Pourquoi Le Magicien d’Oz est un concentré d’éthique de voyage ?

Il est des livres que tu ne te lasserais jamais de lire ? Pour moi, Le Magicien d’Oz de L. Frank Baum en fait partie. Je suis tombée amoureuse de cette histoire alors que je devais avoir une dizaine d’années en regardant le film avec Judy Garland à la télé, (comme quoi mon goût du vintage ne date pas d’hier…). J’ai tout de suite été émerveillée par le passage du noir et blanc au Technicolor, et j’ai été charmée par le kistch des décors et des costumes (Glinda, si tu nous lis…) et les chansons de la bande originale. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard que j’ai découvert le livre. Aujourd’hui, dans le cadre de ce blog, le parallèle entre l’aventure fantastique de Dorothée et l’éthique de voyage est très tentant à faire. Peut-être que tu trouveras cet article un tantinet tiré par les cheveux, mais je me lance…

Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce grand classique repris jusque par, Ô sacrilège, la Maison de Mickey (si, si je t’assure, mes yeux et mes oreilles ont saigné le jour où j’y suis tombée dessus…), voilà l’histoire. Attention spoilers !

Dorothée, jeune orpheline du Kansas s’ennuie à cent sous l’heure chez son oncle Henry et sa tante Emma. Elle a bien son chien Toto, mais c’est pas la folie folie. Alors, dans son univers tout gris, elle rêve d’arc-en-ciel et de paillettes…

Le grand classique des contes traditionnels, jusque là, rien de bien transcendant et surtout aucun rapport avec le voyage… Concrètement, on peut tous se reconnaître dans le personnage de Dorothée quand, au mois de janvier alors qu’il fait froid, qu’il pleut, et qu’on s’ennuie au boulot et on ne rêve que d’une chose, partir au chaud dans les Caraïbes.

C’est pas à toi que ça va arriver, à moins de gagner à l’Euromillions. Mais elle, elle peut dire merci à un vilain méchant cyclone qui va l’arracher – rêve ou réalité – à son univers triste et l’emmener au-delà de l’arc-en-ciel, dans le pays du Magicien d’Oz…

Là, elle pourrait se dire, « Génial les vacances tous frais payés sous les tropiques dont j’ai toujours rêvé, je vais me regaler loin de mon Kansas tout gris ! » Sauf que non, Dorothée fait partie de ces gens qui fantasment leurs vacances et qui une fois arrivés dans ce lieu tant idéalisé ne pensent qu’à une chose : rentrer à la maison. (Pas casse-pieds la fille…)

Il faut dire quand même qu’elle a fait une arrivée fracassante la demoiselle, à l’atterrissage de sa maison volante, elle liquide celle qu’on nous dit être la méchante sorcière de l’Est (je t’invite à découvrir Wicked de Gregory Maguire pour avoir un autre regard sur l’histoire). Bref, comme elle a libéré le petit peuple des Munchkins du joug de son oppresseur, elle est accueillie en fanfare avec fleurs, couleurs et chansons. Sauf qu’une fois la fête terminée, ils n’ont pas d’autre solution pour l’aider à rentrer chez elle que de lui proposer d’aller voir le grand magicien d’Oz à la Cité d’Emeraude, non sans lui avoir donné, avant de partir, les souliers d’argent de la sorcière fraîchement zigouillée. Tu sens le cadeau empoisonné ?

Et c’est là que ça devient intéressant en ce qui nous concerne…

Dorothée prend donc l’itinéraire tout tracé par son tour opérator local avec comme consigne de surtout ne pas s’en éloigner. Elle est toute contente et elle avance en chantant gaiement avec son chien Toto. Personnellement j’adore sa playlist de voyage…

Le long de la route de briques jaunes, elle rencontre tout d’abord un épouvantail. Attaché dans un champ à un carrefour, il lui indique la route à prendre. Elle croit d’abord être folle lorsqu’elle l’entend parler pour la première fois, puis elle découvre ses problématiques et attendrie par le personnage qui recherche une cervelle alors qu’il a une tête de paille, elle le décroche de son piquet et lui propose de l’accompagner à la Cité d’Emeraude pour trouver le grand Oz qui aura sûrement une solution pour l’aider.

Ce passage nous délivre donc notre leçon n°1…

Laisse tes certitudes à l’aéroport, prends la route, quelle qu’elle soit et tu feras sûrement de belles rencontres.

