉

Quando La Habana te llama…

Un projet de voyage, c’est un peu comme une petite graine. Je me souviendrai toujours du jour où mon wanderlustparrain, fraîchement rentré de Cuba, m’a tendu un album de Compay Segundo en me disant, « Ecoute ça, c’est des papis cubains qui chantent, on a entendu ça à l’hôtel, c’était génial ! ». Il venait de semer une petite graine appelée Cuba…

J’avais une quinzaine d’années, j’apprenais l’espagnol au lycée, le Buena Vista Social Club retrouvait son heure de gloire grâce à Wim Wenders, mais ce n’était pas le genre de films que j’allais voir au ciné. J’ai mis le CD dans la platine et j’ai entendu les premières notes si caractéristiques du tres cubano, cette guitare typiquement cubaine, qui font le début de Chan Chan, puis la voix éraillée de Compay. En quelques secondes, je me suis téléportée dans les rues de La Havane.

Dans la foulée, j’ai emprunté tous les CD possibles et imaginables à la bibliothèque de Compay et ses potes, écouté tellement Buena Vista Social Club que je le connaissais par coeur, jusqu’à pouvoir anticiper les transitions (ça t’arrive à toi aussi ?). C’est à ce moment-là que je me suis dit, quand je serai grande, j’irai visiter Cuba. Et c’est comme ça que Cuba a fait son entrée dans le fameux tiroir à voyages dont je te parlais dans l’un des premiers articles du blog.

Bon, parlons nous clairement, quand tu as 15 ans, Cuba n’est pas un voyage que tu peux te permettre comme ça en claquant des doigts. Il faut de l’argent et aussi une certaine maturité pour comprendre la richesse de la terre qui t’accueille.

Lorsque j’ai rencontré wanderlustdad, nous avons assez vite partagé l’envie de découvrir la culture cubaine ensemble et à défaut de pouvoir voyager, nous nous sommes inscrits à un cours de salsa. On y a rencontré des amis, on a dansé, tous les soirs pendant des années, Compay et Eliades ont été rejoints par Los Van Van, Pedrito Calvo, Polo Montanez. Nous avons écumé l’Europe de festival en festival, à la rencontre de musiciens et de danseurs. Au fil des années, on a appris à connaître Cuba par procuration, au-delà de la carte postale. Une chose était sûre, Cuba serait notre voyage de noces, on partirait pour un road trip à la rencontre des cubains, mon passeport était prêt puis la vie a fait que…

Attention séquence émotion, si les violons te saoûlent, tu peux directement passer au paragraphe d’après, je ne t’en voudrai pas promis 😉

Je ne sais pas si tu as vu Là-Haut, ce dessin animé magnifique dont les 5 premières minutes sont les plus tristes de l’histoire de l’animation. Pour faire court, lorsque Carl rencontre Ellie, ce ne sont que des enfants, ils se retrouvent autour de leur goût pour l’aventure et leur envie de visiter un jour les chutes du Paradis. On les voit grandir, se rapprocher au point de tomber amoureux, et se marier, avec leur rêve toujours aussi intact de visiter les chutes du Paradis. En arrière plan, on les voit remplir une dame-jeanne de pièces pour financer leur projet, qui finit toujours par être vidée pour réparer la voiture, arranger la toiture, racheter un frigo… Leurs visages se rident, leurs cheveux blanchissent mais ils n’ont toujours pas eu l’occasion de réaliser leur rêves, jusqu’au jour où Carl, voyant Ellie décliner, finit par péter la tirelire une bonne fois pour toute pour acheter les billets d’avion. Sauf qu’Ellie est trop malade pour s’envoler et qu’elle finit par s’éteindre laissant Carl avec mille regrets dans sa jolie maison colorée et pleine de souvenirs que des vilains promoteurs veulent lui raser.

Pendant de nombreuses années, j’avais fini par croire que Cuba seraient nos chutes du Paradis. Bien sûr, on a fait plein de beaux voyages entre temps. Mais à chaque fois que l’on entendait nos copains rentrer de cette merveilleuse destination et nous raconter tout ce dont on rêvait, on avait un petit pincement au coeur…

Et donc… Venons-en au fait !!!

