Le bazar du zèbre à pois de Raphaëlle Giordano

Je retrouve aujourd’hui, K. du blog Les voyages de k. pour une nouvelle lecture commune autour du nouveau roman de Raphaëlle Giordano, Le bazar du zèbre à pois paru le 14 janvier dernier aux éditions Plon. J’avais beaucoup apprécié il y a quelques années la plume de Raphaëlle Giordano dans Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, aussi lorsque j’ai vu passer son nouveau bébé sur NetGalley, je n’ai pas trop hésité à le solliciter.

Résumé

 » Je m’appelle Basile. J’ai commencé ma vie en montrant ma lune. Est-ce pour cela que j’ai toujours eu l’impression de venir d’une autre planète ? Je n’ai pourtant pas compris tout de suite de quel bois j’étais fait. Peut-être plus un bois de Gepetto que de meuble Ikea. »

Basile, inventeur, agitateur de neurones au génie décalé, nous embarque dans un univers poético-artistique qui chatouille l’esprit et le sort des chemins étriqués du conformisme. De retour à Mont-Venus, il décide d’ouvrir un commerce du troisième type : une boutique d’objets provocateurs. D’émotions, de sensations, de réflexion. Une boutique  » comportementaliste « , des créations qui titillent l’imagination, la créativité, et poussent l’esprit à s’éveiller à un mode de pensée plus audacieux ! Le nom de ce lieu pas comme les autres ? Le Bazar du zèbre à pois.

Giulia, talentueux  » nez « , n’en est pas moins désabusée de cantonner son talent à la conception de produits d’hygiène. Elle rêve de sortir le parfum de ses ornières de simple  » sent-bon  » et de retrouver un supplément d’âme à son métier.

Arthur, son fils, ado rebelle, fâché avec le système, a, lui, pour seul exutoire, ses créations à ciel ouvert. Il a le street art pour faire entendre sa voix, en se demandant bien quelle pourra être sa voie dans ce monde qui n’a pas l’air de vouloir lui faire une place.

Trois atypiques, trois électrons libres dans l’âme. Quand leurs trajectoires vont se croiser, l’ordre des choses en sera à jamais bousculé. C’est à ça que l’on reconnaît les « rencontres-silex ». Elles font des étincelles… Le champ des possibles s’ouvre et les horizons s’élargissent.
Comme dans un système de co-création, ils vont « s’émulsionner les uns les autres » pour s’inventer un chemin, plus libre, plus ouvert, plus heureux….

Louise Morteuil, elle, est rédactrice en chef du Journal de la Ville et directrice de l’association Civilissime. Elle se fait une haute idée du rôle qu’elle doit jouer pour porter les valeurs auxquelles elle croit : Cadre, Culture, Civisme… Choc des univers. Forte de ses convictions en faveur du bien commun, elle se fait un devoir de mettre des bâtons dans les roues du Bazar du zèbre à pois…

Une galerie de personnages passionnés, sensibles et truculents, des embûches et surprises, des objets aussi magiques que poétiques, de l’adversité et de l’amour, l’art de se détacher des entraves par l’audace, de se libérer de la peur en osant… Le nouveau roman de Raphaëlle Giordano donne l’envie de mettre plus de vie dans sa vie et de s’approprier la philosophie phare et novatrice du zèbre :  » l’audacité « .

Mon avis

Voilà un roman dont la lecture n’aura duré qu’une soirée. Raphaëlle Giordano nous embarque avec bonheur dans la petite ville de Mont-Venus où Basile, un inventeur poétique et loufoque, vient d’installer un drôle de concept store, le Bazar du Zèbre à Pois, bazap pour les intimes. Dans son magasin hors du commun, il propose tout un tas d’objets destinés à éveiller et stimuler notre cerveau droit, siège de nos émotions, de nos intuitions et de notre créativité. C’est là qu’il y fait la rencontre d’Arthur, un adolescent à haut potentiel mais en décrochage scolaire. Ce dernier en a gros après le système qui ne reconnait pas la masse d’efforts qu’il fait pour entrer dans un moule qui ne lui correspond pas et a trouvé dans le street art un moyen d’expression. Et puis il y a Giulia, la mère désemparée d’Arthur qui élève seule son fils depuis que son père est parti. Entre les relations conflictuelles avec son ado, un vie sentimentale au raz des pâquerettes et un travail dans lequel sa créativité de « nez » est mise à mal, Giulia s’est un peu oubliée.

J’avoue que cette lecture me faisait un peu peur. Mes dernières lectures feel-good n’ayant pas vraiment réussi à m’embarquer autant que je l’aurais souhaité, je pensais ne plus être en phase avec le genre. De plus, le thème de l’hypersensibilité, du haut potentiel et plus largement de la zébritude fait particulièrement écho chez moi. J’avais peur de trouver dans ce livre une série de poncifs made in Facebook ou d’éléments de théorie emmenés de façon pas toujours à propos, mais j’ai été très agréablement surprise. Les écrits de Jeanne Siaud Facchin, spécialiste des questions liées à la douance et au haut potentiel ne sont pas bien loin, certes. Toutefois le style frais de Raphaëlle Giordano a su me réconcilier avec ces lectures légères et a pu me laisser par moments avec les yeux humides. Oui, Le bazar du zèbre à pois est un livre qui a une vocation de coaching, mais c’est aussi un vrai joli roman et j’avoue que j’aurais aimé rester en compagnie de ce joyeux troupeau de zèbres un peu plus longtemps.

J’ai beaucoup aimé la galerie de personnages que Raphaëlle Giordano nous propose. Basile, après un parcours chaotique a enfin réussi à s’assumer comme zèbre et joue avec brio les initiateurs et les chefs de horde avec Giulia et Arthur. Il m’a rappelé les personnages masculins tendres, maladroits, sensibles et créatifs qui peuplent les romans d’Alexandre Jardin, autre zèbre parmi les zèbres. Arthur quant à lui m’a évoqué une tendresse particulière. Son hypersensibilité, sa créativité, ses modes de raisonnements alternatifs et ses efforts pour essayer de « rentrer dans un cercle alors qu’il est un carré » afin de ne pas décevoir ses profs, son père et surtout sa mère, n’ont pas été sans me rappeler quelques personnes de mon entourage. En effet, avoir un haut potentiel, comme l’autrice le signale dans le journal de Basile à la fin du livre, n’est pas toujours synonyme de brillante réussite scolaire. C’est aussi être très lucide sur ses capacités et avoir parfois une estime de soi un peu malmenée. Quant à Giulia, elle m’a tiré quelques larmes. J’ai beaucoup aimé ce personnage de mère courage qui se bat contre vents et marées pour son fils, qui lui ressemble tellement mais qu’elle semble parfois ne pas comprendre, et pour l’avenir duquel elle ressent tellement d’inquiétudes.

Il y a aussi beaucoup d’humour dans ces pages. Louise Morteuil, le personnage guindé de l’histoire, antagoniste fervente de nos trois créatifs est, en effet, comique malgré elle. Par son nom, déjà, qui trahit son aveuglement à suivre des principes austères qui l’ont coupée des belles choses de la vie, et par ses attitudes excessives et son zèle à vouloir maintenir à Mont Venus une ambiance de « normalité » définie selon des critères bien à elle, Louise devient un stéréotype que l’autrice se plait à tourner en dérision.