Accompagnée fièrement par son nouvel ami l’épouvantail, Dorothée ose donc s’aventurer dans la forêt, surveillée de loin par la Méchante sorcière de l’Ouest, qui ne souhaite qu’une chose récupérer les souliers de sa soeur.

Ah ! Qu’est-ce qu’on ferait pas pour une paire de Louboutruc, même quand on est une sorcière !!!

Après une nuit dans une cabane désaffectée sous la garde rapprochée de l’épouvantail, ils rencontrent un homme de Fer Blanc qui a rouillé lors d’une averse et qui est resté coincé depuis plus d’une année. Ils le remettent en état grâce une burette d’huile et écoutent sa terrible histoire. A cause d’une malédiction, il a perdu son coeur, mais il ne rêve que d’une chose, l’entendre battre à nouveau. Ils repartent donc tous ensemble à la recherche de cervelle, d’un coeur ou du chemin du Kansas, à la recherche du Magicien d’Oz.

C’est là qu’intervient la leçon n°2.

Tu peux profiter de tes vacances pour faire oeuvre de bien sur ton chemin, tu ne t’en sentiras que plus léger.

La forêt se fait de plus en plus hostile, les trois compères et Toto sont terrifiés. Ils sont alors attaqués par un lion effrayant au premier abord mais qui se révèle être un froussard de première à la recherche de courage qui prend finalement la route avec eux. C’est là qu’intervient la leçon n°3.

Tu peux trouver des pépites, même dans des lieux qui au départ ne t’inspiraient pas.

Tout ce petit monde se dirige donc dans la joie et l’allégresse vers le Graal touristique du cru, la fameuse Cité d’Emeraude.

Si tu veux mon avis, on en fait tout un plat depuis le début de la Cité d’Emeraude mais à part son côté Bling Bling, elle n’a vraiment rien d’extraordinaire. Les habitants, stressés et affairés à servir le Magicien ne sont pas agréables et on a l’impression à suivre Dorothée et ses amis de se retrouver dans le métro d’une grande métropole à l’heure de pointe.

Le Magicien, après force négociations, accepte enfin de les recevoir. Mais il ne leur accordera satisfaction que s’ils ramènent le balai magique de la sorcière de l’Ouest. Bouh c’est très très moche, Monsieur le Magicien ! Ils se remettent donc en route, déçus de leur visite. Ce qui nous conduit à notre leçon n°4.

La capitale, au final, c’est pas toujours génial ! (oh ! ça rime !)

Les voilà donc repartis en direction du sombre pays des Winkies pour récupérer le balai de la sorcière. Je te la fais courte parce que c’est pas la partie du livre que je préfère, mais gros, la sorcière les cueille au passage avec des abeilles et des singes volants et elle est plutôt vénère.

  • 1 / Elle veut récupérer ses chaussures qui brillent sauf que Dorothée, qui n’aurait rien contre l’idée de les lui donner (tu m’étonnes après tous les kilomètres qu’elle a fait avec elle doit avoir les pieds en compote) ne peut pas les enlever de ses pieds.
  • 2 / Elle apprécie moyennement que le Grand Oz lui envoie cette fine équipe parce qu’il n’est pas foutu de régler ses histoires tout seul.

Bref, elle est chaude comme une baraque à frites pendant la braderie de Lille et, en attendant de trouver une solution pour enlever ses chaussures à Dorothée, elle décide de mettre le feu à l’épouvantail pour éloigner ses visiteurs indélicats. C’est là que la pauvre pitchounette, terrifiée et désespérée, pour sauver son ami, lui jette un seau d’eau qui touche aussi la sorcière. Et là, c’est le drame, elle fond… Elle se liquéfie et meurt, ne laissant que son balai, son chapeau, et sa cape.

Oz, qui pensait avoir la paix un bon moment en les envoyant chercher le balai de la sorcière se retrouve bien embêté de voir Dorothée et compagnie revenir si vite (Un peu comme quand tu envoies tes enfants compter tous les légos de leur caisse et parce que tu veux te caler tranquille devant un téléfilm culcul et qu’ils reviennent la bouche en coeur au bout de 5 minutes en mode, « ça y est on a fini ! »). Il espérait secrètement que la sorcière les mettrait hors-jeu. Il est donc contraint d’avouer son incompétence et leur donne donc la dernière leçon de ce voyage qui est pour moi la plus importante. Chacun avait en lui depuis le début les ressources qui lui permettaient de développer ce qu’il cherchait, il suffisait simplement de croire en soi.

