Enigmes au coeur de la science de Victor Escandell et Ana Gallo aux éditions Saltimbanque

Après avoir découvert juste avant Noël La fabuleuse histoire de la Terre d’Aina Bestard et Atlas le grand imagier de Pati Aguilera et Pascale Hedelin, nous avons a nouveau eu le plaisir de recevoir Enigmes au coeur de la science de Victor Escandell, une nouveauté des éditions Saltimbanque sortie le 5 février dernier. Après un premier tome qui mettait à l’honneur des énigmes policières, un second qui proposait de résoudre les mystères de l’histoire, l’illustrateur espagnol est de retour pour nous inviter à nous creuser les méninges à travers des problématiques scientifiques du quotidien soulevées par les textes d’Ana Gallo.

Résumé

Bienvenue dans le livre des énigmes de la science

Et si tu voyageais au coeur des sciences pour résoudre 25 fascinants mystères ?

Avec des biologistes, protège le monde d’une épidémie.
Grâce à la chimie, décrypte des messages secrets.
En étudiant la météo, trouve comment survivre dans la jungle.
En appliquant les lois de la physique, rattrape le dessert d’un chef.

En solo ou en équipe, deviens un vrai détective des sciences !

Observe, réfléchis avec méthode, fais appel à ton sens de l’observation, à ta logique et à ton intuition !

Et grâce aux nombreuses expériences proposées à la fin du livre, deviens un scientifique en herbe !

Notre avis

Voilà un drôle de zèbre parmi les parutions de cet hiver de Saltimbanque. Mi livre-jeu, mi documentaire, Enigmes au coeur de la science, nous propose de découvrir 25 situations plus ou moins quotidiennes qui mettent en jeu des phénomènes scientifiques dans des domaines aussi larges que la physique, la géographie, l’optique, la biologie, l’astronomie etc… Le principe sous jacent étant de faire enfiler à nos petits leur costume de chercheur en herbe pour mettre en oeuvre la démarche d’investigation scientifique à travers les principes définis dans les pages 4 et 5. Pour cela, ils sont accompagnés par les indications de Stephen Hawking, Marie Curie, Albert Einstein et Rosalind Franklin.

Chère Maman ou Papa qui nous lit, je te vois déjà frémir à l’idée de mettre dans les mains de tes chères têtes blondes un livre qui va les inciter à jouer les petits chimistes et à faire sauter la maison. Pas de panique ! Tout est sous contrôle ! Les dernières pages proposent des expériences à tester pour résoudre les énigmes. De plus, elles sont classées par degré de difficulté (facile, moyen, difficile). Si certaines d’entre elles ne demandent que d’observer attentivement les images et de lire le texte en faisant attention à toutes les informations, d’autres font appel à un plus haut degré d’abstraction. Petits et plus grands y trouveront facilement leur compte, d’autant que la page 6 propose de tester les énigmes sous la forme de défis par équipe afin de créer un collectif de recherche. Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin.

Voilà donc les enfants parés à percer les mystères du changement d’heure, du principe d’Archimède ou de l’inertie, ou à jouer les agents secrets en écrivant des messages à l’encre invisible.

Nous avons eu l’occasion de profiter des vacances pour tester en famille quelques unes des énigmes. Nous avons beaucoup aimé le trait humoristique de Victor Escandell. Les textes d’Ana Gallo mettent en mots de façon tout à fait adaptée pour des enfants de 6 ans et plus les problèmes scientifiques. Le ton un peu décalé fait de la sciences un objet ludique et de curiosité quotidienne. Cette dernière n’est plus cantonnée à un laboratoire avec des gens sérieux et en blouse blanche. Elle s’expérimente partout, en forêt, dans la savane, en montagne, à travers l’observation du ciel et des étoiles. Cela m’a fait penser à Dis Jérôme, Les secrets de la physique, un livre que j’avais dans ma bibliothèque quand j’étais petite et que j’adorais. Le journaliste Jérôme Bonaldi y abordait la science et à travers les exemples de sa grand-mère franchement rock ‘n roll à qui il arrivait toujours des aventures un peu folles.

Pas d’usine à gaz ou d’organisation trop compliquée. Les expériences proposées sont facilement réalisables avec du matériel présent dans la maison (bouteilles, stylos, papier, crayon, ballon de baudruche, ustensiles de cuisine et ingrédients de base…) et pourraient aussi tout bonnement être mises en place en classe. Les explications pas à pas, permettent de tester les hypothèses émises par les Schtroumpfs et de valider ou d’invalider leurs théories. Alors cher parent prépare toi à en entendre des vertes et des pas mûres… J’ai eu droit à quelques justifications capillotractées pour la numéro 2, Promenade automnale. On n’était pas loin de convoquer le Doc et Marty McFly et de monter à bord de la Delorean avant de penser au changement d’heure.

