Il s’agit d’un rendez-vous initié par Mallou qui s’est inspirée de It’s Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se faisait auparavant chez Galleane. Les liens sont maintenant répertoriés chez Camille du blogI Believe in Pixie Dust.
Comme chaque semaine, on se retrouve autour des mêmes questions.
Qu’avez-vous lu cette semaine ?
Qu’êtes vous en train de lire ?
Que lirez-vous ensuite ?
Les chroniques de la semaine
Cette semaine entre deux couches de l’assuré, d’enduit et autres travaux, j’ai eu le temps de produire deux chroniques, un article et d’avancer sur quelques lectures en attente…
La légende de Maurice, Le poney volant de Philip Reeve et Sarah McIntyre
La première est la chronique sur La légende de Maurice, un joli roman jeunesse que les garçons ont adoré de Philip Reeve et Sarah McIntyre.
J’ai découvert Le bazar du zèbre à pois de Raphaëlle Giordano. J’ai beaucoup aimé cette lecture fraîche et légère.
Dans le cadre du Reading Classic Challenge, j’avais programmé la lecture de La belle et la Bête de Madame Leprince de Beaumont. J’ai donc découvert avec les Schtroumpfs ce conte classique du XVIIIeme dont je vous parlerai bientôt.
J’ai aussi lu un très bel album d’une autrice que j’avais découvert avec Un petit tour avec Mary Poppins, Hélène Druvert. Dans New York Mélody, elle nous embarque dans la Grosse Pomme à la poursuite d’une note de musique. Avec ses illustrations toutes en nuances de gris et en découpes au laser qui nous donne une impression de tourner des pages en dentelle de papier, elle nous offre une visite poétique et musicale de la ville.
J’ai aussi découvert la jolie collection consacrée à la mythologie vue à travers les yeux des monstres de chez Scrineo avec Moi, le Minotaure de Sylvie Baussier. Je l’ai trouvée plutôt bien conçue avec une partie romancée et une partie documentaire qui permet de découvrir le mythe d’une façon plus scientifique.
Chez les schtroumpfs
Le temps des mitaines, La peau de l’ours, Loic Clément et Anne Montel
Nous avons terminé La peau de l’ours, le premier tome de la BD Le temps des mitaines. Nous avons tous les trois beaucoup aimé l’ambiance de polar noir qui règne dans ces nouvelles aventures au cœur de la vallée des mitaines.
Qu’êtes-vous en train de lire ?
Chez les schtroumpfs
Après le tome 1 du Temps des Mitaines, plutôt sombre place à un tome 2 tout en lumières. On y retrouve nos héros qui occupent leurs vacances à un stage en entreprise. Très vite, ils sont confrontés à la loi du plus fort.
Chez maman
Devant rendre Le talisman, tome 2 d’Outlander d’ici une semaine à la bibliothèque, j’ai laissé en stand by les lectures en cours pour me replonger dans les 950 pages des aventures de Claire et Jamie Fraser à Paris.
Harry Potter à l’école de la philosophie, de Marianne Chaillan
Je n’ai pas beaucoup avancé cette lecture, mais je la reprendrai dès que j’aurai fini le tome 2 d’Outlander.
Que vais-je lire ensuite ?
Même si j’ai bien avancé ma pile à lire est encore plutôt haute.
La plume magique de Gwendy de Richard Chizmar
Les vrais sages sont des rebelles, Chiara Pastorini et Perceval Barrier, une chouette BD sur l’histoire de la philosophie que les éditions Nathan ont eu la gentillesse de me faire parvenir.
Les femmes aussi sont du voyage de Lucie Azéma, à paraître le 10 mars et reçu dans le cadre de la dernière Masse Critique Babelio,
Et le petit dernier arrivé cette semaine, Le carnet de Lola Boumbadaboum, un petit roman jeunesse sur l’autisme.
Côté Schtroumpfs, je pense que l’on continuera dans la lancée et que nous enchaînerons avec le troisième tome du Temps des Mitaines.
Lorsque j’ai trouvé ce recueil de nouvelles, paru cet automne aux Presses de la Cité sur NetGalley, j’ai tout de suite pensé qu’il serait parfait pour faire d’une pierre deux coups et s’intégrer à mon programme de lecture pour le mois des nouvelles d’Usva K., mais aussi pour le Challenge Booktrip en Europe du blog Les voyages de K pour parler de la France. Après l’Italie, l’Ecosse, les Pays Bas, voici donc une balade champêtre à travers l’Auvergne du début des années 30.
Quatrième de couverture
Dix-huit nouvelles où pointe déjà tout le talent du conteur : son regard tour à tour tendre, caustique, affûté, posé sur ses personnages, sur une vie simple et sur les beautés champêtres.
On y rencontre pêle-mêle :
Zozo, qui, sur le chemin de l’école, arrive en retard en classe à cause d’un sentier et d’un pivert trop bavards ;
un percepteur à la vocation frustrée de poète, n’osant déclarer son amour à une belle Italienne ;
Rémy, facétieux facteur, qui livre sans le savoir les lettres de sa femme à son amant ;
le petit Maxime, goitreux à cause d’une salamandre, et rejeté par tout un village…
Mais aussi un joueur de vielle, un village du nom de Branquignoles, un futur agrégé de mathématiques et tant d’autres, qui peuplent ce savoureux recueil.
Mon avis
C’est avec ce recueil publié à titre posthume que je découvre la plume de Jean Anglade. Dans cette anthologie sont présentées 18 nouvelles de l’auteur. Toutes sont des écrits de jeunesse, consignés de 1931 à 1934 dans des cahiers d’écolier. La fille de l’auteur y partage en avant propos l’émotion de cette découverte.
Ces dix-huit nouvelles nous baladent de hameaux en petits villes, de champs en chemin buissonniers pour découvrir l’Auvergne de l’entre-deux guerres. Les histoires sont parfois tendres, parfois dures, parfois drôles. Le destin met parfois une triste ironie dans un chemin qui semblait tout tracé, vient bouleverser des idéaux d’enfants ou rebat les cartes de l’amour. On y respire l’air de la campagne, et on participe à la rudesse des travaux des champs. On participe à des fêtes populaires. On prend aussi quelques gueule-de-bois.
