
Il y a des livres qui t’appellent, celui-ci en fait partie. Je savais déjà qu’il finirait sur mon étagère avant même qu’il ne sorte. Pendant le confinement, au hasard d’un vagabondage facebookesque, j’étais tombée sur l’encart de présentation fait par les éditions J-C Lattès, Olivia Ruiz en lisait un extrait. J’achète rarement des livres en grand format neufs. J’attends leur sortie en poche, je les achète d’occasion ou je les prends à la bibliothèque. J’aime beaucoup l’univers de l’autrice, les textes de ses albums et la jolie voix qu’elle pose sur le personnage de Miss Acacia dans Jack et la Mécanique du coeur de Mathias Malzieu. Pour ce bouquin là, j’étais donc prête à faire une entorse à tous mes principes de minimalisme littéraire.
Voilà le résumé :
« A la mort de sa grand-mère, une jeune femme hérite de l’intrigante commode qui a nourri tous ses fantasmes de petite fille. Le temps d’une nuit, elle va ouvrir ses dix tiroirs et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours. La commode aux tiroirs de couleurs signe l’entrée en littérature d’Olivia Ruiz, conteuse hors pair, qui entremêle tragédies familiales et tourments de l’Histoire pour nous offrir une fresque romanesque flamboyante sur l’exil. »
Avant de me ruer en librairie en librairie, j’ai attendu d’avoir quelques avis et critiques. Toutes sont unanimes, ce livre est un bijou. À plusieurs reprises, il a joué le jeu de la séduction, m’appelant tout doucement pour que je le glisse dans mon panier, et moi essayant de ne pas céder dès la première rencontre. J’ai donc attendu quelques semaines avant de me le procurer. À peine acheté, j’ai voulu commencer ma lecture dans le métro, ce n’était vraiment pas une bonne idée, j’ai dû me cacher derrière mon nouveau précieux pour essuyer mes premières larmes. Il faut dire qu’elle y va fort Olivia. Dès les premières pages, l’évocation de l’Abuela, fraîchement décédée est pleine d’émotions.
Ce roman est plein de tendresse, l’Abuela, avec son sacré caractère nous fait retraverser l’Histoire de ce vingtième siècle et les tragédies de la dictature espagnole. Derrière chaque tiroir se cache un objet, accompagné d’un petit morceau de l’histoire de cette femme, que la vie n’a pas épargnée. Tout au long de ma lecture, je n’ai pu m’empêcher d’imaginer la voix d’Olivia Ruiz posée sur ses mots, c’est une histoire faite pour être lue à voix haute, comme on raconte les histoires de famille le soir au coin du feu. Dans cette histoire de femmes, les mots sont parfois sucrés, parfois amers, ils ont parfois le goût du sang et des larmes mais ils sont toujours beaux et justes.
C’est vertigineux et merveilleux de sentir naître cela en soi. Donner la vie, c’est prendre un énorme pavé en pleine figure. Le plus beau des pavés du monde, lancé du plus bel élan, du plus beau geste… mais en pleine figure tout de même.
Olivia Ruiz, La commode aux tiroirs de couleurs.
Ce livre je l’ai aimé d’autant plus qu’il m’a fait voyager au coeur de lieux qui me sont chers, Narbonne, Toulouse, l’Espagne d’où viennent un partie de mes origines et d’une thématique qui est très importante pour nous, celle de la transmission et de la mémoire familiale.
J’ai souri, souvent comme on sourit de tendresse. J’ai eu la larme à l’oeil, parfois, j’ai même été bouleversée par endroits. J’ai trainé, plusieurs soirs, j’ai fermé le livre alors que je n’avais pas sommeil pour rester un peu plus longtemps près de la jeune fille et faire durer le plaisir des révélations des secrets de l’Abuela mais il a fallu tourner la dernière page.
Comme tu as pu le comprendre, j’ai été conquise par ce roman, dont on ne sait jamais quelle est la part d’autobiographie et quelle est la part de fiction. Il fait partie des rares que je garderai dans ma bibliothèque et de ceux que j’offrirai sans hésiter à mes copines.
J’espère t’avoir donné envie de découvrir cette petite pépite.
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À bientôt 😉