Après 18 ans à prendre la poussière au fond du tiroir à voyage, Cuba s’éloignait. Le passeport allait bientôt périmer que le voyage n’était toujours pas programmé. Compay nous avait quitté, Polo Montanez avait rejoint son monton d’estrellas, Fidel était parti rejoindre son poto le Che, l’embargo allait être levé et même Vin Diesel avait joué au pilote dans les rues de La Havane. À ce moment là, on s’est finalement dit que coûte que coûte, il fallait qu’on y aille avant que tout change, que La Havane soit envahie par les bateaux de croisières et que ce qui fait le charme de Cuba, dans ces bons comme dans ses mauvais côtés ne disparaisse.

Sauf qu’entre temps, on n’était plus 2 amoureux mais une famille de 4 et dans nos petits coeurs sensibles de papa et maman, on se voyait mal partir à l’autre bout du monde pour le voyage de notre vie en les laissant à papi et mamie, même si tous auraient été ravis. Qu’à cela ne tienne, on embarquerait les schtroumphs avec nous.

Mais cette fois-ci, ce serait une mission top secrète. On avait tellement rêvé ce voyage et il était tant de fois tombé à l’eau, que ce n’est que quand tout à vraiment été bouclé que nous en avons parlé autour de nous…

Sauf que voilà, pour organiser un voyage à Cuba, en mode Do It Yourself, si prendre les billets d’avions c’est simple comme un clic – un clic super jouissif certes où tu te pinces pour vérifier que ce que tu viens de faire tu ne l’as pas rêvé – ce n’est que le début. La graine a enfin germé après des années de dormance, elle sort de terre, et maintenant il faut suffisamment l’arroser mais pas trop pour qu’elle devienne un bel arbre. Et à Cuba, il est facile de succomber à la tentation d’arroser un peu trop les graines de voyages à coup de visites super touristiques, d’hôtels de luxe et de mojitos.

Là encore, tout vient à point à qui sait attendre. C’est un collègue de wanderlustdad, qui nous a renvoyé vers l’une de ses connaissances qui venait d’ouvrir un hôtel à La Havane et qui a pris le temps d’écouter nos envies et nous a aidé à construire le voyage qui correspondait à notre éthique. Inutile de te dire que la playlist était déjà prête, qu’on a revu avec grand plaisir nos classiques du ciné et de la littérature…

Nous sommes finalement partis, au mois d’avril de l’année dernière. À l’aller, les valises étaient chargées de musique et de souvenirs de copains accumulés pendant toutes ces années à attendre qui se sont libérés à certains endroits où ils ont pris une autre couleur. Au retour de ces quinze jours de voyage, les valises étaient tout aussi lourdes, pas de souvenir et de matériel mais de tous les merveilleux moments que nous avons passés et des personnes que nous avons rencontrées. Si nous étions partis plus jeunes, notre voyage n’aurait sûrement pas eu la même saveur…

Aujourd’hui, il y a presque un an que nous sommes rentrés à la fois enchantés, secoués, émerveillés. La Havane et Trinidad sont sorties de leur tiroir poussiéreux et trônent désormais fièrement au milieu de notre salon avec deux belles affiches achetées sur les marchés de la capitale. Mais chut ! Santiago, Baracoa et les merveilles de l’Oriente ont fait leur entrée discrètement dans le tiroir, j’espère qu’elles n’attendront pas 18 ans comme leurs grandes soeurs pour en sortir.

À bientôt pour un article plein de conseils pour voyager éthique à Cuba 😉🇨🇺🍸!

Organisation ? Quel est ton camps ?

Comme tu as pu le voir dans la présentation de notre petite famille, nous sommes plutôt du genre à planifier très à l’avance nos voyages car nous avons l’avantage de connaître les dates de nos vacances d’une année sur l’autre. Et toi ? Quel est ton camps plutôt team prends ton temps ou team last minute ?