On y rencontre des paysans ruinés, des familles détruites par la guerre, d’indécrottables romantiques, des nouveaux riches de retour au bercail ou encore de malheureux cocus que l’on se plait à apprécier, à plaindre ou auprès desquels on s’attendrit.
Si l’on peut se plaire à partager la lenteur de cette vie rurale, certaines nouvelles sont toutefois particulièrement dures et cruelles, comme Régis ou le Goitreux. J’ai trouvé la lecture de cette dernière particulièrement difficile à concevoir aujourd’hui.
C’est donc dans l’ensemble une lecture agréable que les amateurs de littérature régionale, les amateurs de chemins ruraux, les nostalgiques du tableau noir et de l’odeur de la craie apprécieront sûrement.
C’est avec T’embrasser sous la neige que j’ai terminé mon cycle de romances de Noël. J’avais découvert la plume de l’autrice dans le recueil Un noël avec Emily Blaine que j’avais dévoré pendant les vacances. C’est donc avec plaisir que je l’ai retrouvée avec son tout dernier roman écrit pendant le confinement. Je remercie NetGalley et Collection &H pour leur confiance renouvelée.
Quatrième de couverture
« Cherche volontaire pour concours de baisers »
Pour cette fin d’année, Juliette avait prévu beaucoup de choses. Des vacances romantiques à la Barbade, un immense sapin à décorer avec Simon, son amoureux, et peut-être même une demande en mariage. Elle n’avait pas prévu en revanche de soudain redevenir célibataire, d’annuler ses congés pour organiser un gala de charité avec le célèbre rocker Evan MacNeil et d’être inscrite par ses amis à un concours de baisers. Alors, quand le musicien lui propose d’être son partenaire, elle se laisse convaincre. Car, même s’il est l’un des célibataires les plus convoités, même s’il se débat encore avec le deuil de son frère et sa nièce de moins d’un an qui n’a plus que lui, Evan parvient à la mettre en confiance. À tel point qu’elle en viendrait presque à abaisser le mur de glace qu’elle a érigé autour de son cœur…
« Ce savoureux mélange de romantisme, de réalisme, de suspense et d’érotisme a tout pour vous faire passer un doux et joyeux moment en cette fin d’année. Et mettre un peu de légèreté, de tubes de Noël et de boissons chaudes (a consommer avec modération si elles sont alcoolisées) dans un quotidien morose ! » Le Journal Des Femmes
« Et la magie opère. Impossible de ne pas tomber sous le charme de ces deux personnages attachants et complexes qui vont apprendre au contact l’un de l’autre à ouvrir leur cœur et à donner une chance à la vie… Et à l’amour. » AuFeminin
« Une lecture de Noël à déguster comme une friandise bien sucrée. » CNews
«Le roman est une jolie parenthèse qui nous transporte dans un monde un peu plus doux loin du chaos actuel. (…) C’est comme être enveloppés dans un plaid un soir d’hiver au coin d’une cheminée : réconfortant.» Serieously
« l’histoire est parfaite pour se pelotonner sous un plaid » Le Courier Picard
« Un roman qui sent bon Noël, avec des héros attachants, Evan le musicien loin des clichés habituels, sans oublier Juliette bien évidemment. Vous y trouverez donc tous les ingrédients d’un roman à lire sous la couette avec une cup of tea. Amour, amitié, humour et Noël… » Cpourlesfemmes
« C’est beau, c’est doux avec de l’émotion aussi. Un bon roman qui fait du bien » Coup de coeur libraire
Mon avis
Les retours de la presse sur cette romance, comme tu peux le voir sur la quatrième de couverture sont assez élogieux. Dans t’embrasser sous la neige, on fait la connaissance de Juliette, jeune organisatrice d’événements qui s’apprête à partir en vacances aux Bahamas avec son petit ami qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs mois, au cours desquelles elle pense revenir avec une bague de fiançailles au doigt. Sauf qu’en guise de voyage de rêve, elle se fait larguer à l’aéroport et décide de noyer son chagrin dans le travail.
La voilà donc qui doit organiser à la hâte un concert prévu en marge d’une manifestation de bienfaisance pour le groupe d’Evan MacNeil. En parallèle, ses amis l’ont inscrite contre son gré au concours de baisers organisé par le bar de Julian où ils ont leurs habitude. Elle échange donc des textos avec le parfait inconnu qui doit lui servir de partenaire pour la compétition.
Evan de son côté est dévasté par la mort de son frère, guitariste et chanteur du groupe et n’arrive plus à composer ni à jouer. Il doit aussi s’occuper de sa nièce, orpheline. Lorsqu’il rencontre Juliette, au bar de Julian, et que celui-ci vient lui proposer d’être son partenaire pour le concours de baiser, Juliette panique et Evan se propose tout naturellement d’être son partenaire pour ce fameux concours…
J’ai beaucoup aimé ce livre avec ses personnages attachants. Juliette se raccroche à sa bande d’amis qu’elle connait depuis le lycée et son travail qui occupe tout son temps. Au fil des années, elle a érigé autour de son monde un rempart digne du palais de la Reine des Neiges et sa récente rupture avec Simon n’a rien arrangé. Elle a peur de se livrer et de prendre des risques. C’est la raison pour laquelle ses amis l’inscrivent contre son gré au concours en envoyant un texto au hasard à un parfait inconnu. Evan, lui est partagé entre colère, injustice et illégitimité. Tout ce qui faisait sa vie, la musique, son groupe, son frère et sa belle soeur, ont explosé lorsque ces derniers ont perdu la vie dans un accident de voiture alors pour faire son deuil, lui aussi se mure. Et pourtant la vie continue, Gloria, sa nièce est là pour le lui rappeler tous les jours. Leur couple complètement inattendu devient comme une thérapie, pour l’un comme pour l’autre.
Le deuil, la rupture et la reconstruction sont des thèmes centraux du livre. Emily Blaine réussit le pari de transmettre des émotions sans tomber dans le côté larmoyant qui pourrait aller avec ces sujets. La relation entre Juliette et Evan est pleine d’humour et de second degré et leurs amis sont là aussi pour apporter une touche de légèreté.