Voilà donc un livre qui permettra aux petits comme aux plus grands d’apprendre en s’amusant, tout en mettant la main à la pâte…

Et vous ? Vous aimez les livres-jeux ? Quels sont vos préférés ? Dites nous tout en commentaire…

À bientôt 😉

Cuba : ma booklist : des guides, des livres et autres petites références pour te mettre dans l’ambiance

Et voilà l’un des derniers articles de ma série cubaine. Avec cet article, je boucle le quatrième opus de mon défi de fin d’année.

Ça y est tu t’es décidé(e) à prendre ton billet d’avion pour La Havane ou Santiago et tu cherches quelques compagnons de voyages à glisser dans ta valise ? Ou alors tu es en manque de lectures cubaines ? Je te propose la sélection qui m’a accompagnée dans les mois de préparation, sur place et encore maintenant quand j’ai envie de retrouver l’ambiance de l’île.

Côté guides

Question guides, je suis une fan inconditionnelle des éditions Autrement. J’aime beaucoup les lignes éditoriales de Lonely Planet pour leur côté exhaustif. J’adore aussi les National Geographic et Geoguide pour la qualité des illustrations et des photos et leur aspect plus journalistique et leur éthique de voyage. C’est donc vers eux que je suis allée chercher lorsque j’ai fait un tour à la bibliothèque à la recherche d’inspiration pour les visites. Je ne sais pas vous, mais j’ai un peu de mal à acheter des guides de voyages car si ils sont très utiles avant et pendant le séjour, ceux qui me plaisent sont souvent assez chers et je ne sais jamais trop quoi en faire une fois rentrée. Alors ils finissent par trôner dans ma bibliothèque en mode ramasse poussière… Du coup, depuis quelques années, je préfère les emprunter…

Concernant Cuba, le plus difficile n’est pas de trouver un guide sur la destination mais de choisir parmi la pléthore de propositions sur le marché. Nos trois chouchous ont donc été

Cuba, National Geographic

Bien conçu, il est intéressant si tu prévois de passer une grande partie de ton séjour dans le grand Nord. Ce guide, comme son nom l’indique n’est pas consacré à la Finlande uniquement mais à toute la Laponie. Aussi, si tu prévois de pousser l’aventure jusqu’au Cap Nord ou découvrir la Suède et la Norvège, c’est celui-ci qu’il te faut car il fait un tour d’horizon de toutes la Laponie. Il a aussi l’avantage de son petit prix, d’exister en version numérique pour moins de 10 € et en version l’essentiel de la Laponie pour moins de 5€.

En ce qui nous concerne, nous y avons trouvé des idées de visites intéressantes comme celles de la mine de Pyha-Luotso que nous avons précieusement notées avant de le ramener à la bibliothèque.

Cuba, Lonely Planet, 24 €

Très complet, il aborde à la fois le côté culturel qui me tient tant à coeur et les suggestions d’hébergement ou de visites. Après de longues soirées d’études, c’est finalement celui-ci qui a sauté dans notre valise et nous a accompagné pendant notre road-trip.

Nous avons utilisé la seconde édition du guide. Nous avons bien aimé ses propositions d’itinéraires qui nous ont aidées à organiser nos hébergements et les étapes de notre séjour et la qualité égale de ses suggestions quelles que soient les régions que nous avons visitées. Une fois sur place, il nous a apporté les compléments d’information dont on avait besoin pour mieux aborder ou compléter nos visites.

Pour moi, son seul point négatif, c’est son prix…

Coté littérature

Pour les classiques : Le vieil homme et la mer, d’Ernest Hemingway

Ernest Hemingway a passé de longues années à La Havane, au point d’en faire aujourd’hui partie du décor. Dans ce roman, publié en 1951 et qui reçut le prix Pulitzer, nous partons en mer avec Santiago, un vieux loup de mer cubain pour une partie de pêche au gros.

Attention, point ici de yacht à moteur suréquipé, ni de canne avec des moulinets. Santiago pêche à l’ancienne, à la ligne, à la seule force de ses mains pour remonter ce marlin qui lui donne tant de fil à retordre et avec qui pendant de longues heures, il partagera ses considérations sur la vie.

La version que j’ai lue pour ma part était extraite des Oeuvres complètes d’Hemingway publiées chez la Pléiade, mais pour une lecture plus familiale, cette version illustrée par François Place dont tu peux retrouver quelques planches ici est particulièrement réussie.

Si tu es fan de BD, tu peux aussi aller voir du côté de l’adaptation de Thierry Murat chez Futuropolis.

