Poussières de Jean Anglade, éditions Presse de la Cité

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Lorsque j’ai trouvé ce recueil de nouvelles, paru cet automne aux Presses de la Cité sur NetGalley, j’ai tout de suite pensé qu’il serait parfait pour faire d’une pierre deux coups et s’intégrer à mon programme de lecture pour le mois des nouvelles d’Usva K., mais aussi pour le Challenge Booktrip en Europe du blog Les voyages de K pour parler de la France. Après l’Italie, l’Ecosse, les Pays Bas, voici donc une balade champêtre à travers l’Auvergne du début des années 30.

Quatrième de couverture

Dix-huit nouvelles où pointe déjà tout le talent du conteur : son regard tour à tour tendre, caustique, affûté, posé sur ses personnages, sur une vie simple et sur les beautés champêtres.

On y rencontre pêle-mêle :

Zozo, qui, sur le chemin de l’école, arrive en retard en classe à cause d’un sentier et d’un pivert trop bavards ;

un percepteur à la vocation frustrée de poète, n’osant déclarer son amour à une belle Italienne ;

Rémy, facétieux facteur, qui livre sans le savoir les lettres de sa femme à son amant ;

le petit Maxime, goitreux à cause d’une salamandre, et rejeté par tout un village…

Mais aussi un joueur de vielle, un village du nom de Branquignoles, un futur agrégé de mathématiques et tant d’autres, qui peuplent ce savoureux recueil.

Mon avis

C’est avec ce recueil publié à titre posthume que je découvre la plume de Jean Anglade. Dans cette anthologie sont présentées 18 nouvelles de l’auteur. Toutes sont des écrits de jeunesse, consignés de 1931 à 1934 dans des cahiers d’écolier. La fille de l’auteur y partage en avant propos l’émotion de cette découverte.

Ces dix-huit nouvelles nous baladent de hameaux en petits villes, de champs en chemin buissonniers pour découvrir l’Auvergne de l’entre-deux guerres. Les histoires sont parfois tendres, parfois dures, parfois drôles. Le destin met parfois une triste ironie dans un chemin qui semblait tout tracé, vient bouleverser des idéaux d’enfants ou rebat les cartes de l’amour. On y respire l’air de la campagne, et on participe à la rudesse des travaux des champs. On participe à des fêtes populaires. On prend aussi quelques gueule-de-bois.

On y rencontre des paysans ruinés, des familles détruites par la guerre, d’indécrottables romantiques, des nouveaux riches de retour au bercail ou encore de malheureux cocus que l’on se plait à apprécier, à plaindre ou auprès desquels on s’attendrit.

Si l’on peut se plaire à partager la lenteur de cette vie rurale, certaines nouvelles sont toutefois particulièrement dures et cruelles, comme Régis ou le Goitreux. J’ai trouvé la lecture de cette dernière particulièrement difficile à concevoir aujourd’hui.

C’est donc dans l’ensemble une lecture agréable que les amateurs de littérature régionale, les amateurs de chemins ruraux, les nostalgiques du tableau noir et de l’odeur de la craie apprécieront sûrement.

Et vous ? vous l’avez lu ? Il vous tente ?

À bientôt 😉

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Le clocher de Noël et autres crimes impossibles de Roland Lacourbe

A l’approche de Noël, j’avais envie de changer des romances qui ont été particulièrement mises en avant sur le blog. Aussi j’ai partagé avec K., que tu commences à connaître maintenant, une nouvelle lecture avec cette anthologie publiée sous la direction de Roland Lacourbe cet automne. Elle regroupe treize nouvelles mettant en scène des crimes impossibles. Je remercie donc NetGalley et les éditions de l’Archipel de m’avoir permis de découvrir ce recueil. K. est plutôt friande du genre policier, pour ma part je lis assez peu d’enquêtes mais j’apprécie toujours de me plonger dans les classiques du genre, croiser nos regards sur ce format d’enquête un peu différent était donc très intéressant. Voilà un livre qui coïncide aussi parfaitement en termes de timing avec le Mois des nouvelles sur le blog les Miscellanées d’Usva.