Il y a des livres qui tombent à point nommé dans ta vie, pour te parler particulièrement à un moment où tu en as besoin. Celui-ci en fait partie et je remercie K. pour avoir insisté pour que nous fassions cette lecture pendant ces vacances. J’avais en fait vraiment besoin de ce bouquin-là à ce moment-là. D’ailleurs je vous laisse découvrir un extrait de sa chronique que vous pouvez retrouver en intégralité ici.

J’ai bien aimé les personnages d’Arthur et de Giulia et m’y suis facilement attachée. Je me suis retrouvée un peu dans le personnage de Giulia, qui s’interroge sur sa vie professionnelle et son rôle de maman. J’ai aimé les questionnements de Basile, comme celui des modalités d’appartenance à un groupe tout en trouvant et en conservant sa singularité. J’ai apprécié les questions autour de la parentalité et du rôle de l’éducation nationale, ainsi que les citations présentes dans ce roman, comme celles d’Ajahn Chah, maître de méditation. J’ai aimé le rôle de la boutique, qui amène à se poser des questions, et tout ce qui touche à la stimulation du cerveau droit, l’idéal étant sans doute de trouver un équilibre entre les deux hémisphères. J’ai apprécié le discours de Basile dénonçant notamment la surconsommation et l’éternelle insatisfaction qu’elle génère. L’évolution des personnages, et plus particulièrement celui de Louise, est intéressante et instructive. Par contre, j’ai trouvé le personnage de Paul surnommé Pollux franchement caricatural et la fin un peu trop facile.

Et toi ? Tu l’as lu ? Il te donne envie ?

À bientôt ?

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Poussières de Jean Anglade, éditions Presse de la Cité

Badge Lecteur professionnel

Lorsque j’ai trouvé ce recueil de nouvelles, paru cet automne aux Presses de la Cité sur NetGalley, j’ai tout de suite pensé qu’il serait parfait pour faire d’une pierre deux coups et s’intégrer à mon programme de lecture pour le mois des nouvelles d’Usva K., mais aussi pour le Challenge Booktrip en Europe du blog Les voyages de K pour parler de la France. Après l’Italie, l’Ecosse, les Pays Bas, voici donc une balade champêtre à travers l’Auvergne du début des années 30.

Quatrième de couverture

Dix-huit nouvelles où pointe déjà tout le talent du conteur : son regard tour à tour tendre, caustique, affûté, posé sur ses personnages, sur une vie simple et sur les beautés champêtres.

On y rencontre pêle-mêle :

Zozo, qui, sur le chemin de l’école, arrive en retard en classe à cause d’un sentier et d’un pivert trop bavards ;

un percepteur à la vocation frustrée de poète, n’osant déclarer son amour à une belle Italienne ;

Rémy, facétieux facteur, qui livre sans le savoir les lettres de sa femme à son amant ;

le petit Maxime, goitreux à cause d’une salamandre, et rejeté par tout un village…

Mais aussi un joueur de vielle, un village du nom de Branquignoles, un futur agrégé de mathématiques et tant d’autres, qui peuplent ce savoureux recueil.

Mon avis

C’est avec ce recueil publié à titre posthume que je découvre la plume de Jean Anglade. Dans cette anthologie sont présentées 18 nouvelles de l’auteur. Toutes sont des écrits de jeunesse, consignés de 1931 à 1934 dans des cahiers d’écolier. La fille de l’auteur y partage en avant propos l’émotion de cette découverte.

Ces dix-huit nouvelles nous baladent de hameaux en petits villes, de champs en chemin buissonniers pour découvrir l’Auvergne de l’entre-deux guerres. Les histoires sont parfois tendres, parfois dures, parfois drôles. Le destin met parfois une triste ironie dans un chemin qui semblait tout tracé, vient bouleverser des idéaux d’enfants ou rebat les cartes de l’amour. On y respire l’air de la campagne, et on participe à la rudesse des travaux des champs. On participe à des fêtes populaires. On prend aussi quelques gueule-de-bois.

On y rencontre des paysans ruinés, des familles détruites par la guerre, d’indécrottables romantiques, des nouveaux riches de retour au bercail ou encore de malheureux cocus que l’on se plait à apprécier, à plaindre ou auprès desquels on s’attendrit.

Si l’on peut se plaire à partager la lenteur de cette vie rurale, certaines nouvelles sont toutefois particulièrement dures et cruelles, comme Régis ou le Goitreux. J’ai trouvé la lecture de cette dernière particulièrement difficile à concevoir aujourd’hui.

C’est donc dans l’ensemble une lecture agréable que les amateurs de littérature régionale, les amateurs de chemins ruraux, les nostalgiques du tableau noir et de l’odeur de la craie apprécieront sûrement.

Et vous ? vous l’avez lu ? Il vous tente ?

À bientôt 😉

T’embrasser sous la neige – Emily Blaine

C’est avec T’embrasser sous la neige que j’ai terminé mon cycle de romances de Noël. J’avais découvert la plume de l’autrice dans le recueil Un noël avec Emily Blaine que j’avais dévoré pendant les vacances. C’est donc avec plaisir que je l’ai retrouvée avec son tout dernier roman écrit pendant le confinement. Je remercie NetGalley et Collection &H pour leur confiance renouvelée.

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Quatrième de couverture

«  Cherche volontaire pour concours de baisers  »

Pour cette fin d’année, Juliette avait prévu beaucoup de choses. Des vacances romantiques à la Barbade, un immense sapin à décorer avec Simon, son amoureux, et peut-être même une demande en mariage. Elle n’avait pas prévu en revanche de soudain redevenir célibataire, d’annuler ses congés pour organiser un gala de charité avec le célèbre rocker Evan MacNeil et d’être inscrite par ses amis à un concours de baisers. Alors, quand le musicien lui propose d’être son partenaire, elle se laisse convaincre. Car, même s’il est l’un des célibataires les plus convoités, même s’il se débat encore avec le deuil de son frère et sa nièce de moins d’un an qui n’a plus que lui, Evan parvient à la mettre en confiance. À tel point qu’elle en viendrait presque à abaisser le mur de glace qu’elle a érigé autour de son cœur…

« Ce savoureux mélange de romantisme, de réalisme, de suspense et d’érotisme a tout pour vous faire passer un doux et joyeux moment en cette fin d’année. Et mettre un peu de légèreté, de tubes de Noël et de boissons chaudes (a consommer avec modération si elles sont alcoolisées) dans un quotidien morose ! »  Le Journal Des Femmes

«  Et la magie opère. Impossible de ne pas tomber sous le charme de ces deux personnages attachants et complexes qui vont apprendre au contact l’un de l’autre à ouvrir leur cœur et à donner une chance à la vie… Et à l’amour.  »  AuFeminin

  « Une lecture de Noël à déguster comme une friandise bien sucrée.  »  CNews

«Le roman est une jolie parenthèse qui nous transporte dans un monde un peu plus doux loin du chaos actuel. (…) C’est comme être enveloppés dans un plaid un soir d’hiver au coin d’une cheminée : réconfortant.»  Serieously

« l’histoire est parfaite pour se pelotonner sous un plaid  »  Le Courier Picard

« Un roman qui sent bon Noël, avec des héros attachants, Evan le musicien loin des clichés habituels, sans oublier Juliette bien évidemment. Vous y trouverez donc tous les ingrédients d’un roman à lire sous la couette avec une cup of tea. Amour, amitié, humour et Noël…   »  Cpourlesfemmes

« C’est beau, c’est doux avec de l’émotion aussi. Un bon roman qui fait du bien »  Coup de coeur libraire

Mon avis

Les retours de la presse sur cette romance, comme tu peux le voir sur la quatrième de couverture sont assez élogieux. Dans t’embrasser sous la neige, on fait la connaissance de Juliette, jeune organisatrice d’événements qui s’apprête à partir en vacances aux Bahamas avec son petit ami qu’elle n’a pas vu depuis plusieurs mois, au cours desquelles elle pense revenir avec une bague de fiançailles au doigt. Sauf qu’en guise de voyage de rêve, elle se fait larguer à l’aéroport et décide de noyer son chagrin dans le travail.

