Les voyages de Lotta, tome 1 – Les renards de feu, Zimmer et Ofride

Si tu nous suis depuis quelques temps, tu sais que la Laponie finlandaise est une destination qui nous a beaucoup touchés. Aussi, lorsque les éditions Jungle nous ont proposé de découvrir le premier opus de Les voyages de Lotta, de Zimmer et Ofride, sorti le 22 octobre dernier nous avons sauté sur l’occasion. En effet, dans ma Booklist finlandaise, je te disais à quel point il était difficile, en dehors des Moomins, de trouver des ouvrages de littérature jeunesse abordant la culture scandinave en général et la culture Sami en particulier. En cette période où le froid arrive, et où nous sommes de nouveau confinés, je te propose aujourd’hui un grand voyage. Aujourd’hui je t’embarque donc dans la partie norvégienne de la Laponie, dans le Comté du Finmark, tout près du Cap Nord découvrir les aventures de Lotta et Solveig.

Quatrième de couverture

Au delà du Cercle polaire Arctique, en Laponie, sur le grand plateau montagneux norvégien du Finmark vivent les Samis et leurs troupeaux de rennes. Olaf, éleveur de rennes, élève seul ses deux filles de douze ans, Lotta et Solveig. Bien que jumelles, elles sont pourtant très différentes. Solveig est d’allure fragile, mutique, enfermée dans son monde, elle ne communique avec son entourage qu’en dessinant. Lotta parle pour deux ! Dynamique et déterminée, elle veut devenir chamane afin d’entrer en relation avec les esprits et retrouver l’esprit perdu de sa soeur. Mais une longue et difficile formation attend l’adolescente, qui devra affronter bien des danger.

Notre avis

Recevoir un livre dans notre boite aux lettres pour en parler sur le blog est toujours un grand plaisir. D’autant plus si la destination qu’il aborde est chère à notre coeur. Nous remercions donc les éditions Jungle de nous avoir fait confiance dans le cadre de ce service presse. Nous nous sommes donc dépêchés de terminer notre lecture en cours, pour découvrir Les voyages de Lotta. Dans cet album de 48 pages on découvre donc l’histoire de deux jumelles, orphelines de mères.

Chacune d’entre elle affronte le deuil à sa façon, l’une avec une colère bouillonnante et une détermination sans bornes et l’autre avec un silence résigné. En effet, l’esprit de Solveig semble s’être envolé en même temps que celui de sa mère et Lotta n’a qu’un seul but, devenir chamane, afin de le retrouver et remettre un peu d’ordre dans sa famille que la mort de sa mère a bouleversé.

Face à elles, on retrouve un papa, absorbé par son travail d’éleveur et parfois démuni par l’absence de sa femme et l’évolution de ses filles. On s’attache volontiers à ce papa souvent maladroit et un peu rustre qui ne sait pas trop comment se positionner entre une fille trop discrète et une autre dont les projets vont à l’encontre de ce qu’il a envisagé pour elle. Lui aussi évolue au fil de l’histoire, secoué par la volonté inflexible de sa fille de devenir chamane.

L’univers de l’album est plutôt girly, normal me diras-tu pour une BD publié chez Miss Jungle. Cela n’empêche pas les garçons d’être présents dans l’histoire en la personne d’Elias et ses amis, le fils d’un autre éleveur de rennes. Des personnages qui, eux, ne sont pas très sympathiques.

Lotta et son tempérament de feu s’apaisent toutefois dans la tente du vieux chamane du village. C’est lui qui l’initie au voyage dans les différents pays des esprits. Voyages dont elle a quelques difficultés à revenir indemne et dont elle peine à retenir les enseignements. Au son de son précieux tambour, elle se métamorphose et part, dans la forêt, sous la mer, ou au pays des esprits en quête de celui de sa soeur qui s’est égaré… Elle doit mettre sa patience à l’épreuve, après de ses voyages et d’elle même, calmer ses ardeurs pour mener à bien la mission qu’elle s’est fixée.

Si l’histoire saura certainement parler aux jeunes filles, elle est aussi magnifiquement servie par les illustrations d’Elena Bia, alias Ofride. Elles alternent entre couleurs flamboyantes, camaïeux de couleurs froides et emportent le lecteur dans un univers onirique fait d’animaux totems avec la légèreté des aurores boréales.

Je ne suis pas vraiment du parti de cantonner certaines lectures aux garçons et d’autres aux filles, c’est pourquoi je l’ai lu l’album avec les garçons. Et leur réaction ne s’est pas faite attendre. Si les schtroumpfs ont apprécié l’histoire, les transformations de Lotta, et l’univers de voyage et de rêve dans lequel l’histoire les a plongés, ils ont aussi regretté que les seuls personnages masculins auxquels ils auraient pu s’identifier ne soient que dans le cliché du garçon agressif et mauvais perdant… On espère que dans les tomes suivants, avec une Lotta plus apaisée, et peut-être de nouveaux personnages, les relations filles-garçons seront abordées différemment.