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Quatrième de couverture

Un ministre britannique foudroyé alors qu’il était sous la surveillance de trois gardes du corps dans les sous-sols de la banque d’Angleterre…
Un scaphandrier poignardé au fond de l’océan alors qu’il se trouvait seul au milieu des petits poissons…
Un gentleman assassiné dans une cabine de plage fermée de l’intérieur à Étretat…
Autant de crimes qui défient la logique et mettent à mal nos raisonnements cartésiens.
Avec Double Assassinat dans la rue Morgue, d’Edgar Allan Poe (1841), apparaissait un nouveau genre au sein de la littérature criminelle : le « crime en chambre close », qui depuis a fait nombre d’émules.

Dans ce recueil, Roland Lacourbe, spécialiste du roman d’énigme et auteur de nombreuses anthologies, présente 13 classiques du genre, dont Le Suicide de Kiaros (1897), de Franck L. Baum, Le Problème du pont de Thor (1922), d’Arthur Conan Doyle, Thérèse et Germaine (1923), de Maurice Leblanc, et Le Mystère du clocher de Noël (1977), d’Edward D. Hoch.

Mon avis

Avec sa couverture et son ambiance cosy, rien ne nous portait à croire que nous allons entrer dans un univers d’énigmes et de criminels dont l’ingéniosité dépasse l’entendement. Mais c’est sans compter sur les fins limiers créés par les auteurs classiques du genre : Conan Doyle, Leblanc, Eustache et consorts.
Chaque nouvelle est précédée de quelques lignes, écrites par Roland Lacourbe replaçant le texte dans son contexte historique.

J’ai beaucoup aimé me heurter à ses crimes au premier abord insolubles, mais pour lesquels la finesse et la détermination des enquêteurs finit par venir à bout des énigmes laissées sur les scènes de crimes par des génies machiavéliques.

J’ai donc dévoré ce recueil, et apprécié aussi de découvrir L. Frank Baum, l’auteur du Magicien d’Oz dans un registre complètement inattendu pour moi. C’est l’un des mes classiques préférés dont j’ai souvent parlé sur le blog, et cette première nouvelle contraste vraiment avec l’univers de contes de fées de son grand succès. On se balade de Londres aux Etats Unis en passant par la Normandie. On voyage dans le temps, de la fin du XIXè à la fin des années 70, et voit au fil des nouvelles évoluer le genre. Les criminels se griment comme sur une scène de théâtre pour se jouer des enquêteurs et s’en sortir sans encombre. On défie la logique traditionnelle qui accuserait par un faisceaux d’indices concordant un coupable innocent pour aller au delà des apparences et retrouver le vrai criminel.

Une lecture palpitante que je vous recommande.

K., de son côté a aussi apprécié cette lecture. Voici un extrait de sa chronique que vous pouvez retrouver ici dans son intégralité.

Dans ce livre, on peut notamment trouver de chouettes tours de passe-passe, de la magie, des boules de cristal, une chambre dans laquelle il est particulièrement dangereux de séjourner, des rôles inversés, des enquêteurs perspicaces, une étrange atmosphère, des rebondissements, des policiers pas toujours efficaces, ou encore des récits qui se rapprochent du fantastique. Les nouvelles sont surprenantes, tant du point de vue des procédés plutôt ingénieux utilisés par les meurtriers que par la manière originale dont sont résolues les énigmes.

Je garde un souvenir plus précis de certaines nouvelles qui ont ma préférence : Dans la boule de cristal, histoire que j’ai trouvée particulièrement bien ficelée ; La chambre de la mort, qui a révélé ses secrets très tardivement ; L’indice de la feuille de thé, considéré comme un classique dès sa première parution ; Assassinat programmé, nouvelle dans laquelle la résolution de l’énigme se trouve dans un objet qui paraît inoffensif ; Du mouron pour les petits poissons, avec un scaphandrier qui est poignardé alors qu’il se trouve dans l’océan.

Une lecture intéressante, recommandée aux amateurs de romans policiers et de romans d’énigmes.

L’avis de K.

Et vous ? Vous l’avez lu ? Il vous tente ?

#LeclocherdeNoëletautrescrimesimpossibles #NetGalleyFrance

Ils en parlent aussi : Les lectures de Sophie, Mademoiselle Maeve, L’oeil Noir, L’île au 30 polars, Ma voix au chapitre, Sonia boulimique de livres, Les chasseuses de livres, Onbookine, L’oeil de Sauron, Geek o polis

À bientôt 😉