La voilà donc qui doit organiser à la hâte un concert prévu en marge d’une manifestation de bienfaisance pour le groupe d’Evan MacNeil. En parallèle, ses amis l’ont inscrite contre son gré au concours de baisers organisé par le bar de Julian où ils ont leurs habitude. Elle échange donc des textos avec le parfait inconnu qui doit lui servir de partenaire pour la compétition.

Evan de son côté est dévasté par la mort de son frère, guitariste et chanteur du groupe et n’arrive plus à composer ni à jouer. Il doit aussi s’occuper de sa nièce, orpheline. Lorsqu’il rencontre Juliette, au bar de Julian, et que celui-ci vient lui proposer d’être son partenaire pour le concours de baiser, Juliette panique et Evan se propose tout naturellement d’être son partenaire pour ce fameux concours…

J’ai beaucoup aimé ce livre avec ses personnages attachants. Juliette se raccroche à sa bande d’amis qu’elle connait depuis le lycée et son travail qui occupe tout son temps. Au fil des années, elle a érigé autour de son monde un rempart digne du palais de la Reine des Neiges et sa récente rupture avec Simon n’a rien arrangé. Elle a peur de se livrer et de prendre des risques. C’est la raison pour laquelle ses amis l’inscrivent contre son gré au concours en envoyant un texto au hasard à un parfait inconnu. Evan, lui est partagé entre colère, injustice et illégitimité. Tout ce qui faisait sa vie, la musique, son groupe, son frère et sa belle soeur, ont explosé lorsque ces derniers ont perdu la vie dans un accident de voiture alors pour faire son deuil, lui aussi se mure. Et pourtant la vie continue, Gloria, sa nièce est là pour le lui rappeler tous les jours. Leur couple complètement inattendu devient comme une thérapie, pour l’un comme pour l’autre.

Le deuil, la rupture et la reconstruction sont des thèmes centraux du livre. Emily Blaine réussit le pari de transmettre des émotions sans tomber dans le côté larmoyant qui pourrait aller avec ces sujets. La relation entre Juliette et Evan est pleine d’humour et de second degré et leurs amis sont là aussi pour apporter une touche de légèreté.

Je vous recommande donc ce livre que vous lirez sûrement d’une traite ou presque si vous êtes amateur de ce genre de romances.

En attendant de le découvrir, tu peux aller faire un tour chez d’autres blogueuses qui en parlent aussi. Elles sont nombreuses et la liste n’est pas exhaustive : Les paravers de Millina, Alice Neverland, Rowena bouquine, Bookscritics, Les pages qui se tournent

Et toi ? Tu l’as lu ? Il t’a plu ? N’hésite pas à partager ton avis ou le lien vers ta chronique en commentaire.

À bientôt 😉

Le clocher de Noël et autres crimes impossibles de Roland Lacourbe

A l’approche de Noël, j’avais envie de changer des romances qui ont été particulièrement mises en avant sur le blog. Aussi j’ai partagé avec K., que tu commences à connaître maintenant, une nouvelle lecture avec cette anthologie publiée sous la direction de Roland Lacourbe cet automne. Elle regroupe treize nouvelles mettant en scène des crimes impossibles. Je remercie donc NetGalley et les éditions de l’Archipel de m’avoir permis de découvrir ce recueil. K. est plutôt friande du genre policier, pour ma part je lis assez peu d’enquêtes mais j’apprécie toujours de me plonger dans les classiques du genre, croiser nos regards sur ce format d’enquête un peu différent était donc très intéressant. Voilà un livre qui coïncide aussi parfaitement en termes de timing avec le Mois des nouvelles sur le blog les Miscellanées d’Usva.

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Quatrième de couverture

Un ministre britannique foudroyé alors qu’il était sous la surveillance de trois gardes du corps dans les sous-sols de la banque d’Angleterre…
Un scaphandrier poignardé au fond de l’océan alors qu’il se trouvait seul au milieu des petits poissons…
Un gentleman assassiné dans une cabine de plage fermée de l’intérieur à Étretat…
Autant de crimes qui défient la logique et mettent à mal nos raisonnements cartésiens.
Avec Double Assassinat dans la rue Morgue, d’Edgar Allan Poe (1841), apparaissait un nouveau genre au sein de la littérature criminelle : le « crime en chambre close », qui depuis a fait nombre d’émules.

Dans ce recueil, Roland Lacourbe, spécialiste du roman d’énigme et auteur de nombreuses anthologies, présente 13 classiques du genre, dont Le Suicide de Kiaros (1897), de Franck L. Baum, Le Problème du pont de Thor (1922), d’Arthur Conan Doyle, Thérèse et Germaine (1923), de Maurice Leblanc, et Le Mystère du clocher de Noël (1977), d’Edward D. Hoch.

Mon avis

Avec sa couverture et son ambiance cosy, rien ne nous portait à croire que nous allons entrer dans un univers d’énigmes et de criminels dont l’ingéniosité dépasse l’entendement. Mais c’est sans compter sur les fins limiers créés par les auteurs classiques du genre : Conan Doyle, Leblanc, Eustache et consorts.
Chaque nouvelle est précédée de quelques lignes, écrites par Roland Lacourbe replaçant le texte dans son contexte historique.

J’ai beaucoup aimé me heurter à ses crimes au premier abord insolubles, mais pour lesquels la finesse et la détermination des enquêteurs finit par venir à bout des énigmes laissées sur les scènes de crimes par des génies machiavéliques.

J’ai donc dévoré ce recueil, et apprécié aussi de découvrir L. Frank Baum, l’auteur du Magicien d’Oz dans un registre complètement inattendu pour moi. C’est l’un des mes classiques préférés dont j’ai souvent parlé sur le blog, et cette première nouvelle contraste vraiment avec l’univers de contes de fées de son grand succès. On se balade de Londres aux Etats Unis en passant par la Normandie. On voyage dans le temps, de la fin du XIXè à la fin des années 70, et voit au fil des nouvelles évoluer le genre. Les criminels se griment comme sur une scène de théâtre pour se jouer des enquêteurs et s’en sortir sans encombre. On défie la logique traditionnelle qui accuserait par un faisceaux d’indices concordant un coupable innocent pour aller au delà des apparences et retrouver le vrai criminel.

Une lecture palpitante que je vous recommande.