L’important, ce n’est pas la destination, c’est le chemin qui te fait grandir par les épreuves et les rencontres qu’il met sur ta route. Et c’est ce chemin qui te révèle à toi-même les trésors cachés qui dorment au fond de toi.

J’espère que cette lecture alternative du Magicien d’Oz t’a plue et que tu t’es autant amusée à la lire que je me suis amusée à l’écrire. Pour finir, je n’ai plus qu’à te dire comme Glinda, « Va au-delà de ton arc-en-ciel, chausse tes plus jolis souliers (évite quand même les talons, ce sera mieux pour tes petits pieds), puis suis ta route de briques jaunes, pratique le slow travel, pars à la rencontre des autres et tu révéleras les meilleurs petits bouts de toi ❤ »

A bientôt 😉

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Organisation ? Quel est ton camps ?

Comme tu as pu le voir dans la présentation de notre petite famille, nous sommes plutôt du genre à planifier très à l’avance nos voyages car nous avons l’avantage de connaître les dates de nos vacances d’une année sur l’autre. Et toi ? Quel est ton camps plutôt team prends ton temps ou team last minute ?

Team prends ton temps

A brûle pourpoint, je te dirais que je fais plutôt partie de cette catégorie de voyageurs qui aiment bien planifier longtemps en amont. Comme je le disais dans le premier article de ce blog, j’ai déjà dans ma tête 3 ou 4 voyages qui ne demandent qu’à devenir réalité. En italien, on dit « sogni nel cassetto » pour parler de rêves à réaliser, moi j’aime bien l’idée de « viaggio nel cassetto ». Ce voyage d’abord caché que tu as d’abord dans ta tête puis qui commence à prendre forme au fur et à mesure que tu le budgétises, que tu économises, que tu te documentes puis que tu l’organises en réservant transport et hébergement et qui enfin se réalise et te comble de joie. Un peu comme quand on attend un bébé quoi… (Oui je sais c’est bizarre, mais avec moi, tu n’es pas au bout de tes surprises…)

Trève de plaisanterie, quels sont les avantages à appartenir à cette team :

Avantage n°1 : maitriser son budget et étaler les dépenses

Le premier avantage selon moi c’est le budget, parce que pas de bras, pas de chocolat. Et avec wanderlustdad comme ministre des finances pas question de se mettre sur la paille et de bouffer des pâtes à l’eau pour aller voir du pays… Non blague à part, planifier ton voyage à l’avance n’empêche pas d’exploser ton budget pris dans la folie du pestacle mais ça contribue largement à limiter la casse, surtout en matière de transport et d’hébergement.

« On ne réserve jamais un vol ryanair 6 mois à l’avance »

wanderlustbeaufrère

Oui, certes, c’est vrai, d’ailleurs Kayak est ton ami si tu veux surveiller le prix de tes vols quand ils font les montagnes russes. Sauf que moi, je ne suis pas une grande fan des jeux de hasard et je me dis qu’attendre la dernière minute c’est prendre le risque de ne pas trouver de transport ou de le payer 3 fois le prix que j’envisageais au départ… Donc, je scrute, je guette, jusqu’à trouver un prix qui me semble raisonnable.

De même pour les hébergements, rechercher quelques mois à l’avance, que ce soit sur les plateformes entre particuliers ou sur les grands sites, permet d’avoir accès à davantage d’offres qui peuvent te correspondre et étaler les dépenses sur plusieurs mois.

Avantage n°2 : rassurer tout le monde

Si comme moi, ton goût d’ailleurs fait que ta famille te regarde comme une aventurière folledingotte, s’organiser à l’avance contribue aussi à rassurer ton entourage. En effet, c’est quand même drôlement confortable pour profiter pleinement de tes vacances de rassurer les mamans, les papas les mamies, les papis, les frères et les soeurs en leur préparant une feuille de route jour après jour.

Même si les enfants sont habitués à bourlinguer, c’est aussi plus cool pour eux de savoir comment ils vont voyager et que, le soir venu, ils auront un toit sur la tête (qu’il soit une chambre d’hôtel, un appart, une tente ou un camping car) parce qu’en tant que maman, je serais prête à gérer beaucoup de choses en voyage mais pas ça…

Avantage n°3 : l’avent

C’est mon avantage préféré celui-là. Tout à l’heure dans l’introduction, je comparais l’organisation d’un voyage à un bébé à naître. C’est peut-être un peu extrême comme parallèle, quoi que… Je vais donc préférer comparer tous les préparatifs d’un voyage à cette période de l’Avent que j’affectionne particulièrement, peut-être plus que la fête de Noël en elle-même.