Team prends ton temps

A brûle pourpoint, je te dirais que je fais plutôt partie de cette catégorie de voyageurs qui aiment bien planifier longtemps en amont. Comme je le disais dans le premier article de ce blog, j’ai déjà dans ma tête 3 ou 4 voyages qui ne demandent qu’à devenir réalité. En italien, on dit « sogni nel cassetto » pour parler de rêves à réaliser, moi j’aime bien l’idée de « viaggio nel cassetto ». Ce voyage d’abord caché que tu as d’abord dans ta tête puis qui commence à prendre forme au fur et à mesure que tu le budgétises, que tu économises, que tu te documentes puis que tu l’organises en réservant transport et hébergement et qui enfin se réalise et te comble de joie. Un peu comme quand on attend un bébé quoi… (Oui je sais c’est bizarre, mais avec moi, tu n’es pas au bout de tes surprises…)

Trève de plaisanterie, quels sont les avantages à appartenir à cette team :

Avantage n°1 : maitriser son budget et étaler les dépenses

Le premier avantage selon moi c’est le budget, parce que pas de bras, pas de chocolat. Et avec wanderlustdad comme ministre des finances pas question de se mettre sur la paille et de bouffer des pâtes à l’eau pour aller voir du pays… Non blague à part, planifier ton voyage à l’avance n’empêche pas d’exploser ton budget pris dans la folie du pestacle mais ça contribue largement à limiter la casse, surtout en matière de transport et d’hébergement.

« On ne réserve jamais un vol ryanair 6 mois à l’avance »

wanderlustbeaufrère

Oui, certes, c’est vrai, d’ailleurs Kayak est ton ami si tu veux surveiller le prix de tes vols quand ils font les montagnes russes. Sauf que moi, je ne suis pas une grande fan des jeux de hasard et je me dis qu’attendre la dernière minute c’est prendre le risque de ne pas trouver de transport ou de le payer 3 fois le prix que j’envisageais au départ… Donc, je scrute, je guette, jusqu’à trouver un prix qui me semble raisonnable.

De même pour les hébergements, rechercher quelques mois à l’avance, que ce soit sur les plateformes entre particuliers ou sur les grands sites, permet d’avoir accès à davantage d’offres qui peuvent te correspondre et étaler les dépenses sur plusieurs mois.

Avantage n°2 : rassurer tout le monde

Si comme moi, ton goût d’ailleurs fait que ta famille te regarde comme une aventurière folledingotte, s’organiser à l’avance contribue aussi à rassurer ton entourage. En effet, c’est quand même drôlement confortable pour profiter pleinement de tes vacances de rassurer les mamans, les papas les mamies, les papis, les frères et les soeurs en leur préparant une feuille de route jour après jour.

Même si les enfants sont habitués à bourlinguer, c’est aussi plus cool pour eux de savoir comment ils vont voyager et que, le soir venu, ils auront un toit sur la tête (qu’il soit une chambre d’hôtel, un appart, une tente ou un camping car) parce qu’en tant que maman, je serais prête à gérer beaucoup de choses en voyage mais pas ça…

Avantage n°3 : l’avent

C’est mon avantage préféré celui-là. Tout à l’heure dans l’introduction, je comparais l’organisation d’un voyage à un bébé à naître. C’est peut-être un peu extrême comme parallèle, quoi que… Je vais donc préférer comparer tous les préparatifs d’un voyage à cette période de l’Avent que j’affectionne particulièrement, peut-être plus que la fête de Noël en elle-même.

Cette période où l’on se retrouve en famille avec son excitation propre à l’attente du grand jour. Cette période où l’on cherche des tas d’idées pour faire plaisir aux gens que l’on aime, où l’on regarde des téléfilms de Noël ou des vieux films en sirotant du chocolat chaud, où l’on écoute Mariah Carey à fond les ballons en chantant en yaourt parce que franchement, c’est pas possible autrement (je sens que tu vois ce que je veux dire…), où l’on fait des cookies avec les amis et où l’on révise ses classiques en relisant le Grinch ou Un chant de Noël… Et enfin, les étoiles dans les yeux des petits et la satisfaction d’avoir tapé dans le mille…

Remplace la course aux cadeaux par la recherche des lieux et des activités qui raviront toute la famille, les téléfilms cul-cul par des classiques du cru bien choisis ou des épisodes d’échappées belles, Mariah Carey par une playlist bien choisie qui t’évoque le lieu et le Grinch par un guide sympa, un auteur local ou des contes de la destination choisie. La magie du grand jour est la même, avec la même émotion.