Je vous recommande donc ce livre que vous lirez sûrement d’une traite ou presque si vous êtes amateur de ce genre de romances.
A l’approche de Noël, j’avais envie de changer des romances qui ont été particulièrement mises en avant sur le blog. Aussi j’ai partagé avec K., que tu commences à connaître maintenant, une nouvelle lecture avec cette anthologie publiée sous la direction de Roland Lacourbe cet automne. Elle regroupe treize nouvelles mettant en scène des crimes impossibles. Je remercie donc NetGalley et les éditions de l’Archipel de m’avoir permis de découvrir ce recueil. K. est plutôt friande du genre policier, pour ma part je lis assez peu d’enquêtes mais j’apprécie toujours de me plonger dans les classiques du genre, croiser nos regards sur ce format d’enquête un peu différent était donc très intéressant. Voilà un livre qui coïncide aussi parfaitement en termes de timing avec le Mois des nouvelles sur le blog les Miscellanées d’Usva.
Quatrième de couverture
Un ministre britannique foudroyé alors qu’il était sous la surveillance de trois gardes du corps dans les sous-sols de la banque d’Angleterre… Un scaphandrier poignardé au fond de l’océan alors qu’il se trouvait seul au milieu des petits poissons… Un gentleman assassiné dans une cabine de plage fermée de l’intérieur à Étretat… Autant de crimes qui défient la logique et mettent à mal nos raisonnements cartésiens. Avec Double Assassinat dans la rue Morgue, d’Edgar Allan Poe (1841), apparaissait un nouveau genre au sein de la littérature criminelle : le « crime en chambre close », qui depuis a fait nombre d’émules.
Dans ce recueil, Roland Lacourbe, spécialiste du roman d’énigme et auteur de nombreuses anthologies, présente 13 classiques du genre, dont Le Suicide de Kiaros (1897), de Franck L. Baum, Le Problème du pont de Thor (1922), d’Arthur Conan Doyle, Thérèse et Germaine (1923), de Maurice Leblanc, et Le Mystère du clocher de Noël (1977), d’Edward D. Hoch.
Mon avis
Avec sa couverture et son ambiance cosy, rien ne nous portait à croire que nous allons entrer dans un univers d’énigmes et de criminels dont l’ingéniosité dépasse l’entendement. Mais c’est sans compter sur les fins limiers créés par les auteurs classiques du genre : Conan Doyle, Leblanc, Eustache et consorts. Chaque nouvelle est précédée de quelques lignes, écrites par Roland Lacourbe replaçant le texte dans son contexte historique.
J’ai beaucoup aimé me heurter à ses crimes au premier abord insolubles, mais pour lesquels la finesse et la détermination des enquêteurs finit par venir à bout des énigmes laissées sur les scènes de crimes par des génies machiavéliques.
J’ai donc dévoré ce recueil, et apprécié aussi de découvrir L. Frank Baum, l’auteur du Magicien d’Oz dans un registre complètement inattendu pour moi. C’est l’un des mes classiques préférés dont j’ai souvent parlé sur le blog, et cette première nouvelle contraste vraiment avec l’univers de contes de fées de son grand succès. On se balade de Londres aux Etats Unis en passant par la Normandie. On voyage dans le temps, de la fin du XIXè à la fin des années 70, et voit au fil des nouvelles évoluer le genre. Les criminels se griment comme sur une scène de théâtre pour se jouer des enquêteurs et s’en sortir sans encombre. On défie la logique traditionnelle qui accuserait par un faisceaux d’indices concordant un coupable innocent pour aller au delà des apparences et retrouver le vrai criminel.
Une lecture palpitante que je vous recommande.
K., de son côté a aussi apprécié cette lecture. Voici un extrait de sa chronique que vous pouvez retrouver ici dans son intégralité.
Dans ce livre, on peut notamment trouver de chouettes tours de passe-passe, de la magie, des boules de cristal, une chambre dans laquelle il est particulièrement dangereux de séjourner, des rôles inversés, des enquêteurs perspicaces, une étrange atmosphère, des rebondissements, des policiers pas toujours efficaces, ou encore des récits qui se rapprochent du fantastique. Les nouvelles sont surprenantes, tant du point de vue des procédés plutôt ingénieux utilisés par les meurtriers que par la manière originale dont sont résolues les énigmes.
Je garde un souvenir plus précis de certaines nouvelles qui ont ma préférence : Dans la boule de cristal, histoire que j’ai trouvée particulièrement bien ficelée ; La chambre de la mort, qui a révélé ses secrets très tardivement ; L’indice de la feuille de thé, considéré comme un classique dès sa première parution ; Assassinat programmé, nouvelle dans laquelle la résolution de l’énigme se trouve dans un objet qui paraît inoffensif ; Du mouron pour les petits poissons, avec un scaphandrier qui est poignardé alors qu’il se trouve dans l’océan.
Une lecture intéressante, recommandée aux amateurs de romans policiers et de romans d’énigmes.
Après avoir découvert les romances de Noël de Caro M. Leene, Emily Blane et Juliette Bonte, dont je t’ai parlé la semaine dernière, j’ai poursuivi mes lectures noëlesques avec Mariage sous les flocons de Sarah Morgan paru dans la Collection &H. Je partage cette lecture avec K. du blog Les voyages de K.
Quatrième de couverture
Épouser celui qu’elle aime le jour de Noël, Rosie ne pouvait pas rêver plus romantique ! Sauf que sa famille ne partage pas son enthousiasme…
Maggie est sous le choc. Sa fille cadette a décidé de se marier pour Noël ! À vingt-deux ans, est-on vraiment prêt à s’engager pour la vie ? C’est ce qu’elle-même a fait avec Nick mais, justement, voilà des mois qu’ils sont secrètement séparés. Pour éviter que la nouvelle se répande, Maggie va faire de son mieux pour donner le change. Même si retrouver Nick risque de la perturber plus que de raison…
Katie n’a aucune envie de traverser l’Atlantique pour jouer les témoins au mariage de sa sœur. Pourtant, elle n’a pas le choix : elle doit ouvrir les yeux de sa petite sœur avant qu’il ne soit trop tard. Le grand amour, ça n’existe pas, et elle compte bien le lui prouver. Il faudrait juste que Jordan, le témoin du marié, arrête de ruiner tous ses plans.