K., de son côté a aussi apprécié cette lecture. Voici un extrait de sa chronique que vous pouvez retrouver ici dans son intégralité.

Dans ce livre, on peut notamment trouver de chouettes tours de passe-passe, de la magie, des boules de cristal, une chambre dans laquelle il est particulièrement dangereux de séjourner, des rôles inversés, des enquêteurs perspicaces, une étrange atmosphère, des rebondissements, des policiers pas toujours efficaces, ou encore des récits qui se rapprochent du fantastique. Les nouvelles sont surprenantes, tant du point de vue des procédés plutôt ingénieux utilisés par les meurtriers que par la manière originale dont sont résolues les énigmes.

Je garde un souvenir plus précis de certaines nouvelles qui ont ma préférence : Dans la boule de cristal, histoire que j’ai trouvée particulièrement bien ficelée ; La chambre de la mort, qui a révélé ses secrets très tardivement ; L’indice de la feuille de thé, considéré comme un classique dès sa première parution ; Assassinat programmé, nouvelle dans laquelle la résolution de l’énigme se trouve dans un objet qui paraît inoffensif ; Du mouron pour les petits poissons, avec un scaphandrier qui est poignardé alors qu’il se trouve dans l’océan.

Une lecture intéressante, recommandée aux amateurs de romans policiers et de romans d’énigmes.

L’avis de K.

Et vous ? Vous l’avez lu ? Il vous tente ?

#LeclocherdeNoëletautrescrimesimpossibles #NetGalleyFrance

Ils en parlent aussi : Les lectures de Sophie, Mademoiselle Maeve, L’oeil Noir, L’île au 30 polars, Ma voix au chapitre, Sonia boulimique de livres, Les chasseuses de livres, Onbookine, L’oeil de Sauron, Geek o polis

À bientôt 😉

Mariage sous les flocons – Sarah Morgan

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Après avoir découvert les romances de Noël de Caro M. Leene, Emily Blane et Juliette Bonte, dont je t’ai parlé la semaine dernière, j’ai poursuivi mes lectures noëlesques avec Mariage sous les flocons de Sarah Morgan paru dans la Collection &H. Je partage cette lecture avec K. du blog Les voyages de K.

Quatrième de couverture

Épouser celui qu’elle aime le jour de Noël, Rosie ne pouvait pas rêver plus romantique ! Sauf que sa famille ne partage pas son enthousiasme…

Maggie est sous le choc. Sa fille cadette a décidé de se marier pour Noël ! À vingt-deux ans, est-on vraiment prêt à s’engager pour la vie  ? C’est ce qu’elle-même a fait avec Nick mais, justement, voilà des mois qu’ils sont secrètement séparés. Pour éviter que la nouvelle se répande, Maggie va faire de son mieux pour donner le change. Même si retrouver Nick risque de la perturber plus que de raison…

Katie n’a aucune envie de traverser l’Atlantique pour jouer les témoins au mariage de sa sœur. Pourtant, elle n’a pas le choix  : elle doit ouvrir les yeux de sa petite sœur avant qu’il ne soit trop tard.  Le grand amour, ça n’existe pas, et elle compte bien le lui prouver. Il faudrait juste que Jordan, le témoin du marié, arrête de ruiner tous ses plans.

À mesure que son mariage approche, Rosie est de plus en plus stressée. Impatience ou nervosité  ? Alors que les invités arrivent et que la réalité la rattrape, elle ne peut plus ignorer la question qui l’obsède depuis qu’elle a fait son annonce à sa famille  : fait-elle l’erreur de sa vie en se mariant à un homme qu’elle ne connaît que depuis quelques semaines ?

Mon avis

Voilà une belle romance de Noël familiale. Dans Mariage sous les flocons, on découvre les histoires croisées de Maggie, maman quinquagénaire qui n’a eu de cesse depuis qu’elle est mère de consacrer sa vie à sa famille, et celles de ses deux filles Katie, l’ainée brillant médecin à deux doigts du burn out et Rosie la cadette, fraîchement installée aux États Unis et qui a 22 ans pense avoir trouver l’amour de sa vie.

Lorsqu’à trois heures du matin le soir de Thanksgiving elle reçoit l’appel de Rosie, qui lui annonce que Dan, son petit ami, vient de lui faire sa demande en mariage, pour Maggie c’est la panique. Tout son monde s’écroule, sa fille, son bébé, celle dont elle a accompagné les multiples crises d’asthmes va se marier à l’autre bout de l’Atlantique. Mais tout cela ne serait pas si dramatique si le mariage n’était pas prévu un mois plus tard, pour les fêtes de Noël. Maggie adore Noël et se réjouit chaque année de réunir autour d’elle sa petite famille pour en choyer chaque membre. D’autant que cette année est particulière, elle vit séparée depuis plusieurs mois de son mari, et ce Noël sera le dernier dans le cottage familial qu’elle a tant chéri. Alors traverser l’Atlantique, alors qu’elle a une peur bleue de l’avion, même pour assister au mariage de sa fille réveille en elle toute une série de complexes qu’elle avait tenté jusqu’alors d’ignorer.

Lorsque Katie, la soeur de Rosie reçoit l’appel de sa soeur, chez elle aussi c’est la panique. Elle est en pleine garde, et l’annonce de ce mariage si précipité déclenche une avalanche de doute et de questions. Elle, qui materne sa soeur depuis sa plus tendre enfance, a du mal à se faire à l’idée que le marié ne cache pas quelque chose. À force de soigner des femmes battues aux urgences et d’être confrontée chaque jour aux pires facettes et détresses de l’humanité, elle n’a qu’une seule crainte, que derrière les airs de gentleman que lui décrit sa soeur, Dan soit un homme violent ou un pervers narcissique. S’inquiéter pour sa soeur lui permet en quelques sorte d’oublier l’agression dont elle a été victime quelques semaines plutôt et qui la hante. Lorsqu’elle prend l’avion pour se rendre à Aspen, elle n’a qu’une seule envie, faire capoter le mariage et ouvrir les yeux de sa soeur.

Lorsque Nick, le père de Rosie, reçoit l’appel de sa fille, il se ravit de se rendre à la noce dans les montagnes du Colorado. Pour lui, égyptologue reconnu, qui a roulé sa bosse sur de nombreux chantiers de fouilles, c’est une nouvelle aventure qui s’offre à lui. Aussi, il accepte volontiers de donner le change et de s’afficher aux côtés de Maggie et de jouer la comédie du couple heureux alors qu’ils s’apprêtent à divorcer.

L’histoire est racontée sous la forme d’une alternance des points de vues de Maggie, Katie et Rosie. Cette complémentarité entre les narratrices permet de reconstruire le puzzle de l’histoire personnelle de chacune.

J’ai été particulièrement touchée par le personnage de Maggie, la maman, qui souffre du syndrome du nid vide. Après une existence vouée à sa famille, sa maison et son jardin, elle s’apprête à divorcer, sa plus jeune fille se marie, sa fille ainée l’évite depuis plusieurs mois et son mari vit désormais ailleurs. Elle se rend compte que sa vie professionnelle ne lui convient plus et essuie refus sur refus dans la voie dans laquelle souhaite s’engager. Elle s’accroche tant bien que mal aux bribes de son passé, car le présent n’est pas réjouissant et le futur qu’elle imagine loin de sa maison et de ses enfants l’effraient. Elle s’engage à reculons dans ce voyage aux États Unis. Elle surmonte sa phobie de l’avion et en jouant la comédie du couple heureux avec son mari, elle s’offre finalement une deuxième lune de miel. Avec l’aide de la mère de Dan, femme d’affaire accomplie, elle redécouvre une part de sa féminité qu’elle pensait endormie depuis des années. Au fil des pages, on la voit gagner en assurance, mettre des mots sur des malaises et des complexes qu’elle avait enfouie, on la voit refuser de se projeter dans une possible nouvelle idylle avec Nick.