C’est pour toutes ces raisons que je serais plus team prend ton temps que team last minute… quoi que la deuxième ait aussi des avantages.

Team last minute

Bien que je sois une grande maniaque de l’organisation, je n’ai rien contre les vacances en mode « Va où ton coeur te porte » de temps en temps. Je suis comme les scouts, toujours prête à partir… Il suffit que tu me dises « fourre deux culottes, un tee-shirt et ta brosse à dent dans ton sac à dos » pour que je sois déjà prête sur le pas de la porte. En vrai j’adore ça aussi, ce sentiment de liberté que te procure l’inconnu. Voilà les avantages que j’y trouve.

Avantage n°1 : pas de stress

Soyons clair, l’organisation j’adore ça certes, ça m’inspire, ça me rassure, mais j’aime bien aussi quand les autres s’y collent à ma place, qu’il n’y a pas d’hôtel à trouver, de vol à surveiller puis réserver ou de démarches administratives à faire.

Penser à tout ce que Wanderlustdad a pu préparer ou pas d’ailleurs, le simple fait qu’il ait eu l’idée de partir à l’aventure, ça met de la paillette dans ma vie… J’ai l’impression d’être Lara Croft, le corps de rêve en moins 😉

Avantage n°2 : l’aventure c’est le chemin

Quand tu ne sais pas où tu vas, tout devient aventure. J’ai l’impression que tu es plus volontiers ouvert à l’inconnu, à la découverte et tout simplement à l’imprévu qui donne du piment au voyage et qui fait le beau des souvenirs. Pas d’horaire, pas de contrainte, ce sentiment de sérénité qui te remplit, voilà qui me ferait sortir les pompons pour la team last minute.

La liberté de se réveiller au son des oiseaux dans un endroit différent chaque matin, de prendre le temps d’un café en terrasse ou de bouquiner dans un parc en regardant les écureuils batifoler, c’est ce qui fait que plus je grandis (parce que non, je ne vieillis pas, je grandis…), plus les treks, les voyages en camping-car ou les pass inter-rail me font de l’oeil…

Avantage n°3 : l’émotion de la découverte

On vit une époque où, en un clic ou un coup de zapette, on peut tout savoir de notre destination. Si parfois, cela simplifie carrément ta vie, le fait de pouvoir voyager directement depuis ton canap’ enlève un peu de plaisir à la découverte…

Je sais pas si tu vois ce que je veux dire… Wanderlustdad te dirait : « à quoi ça me sert d’aller à New York, je l’ai vue des milliers de fois à la télé. » C’est un peu comme si, ce surcroit d’images te spoilait l’émotion de la découverte, comme si on te racontait la fin de Game of Thrones alors que tu en es à la première saison, plus vraiment d’intérêt…

Sérieusement, je pense souvent à l’émerveillement (ou pas d’ailleurs) des personnes qui voyageaient avant l’heure de la télé, d’internet et des réseaux sociaux. J’envie un peu cette période où pour préparer ton voyage, tu n’avais que les livres, où tu te faisais tes images dans ta tête et où à ton arrivée sur place, tu découvrais complètement un nouvel horizon.

Et toi alors ? Plutôt team prends ton temps ou last minute ?

Pourquoi la Finlande est un pays génial à visiter avec des enfants ?

À la base rien ne nous prédestinait à visiter la Finlande. Dans le tiroir à voyages, il y avait d’autres destinations qui attendaient depuis bien plus longtemps. J’avais vaguement entendu une collègue me raconter son séjour magique au coeur de l’hiver en Laponie, mais jusqu’alors ça n’avait pas fait tilt.