À mesure que son mariage approche, Rosie est de plus en plus stressée. Impatience ou nervosité ? Alors que les invités arrivent et que la réalité la rattrape, elle ne peut plus ignorer la question qui l’obsède depuis qu’elle a fait son annonce à sa famille : fait-elle l’erreur de sa vie en se mariant à un homme qu’elle ne connaît que depuis quelques semaines ?
Mon avis
Voilà une belle romance de Noël familiale. Dans Mariage sous les flocons, on découvre les histoires croisées de Maggie, maman quinquagénaire qui n’a eu de cesse depuis qu’elle est mère de consacrer sa vie à sa famille, et celles de ses deux filles Katie, l’ainée brillant médecin à deux doigts du burn out et Rosie la cadette, fraîchement installée aux États Unis et qui a 22 ans pense avoir trouver l’amour de sa vie.
Lorsqu’à trois heures du matin le soir de Thanksgiving elle reçoit l’appel de Rosie, qui lui annonce que Dan, son petit ami, vient de lui faire sa demande en mariage, pour Maggie c’est la panique. Tout son monde s’écroule, sa fille, son bébé, celle dont elle a accompagné les multiples crises d’asthmes va se marier à l’autre bout de l’Atlantique. Mais tout cela ne serait pas si dramatique si le mariage n’était pas prévu un mois plus tard, pour les fêtes de Noël. Maggie adore Noël et se réjouit chaque année de réunir autour d’elle sa petite famille pour en choyer chaque membre. D’autant que cette année est particulière, elle vit séparée depuis plusieurs mois de son mari, et ce Noël sera le dernier dans le cottage familial qu’elle a tant chéri. Alors traverser l’Atlantique, alors qu’elle a une peur bleue de l’avion, même pour assister au mariage de sa fille réveille en elle toute une série de complexes qu’elle avait tenté jusqu’alors d’ignorer.
Lorsque Katie, la soeur de Rosie reçoit l’appel de sa soeur, chez elle aussi c’est la panique. Elle est en pleine garde, et l’annonce de ce mariage si précipité déclenche une avalanche de doute et de questions. Elle, qui materne sa soeur depuis sa plus tendre enfance, a du mal à se faire à l’idée que le marié ne cache pas quelque chose. À force de soigner des femmes battues aux urgences et d’être confrontée chaque jour aux pires facettes et détresses de l’humanité, elle n’a qu’une seule crainte, que derrière les airs de gentleman que lui décrit sa soeur, Dan soit un homme violent ou un pervers narcissique. S’inquiéter pour sa soeur lui permet en quelques sorte d’oublier l’agression dont elle a été victime quelques semaines plutôt et qui la hante. Lorsqu’elle prend l’avion pour se rendre à Aspen, elle n’a qu’une seule envie, faire capoter le mariage et ouvrir les yeux de sa soeur.
Lorsque Nick, le père de Rosie, reçoit l’appel de sa fille, il se ravit de se rendre à la noce dans les montagnes du Colorado. Pour lui, égyptologue reconnu, qui a roulé sa bosse sur de nombreux chantiers de fouilles, c’est une nouvelle aventure qui s’offre à lui. Aussi, il accepte volontiers de donner le change et de s’afficher aux côtés de Maggie et de jouer la comédie du couple heureux alors qu’ils s’apprêtent à divorcer.
L’histoire est racontée sous la forme d’une alternance des points de vues de Maggie, Katie et Rosie. Cette complémentarité entre les narratrices permet de reconstruire le puzzle de l’histoire personnelle de chacune.
J’ai été particulièrement touchée par le personnage de Maggie, la maman, qui souffre du syndrome du nid vide. Après une existence vouée à sa famille, sa maison et son jardin, elle s’apprête à divorcer, sa plus jeune fille se marie, sa fille ainée l’évite depuis plusieurs mois et son mari vit désormais ailleurs. Elle se rend compte que sa vie professionnelle ne lui convient plus et essuie refus sur refus dans la voie dans laquelle souhaite s’engager. Elle s’accroche tant bien que mal aux bribes de son passé, car le présent n’est pas réjouissant et le futur qu’elle imagine loin de sa maison et de ses enfants l’effraient. Elle s’engage à reculons dans ce voyage aux États Unis. Elle surmonte sa phobie de l’avion et en jouant la comédie du couple heureux avec son mari, elle s’offre finalement une deuxième lune de miel. Avec l’aide de la mère de Dan, femme d’affaire accomplie, elle redécouvre une part de sa féminité qu’elle pensait endormie depuis des années. Au fil des pages, on la voit gagner en assurance, mettre des mots sur des malaises et des complexes qu’elle avait enfouie, on la voit refuser de se projeter dans une possible nouvelle idylle avec Nick.
Nick est aussi attachant, ce voyage lui permet de se rendre compte des erreurs qu’il a commises et de combien il a pu négliger sa famille pour mettre en avant sa carrière. Il n’a qu’une chose à coeur, profiter de ces quelques jours pour réparer les pots cassés. Les révélations de sa future ex-femme lui font l’effet d’un électro-choc et le programme d’activités de couples préparé par Catherine réveille en lui des sentiments qu’il avait oubliés.
J’ai été aussi émue par le personnage de Katie qui derrière sa carapace de femme forte et de médecin accomplie se révèle pleine d’incertitudes et de doutes. Elle se cache derrière son travail pour masquer ses difficultés à nouer des relations en dehors de celles qu’elles peut avoir avec sa famille et sa meilleure amie et colocataire. Elle s’inquiète en permanence pour tout et pour tout le monde et finit par avoir l’air d’une femme aigrie et agressive. D’autant plus depuis que sa vocation de médecin, celle pour laquelle elle a consacrée un tiers de sa vie d’adulte, est en crise. Autour d’elle, elle voit les malades affluer, le nombre de lits se réduire. Elle doit soigner toujours plus avec moins de moyens et de personnel car ses collègues tombent comme des mouches. Elle exerce la médecine comme un robot pour ne pas penser à l’agression qu’elle a subie et qui l’a profondément bouleversée. Elle n’ose pas remettre en question le choix de toute une vie de peur de décevoir ses proches mais elle va mal. Aussi, lorsqu’elle débarque en Amérique, accueillie par Jordan, le témoin de Dan, sa première défense c’est l’attaque. Entre les deux personnages, la tension est palpable et Jordan, sous ses dehors agaçants a particulièrement bien analysé le personnage. Ce break à la montagne finit d’ébranler son monde et va lui en apprendre plus sur elle qu’elle ne l’aurait imaginé en partant.