Cette période où l’on se retrouve en famille avec son excitation propre à l’attente du grand jour. Cette période où l’on cherche des tas d’idées pour faire plaisir aux gens que l’on aime, où l’on regarde des téléfilms de Noël ou des vieux films en sirotant du chocolat chaud, où l’on écoute Mariah Carey à fond les ballons en chantant en yaourt parce que franchement, c’est pas possible autrement (je sens que tu vois ce que je veux dire…), où l’on fait des cookies avec les amis et où l’on révise ses classiques en relisant le Grinch ou Un chant de Noël… Et enfin, les étoiles dans les yeux des petits et la satisfaction d’avoir tapé dans le mille…

Remplace la course aux cadeaux par la recherche des lieux et des activités qui raviront toute la famille, les téléfilms cul-cul par des classiques du cru bien choisis ou des épisodes d’échappées belles, Mariah Carey par une playlist bien choisie qui t’évoque le lieu et le Grinch par un guide sympa, un auteur local ou des contes de la destination choisie. La magie du grand jour est la même, avec la même émotion.

C’est pour toutes ces raisons que je serais plus team prend ton temps que team last minute… quoi que la deuxième ait aussi des avantages.

Team last minute

Bien que je sois une grande maniaque de l’organisation, je n’ai rien contre les vacances en mode « Va où ton coeur te porte » de temps en temps. Je suis comme les scouts, toujours prête à partir… Il suffit que tu me dises « fourre deux culottes, un tee-shirt et ta brosse à dent dans ton sac à dos » pour que je sois déjà prête sur le pas de la porte. En vrai j’adore ça aussi, ce sentiment de liberté que te procure l’inconnu. Voilà les avantages que j’y trouve.

Avantage n°1 : pas de stress

Soyons clair, l’organisation j’adore ça certes, ça m’inspire, ça me rassure, mais j’aime bien aussi quand les autres s’y collent à ma place, qu’il n’y a pas d’hôtel à trouver, de vol à surveiller puis réserver ou de démarches administratives à faire.

Penser à tout ce que Wanderlustdad a pu préparer ou pas d’ailleurs, le simple fait qu’il ait eu l’idée de partir à l’aventure, ça met de la paillette dans ma vie… J’ai l’impression d’être Lara Croft, le corps de rêve en moins 😉

Avantage n°2 : l’aventure c’est le chemin

Quand tu ne sais pas où tu vas, tout devient aventure. J’ai l’impression que tu es plus volontiers ouvert à l’inconnu, à la découverte et tout simplement à l’imprévu qui donne du piment au voyage et qui fait le beau des souvenirs. Pas d’horaire, pas de contrainte, ce sentiment de sérénité qui te remplit, voilà qui me ferait sortir les pompons pour la team last minute.

La liberté de se réveiller au son des oiseaux dans un endroit différent chaque matin, de prendre le temps d’un café en terrasse ou de bouquiner dans un parc en regardant les écureuils batifoler, c’est ce qui fait que plus je grandis (parce que non, je ne vieillis pas, je grandis…), plus les treks, les voyages en camping-car ou les pass inter-rail me font de l’oeil…

Avantage n°3 : l’émotion de la découverte

On vit une époque où, en un clic ou un coup de zapette, on peut tout savoir de notre destination. Si parfois, cela simplifie carrément ta vie, le fait de pouvoir voyager directement depuis ton canap’ enlève un peu de plaisir à la découverte…

Je sais pas si tu vois ce que je veux dire… Wanderlustdad te dirait : « à quoi ça me sert d’aller à New York, je l’ai vue des milliers de fois à la télé. » C’est un peu comme si, ce surcroit d’images te spoilait l’émotion de la découverte, comme si on te racontait la fin de Game of Thrones alors que tu en es à la première saison, plus vraiment d’intérêt…

Sérieusement, je pense souvent à l’émerveillement (ou pas d’ailleurs) des personnes qui voyageaient avant l’heure de la télé, d’internet et des réseaux sociaux. J’envie un peu cette période où pour préparer ton voyage, tu n’avais que les livres, où tu te faisais tes images dans ta tête et où à ton arrivée sur place, tu découvrais complètement un nouvel horizon.

Et toi alors ? Plutôt team prends ton temps ou last minute ?