L’été, d’ordinaire nous passons nos vacances dans une petite station balnéaire du sud de l’Italie, dans la famille de wanderlustdad. Il y a 3 ans, comme tous les ans au mois d’août, ce petit coin de paradis 11 mois sur 12 est envahi de touristes échappés tout droit de Gomorra. Un soir, après la quinzième douche depuis le matin pour rincer la transpiration d’une journée particulièrement chaude et humide et avant de me préparer pour sortir nous rafraîchir un peu, je tombe sur Facebook sur des photos de vacances postées par une copine de lycée. Elle est en vacances avec sa famille en Laponie. Lumière douce du soleil de minuit, une barque, un lac, un renne, des arbres, et une sensation de calme et de sérénité qui contraste tellement avec le tumulte et la chaleur dans lesquels tu vis depuis deux semaines et qui ne t’inspire qu’une chose, te terrer dans une grotte.

Ce soir-là, je me vois sur le ton de la boutade, dire à wanderlustbeaupapa, l’année prochaine, on viendra vous voir plus tôt dans la saison, mais cette chaleur et ce monde, je peux plus, le 15/08, je serai en Finlande.

Les mois passent, et vient en janvier le moment de songer aux vacances d’été. Ecosse ? Finlande ? Irlande ? on avait envie de nature, de grands espaces et surtout de fraîcheur, car nous allions aussi passer plusieurs semaines dans la chaleur du Sud de l’Italie. Au final, le choix de la Finlande, ça s’est un peu joué à papier – ciseaux – cailloux… Non blague à part, à parité de coût des vols, c’est une recherche rapide sur le prix des chambres qui a fini de trancher. L’Ecosse était plus chère, et comme les Highlands sont une destination qui nous fait rêver depuis longtemps, on a préféré remettre à plus tard et le laisser encore un peu dans le tiroir. Alors pourquoi la Finlande nous a tellement laissé in love ❤ ❤ ❤ ?

La Finlande, c’est LE pays idéal pour les enfants

Pays de la fessée interdite, parmi les champions mondiaux des systèmes scolaires, et de l’éducation bienveillante, en Finlande et du gentil troll Moomin tout est pensé pour que les enfants soient à leur aise. Même les églises sont kids-friendly, on leur a souvent offert des tatouages, des pansements ou des petits jeux pour patienter lors de leur visite. On s’adresse toujours aux enfants avec un grand sourire.

En plein centre ville d’Helsinki, nous avons été assez surpris de voir des enfants hauts comme trois pommes arriver à l’école tous seuls et garer prudemment leurs trottinettes sans un parent pour superviser tout ça…

La Finlande c’est un peu comme Disneyland, la souris à grandes oreilles en moins 😉

Même en plein été, quand tu débarques à Helsinki depuis Rome où il fait 40° à l’ombre, tu ressembles d’abord à l’équipe de Jamaïque de bobsleigh qui arrive à Cagliari dans Rasta Rocket (tu vois l’image ?!?). Une fois le choc thermique dépassé, la première chose qui te saute aux yeux, c’est la propreté des rues. J’habite Marseille, championne inter-catégorie de la grève des éboueurs, donc pour moi c’était tout simplement la quatrième dimension. Des trottoirs propres, des bornes de recyclage à chaque coin de rue, des espaces verts soignés, comment dans un environnement pareil, il pourrait te venir à l’idée de jeter un papier.

Une fois que tu récupères ta voiture à l’aéroport et que tu prends la route, tu découvres là encore ce que tu pensais être une légende urbaine : la courtoisie au volant. Si le panneau indique 80, personne ne se mettra derrière toi façon Lewis Hamilton pour te dépasser en faisant des appels de phares et en klaxonnant rageusement. Non, la règle c’est la règle. Idem au feu rouge, personne ne te sortira de ta sieste, si tu t’endors. Le Finlandais au volant est détendu et respectueux, et rien que pour ça, tu as déjà l’impression d’être en vacances.