Rosie est attendrissante dans une autre mesure. Surprotégée par toute sa famille à cause de ses problèmes de santé, elle papillonne de passion en passion depuis toute petite. Elle est profondément gentille et déteste les situations de conflits. Désormais, en troisième cycle universitaire et follement amoureuse de Dan, sa vie américaine lui a révélé une assurance qu’elle ne se connaissait pas.
J’ai beaucoup aimé cette romance familiale où c’est finalement la petite dernière pour qui tout le monde s’inquiète qui parvient à inverser les rôles et à remettre du ciment dans cette famille dont les liens s’étiolent. La magie de Noël est présente dans chacune des pages de ce roman de 544 pages que j’ai terminé il y a quelques jours. On s’imagine parfaitement à Aspen, dans les chaleureuses cabanes dans les arbres du Snowfall Lodge à prendre un bon café avec Maggie et Nick ou faire une bataille de boules de neiges à en perdre haleine avec toute la famille White. Mariage sous les flocons, ce sont non pas une mais trois intrigues amoureuses qui se croisent, des personnages très attachants. Sarah Morgan nous livre avec légèreté et beaucoup d’humour les aventures de cette famille. On rit, on a les larmes aux yeux parfois mais on passe un excellent moment et on arrive à la fin sans s’en rendre compte. Si vous cherchez une histoire pleine de douceur, voilà qui devrait vous plaire.
Je remercie donc Collection &H et NetGalley de m’avoir invitée pour ce Mariage sous les flocons.
Et je vous livre pour finir un extrait de l’avis de K. avec qui j’ai partagé cette lecture, vous pourrez lire la suite de sa chronique ici
« Tous les ingrédients sont là pour apprécier cette romance de Noël : des personnages attachants, un cadre idyllique, des disputes, des réconciliations, des moments où la température monte et redescend, une ambiance de Noël intime et enneigée, des batailles de boules de neige, des traditions familiales, …
Je me suis particulièrement attachée aux personnages de Maggie et de sa fille aînée Katie, qui abordent la vie de manière très différente et qui sont à un moment de leur existence où elles se posent beaucoup de questions, notamment sur leur travail et leurs valeurs. Une mention spéciale est attribuée à Maggie pour l’épisode mémorable de la rencontre avec son futur gendre, à son arrivée à l’aéroport. Avec ce livre, je découvre avec plaisir la belle plume de Sarah Morgan. Je vous recommande chaudement cette romance chargée d’émotions ; si vous aimez ce type de lecture, vous ne devriez pas être déçu(e). »
Ça y est le mois de décembre a démarré. J’ai terminé mes lectures en cours et je peux enfin me lancer dans la lecture des traditionnelles romances de Noël. Cette année, je remercie NetGalley et les éditions Harlequin de m’avoir fait découvrir Un Noël avec Caro M. Leene. Un recueil de deux romans qui contient Je te ferai aimer Noël et Cher Père Noël, je voudrai un mec.
Quatrième de couverture
Même si les fêtes de fin d’année s’annoncent mouvementées pour Aly et Andie, rien ne viendra à bout de leur optimisme sans faille !
Je te ferai aimer Noël ! Quand le patriarche de la famille Sullivan a proposé à Andie de l’embaucher pour qu’elle recrée l’esprit de Noël dans son foyer, elle n’a pas hésité une seconde. Après tout, c’est sa fête préférée ! Sauf que son client n’a pas précisé que Josh, son fils trentenaire et râleur hors pair, faisait une crise d’urticaire à la vue de la moindre guirlande et qu’il n’était en aucun cas disposé à lui faciliter la tâche. La mission s’annonce un peu plus compliquée que prévu…
Cher père Noël, je voudrais un mec ! C’est la dernière fois qu’Aly écoute les conseils foireux de sa meilleure amie ! Écrire sa liste au père Noël ? D’accord, c’était drôle comme idée, jusqu’à ce qu’Aly envoie par erreur ladite liste par mail à… son patron, Evan Sanders. Non seulement il va savoir que son vœu le plus cher est de se trouver un mec mais, en plus, il va apprendre qu’elle fantasme sur lui… Tout compte fait, Aly ne souhaite plus qu’une seule chose pour Noël : un miracle.
Mon avis
Deux romances de Noël pour le prix d’une ? Quelle aubaine ! J’ai découvert la plume de Caro M. Leene dans ce recueil et c’était une belle surprise. Rafraichissant, sympathique et doux comme deux téléfilms de Noël.
Je te ferai aimer Noël nous transporte tout droit à Londres où Andy, personnal shoppeuse, se retrouve engagée dans une riche famille pour restaurer l’esprit de Noël. Si elle peut compter sur la participation active d’une grande partie des habitants de la maison, Josh, le fils trentenaire de ses patrons, n’est pas décidé à lui faciliter la tâche et joue volontiers les Grinchs de service… Andy en fait alors une affaire personnelle…
J’ai beaucoup aimé me plonger dans cette romance délicieuse comme une fournée de pudding de Noël. Londres est une ville que l’on a visité il y a trois ans pour les fêtes de fin d’années et l’ambiance qui y règne est tout simplement magique. J’étais donc ravie de retrouver Winterwonderland, Hyde Park, Notting Hill et les illuminations spectaculaires de Regent’s Street et Carnaby Street.