Pour découvrir la figure du Che : Carnets de voyages, Ernesto Guevara

Voyage à motocyclette, Ernesto Che Guevara

Dans ce livre, adapté au cinéma par Walter Sales dans le film Carnets de Voyages, on découvre les aventures d’Ernesto, alors étudiant en médecine, et de son ami, Alberto Granado. Au début de l’année 1952, pendant plusieurs mois, à bord de la Poderosa, leur moto, ils sillonnent les routes d’Amérique du Sud, à travers l’Argentine, la Bolivie, le Chili. Les rencontres faites le long de ce voyage, les injustices sociales qu’il rencontre au cours des étapes de son voyage ainsi que son engagement auprès des populations locales vont poser les bases de son combat politique qui va ensuite le conduire à rejoindre le mouvement du 26 juillet et la guerilla menée par Fidel Castro.

Une plongée dans l’histoire d’une icône du XXè siècle : La femme qui pleure de Zoé Valdes

Zoé Valdes est exilée à Paris depuis de nombreuses années. En 2007, elle entreprend de raconter le voyage qui a conduit Dora Maar, photographe égérie des surréalistes et maîtresse éconduite de Picasso, à Venise, en compagnie de James Lord et Bernard Minoret. Ce roman est un va et vient entre les recherches et les rencontres de Zoé Valdes et les épisodes de la vie de Dora Maar, qui l’ont conduite à la folie et à ce voyage à travers les rues de la Serenissime.

Au fil des pages, l’autrice nous livre les grandes lignes de la vie de cette femme indépendante mais elle revient aussi sur son existence sur son île, son engagement politique et ses années d’exil.

Un journal apocryphe : Poser nue à La Havane de Wendy Guerra

Autre plume cubaine connue pour son engagement politique, Wendy Guerra nous livre dans ce journal apocryphe sa version de la venue d’Anais Nin à La Havane, au début des années 20. La jeune fille, alors fiancée à un riche Américain quitte New York pour quelques semaines afin d’aller rendre visite à sa famille à Cuba. On y découvre une capitale cubaine au sommet de sa splendeur, la langueur de la vie dans les plantations, mais aussi l’engagement de la jeunesse. Wendy Guerra interprète donc à partir des bribes de son journal, son éveil à la sensualité, ses premiers pas en tant que modèle pour les artistes de l’Ecole Nationale des Arts de La Havane.

Ce roman de 312 pages est assez différent de ces productions habituelles, plus contemporaines et davantage consacrées aux changements que connaît l’île depuis quelques années. Elle est aussi l’auteur de Tout le monde s’en va, Mère Cuba et Un dimanche de Révolution.

Un roman musical : Dieu n’habite pas La Havane de Yasmina Khadra

J’ai découvert ce livre il y a peu. Je ne l’avais donc pas lu avant d’aller à Cuba mais il se trouve que le hasard fait bien les choses. Dans ce roman sorti en 2016, Yasmina Khadra, auteur algérien dont la plume a été maintes fois récompensée, nous amène suivre Don Fuego, un guitariste et chanteur sexagénaire qui se voit du jour au lendemain remercié du cabaret dont il faisait les beaux jours, ou plutôt les belles nuits, depuis des années. Sans emploi, privé de public et de la flamme qui l’habite, il se retrouve à errer dans les rues de La Havane à la recherche d’une gloire qui l’a désormais quitté. De retour dans son quartier, il rencontre Mayensi, une jeune fille, rentrée clandestinement dans la capitale à la recherche d’une vie meilleure. Il en tombe sous le charme, prêt à oublier les 40 ans qui les sépare.

On voyage dans ce livre entre La Havane des touristes et les quartiers de Regla et Casablanca que nous avions visité lors de notre séjour dans la capitale cubaine. Le style est beau, les personnages sont attachants et je me délecte à redécouvrir ces deux quartiers qui nous avaient permis de prendre une pause alors que nous étions fatigués de l’agitation de Habana Vieja et du Malecòn.

Une romance : L’année prochaine à La Havane, de Chanel Cleeton

Je te laisse avec le résumé éditeur de cette romance publiée chez Charleston que je viens tout juste de découvrir dans le C’est lundi que lisez vous ? du blog Les paravers de Millina.