Nick est aussi attachant, ce voyage lui permet de se rendre compte des erreurs qu’il a commises et de combien il a pu négliger sa famille pour mettre en avant sa carrière. Il n’a qu’une chose à coeur, profiter de ces quelques jours pour réparer les pots cassés. Les révélations de sa future ex-femme lui font l’effet d’un électro-choc et le programme d’activités de couples préparé par Catherine réveille en lui des sentiments qu’il avait oubliés.

J’ai été aussi émue par le personnage de Katie qui derrière sa carapace de femme forte et de médecin accomplie se révèle pleine d’incertitudes et de doutes. Elle se cache derrière son travail pour masquer ses difficultés à nouer des relations en dehors de celles qu’elles peut avoir avec sa famille et sa meilleure amie et colocataire. Elle s’inquiète en permanence pour tout et pour tout le monde et finit par avoir l’air d’une femme aigrie et agressive. D’autant plus depuis que sa vocation de médecin, celle pour laquelle elle a consacrée un tiers de sa vie d’adulte, est en crise. Autour d’elle, elle voit les malades affluer, le nombre de lits se réduire. Elle doit soigner toujours plus avec moins de moyens et de personnel car ses collègues tombent comme des mouches. Elle exerce la médecine comme un robot pour ne pas penser à l’agression qu’elle a subie et qui l’a profondément bouleversée. Elle n’ose pas remettre en question le choix de toute une vie de peur de décevoir ses proches mais elle va mal. Aussi, lorsqu’elle débarque en Amérique, accueillie par Jordan, le témoin de Dan, sa première défense c’est l’attaque. Entre les deux personnages, la tension est palpable et Jordan, sous ses dehors agaçants a particulièrement bien analysé le personnage. Ce break à la montagne finit d’ébranler son monde et va lui en apprendre plus sur elle qu’elle ne l’aurait imaginé en partant.

Rosie est attendrissante dans une autre mesure. Surprotégée par toute sa famille à cause de ses problèmes de santé, elle papillonne de passion en passion depuis toute petite. Elle est profondément gentille et déteste les situations de conflits. Désormais, en troisième cycle universitaire et follement amoureuse de Dan, sa vie américaine lui a révélé une assurance qu’elle ne se connaissait pas.

J’ai beaucoup aimé cette romance familiale où c’est finalement la petite dernière pour qui tout le monde s’inquiète qui parvient à inverser les rôles et à remettre du ciment dans cette famille dont les liens s’étiolent. La magie de Noël est présente dans chacune des pages de ce roman de 544 pages que j’ai terminé il y a quelques jours. On s’imagine parfaitement à Aspen, dans les chaleureuses cabanes dans les arbres du Snowfall Lodge à prendre un bon café avec Maggie et Nick ou faire une bataille de boules de neiges à en perdre haleine avec toute la famille White. Mariage sous les flocons, ce sont non pas une mais trois intrigues amoureuses qui se croisent, des personnages très attachants. Sarah Morgan nous livre avec légèreté et beaucoup d’humour les aventures de cette famille. On rit, on a les larmes aux yeux parfois mais on passe un excellent moment et on arrive à la fin sans s’en rendre compte. Si vous cherchez une histoire pleine de douceur, voilà qui devrait vous plaire.

Je remercie donc Collection &H et NetGalley de m’avoir invitée pour ce Mariage sous les flocons.

Et je vous livre pour finir un extrait de l’avis de K. avec qui j’ai partagé cette lecture, vous pourrez lire la suite de sa chronique ici

« Tous les ingrédients sont là pour apprécier cette romance de Noël : des personnages attachants, un cadre idyllique, des disputes, des réconciliations, des moments où la température monte et redescend, une ambiance de Noël intime et enneigée, des batailles de boules de neige, des traditions familiales, …

Je me suis particulièrement attachée aux personnages de Maggie et de sa fille aînée Katie, qui abordent la vie de manière très différente et qui sont à un moment de leur existence où elles se posent beaucoup de questions, notamment sur leur travail et leurs valeurs. Une mention spéciale est attribuée à Maggie pour l’épisode mémorable de la rencontre avec son futur gendre, à son arrivée à l’aéroport. Avec ce livre, je découvre avec plaisir la belle plume de Sarah Morgan. Je vous recommande chaudement cette romance chargée d’émotions ; si vous aimez ce type de lecture, vous ne devriez pas être déçu(e). »

Mariage sous les flocons – chez les voyages de K.

Et si vous aviez encore quelques doutes, on en parle aussi sur : Ma toute petite culture, Sophie, les Paravers de Millina, Bookscritics, leslecturesdhatchi, evasion polar et plus, Laure liseuse hyperfertile, There will be books, Cyrielle Collin, la biblio de Caroline, Coralie, Lisez en moi.

Et vous, vous l’avez lu ? Si oui, qu’en avez-vous pensé ? Vous connaissez déjà Sarah Morgan ?

À bientôt 😉

Un Noël avec Juliette Bonte

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Jamais deux sans trois… Et voilà mon avis sur le troisième recueil de romances de Noël publié chez Harlequin. Après Caro M. Leene et Emily Blaine, c’est avec Juliette Bonte et ses personnages que j’ai passé les fêtes de Noël.

Quatrième de couverture

Qui fera fondre leur coeur : un ami, un ennemi ou un inconnu ?

Mon ex, sa copine, mon faux mec et moi 
Exilée au fin fond de la Savoie par son patron, Chloé a retrouvé par hasard sur place son ex… avec sa fiancée. Et, comme si ça ne suffisait pas, elle est désormais dépendante de Nick, un inconnu arrogant et ronchon, qui s’est autoproclamé petit ami officiel pour la sortir d’une situation gênante. Ce séjour s’annonce très, très agité…

Les vrais amis ne s’embrassent pas sous la neige
Depuis qu’elle a menacé Luke avec une fourchette lors de leur première rencontre, Allison le considère comme son meilleur ami. Mais, plus ils passent de temps ensemble, plus Allison prend conscience que la présence de Luke lui est devenue indispensable : à ses côtés, elle découvre des sentiments qu’on ne devrait pas éprouver pour un ami…

Tu fais quoi pour Noël ? Je t’évite !
Charlie déteste Blade, et c’est réciproque. Pourtant, ils sont obligés de se tolérer : leurs meilleurs amis sont en couple. Mais, quand un projet de vacances s’organise pour les fêtes de fin d’année, Charlie comprend qu’elle est fichue. Car, si Blade apprend qu’elle déteste Noël, il va tout faire pour que ce séjour en Laponie devienne son pire cauchemar.