Côté personnages, Andy est particulièrement attachante. Malgré une histoire familiale difficile, elle trouve en Noël une bulle de douceur et de réconfort qu’elle ne manquerait sous aucun prétexte. Pleine de dynamisme et toujours prête à faire plaisir aux autres, elle est engagée auprès d’un foyer d’enfants en plus de ses activités auprès de la famille Sullivan. Parfois maladroite et peu sûre d’elle, on espère qu’une seule chose dès les premières pages, la voir finir entre les bras du fameux Joshua.
Dans Cher Père Noël, je voudrais un mec, direction l’autre côté de l’Atlantique et New York pour aller à la rencontre d’Aly, assistante de direction fraîchement larguée. Cette année, sous l’impulsion de sa meilleure amie elle rédige une lettre au Père Noël dans laquelle elle demande un mec, des petites culottes de luxe, une boule à neige, un abonnement dans un spa luxueux et à un site de streaming spécialisé dans les comédies romantiques… Sauf qu’au lieu d’envoyer la dite lettre à sa meilleure amie, c’est son exaspérant et sexy patron qu’elle met en destinataire. Malgré une mission commando pour effacer les traces de sa bêtise, toutes ses demandes vont petit à petit s’exaucer…
Dès le début du livre, j’ai retrouvé le comique des situations que j’avais pu adorer dans Le journal de Bridget Jones. La maladresse et la franchise d’Aly créent des moments très drôles et décalés. Déçue de sa dernière relation, elle a du mal à voir clair dans les intentions de son boss, qui sème pourtant tout au long de l’histoire des petits cailloux pour combler chaque demande de sa liste et lui offrir le Noël dont elle rêve.
J’ai bien aimé ces deux romances, au style fluide et agréable que j’ai dévorées en une soirée chacune. Une excellente façon de démarrer l’hiver.
J’ai découvert ce titre par l’intermédiaire du blog Les voyages de K. Nous avions échangé sur ce titre lors de la rentrée littéraire et nous avions d’en l’idée depuis quelques temps de faire une lecture commune. Ce roman, paru chez Anne Carrière et proposé sur NetGalley nous a semblé être une chouette occasion de partager nos impressions de lecture. Tu trouveras sa chronique ici.
Quatrième de couverture
Quelques jours après son dixième anniversaire, Nicolas Apasagi apprend que son père n’est pas son père. Que faire de cette confidence ? Le jeune Nicolas ne sait pas. Il continue sa vie comme si de rien n’était. Mais cette révélation va finir par le rattraper et, à trente ans, il décide de partir à la recherche de son « bon génie » biologique, malgré les obstacles administratifs qu’il s’attend à rencontrer.
Dans ce roman, où l’on retrouve les thèmes qui lui sont chers – l’enfance, l’identité, la transmission –, Arnaud Dudek trouve le ton juste pour raconter, avec délicatesse, une quête des origines à la fois intime et universelle.
Mon ressenti sur cette lecture
Comment affronter le tsunami de son histoire et des sentiments contradictoires qu’elle suscite quand on apprend à l’âge de 10 ans, que celui que vous considérez comme votre père, votre héros, votre phare, n’est en fait pas votre père biologique et que vous êtes le résultat d’un don de sperme ? C’est ce que doit vivre Nicolas, tout juste sorti de l’enfance. Cette révélation qui bouleverse son petit monde l’accompagne tout au long de son adolescence. Finie l’écriture de roman policier et l’enfance… Le voilà fils d’un père qu’il ne connait pas.
Dans ce livre, très court, au style fluide, on découvre par épisodes l’histoire de Nicolas, de son enfance jusqu’à l’âge adulte. On voit évoluer cet enfant rêveur au fil des années, s’éloigner de ses rêves et de sa famille puis y revenir. On le voit grandir s’émanciper du regard de celui qu’il ne considère plus comme son père depuis ce drôle d’après-midi de ses 10 ans. On le voit tomber amoureux, puis refuser de s’attacher. Et on le voit enfin prendre la décision d’aller chercher d’où il vient, avec les doutes et les incertitudes que cela comporte.
On s’attache aussi à la figure de ce papa, fils d’immigré roumain et orphelin de mère et ayant grandi avec un père taiseux. Ce papa qui peine à exprimer ses sentiments par pudeur peut-être ou par maladresse. Ce papa dont l’annonce de la stérilité a bouleversé la vie, mais qui l’a vue révolutionnée par un donneur anonyme qui lui a donné un fils. Ainsi qu’à cette maman qui tente de maintenir à flots cette famille frappée par les vagues des uns et des autres.
Comme K., je découvre la plume d’Arnaud Dudek avec On fait parfois des vagues. J’ai été agréablement suprise par ce livre qui vous ramène en enfance, qui interroge sur la famille, sur le rôle des parents biologiques ou non. Un livre fort et émouvant dont je recommande la lecture et pour lequel je remercie chaleureusement les éditions Anne Carrière et NetGalley.
Aujourd’hui, pour cette chronique je te propose de découvrir un livre un peu à la marge de la ligne éditoriale classique du blog, mais c’est pour autant un livre qu’il me tient à coeur de te présenter en ce moment. Je remercie NetGalley et les éditions Robert Laffont de m’avoir permis de lire cet ouvrage
Il était une rencontre
Début septembre, en farfouillant sur NetGalley, je tombe sur la couverture de Les Incasables. C’est le nom de son auteur qui m’a fait tiquer. Rachid Zerrouki… Ce nom ne m’est pas inconnu… Après lecture du résumé et un pédalage rapide de ma petite cervelle, j’ai fini par faire le lien… Mais oui, bien sûr !!! Quelle sotte je faisais, Rachid, c’était le collègue de ma copine J. dont les posts FB me font toujours sourire. J’ai donc sollicité l’éditeur afin de découvrir le quotidien de leur SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté)… Et inutile de te dire que je n’ai pas été déçue.