La Havane, Cuba, 1958
Elisa Perez et ses trois soeurs sont les joyaux de la dynastie sucrière familiale. Tandis que les hommes Perez président à la destinée du pays, elles évoluent dans un monde fait de luxe et d’oisiveté. Pourtant, les combats font déjà rage dans l’est du pays et bientôt la guerre civile frappera au cœur même de La Havane. Tandis qu’un monde s’éteint, un autre est en train de naître. Et la rencontre d’Elisa avec Paulo, un jeune révolutionnaire idéaliste, la précipitera au cœur du conflit.
Entre loyauté familiale, passion et idéologie, son destin va basculer, ainsi que celui de tout un peuple.
Soixante ans plus tard, la petite-fille d’Elisa, Marisol, découvre La Havane, cette ville qui a abrité les plus grandes joies et les plus grands drames de la vie de sa grand-mère…

Elle a piqué ma curiosité avec ce titre qui vient de sauter dans ma wishlist, je viendrai te dire ce que j’en ai pensé dès que je l’aurai lu.

Et pour les schtroumphs alors ?

Sur Cuba, les publications ne se bousculent pas au portillon pour les enfants. Outre des éditions sympas du Vieil homme et la mer dont on a parlé plus haut, la littérature jeunesse, je n’ai trouvé que deux titres pour raconter Cuba aux enfants.

Un recueil de contes pour enfants : 18 contes de Cuba de Françoise Rachmuhl

18 contes de Cuba de Françoise Rachmuhl

J’avais trouvé ce petit recueil de contes des origines à la bibliothèque. Il est plutôt chouette pour découvrir les histoires et les traditions qui se cachent derrière les orishas. Aujourd’hui il n’est plus édité mais il est encore disponible sur les sites de libraires spécialisés dans l’occasion.

Un album graphique : KO à Cuba de Camille de Cussac

K.O à Cuba Camille de Cussac

En voyant cet album à la bibliothèque, je me suis empressée de le glisser dans mon sac pour t’en parler dans cet article. Les albums sur Cuba sont tellement rares. Au final, j’ai eu du mal à accrocher à cette histoire de combat de boxe et malgré ses illustrations graphiques et pleines de couleurs, je n’ai pas réussi à rentrer dans cette histoire.

Côté ciné : des classiques aux blockbusters

Cuba et le cinéma, quelle histoire ! Malheureusement, on n’a que peu accès aux productions cubaines à l’international. Mais avant de partir pour te mettre dans l’ambiance voici quelques films à voir absolument. La Havane a tout d’un décor de cinéma et l’article que je lui avais consacré dans notre carnet de voyage cubain était d’ailleurs truffé de références au 7è art.

Le classique : Buenavista Social Club de Wim Wenders

Si tu ne dois en voir qu’un avant de partir, c’est sûrement celui-là. Sorti en 1999 et maintes fois primés, il a ramené sur le devant de la scène les joyeux papis du Buenavista Social Club, quarante ans après la destruction de leur fief.

Dans ce documentaire qui suit la reformation du groupe et son ascension à l’international, Wim Wenders, nous fait un joli portait de ces guajiros musiciens qui ont vu suite à la sortie du film leur fin de carrière prendre un second souffle.

C’est à travers ce film que j’ai attrapé le virus de Cuba, et mis le pied dans le monde de la musique cubaine. Où que tu ailles, ce sera la bande son de ton séjour, alors, cours le regarder si tu ne l’as pas encore fait… Chan chan finira sûrement par te faire le même effet qu’All I want for Christmas is you en période de fêtes…

La comédie musicale pour les romantiques indécrottables : Dirty Dancing 2 – Havana Nights

Avant toutes choses, je me dois d’être honnête avec toi. Si tu ne l’as pas vu, ce n’est pas vraiment une suite de Dirty Dancing, ni un prequel. C’est simplement un film qui reprend le principe que l’on a adoré dans Dirty Dancing. Une jolie fille de riche qui tombe éperduement amoureuse d’un serveur de son hôtel de luxe qui se voudrait être une espèce d’Hotel Nacional, dans La Havane à la veille de la chute de Batista. Bien entendu, la danse les rapproche et la suite, pas besoin d’être scénariste à Hollywood pour la deviner.

Ce film n’a de cubain que son intrigue et la référence dans son titre, pour le reste, il a été tourné en studios et pour les prises extérieures à Porto Rico. Ce n’est pas là que tu pourras te familiariser aux vues de La Havane, mais la BO est plutôt sympa et les scènes de danse sont plutôt réussies.

Les blockbusters : Fast and furious 8 et The Cuban Network

Le tournage de ce huitième volet de la franchise Fast and Furious à La Havane avait fait le buzz. Fort de symboles, il marquait le début du rapprochement de Cuba avec l’industrie du cinéma hollywoodien. Il faut dire qu’ils avaient mis les petits plats dans les grands entre vues aériennes, carros dopés à la nitro et reggaeton pour faire de La Havane et de ses vieilles américaines l’une des stars du film au même titre que le casting du film.