A propos de l’auteur
Grande amatrice de séries et de jeux vidéo, Juliette Bonte s’est lancée dans l’écriture pour donner vie à des personnages masculins qui incarnent sa conception de la perfection. Très proche de ses lectrices, elle aime partager avec elles son quotidien d’auteur et se nourrit de leur soutien et de leur enthousiasme.

Mon avis

3 romances, trois styles et trois décors bien différents, comme pour les autres recueil de cette collection, je vous propose de vous livrer mes avis indépendamment pour chaque histoire.

Mon ex, sa copine, mon faux mec et moi 

Dans mon ex, sa copine, mon faux mec et moi, on découvre Chloé véritable « aimant à poisse ». Cette miss catastrophe travaille dans une agence de voyage de luxe qui a l’habitude de récompenser ses meilleurs salariés par des voyages de rêves à l’autre bout de la terre. Sauf que Chloé est loin d’être une employée modèle, toujours en retard, pas forcément ce qu’il y a de plus impliqué dans son travail. Aussi lorsque son patron lui propose d’aller passer les fêtes de fin d’année dans un village de Savoie pour tester un nouvel hôtel, elle se rend vite compte que le séjour risque de ne pas être de tout repos. Tout cela sans compter le fait qu’elle ne meurt pas vraiment d’envie de passer le réveillon de sa meilleure amie et colocataire avec qui elle partage tout depuis sa rupture avec Valentin, son ami d’enfance et photographe de mode de renom. Voilà pour la première partie qui déjà m’a valu quelques franches rigolades.

La suite n’est pas à piquer des hannetons non plus. Après un réveillon de la lose avec ses parents et leurs meilleurs amis, à la limite du stéréotype des ZADistes, elle prend le train, la mort dans l’âme pour se rendre sans le trou perdu qui va lui servir de refuge pour les fêtes de fin d’année. C’est là qu’elle fait la connaissance de Nicholas, goujat de première, qui non content de s’être installé à sa place, se débrouille en prime pour la faire dégager à l’autre bout du train, lamentablement coincée entre valises et familles hurleuses. L’arrivée sur place n’est guère plus glorieuse. Et c’est alors qu’elle pense avoir touché le fond, qu’elle découvre l’hôtel dans lequel elle est sensée séjourner, elle pense que la chance a enfin tourné. Sauf que ce palace de rêve n’a aucune trace de sa réservation et c’est en plein milieu de ce moment particulièrement gênant que Valentin, le fameux ex, décide de faire son apparition. Bien entendu, Valentin n’est pas seul, il est accompagné de la mannequin aux jambes dignes d’Adriana Karembeu avec laquelle Chloé l’a surpris quelques mois plus tôt et qui a conduit à leur séparation. Et pour couronner le tout, le malotru du train est aussi logé dans cet hôtel de rêve… Il ne lui reste plus qu’à aller trouver une chambre dans le boui boui d’en face, dont la déco n’a pas été refaite depuis les années 70. Comme à son habitude, elle enchaîne les catastrophes et les situations gênantes, s’empêtre dans des mensonges qui finissent par la dépasser jusqu’à ce que l’inconnu du train se transforme en chevalier servant pour la sortir d’une mauvaise passe et jouer son faux petit ami dans un diner de couple avec Valentin et sa fiancée.

320 pages de gaffes, de quiproquos et autres comiques de situations. J’ai trouvé cette romance drôle et touchante. Le personnage de Chloé, dans toute sa maladresse est aussi drôle qu’attachant. Avec elle, on n’est jamais au bout de nos surprises en matière de boulette et de catastrophes. Sa détermination a rendre Valentin jaloux n’a d’égal que celle de Nicholas a lui ouvrir les yeux sur leur relation.

Les vrais amis ne s’embrassent pas sous la neige

Dans cette deuxième romance, on embarque pour New York. Allyson travaille dans un café avec Sydney et Trevor. Elle est en couple depuis un peu plus d’un an avec Carl, architecte de renom, complètement absorbé par sa carrière. Lorsque celui-ci lui propose de venir vivre chez lui, elle accepte bon gré mal gré, pensant donner un souffle nouveau à leur histoire. C’est alors que Luke, le meilleur ami et associé de Carl apparaît dans sa vie. En très peu de temps, leur complicité n’est plus à démontrer. Luke passe avec Allie le temps que Carl ne lui accorde pas. Ils partagent des moments simples avant qu’elle ne regagne la tour d’ivoire dans laquelle elle vit avec Carl. Jusqu’à ce que pour la énième fois, Carl lui pose un lapin pour un rendez-vous qu’il ne peut pas repousser. Il a déjà oublié deux fois son anniversaire, le nouvel an. Depuis que Luke a refait surface, il s’est toujours arrangé pour réparer les pots cassés et faire en sorte que la relation d’Allie et Carl continue d’avancer. Jusqu’à cette soirée…

Des trois, cette romance là est ma préférée car c’est celle qui est sûrement la plus vraisemblable. Allie est vraiment toute mignonne avec sa patience, son enthousiasme et sa détermination à tester toutes les recettes possible pour créer la recette du nouveau cookie de son café. Elle est touchante dans sa volonté de sauver son couple alors que Carl est un goujat carriériste. Elle est vraiment sincère dans sa façon de résister à Luke de toutes ses forces pour préserver l’amitié entre les deux hommes et leurs relations professionnelles. La relation que l’on voit se créer avec Luke au fil des pages semble se faire naturellement. On tourne les pages sans s’en rendre compte, pour savoir comment ces deux-là finiront par se rendre compte de l’évidence.

Tu fais quoi pour Noël ? Je t’évite !

Cette troisième romance nous embarque en Laponie avec l’équipe du Misc, une boutique de Chicago qui a fait de la restauration d’objets vintage son créneau. James, Sally, Grayson, Blade se connaissent depuis une vie. Savannah, la petite amie de James, est venue agrandir la bande et avec elle, Charlie, sa meilleure amie. Si cette dernière apprécie James, Sally et Grayson, elle voue à Blade, pour d’obscures raisons tenant aux circonstances de leur rencontre, une haine sans faille que ce dernier lui rend bien. Entre eux, l’ambiance est électrique, chaque mot, chaque regard peut-être le détonateur d’une dispute mémorable. La seule chose sur laquelle ils s’accordent c’est qu’ils sont prêts à tout pour pourrir la vie de l’autre. Aussi, lorsque Blade entend que Charlie a Noël en horreur, c’est tout naturellement qu’il glisse la Laponie parmi les destinations qui seront tirées au sort pour définir le lieu de leurs premières vacances à 6.

Les voilà donc prêt à quitter Chicago pour Rovaniemi, la Finlande, la féérie de Noël est des aurores boréales. Sally, la maman canard tatouée du groupe a pris les choses en main pour organiser un programme aux petits oignons entre balades à chiens de traineau, trek en pleine tempête et organisation du réveillon de Noël. Pour Charlie, tout sur place peut déjà déclencher une crise d’urticaire géant, de l’ambiance ultra kitsch du chalet, à la playlist de Noël que Blade diffuse dans son igloo toutes les nuits, en passant par Marja, la guide, à laquelle Blade n’est pas insensible. Quant à ce dernier, il prend un malin plaisir à lui rendre la vie impossible. Jusqu’à l’ultime dispute qui va exiger d’eux non seulement une trêve mais aussi qu’ils apprennent à se connaître et se montrent solidaires.