Quatrième de couverture
De 2016 à 2019, Rachid Zerrouki, connu sous le nom de Rachid l’instit sur Twitter, a été professeur à Marseille en Segpa, une section où se retrouvent les collégiens dont les difficultés scolaires sont trop graves et persistantes pour qu’ils suivent un cursus classique. Bien souvent, lorsqu’on recherche l’origine de ces difficultés, on découvre des drames, de la précarité, des vies marquées par l’adversité. Enseigner à ces élèves a entraîné Rachid Zerrouki à résoudre de nombreux dilemmes pédagogiques : ils ont les compétences pour lire La Sorcière de la rue Mouffetard et la maturité pour s’intéresser à Orgueil et Préjugés. Alors, que faire ? Insulter leur intelligence ou consumer leur confiance en eux ? En côtoyant au quotidien ces adolescents, Rachid Zerrouki a remis en cause sa formation et ses convictions. Dans ce livre d’une grande humanité, il dévoile son attachement envers l’école publique et partage tout ce que ces élèves lui ont appris.
Mon avis
Outre le blog, dans la vraie vie, je suis maîtresse, chargée d’une classe en cycle 3. Autant te dire que le montage des dossiers d’orientation vers la SEGPA occupe une bonne partie de mon temps en cette période de l’année. C’est toutefois un univers que je connais mal et dont la simple mention fait trembler mes élèves. « Être un SEGPA », dans le quartier où je travaille c’est une insulte. J’attendais donc beaucoup de cette lecture.
Dans une première partie du livre, Rachid Zerrouki revient sur son parcours. Né au Maroc, il a d’abord connu les écoles marocaines avant d’être admis au lycée français, puis de traverser la Méditerranée et s’installer près de Cavaillon avec sa famille où il termine ses études et devient professeur des écoles. Très vite, comme nous tous, il se heurte à cette terrible différence entre ce qu’il appelle « les éponges et les pépites », ces élèves qui ont tellement soif d’apprendre qu’ils n’auraient même pas besoin de nous, et les autres, ces « incasables », ceux qui n’arrivent pas à entrer dans le moule et pour qui l’école semble être une double peine. À l’issue de son année de stage, il fait donc le choix, de postuler pour enseigner pendant trois ans dans la SEGPA d’un collège marseillais. C’est cette expérience qui a donné naissance à ce livre.
On suit donc son parcours, du premier jour aux au revoir. Au fil des chapitres, les anecdotes du quotidien se succèdent accompagnées de réflexions théoriques sur le rôle et la place de l’école dans notre société, sur l’ascenseur social, qui semble irrémédiablement en panne, sur la question de l’autorité des professeurs, de la place de l’empathie dans notre enseignement, mais aussi sur l’isolement social et culturel des quartiers que l’école essaie tant bien que mal de briser.
Il pointe le doigt sur des blessures personnelles, des insuffisances de notre système social que l’école accueille et essaie d’accompagner afin de garantir à tous une sortie du système éducatif avec un bagage minimal pour envisager une vie d’adulte. Il évoque aussi le découragement de la profession face à des situations qui nous dépassent et des élèves que l’on arrive plus à raccrocher. Mais il partage aussi ses réussites, ces petites lueurs d’espoir, auquel chacun de nous garde précieusement comme autant de petites mains qui nous poussent en avant.
Ce n’est toutefois pas qu’un texte écrit par un enseignant pour les enseignants qui s’intéresseraient à ce qui se passe de l’autre coté de la porte de la classe de SEGPA mais un livre qui devrait interroger ceux qui sont curieux de notre système éducatif, dans ces réussites comme dans ses failles. C’est drôle, souvent. Ça peut secouer dans les préjugés, parfois. L’équilibre entre analyse théorique et vécu est bien dosé. C’est aussi émouvant par moment… J’avoue, j’ai eu l’oeil très très humide en lisant le dernier chapitre.
Une fois attrapé, j’ai dévoré ce livre quasiment en une soirée. Je remercie donc encore NetGalley et les éditions Robert Laffont de m’avoir permis d’effectuer cette plongée dans les profondeurs de la SEGPA.
Ces derniers temps, j’ai beaucoup vu passer Les soeurs Grémillet, sur la blogosphère, je crois qu’elle est devenue, une star du rendez-vous hebdomadaire, C’est lundi que lisez-vous ? auquel je participe avec plaisir tous les lundis.
Les critiques étant particulièrement enthousiastes et la couverture enveloppée d’un doux mystère, j’ai eu envie d’aller jeter un oeil de façon plus approfondi sur cet album signé par les italiens Barbucci et Di Gregorio et de découvrir la merveilleuse histoire des soeurs Grémillet. Je remercie les éditions Dupuis et NetGalley de m’avoir permis de découvrir cet album sorti au mois de juin 2020
L’histoire
Plonger dans l’histoire comme dans un rêve… Dans un turquoise lumineux et mélancolique apparaissent pour la première fois les trois soeurs Grémillet, guidées par des méduses qui flottent, jusqu’au grand arbre et son palais de verre. À l’intérieur, une petite méduse lévite au-dessus d’un lit. Sarah, l’aînée, ne s’explique pas ce rêve étrange. Obsédée par ce mystère, elle parviendra à l’élucider avec l’aide de ses deux soeurs. Alessandro Barbucci illumine de son dessin virtuose cette chronique familiale moderne qui, derrière les révélations d’un drame du passé, célèbre l’amour d’une mère pour ses enfants. Dans ce trio féminin, chacune a son caractère attachant : Sarah, l’aînée autoritaire, Cassiopée la cadette artiste, et Lucille la plus petite qui ne parle qu’à son chat. Les belles pierres de la ville, le jardin des plantes, la végétation luxuriante, les petits marchés… le lecteur ne voudra plus quitter cet univers enchanteur créé par Barbucci et Di Gregorio !
Notre avis
Dans la famille Grémillet, je demande, Sarah, l’aîné, Cassiopée la cadette, qui ne pense qu’aux garçons et rêve d’une vie de paillettes et Lucille, la benjamine pour qui mieux vaut être entouré d’animaux que d’humains. Ce premier tome des soeurs Grémillet est donc l’histoire de Sarah, qui fait chaque nuit un rêve étrange. Elle se voit, entrer dans une forêt, et découvrir un arbre gigantesque sur lequel est posé une serre dans laquelle lévite une petite méduse. Ce rêve l’obsède, au point de finir par en parler à sa maman qui fuit la discussion.