J’avais vu les deux premiers films quand j’étais ado pour suivre les copains au ciné et n’étant pas une grande fan de sports mécaniques, je t’avoue que je n’ai regardé celui-ci que pour son décor… Je crois que WanderlustDad s’est endormi une fois qu’ils ont quitté Cuba. Mais aussi bien pour le symbole, que pour ces premières scènes, il vaut la peine d’être vu. Si tu aimes le reggaton, la BO est plutôt cool avec ses titres signés Pitbul, Camila Cabello, Pinto Wahin, Ricky Luna…

Avec son casting de rêve dans lequel on retrouve Penelope Cruz et Gael Garcia Bernal qui avait déjà joué le Che dans Carnets de voyages de Walter Sales dont je te parlais plus haut, voilà un film que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir depuis sa sortie en début d’année mais que j’ai très envie de découvrir en VO.

Voilà pour cette petite sélection, qui peut encore s’enrichir de nouvelles lectures. Et toi déjà parti ou en partance, quels sont tes livres de chevet ?

A bientôt 😉

La fabuleuse histoire de la Terre de Aina Bestard – éditions Saltimbanque

Un documentaire merveilleux à glisser sous le sapin !

Aujourd’hui c’est un peu Noël avant l’heure… J’ai récupéré à la poste mon colis des éditions Saltimbanque contenant La fabuleuse histoire de la Terre et Atlas le grand imagier. Inutile de te dire que deux paires de petits pieds nus m’attendaient tapies dans l’ombre, prêtes à me dérober les deux merveilles qui allaient sortir du paquet.

Je tiens à remercier les éditions Saltimbanque pour ce premier service presse et leur confiance.

Quatrième de couverture

Aucune histoire n’est aussi longue que celle de la Terre !

Et quelle histoire !

Partez à la découverte de ce fabuleux voyage long de plusieurs milliards d’années.

Et assistez en direct à la formation du Soleil, de la Terre, des premiers continents et à l’émergence de la vie.

Une histoire époustouflante magnifiée par la talentueuse artiste Aina Bestard.

Notre avis

Il n’y a rien que je redoute plus que les questions sur la formation de la Terre. Étant une bille en géologie, quand je vois se profiler une question du style : « Maman, comment sont apparus les premiers animaux ? » ou « Maitresse, comment s’est formée l’eau dans la mer ? » je croise souvent les doigts de toutes mes forces pour qu’une puissance bienveillante veuille bien détourner l’attention de cette question, pour autant très intéressante, mais à laquelle, je ne sais jamais répondre… Alors merci à Aina Bestard et aux éditions Saltimbanque pour ce très bel ouvrage qui a le double effet kiss cool de répondre aux questions des enfants et d’accroitre la culture générale de Maman. Mais trêve de plaisanterie, partons à la découverte de cette pépite qui, si tu es en panne d’idées cadeaux à glisser sous le sapin, pourrait te sortir une épine du pied.

Parlons d’abord de l’objet livre. Avec sa couverture tissée, ses rabats, ses calques, ce documentaire de 80 pages est un très bel ouvrage. On prendra plaisir à le découvrir, calés autour d’un fauteuil ou d’une table, pour apprendre en famille. En effet, sur le communiqué de presse il est destiné à tous les publics mais, il faudra, je pense le glisser entre les mains d’enfants ayant déjà l’habitude d’utiliser des livres à rabats ou avec des calques. Comme toute petite merveille, elle est fragile et à manipuler avec le plus grand soin. Concernant les illustrations, Aina Bestard a pris le parti de rester la plus fidèle possible de la tradition de l’illustration paléontologique. Avec ses gravures, ses jeux de trames et de points, elle donne vie aux origines de la Terre et nous embarque, dès la première page dans ce voyage cosmique. Le graphisme est donc très loin de ce que l’on a l’habitude de trouver dans les ouvrages qui traitent le sujet à destination des enfants. C’est ce qui en fait la force. J’y vois volontiers une porte d’entrée vers l’univers des premières illustrations des ouvrages de Jules Verne, comme De le Terre à la Lune ou Voyage au centre de la Terre.

Le livre envisage l’histoire de la création de la terre d’un point de vue chronologique à travers dix grands thèmes. Les deux premiers, comme tout ouvrage scientifique posent le cadre temporel ainsi que les questions de méthodologie d’acquisition des connaissances dans ce domaine. Dans les 8 suivants, on assiste au Big Bang, à la formation de la Terre, aux débuts et au développement de la vie sous l’eau puis sur Terre, au règne des grands reptiles avant de voir les mammifères peupler la planète. Chaque partie est agrémentée soit de calques, soit de planches anatomiques.