Lorsque j’ai lu le résumé, j’ai fait tilt ! Le combo parfait ! Rovaniemi + Romance de Noël… Voilà qui s’annonçait comme une association fort sympathique. Et je ne me suis pas trompée. Tu fais quoi pour Noël ? Je t’évite ! est une lecture très agréable. Les paysages de Laponie ajoutent une touche de magie à la relation naissante de ces deux écorchés. Le récit est pris en charge tour à tour par Charlie et par Blade et sans que l’on s’en rende compte, on tourne les pages jusqu’à arriver au bonus final. Cette romance va donc venir enrichir ma booklist finlandaise de ce pas…

Si tu cherches donc un peu d’évasion et de romance de Noël, tu devrais passer un agréable moment en compagnie de Juliette Bonte, de ses trois histoires de Noël et un thé orange cannelle.

Elles en parlent aussi : (du recueil entier ou de l’une des romances, tu peux aller faire un tour sur ces blogs pour finir de te laisser convaincre)

À bientôt 😉

Un Noël avec Caro M. Leene

Ça y est le mois de décembre a démarré. J’ai terminé mes lectures en cours et je peux enfin me lancer dans la lecture des traditionnelles romances de Noël. Cette année, je remercie NetGalley et les éditions Harlequin de m’avoir fait découvrir Un Noël avec Caro M. Leene. Un recueil de deux romans qui contient Je te ferai aimer Noël et Cher Père Noël, je voudrai un mec.

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Quatrième de couverture

Même si les fêtes de fin d’année s’annoncent mouvementées pour Aly et Andie, rien ne viendra à bout de leur optimisme sans faille !

Je te ferai aimer Noël !
Quand le patriarche de la famille Sullivan a proposé à Andie de l’embaucher pour qu’elle recrée l’esprit de Noël dans son foyer, elle n’a pas hésité une seconde. Après tout, c’est sa fête préférée ! Sauf que son client n’a pas précisé que Josh, son fils trentenaire et râleur hors pair, faisait une crise d’urticaire à la vue de la moindre guirlande et qu’il n’était en aucun cas disposé à lui faciliter la tâche. La mission s’annonce un peu plus compliquée que prévu…

Cher père Noël, je voudrais un mec !
C’est la dernière fois qu’Aly écoute les conseils foireux de sa meilleure amie ! Écrire sa liste au père Noël ? D’accord, c’était drôle comme idée, jusqu’à ce qu’Aly envoie par erreur ladite liste par mail à… son patron, Evan Sanders. Non seulement il va savoir que son vœu le plus cher est de se trouver un mec mais, en plus, il va apprendre qu’elle fantasme sur lui… Tout compte fait, Aly ne souhaite plus qu’une seule chose pour Noël : un miracle.

Mon avis

Deux romances de Noël pour le prix d’une ? Quelle aubaine ! J’ai découvert la plume de Caro M. Leene dans ce recueil et c’était une belle surprise. Rafraichissant, sympathique et doux comme deux téléfilms de Noël.

Je te ferai aimer Noël nous transporte tout droit à Londres où Andy, personnal shoppeuse, se retrouve engagée dans une riche famille pour restaurer l’esprit de Noël. Si elle peut compter sur la participation active d’une grande partie des habitants de la maison, Josh, le fils trentenaire de ses patrons, n’est pas décidé à lui faciliter la tâche et joue volontiers les Grinchs de service… Andy en fait alors une affaire personnelle…

J’ai beaucoup aimé me plonger dans cette romance délicieuse comme une fournée de pudding de Noël. Londres est une ville que l’on a visité il y a trois ans pour les fêtes de fin d’années et l’ambiance qui y règne est tout simplement magique. J’étais donc ravie de retrouver Winterwonderland, Hyde Park, Notting Hill et les illuminations spectaculaires de Regent’s Street et Carnaby Street.

Côté personnages, Andy est particulièrement attachante. Malgré une histoire familiale difficile, elle trouve en Noël une bulle de douceur et de réconfort qu’elle ne manquerait sous aucun prétexte. Pleine de dynamisme et toujours prête à faire plaisir aux autres, elle est engagée auprès d’un foyer d’enfants en plus de ses activités auprès de la famille Sullivan. Parfois maladroite et peu sûre d’elle, on espère qu’une seule chose dès les premières pages, la voir finir entre les bras du fameux Joshua.

Dans Cher Père Noël, je voudrais un mec, direction l’autre côté de l’Atlantique et New York pour aller à la rencontre d’Aly, assistante de direction fraîchement larguée. Cette année, sous l’impulsion de sa meilleure amie elle rédige une lettre au Père Noël dans laquelle elle demande un mec, des petites culottes de luxe, une boule à neige, un abonnement dans un spa luxueux et à un site de streaming spécialisé dans les comédies romantiques… Sauf qu’au lieu d’envoyer la dite lettre à sa meilleure amie, c’est son exaspérant et sexy patron qu’elle met en destinataire. Malgré une mission commando pour effacer les traces de sa bêtise, toutes ses demandes vont petit à petit s’exaucer…

Dès le début du livre, j’ai retrouvé le comique des situations que j’avais pu adorer dans Le journal de Bridget Jones. La maladresse et la franchise d’Aly créent des moments très drôles et décalés. Déçue de sa dernière relation, elle a du mal à voir clair dans les intentions de son boss, qui sème pourtant tout au long de l’histoire des petits cailloux pour combler chaque demande de sa liste et lui offrir le Noël dont elle rêve.

J’ai bien aimé ces deux romances, au style fluide et agréable que j’ai dévorées en une soirée chacune. Une excellente façon de démarrer l’hiver.

On en parle aussi chez :

Et vous quelles romances de Noël sont dans votre pile à lire cette année ?

On fait parfois des vagues, Arnaud Dudek

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Il était une rencontre

J’ai découvert ce titre par l’intermédiaire du blog Les voyages de K. Nous avions échangé sur ce titre lors de la rentrée littéraire et nous avions d’en l’idée depuis quelques temps de faire une lecture commune. Ce roman, paru chez Anne Carrière et proposé sur NetGalley nous a semblé être une chouette occasion de partager nos impressions de lecture. Tu trouveras sa chronique ici.

Quatrième de couverture

Quelques jours après son dixième anniversaire, Nicolas Apasagi apprend que son père n’est pas son père. Que faire de cette confidence ? Le jeune Nicolas ne sait pas. Il continue sa vie comme si de rien n’était. Mais cette révélation va finir par le rattraper et, à trente ans, il décide de partir à la recherche de son « bon génie » biologique, malgré les obstacles administratifs qu’il s’attend à rencontrer.

Dans ce roman, où l’on retrouve les thèmes qui lui sont chers – l’enfance, l’identité, la transmission –, Arnaud Dudek trouve le ton juste pour raconter, avec délicatesse, une quête des origines à la fois intime et universelle.

Mon ressenti sur cette lecture

Comment affronter le tsunami de son histoire et des sentiments contradictoires qu’elle suscite quand on apprend à l’âge de 10 ans, que celui que vous considérez comme votre père, votre héros, votre phare, n’est en fait pas votre père biologique et que vous êtes le résultat d’un don de sperme ? C’est ce que doit vivre Nicolas, tout juste sorti de l’enfance. Cette révélation qui bouleverse son petit monde l’accompagne tout au long de son adolescence. Finie l’écriture de roman policier et l’enfance… Le voilà fils d’un père qu’il ne connait pas.