Les trois soeurs se mettent alors en quête d’informations sur le passé de leur mère et trouvent dans le grenier une série de photos, dont l’une pique leur curiosité. La fête des mères approchant, elles décident d’utiliser leurs trouvailles pour lui préparer un cadeau spécial et d’enquêter sur le rêve de Sarah…
Une fois lancés, difficile de s’arrêter avant de connaître la fin de cette bouleversante histoire de famille. On se plait à courir dans tous les sens à la recherche des indices sur le passé de la maman et d’en découvrir le fin mot particulièrement bien emmené.
Les illustrations sont très poétiques et bourrées de clins d’oeil qui ont beaucoup fait rire les garçons. Pour ma part, je crois que j’aurais pu faire comme Mary Poppins et sauter dans l’illustration pour aller découvrir le jardin des plantes de Barbucci et Di Gregorio ou aller flâner dans les rue de la jolie ville qui sert de décor aux aventures des frangines tellement je les ai trouvées jolies.
Nous avons beaucoup aimé cette BD qui peut être lue en famille. Les garçons ont apprécié le côté aventures et enquête qui se développe au fil des pages de l’histoire, et se sont reconnus dans les chamailleries fraternelles. Pour ma part, j’ai été vraiment touchée par la façon dont les auteurs traitent du drame familial qui conduit la maman à fuir les questions de ses filles. Les soeurs Grémillet est aussi une belle histoire d’amitié quand on voit la façon dont les amies d’enfance de la mère l’entourent afin de dépasser sa souffrance enfouie depuis des années. Ce n’est pas larmoyant, c’est juste, à la fois sobre et émouvant, traité avec élégance, douceur et la tendresse d’une maman.
Bref, on a hâte de découvrir la suite avec les schtroumpfs et de se plonger dans les amours de Cassiopée.
Après ma première chronique sur NetGalley, j’ai eu le grand plaisir que les éditions Métailié me fassent confiance pour chroniquer ce livre qui m’a tout de suite attirée avec sa couverture toute en douceur et en poésie.
Il était une rencontre
Dans la sélection de mes livres sur NetGalley, j’essaie toujours de suivre la ligne de notre blog et de solliciter les éditeurs autour de romans qui abordent la question du voyage ou du dépaysement. Après la couverture, le résumé de ce roman pour le moins atypique a fini de me convaincre.
L’histoire
Difficile de résumer ce roman qui m’a complètement transportée, je te laisse donc avec sa quatrième de couverture :
Magistral premier roman indien où le paysage, la terre, la mer, les montagnes et les personnages principaux (deux jeunes mariés, un yéti mélancolique, un géologue, une tortue…) semblent inventer un genre en soi : la fiction de la nature.
Un roman tellurique, où les histoires semblent surgir organiquement le long d’une ligne de faille qui fait trembler la terre et tout ce qu’elle contient de l’océan Indien à l’Himalaya. Peut-être le premier roman où la nature s’exprime directement.
Deux jeunes mariés s’installent dans une ancienne demeure coloniale, sur les îles Andaman, et tentent de s’apprivoiser. Ils savent qu’ils se sont déjà aimés dans d’autres vies. Girija Prasad est un scientifique fasciné par les volcans lilliputiens et les phénomènes naturels de l’archipel. Chanda Devi est un peu sorcière ; elle sait amadouer les éléphants en colère, prévoir les tremblements de terre et parler aux fantômes qui peuplent les îles (soldats japonais, lord anglais, mangeurs d’escargots, une chèvre bêlante).
Plusieurs personnages plus loin (un jeune révolutionnaire, un trafiquant désabusé, un yéti mélancolique, une tortue, une strip-teaseuse…), on retrouve leur descendant le long de la ligne de faille sismique : un géologue chargé de s’assurer que le prochain sommet himalayen, prévu pour être plus haut que l’Everest, surgira bien dans le cadre des frontières de l’Inde, pour encourager le tourisme.
Premier roman au souffle incroyable, Dérive des âmes et des continents surprend par sa puissance narrative, à la hauteur des tsunamis qu’il contient.
Mon avis
Quand j’ai choisi ce livre, j’étais loin de m’imaginer être à ce point transportée. Je lis rarement de littérature asiatique et je pense après cette expérience que c’est une chose à laquelle je vais essayer de remédier rapidement.
Dérive des âmes et des continents est un livre qui, comme un tsunami, vous attrape et vous transporte vers de lointaines contrées des îles d’Andaman, à la Birmanie, en passant par le Népal et les contreforts de l’Himalaya. Il nous propose un voyage dans le temps, et dans l’histoire géologique mais aussi contemporaine de cette région du monde. Entre conflits mondiaux, guerres d’indépendance, installation des dictatures, les destins d’inconnus se lient et se délient, représentant un fil rouge entre les différentes parties du roman.
Le style de Shubhangi Swarup est lyrique et empreint de poésie et on retrouve bien à travers sa façon de décrire le monde, les philosophies indiennes, selon lesquelles, en chaque être vivant se cache une âme. La galerie de portraits qu’elle nous propose est particulièrement attachante.
D’un scientifique obnubilé par les îles et la techtonique des plaques à un autre chargé d’observer le désert de glace de glace de l’Himalaya que plusieurs générations séparent, on se plait à se perdre en forêt avec une femme qui comprend les plantes, entend les fantômes de l’île et à des intuitions sur le futur, à espérer avec une mère la libération de son fils, à écouter les récits des marchands et contrebandiers qui voyagent de la Birmanie au Pakistan, à écouter les histoires de déesses fleuves et de créatures fantastiques racontées par des anciens. On tremble aussi parfois, face à la cruauté de l’homme…
J’ai beaucoup aimé ce livre car sous son attrait poétique et onirique, qui ravira les amateurs de belles plumes, il est aussi très documenté scientifiquement sur les questions géologiques. J’ai été un peu en retard sur la publication de cette chronique car je me suis laissée déborder par la rentrée au boulot mais il fait partie des livres que je recommanderais volontiers. En effet, à chaque fois que j’ai allumé mon ordinateur pour retrouver cette lecture, je n’avais qu’une envie, terminer la partie pour savoir quel serait le personnage qui nous emmènerait visiter la prochaine curiosité géologique, quel pan de l’histoire nous allions recomposer avant de boucler la boucle.