Bon d’accord, on a pas forcément visité de quartiers craignos, mais quelles que soient les villes par lesquelles nous sommes passés, nous avons été frappés par l’ambiance sécure qui règne dans le pays… Si chez moi, je laisse mon vélo attaché dans la rue dans minutes avec une chaîne à bateau (j’exagère à peine), je peux ne pas le retrouver. Là-bas, tout va bien, les vélos sont simplement posés le long des murs des maisons et personne ne les touche.

La Finlande fait encore partie des pays épargnés par le tourisme de masse.

Hormis à Helsinki ou à Rovaniemi, proche du village du Père Noël, nous avons rencontré relativement peu de touristes au cours de nos 10 jours de voyage et pourtant, nous avons fait mal roulé notre bosse avec une moyenne de 200 km par jour.

Alors, certes, nous avons voyagé hors saison, nous n’avons passé qu’un jour et demi à Helsinki et qu’une après-midi au village du Père Noël à Rovaniemi, mais nous avons visité de petits trésors du patrimoine finlandais comme Turku, Rauma, Poorvo, des forêts et de la nature, et ça, ça valait tous les musées.

La Finlande est un paradis pour les amateurs de nature sauvage.

La nature, tiens, parlons-en… Au cours des trois heures de vol qui nous séparaient de Rome, nous avons pu voir évoluer les paysages européens, des aires ultra-urbanisées, aux cimes des Alpes en passant par les grandes étendues agricoles d’Europe du Nord avant d’arriver à la Finlande et ses grandes forêts. Déjà, avant même de débarquer le ton est donné.

Alors si, comme nous tu adores les balades dans la nature, les beaux paysages, les forêts à perte de vue et les couleurs de l’été indien, la Finlande remplira ton coeur à jamais.

Au bout de 3 jours en Laponie, tu ne t’émerveilles même plus de croiser un renne sur le bord de la route car tu as dû t’arrêter des dizaines de fois devant un individu impassible stationné au milieu de la nationale et qui n’a clairement pas l’intention de bouger… Là-bas, les appels de phares ne servent pas à signaler un éventuel radar mobile ou contrôle routier mais un renne isolé ou un troupeau en goguette que tu risques de rencontrer sur ton chemin.

Si tu aimes les fruits rouges et les baies en tous genres, prépare-toi à faire un festin. En Finlande, la myrtille est la reine des sous-bois. Les schtroumphs ont fini par avoir vraiment les mains bleues à force d’en cueillir… Les Finlandais en ramassent par seaux entiers pour les manger crues ou en faire de délicieuses confitures ou tartes. La plante est vraiment très facile à reconnaître. Nous avions téléchargé l’application iNaturalist pour apprendre à reconnaître les baies que nous trouvions dans les bois (framboise, mûres, mûres polaires, cranberries sauvages…). En cas de doute, les randonneurs que nous avons croisé sur la route nous ont toujours volontiers renseignés sur le caractère comestible de telle ou telle plante. Si toutefois, vous n’étiez toujours pas sûrs, ne prenez pas de risque bien sûr et passez votre chemin, ce serait dommage de

Nous n’avons pas tenté l’expérience de la pêche, mais si c’est ton truc, sache que là encore, le long des nombreux cours d’eau, tu ne pourras que trouver ton bonheur et peut-être, qui sait, rajouter un superbe saumon à ton tableau de chasse.

Napapiiri, 66°32’38 »

Non ce ne sont pas les chiffres du dernier tirage de l’Euromillions associé à une célèbre marque de vêtements de montagne… mais les coordonnées d’une latitude mythique, celle du cercle polaire. Outre le port d’Helsinki, l’une des principales destinations touristiques en Finlande c’est Rovaniemi et son célèbre village du Père Noël.

Tu peux y franchir le cercle polaire d’à peu près toutes les façons qui soient : en voiture, à pied, en vélo, et l’hiver en motoneige, en raquettes ou en traineau à rennes ou à chiens. Certaines agences de voyages proposent même des cérémonies de passage du cercle polaire avec diplômes d’explorateurs accompagné de guides vêtus de costumes samii (je t’avais prévenu, le village du Père Noël à Rovaniemi c’est un peu le piège à touristes). Je veux bien concevoir que la neige puisse rendre le lieu magique en plein hiver, mais en plein été, j’ai eu du mal à rentrer dans l’esprit du lieu.