La première partie présente une frise reprenant les 4 éons, ces étapes géologiques qui ont conduit à la formation de la Terre telle qu’on la connaît aujourd’hui. Chacun d’eux est représenté avec des couleurs et résumé par une phrase simple. On parle en Giga années au début de la frise, alors pour les enfants qui, dès qu’ils voient apparaitre un cheveu blanc sur ta tête te demandent si tu as connu les dinosaures, cela peut-être difficile à se représenter. Fort heureusement, un zoom est fait sur l’éon phanérozoïque, dans lequel nous vivons encore aujourd’hui. On y voit donc se succéder les ères Paléozoïques, Mésozoïques et Cénozoïque, là encore avec un code couleur que l’on retrouve par la suite dans chaque partie du livre et des illustrations qui ne laissent plus aucun doute quant au fait que dinosaures et humains n’ont jamais pu se croiser. J’espère donc que grâce à Aina Besnard, les enfants arrêteront de croire que quand j’étais petite, Denver le dernier dinosaure était mon animal de compagnie…

La deuxième partie, est plus technique. Elle reprend les outils de bases du paléontologue et du géologue. On y découvre donc les roches, les fossiles, les squelettes ainsi que le principe de la stratigraphie expliquées à travers des exemples illustrés sur deux doubles pages.

Les parties suivantes reprennent toutes le même schéma. Une première page de synthèse qui pose le cadre chronologique et apporte quelques éléments théoriques avec un vocabulaire adapté. Elle est suivie d’une page reprenant les thèmes clés qui vont apparaître dans les pages suivantes. Ces dernières laissent la part belle au talents d’illustratrice d’Aina Bestard, et sont complétées par quelques lignes de textes qui expliquent chacun des phénomène de façon claire.

Produire un ouvrage de vulgarisation à destination des enfants n’est jamais chose facile. Il faut faire transparaître les connaissances scientifiques, sans tomber dans un côté trop simplifiant ou trop simpliste. Ici la caution scientifique apportée par le Musée des Sciences Naturelles de Barcelone, qui en toute transparence à la fin du livre reconnait à l’illustration un caractère artistique qui dépasse parfois les données reconnues par la science. Voilà donc un livre qui nous donne très envie d’aller visiter le Musée Blau et le Musée Martorell lors de notre prochaine visite en Catalogne.

Je ne vais pas être très originale dans mon avis sur ce documentaire. Je vais rejoindre celui de mes libraires de La boite à histoires et celui de Les blablas de Tachan. Cet ouvrage est une petite merveille qui ravira les passionnés de dinosaures, de fossiles et autres animaux préhistoriques. Il fera le bonheur des petits curieux qui ne cessent jamais de se questionner sur les origines du monde.

J’ai découvert le travail d’Aina Bestard avec cet album, et j’en ai profité pour aller faire un tour sur son site internet. Si les illustrations merveilleuses de La fabuleuse histoire de la Terre t’ont pu, elle y propose des impressions en grand format de certaines planches pour décorer les murs d’une chambre d’enfants ou d’un salon.

Les garçons ont eu un coup de coeur pour les illustrations et leur niveau de détails. Ils ont adoré découvrir « les poissons féroces et bizarres de la Préhistoire », en apprendre plus sur la formation des continents, sur les ancêtres des plantes et retrouver la mégafaune de la préhistorique à laquelle ils s’intéressent beaucoup.

Pour ma part, j’ai apprécié l’équilibre entre les connaissances théoriques et la façon dont celles-ci sont proposées aux enfants. Les gravures sont absolument magnifiques. J’aime aussi beaucoup la clarté apportée aux repérages temporels par les rappels faits à chaque partie et les associations périodes / couleurs. Ce livre est à la fois un livre à découvrir d’une traite, de façon linéaire, comme un documentaire de National Geographic qui proposerait une plongée dans le temps. Mais c’est un ouvrage à consulter ponctuellement pour répondre à l’une de ces questions fort intéressantes dont je te parlais au début de cet avis qui surgissent souvent à l’heure d’aller au lit et qui maintenant sauront trouver une réponse.

Merci encore aux éditions Saltimbanque, à Aina Bestard et aux Musée des Sciences Naturelles de Barcelone pour ce merveilleux voyage.

Et vous ? Vous l’avez lu ? Il vous tente ?

A bientôt 😉

Il était une fois le feu des dragons, Beatrice Blue

Cette semaine, nous avons eu la chance de recevoir deux nouveautés des éditions Little Urban, que tu dois sûrement bien connaître maintenant si tu nous suis. Après Les lapins de la couronne d’Angleterre, Le projet Barnabus et Maverick, ville magique mystère et boule d’ampoules, on retrouve donc avec grand plaisir les nouveaux bébés de la maison d’éditions à l’éléphant-montgolfière. Voici donc la première de nos deux chroniques sur ce joli album de Beatrice Blue, Il était une fois le feu des dragons, sorti le 27 novembre dernier et qui faisait partie de nos chouchous du catalogue d’automne. En suivant le lien, tu pourras le feuilleter pour te donner une idée.