Et vous ? connaissez-vous ce titre ? Est-ce qu’il vous fait envie ?

En attendant de nouveaux voyages ou de nouvelles lectures, prenez soin de vous.

À bientôt 😉

Publicité

Les soeurs Grémillet – Barbucci et Di Gregorio

Badge Lecteur professionnel

Une belle aventure à travers l’histoire familiale

Il était une rencontre

Ces derniers temps, j’ai beaucoup vu passer Les soeurs Grémillet, sur la blogosphère, je crois qu’elle est devenue, une star du rendez-vous hebdomadaire, C’est lundi que lisez-vous ? auquel je participe avec plaisir tous les lundis.

Les critiques étant particulièrement enthousiastes et la couverture enveloppée d’un doux mystère, j’ai eu envie d’aller jeter un oeil de façon plus approfondi sur cet album signé par les italiens Barbucci et Di Gregorio et de découvrir la merveilleuse histoire des soeurs Grémillet. Je remercie les éditions Dupuis et NetGalley de m’avoir permis de découvrir cet album sorti au mois de juin 2020

L’histoire

Plonger dans l’histoire comme dans un rêve… Dans un turquoise lumineux et mélancolique apparaissent pour la première fois les trois soeurs Grémillet, guidées par des méduses qui flottent, jusqu’au grand arbre et son palais de verre. À l’intérieur, une petite méduse lévite au-dessus d’un lit. Sarah, l’aînée, ne s’explique pas ce rêve étrange. Obsédée par ce mystère, elle parviendra à l’élucider avec l’aide de ses deux soeurs. Alessandro Barbucci illumine de son dessin virtuose cette chronique familiale moderne qui, derrière les révélations d’un drame du passé, célèbre l’amour d’une mère pour ses enfants. Dans ce trio féminin, chacune a son caractère attachant : Sarah, l’aînée autoritaire, Cassiopée la cadette artiste, et Lucille la plus petite qui ne parle qu’à son chat. Les belles pierres de la ville, le jardin des plantes, la végétation luxuriante, les petits marchés… le lecteur ne voudra plus quitter cet univers enchanteur créé par Barbucci et Di Gregorio !

Notre avis

Dans la famille Grémillet, je demande, Sarah, l’aîné, Cassiopée la cadette, qui ne pense qu’aux garçons et rêve d’une vie de paillettes et Lucille, la benjamine pour qui mieux vaut être entouré d’animaux que d’humains. Ce premier tome des soeurs Grémillet est donc l’histoire de Sarah, qui fait chaque nuit un rêve étrange. Elle se voit, entrer dans une forêt, et découvrir un arbre gigantesque sur lequel est posé une serre dans laquelle lévite une petite méduse. Ce rêve l’obsède, au point de finir par en parler à sa maman qui fuit la discussion.

Les trois soeurs se mettent alors en quête d’informations sur le passé de leur mère et trouvent dans le grenier une série de photos, dont l’une pique leur curiosité. La fête des mères approchant, elles décident d’utiliser leurs trouvailles pour lui préparer un cadeau spécial et d’enquêter sur le rêve de Sarah…

Une fois lancés, difficile de s’arrêter avant de connaître la fin de cette bouleversante histoire de famille. On se plait à courir dans tous les sens à la recherche des indices sur le passé de la maman et d’en découvrir le fin mot particulièrement bien emmené.

Les illustrations sont très poétiques et bourrées de clins d’oeil qui ont beaucoup fait rire les garçons. Pour ma part, je crois que j’aurais pu faire comme Mary Poppins et sauter dans l’illustration pour aller découvrir le jardin des plantes de Barbucci et Di Gregorio ou aller flâner dans les rue de la jolie ville qui sert de décor aux aventures des frangines tellement je les ai trouvées jolies.

Nous avons beaucoup aimé cette BD qui peut être lue en famille. Les garçons ont apprécié le côté aventures et enquête qui se développe au fil des pages de l’histoire, et se sont reconnus dans les chamailleries fraternelles. Pour ma part, j’ai été vraiment touchée par la façon dont les auteurs traitent du drame familial qui conduit la maman à fuir les questions de ses filles. Les soeurs Grémillet est aussi une belle histoire d’amitié quand on voit la façon dont les amies d’enfance de la mère l’entourent afin de dépasser sa souffrance enfouie depuis des années. Ce n’est pas larmoyant, c’est juste, à la fois sobre et émouvant, traité avec élégance, douceur et la tendresse d’une maman.

Bref, on a hâte de découvrir la suite avec les schtroumpfs et de se plonger dans les amours de Cassiopée.

Et toi ? Tu connais cette BD ? Elle te tente ?

À bientôt ! 😉