J’aurais vu la maison du Père Noël plus isolée dans les bois, pas au bord de la nationale en face pour ainsi dire d’une station service… Ça m’a fait un effet aire d’autoroute prête à avaler à avaler du touriste fraichement descendu de son car pour 4 jours grassement payés chez un tour operator… La majeure partie des attractions du lieu fonctionnant avec la neige, tout y était fermé ou presque et à des prix exorbitants pour une famille de 4 personnes. Ce n’est pas l’étape que nous avons préférée du voyage mais la rencontre avec le Vieux Barbu était tout de même magique pour tous les 4 et depuis les wanderlustchtroumphs n’ont de cesse de répéter que le Père Noël existe puisqu’ils l’ont vu au Pôle Nord.

Une fois la porte d’entrée passée avec tambours et trompettes, si tu continues vers le Nord, tu pourras découvrir la Laponie des Finlandais. Nous y avons rencontré des personnes formidables, d’une grande gentillesse et prêtes à partager leur culture. Nous avons vécu une merveilleuse parenthèse de 3 jours dans un mokki traditionnel au milieu des bois qui restera dans nos coeurs pour toujours, pendant laquelle nous avons :

  • ramassé tellement de myrtilles qu’avant de prendre l’avion, nous avons dû acheter du sucre en catastrophe pour en faire de la confiture pour ne pas les jeter,
  • les garçons ont joué les mineurs à la recherche d’améthystes polaires,
  • goûté au sauna traditionnel chauffé au feu de bois
  • profité des très longues journées qu’offre l’été polaire…

Il n’a manqué qu’une chose à ce voyage, l’émotion des aurores boréales, et je pense qu’un jour j’y retournerai en hiver pour cela. Si avec cet article, je t’ai donné envie de te plonger dans l’organisation d’un voyage vers le grand Nord, n’hésite pas à t’abonner car je te proposerai bientôt un article sur nos 10 coups de ❤ finlandais et ma booklist pour se mettre dans l’ambiance.

À bientôt 😉

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Cher lecteur,

Bonjour et bienvenue à toi !

À l’approche de cette nouvelle année et à l’aube de cette nouvelle décennie, j’ai eu envie de me consacrer à quelque chose qui me tient à coeur depuis très longtemps, l’écriture. Et quoi de mieux pour cela que de l’allier à trois de mes autres passions : ma petite famille, la lecture et surtout le voyage. Es-tu prêt ? Viens, je t’invite à partager l’univers de notre petite wanderlust family.

Wanderlust ? Kesako ?

Peut-être le blog t’est-il apparu directement en tapant wanderlust dans ton moteur de recherche… Dans ce cas, tu sais déjà ce que ce mot bizarre signifie…

Sinon, je te vois déjà rouler tes yeux comme les poissons sur les étals du Vieux-Port… Alors voilà pour te mettre dans l’ambiance, je te propose un premier petit voyage, dans le temps (sans passer par la planète Marseille pour l’instant, je laisse ça à IAM et à son Mia) mais dans la littérature pour découvrir ce qu’est le wanderlust…

Un peu de culture, parce que la culture, c’est comme la confiture, c’est trop bon…

Peut-être que comme Monsieur Jourdain, le bourgeois gentilhomme, qui fait de la prose sans le savoir, tu as toi aussi une wanderlust family qui s’ignore. Alors non, wanderlust ce n’est pas le nom du dernier DJ ou de la dernière boite à la mode, ni celui d’un super produit pour récurer ta salle de bain, ou d’un gentil poké-truc… Non, non, non, je te l’ai dit, pour savoir ce qu’est le wanderlust, il faut repartir quelques années en arrière en Allemagne…

Car oui, le wanderlust nous vient d’Allemagne. Cette philosophie est née au XIXème siècle, portée par la plume d’écrivains voyageurs, comme Goethe, Schubert etc…

Je vois déjà le bouton panique s’afficher chez toi ! Détends-toi ça va bien se passer… Je te l’accorde, comme entrée en matière c’est pas glamour glamour et moi non plus je me verrais pas passer mon réveillon du nouvel an avec Goethe et ses potes… J’ai viens aux faits vite…

Donc voilà, toute cette petite bande de grands romantiques avait pour principale occupation de rechercher l’inspiration à travers le voyage et leur grand kif, c’était de parcourir l’Europe et se remplir de merveilleux paysages.