Résumé de l’éditeur

Sais-tu pourquoi les dragons crachent du feu ?

Suis Freya et Sacha au sommet des montagnes enneigées et découvre ce fabuleux secret. Un indice : l’amitié peut réchauffer les coeurs les plus glacés.

Notre avis

« Dis maman, pourquoi ils crachent du feu les dragons ? » Toi aussi, je suis sûre que tes enfants ont toujours LA question sur les origines du monde le soir, une fois que la lumière est éteinte, qu’ils se sont levés un fois pour boire, deux fois pour faire pipi et trois fois pour un câlin… Ici une spécialité de la maison, alors merci Beatrice Blue de nous proposer une jolie légende pour répondre à cette question.

Après Il était une fois la corne de la licorne, sorti l’année dernière Beatrice Blue, illustratrice espagnole reconnue dans le monde de l’animation, signe sa deuxième collaboration avec Little Urban dans un nouveau conte étiologique mettant cette fois-ci à l’honneur les dragons.

Mes deux fans de créatures fantastiques étaient super enthousiastes à l’ouverture de l’enveloppe… Il faut dire que dès la couverture, la magie est au rendez-vous. Avec ses lettres dorées, ses paillettes, et ses couleurs chaudes c’est vraiment un très bel objet livre que l’on a hâte d’ouvrir pour découvrir la légende qui se cache derrière les origines du feu des dragons.

Beatrice Blue nous emmène alors dans un royaume inconnu, dans des temps immémoriaux, au coeur d’un univers viking. En ce temps là, dans ce royaume, les dragons n’avaient, bien sûr, pas bonne presse, cristallisaient les craintes et étaient chargés des pires rumeurs, le froid et l’obscurité régnaient. Comme dans tout conte, il faut des héros. Les nôtres sont des enfants, Freya et Sacha, passionnés d’histoires de dragons et de lecture. Ils dévorent les livres et leurs descriptions terribles. Bien sûr, ils n’ont pas peur, et ils décident, alors que le village sombre de plus en plus dans l’hiver et se prépare à essuyer une tempête, de partir à la recherche du dragon pour lui demander les raisons pour lesquelles il a décidé de déclencher un tel cataclysme… Sauf que le terrible dragon est en fait une créature terrifiée et frigorifiée à force d’être vue à tort comme une terrible bête mangeuse de chatons. Heureusement les enfants ont plus d’un tour dans leur sac pour le réchauffer et apaiser les relations entre le dragon et le village.

Derrière cette histoire pleine de douceur, on découvre donc une belle histoire d’amitié et de lutte contre les préjugés. On apprivoise sous un jour tendre un autre mal-aimé de la littérature, qui, au même titre que le loup, occupe souvent le rôle du méchant, ou du personnage que l’on craint. Ce dragon-là n’a rien demandé et, même reclus dans sa montagne, les légendes qui se transmettent de générations en générations ont fait de lui une créature isolée.

L’album est conseillé à partir de 3 ans sur le site, mais il peut très bien s’adapter à des plus grands qui découvrent la lecture tous seuls ou se passionnent pour les créatures fantastiques. Les garçons ont apprécié le fait que les enfants, après la rencontre du terrible dragon, qui n’est en fait une créature vulnérable, changent les histoires pour changer le cours de l’Histoire. Ils ont été ravis de voir que la tendresse du câlin et de l’histoire du soir étaient magiques aussi même pour les dragons.

Les illustrations sont magnifiques, douces et en contraste couleurs chaudes et couleurs froides. La naissance de la flamme du dragon, cachée au coeur de la montagne, s’étale sur un dépliant de quatre pages flamboyantes qui marquent le début d’une ère nouvelle dans le lointain royaume : une ère de chaleur humaine, de vivre ensemble et de belles lectures.

Cette jolie découverte nous a donné envie de suivre de plus près le travail de Beatrice Blue et d’aller lire le premier opus de cette collection.

Et vous ? Vous l’avez-vu passer ? Il vous donne envie ?

À bientôt 😉

Les voyages de Lotta, tome 1 – Les renards de feu, Zimmer et Ofride

Si tu nous suis depuis quelques temps, tu sais que la Laponie finlandaise est une destination qui nous a beaucoup touchés. Aussi, lorsque les éditions Jungle nous ont proposé de découvrir le premier opus de Les voyages de Lotta, de Zimmer et Ofride, sorti le 22 octobre dernier nous avons sauté sur l’occasion. En effet, dans ma Booklist finlandaise, je te disais à quel point il était difficile, en dehors des Moomins, de trouver des ouvrages de littérature jeunesse abordant la culture scandinave en général et la culture Sami en particulier. En cette période où le froid arrive, et où nous sommes de nouveau confinés, je te propose aujourd’hui un grand voyage. Aujourd’hui je t’embarque donc dans la partie norvégienne de la Laponie, dans le Comté du Finmark, tout près du Cap Nord découvrir les aventures de Lotta et Solveig.