Le wanderlust, c’est donc cette envie permanente de voyager, randonner, balader. Bref, de voir du pays…

Selon certains chercheurs, il existerait une trace du wanderlust dans notre patrimoine génétique, sur le gène DRD4 (on dirait presque le nom d’un droïde dans Star Wars, tu trouves pas ?). En gros, certaines personnes auraient ça dans le sang (et dans tout le reste de leurs cellules aussi)… Chez nous je sais pas si c’est génétique mais en tous cas, c’est sûrement héréditaire. Dans notre famille, petits comme grands sont toujours prêts à boucler leurs sacs à dos pour partir à l’aventure que ce soit au bout de la rue ou au bout du monde…

On me dit dans l’oreillette qu’emportée par mon envolée lyrique j’ai oublié de nous présenter, ça c’est tout moi… Je manque vraiment à tous mes devoirs !

Qui sommes-nous ?

My wanderlust family est une famille italo-marseillaise. Dans notre famille, il y a :

  • Wanderlustdad, proche de la quarantaine, il est passionné d’histoire médiévale, d’héroic fantasy, de nature et de beaux paysages, de playmobils et de cuisine. Italien, il nous amène plusieurs fois par an parcourir les routes de sa jolie bottes pour découvrir les joyaux de son patrimoine.
  • Wanderlustgrandschtroumph, 8 ans, c’est un drôle de petit bonhomme, curieux et passionné par la nature et les grands espaces. Plus tard, il se rêve fauconnier ou réalisateur de documentaires animaliers. En attendant, il adore aussi dresser des poké-truc sur sa console.
  • Wanderlustminischtroumph, 6 ans, suit le même chemin que son grandschtroumph de frère. Sensible, il fait du spleen du retour à la maison un incontournable du retour à la maison.
  • Et enfin, moi même, Wanderlustmum, la trentaine (mais parfois 5 dans ma tête) , passionnée de voyage, de littérature, d’arts en tous genre, de Disney… J’adore toucher à tout et découvrir de nouvelles choses. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours écrits mes voyages sur des petits carnets, gardé les tickets de métro, des musées… J’ai toujours 3 ou 4 voyages dans la tête, en attendant de pouvoir les organiser. Ce que j’adore dans le voyage, c’est l’avent (comme à Noël), se mettre dans l’ambiance, découvrir la culture, la musique, chercher le lieux et l’expérience qui fera briller les yeux de ma famille, l’excitation qui grandit au fur et à mesure que le jour J du départ approche et une fois sur place, ce sont les rencontres faites au détour du chemin, ces personnages que tu ramènes dans ton coeur une fois rentré à la maison et les paillettes dans les yeux de mes hommes. Mon rêve : acheter un combi Volkswagen pour balader en toute liberté.

Que trouveras-tu sur ce blog ?

Loin de moi l’idée de te donner des conseils ou te dire comment organiser ton voyage, pour cela, il y a beaucoup de gens plus compétents que moi.

Non obstant (ça fait toujours classe pour éviter de dire « mais » en début de phrase), si notre présentation t’a plue et que tu as envie de nous suivre dans nos aventures, voilà un petit aperçu de ce que tu trouveras sur ce blog :

  • Des comptes rendus de nos visites ou voyages coup de coeur ❤
  • Des suggestions de lecture pour toute la famille en préparation d’un voyage spécifique ou de manière plus générale mais aussi de films ou de playlists pour se mettre dans l’ambiance. (N’hésite pas à commenter et à partager tes films ou morceaux chouchous)
  • Des billets d’humeurs et des réflexions autour du voyage

Prêt à embarquer avec nous ? alors 5-4-3-2-1 décollage…

A bientôt 😉