Quatrième de couverture

Au delà du Cercle polaire Arctique, en Laponie, sur le grand plateau montagneux norvégien du Finmark vivent les Samis et leurs troupeaux de rennes. Olaf, éleveur de rennes, élève seul ses deux filles de douze ans, Lotta et Solveig. Bien que jumelles, elles sont pourtant très différentes. Solveig est d’allure fragile, mutique, enfermée dans son monde, elle ne communique avec son entourage qu’en dessinant. Lotta parle pour deux ! Dynamique et déterminée, elle veut devenir chamane afin d’entrer en relation avec les esprits et retrouver l’esprit perdu de sa soeur. Mais une longue et difficile formation attend l’adolescente, qui devra affronter bien des danger.

Notre avis

Recevoir un livre dans notre boite aux lettres pour en parler sur le blog est toujours un grand plaisir. D’autant plus si la destination qu’il aborde est chère à notre coeur. Nous remercions donc les éditions Jungle de nous avoir fait confiance dans le cadre de ce service presse. Nous nous sommes donc dépêchés de terminer notre lecture en cours, pour découvrir Les voyages de Lotta. Dans cet album de 48 pages on découvre donc l’histoire de deux jumelles, orphelines de mères.

Chacune d’entre elle affronte le deuil à sa façon, l’une avec une colère bouillonnante et une détermination sans bornes et l’autre avec un silence résigné. En effet, l’esprit de Solveig semble s’être envolé en même temps que celui de sa mère et Lotta n’a qu’un seul but, devenir chamane, afin de le retrouver et remettre un peu d’ordre dans sa famille que la mort de sa mère a bouleversé.

Face à elles, on retrouve un papa, absorbé par son travail d’éleveur et parfois démuni par l’absence de sa femme et l’évolution de ses filles. On s’attache volontiers à ce papa souvent maladroit et un peu rustre qui ne sait pas trop comment se positionner entre une fille trop discrète et une autre dont les projets vont à l’encontre de ce qu’il a envisagé pour elle. Lui aussi évolue au fil de l’histoire, secoué par la volonté inflexible de sa fille de devenir chamane.

L’univers de l’album est plutôt girly, normal me diras-tu pour une BD publié chez Miss Jungle. Cela n’empêche pas les garçons d’être présents dans l’histoire en la personne d’Elias et ses amis, le fils d’un autre éleveur de rennes. Des personnages qui, eux, ne sont pas très sympathiques.

Lotta et son tempérament de feu s’apaisent toutefois dans la tente du vieux chamane du village. C’est lui qui l’initie au voyage dans les différents pays des esprits. Voyages dont elle a quelques difficultés à revenir indemne et dont elle peine à retenir les enseignements. Au son de son précieux tambour, elle se métamorphose et part, dans la forêt, sous la mer, ou au pays des esprits en quête de celui de sa soeur qui s’est égaré… Elle doit mettre sa patience à l’épreuve, après de ses voyages et d’elle même, calmer ses ardeurs pour mener à bien la mission qu’elle s’est fixée.

Si l’histoire saura certainement parler aux jeunes filles, elle est aussi magnifiquement servie par les illustrations d’Elena Bia, alias Ofride. Elles alternent entre couleurs flamboyantes, camaïeux de couleurs froides et emportent le lecteur dans un univers onirique fait d’animaux totems avec la légèreté des aurores boréales.

Je ne suis pas vraiment du parti de cantonner certaines lectures aux garçons et d’autres aux filles, c’est pourquoi je l’ai lu l’album avec les garçons. Et leur réaction ne s’est pas faite attendre. Si les schtroumpfs ont apprécié l’histoire, les transformations de Lotta, et l’univers de voyage et de rêve dans lequel l’histoire les a plongés, ils ont aussi regretté que les seuls personnages masculins auxquels ils auraient pu s’identifier ne soient que dans le cliché du garçon agressif et mauvais perdant… On espère que dans les tomes suivants, avec une Lotta plus apaisée, et peut-être de nouveaux personnages, les relations filles-garçons seront abordées différemment.

Et vous ? connaissez-vous ce titre ? Est-ce qu’il vous fait envie ?

En attendant de nouveaux voyages ou de nouvelles lectures, prenez soin de vous.

À bientôt 😉