Dans ce livre, très court, au style fluide, on découvre par épisodes l’histoire de Nicolas, de son enfance jusqu’à l’âge adulte. On voit évoluer cet enfant rêveur au fil des années, s’éloigner de ses rêves et de sa famille puis y revenir. On le voit grandir s’émanciper du regard de celui qu’il ne considère plus comme son père depuis ce drôle d’après-midi de ses 10 ans. On le voit tomber amoureux, puis refuser de s’attacher. Et on le voit enfin prendre la décision d’aller chercher d’où il vient, avec les doutes et les incertitudes que cela comporte.

On s’attache aussi à la figure de ce papa, fils d’immigré roumain et orphelin de mère et ayant grandi avec un père taiseux. Ce papa qui peine à exprimer ses sentiments par pudeur peut-être ou par maladresse. Ce papa dont l’annonce de la stérilité a bouleversé la vie, mais qui l’a vue révolutionnée par un donneur anonyme qui lui a donné un fils. Ainsi qu’à cette maman qui tente de maintenir à flots cette famille frappée par les vagues des uns et des autres.

Comme K., je découvre la plume d’Arnaud Dudek avec On fait parfois des vagues. J’ai été agréablement suprise par ce livre qui vous ramène en enfance, qui interroge sur la famille, sur le rôle des parents biologiques ou non. Un livre fort et émouvant dont je recommande la lecture et pour lequel je remercie chaleureusement les éditions Anne Carrière et NetGalley.

Et vous ? Vous l’avez lu ? Il vous tente ?

À bientôt 😉

Les Incasables – Rachid Zerrouki

Aujourd’hui, pour cette chronique je te propose de découvrir un livre un peu à la marge de la ligne éditoriale classique du blog, mais c’est pour autant un livre qu’il me tient à coeur de te présenter en ce moment. Je remercie NetGalley et les éditions Robert Laffont de m’avoir permis de lire cet ouvrage

Il était une rencontre

Début septembre, en farfouillant sur NetGalley, je tombe sur la couverture de Les Incasables. C’est le nom de son auteur qui m’a fait tiquer. Rachid Zerrouki… Ce nom ne m’est pas inconnu… Après lecture du résumé et un pédalage rapide de ma petite cervelle, j’ai fini par faire le lien… Mais oui, bien sûr !!! Quelle sotte je faisais, Rachid, c’était le collègue de ma copine J. dont les posts FB me font toujours sourire. J’ai donc sollicité l’éditeur afin de découvrir le quotidien de leur SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté)… Et inutile de te dire que je n’ai pas été déçue.

Quatrième de couverture


De 2016 à 2019, Rachid Zerrouki, connu sous le nom de Rachid l’instit sur Twitter, a été professeur à Marseille en Segpa, une section où se retrouvent les collégiens dont les difficultés scolaires sont trop graves et persistantes pour qu’ils suivent un cursus classique. Bien souvent, lorsqu’on recherche l’origine de ces difficultés, on découvre des drames, de la précarité, des vies marquées par l’adversité.
Enseigner à ces élèves a entraîné Rachid Zerrouki à résoudre de nombreux dilemmes pédagogiques : ils ont les compétences pour lire La Sorcière de la rue Mouffetard et la maturité pour s’intéresser à Orgueil et Préjugés. Alors, que faire ? Insulter leur intelligence ou consumer leur confiance en eux ? En côtoyant au quotidien ces adolescents, Rachid Zerrouki a remis en cause sa formation et ses convictions.
Dans ce livre d’une grande humanité, il dévoile son attachement envers l’école publique et partage tout ce que ces élèves lui ont appris.

Mon avis

Outre le blog, dans la vraie vie, je suis maîtresse, chargée d’une classe en cycle 3. Autant te dire que le montage des dossiers d’orientation vers la SEGPA occupe une bonne partie de mon temps en cette période de l’année. C’est toutefois un univers que je connais mal et dont la simple mention fait trembler mes élèves. « Être un SEGPA », dans le quartier où je travaille c’est une insulte. J’attendais donc beaucoup de cette lecture.

Dans une première partie du livre, Rachid Zerrouki revient sur son parcours. Né au Maroc, il a d’abord connu les écoles marocaines avant d’être admis au lycée français, puis de traverser la Méditerranée et s’installer près de Cavaillon avec sa famille où il termine ses études et devient professeur des écoles. Très vite, comme nous tous, il se heurte à cette terrible différence entre ce qu’il appelle « les éponges et les pépites », ces élèves qui ont tellement soif d’apprendre qu’ils n’auraient même pas besoin de nous, et les autres, ces « incasables », ceux qui n’arrivent pas à entrer dans le moule et pour qui l’école semble être une double peine. À l’issue de son année de stage, il fait donc le choix, de postuler pour enseigner pendant trois ans dans la SEGPA d’un collège marseillais. C’est cette expérience qui a donné naissance à ce livre.

On suit donc son parcours, du premier jour aux au revoir. Au fil des chapitres, les anecdotes du quotidien se succèdent accompagnées de réflexions théoriques sur le rôle et la place de l’école dans notre société, sur l’ascenseur social, qui semble irrémédiablement en panne, sur la question de l’autorité des professeurs, de la place de l’empathie dans notre enseignement, mais aussi sur l’isolement social et culturel des quartiers que l’école essaie tant bien que mal de briser.

Il pointe le doigt sur des blessures personnelles, des insuffisances de notre système social que l’école accueille et essaie d’accompagner afin de garantir à tous une sortie du système éducatif avec un bagage minimal pour envisager une vie d’adulte. Il évoque aussi le découragement de la profession face à des situations qui nous dépassent et des élèves que l’on arrive plus à raccrocher. Mais il partage aussi ses réussites, ces petites lueurs d’espoir, auquel chacun de nous garde précieusement comme autant de petites mains qui nous poussent en avant.

Ce n’est toutefois pas qu’un texte écrit par un enseignant pour les enseignants qui s’intéresseraient à ce qui se passe de l’autre coté de la porte de la classe de SEGPA mais un livre qui devrait interroger ceux qui sont curieux de notre système éducatif, dans ces réussites comme dans ses failles. C’est drôle, souvent. Ça peut secouer dans les préjugés, parfois. L’équilibre entre analyse théorique et vécu est bien dosé. C’est aussi émouvant par moment… J’avoue, j’ai eu l’oeil très très humide en lisant le dernier chapitre.

Une fois attrapé, j’ai dévoré ce livre quasiment en une soirée. Je remercie donc encore NetGalley et les éditions Robert Laffont de m’avoir permis d’effectuer cette plongée dans les profondeurs de la SEGPA.

Et vous, il vous inspire ce livre ?

À bientôt 😉

Les soeurs Grémillet – Barbucci et Di Gregorio

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Une belle aventure à travers l’histoire familiale

Il était une rencontre

Ces derniers temps, j’ai beaucoup vu passer Les soeurs Grémillet, sur la blogosphère, je crois qu’elle est devenue, une star du rendez-vous hebdomadaire, C’est lundi que lisez-vous ? auquel je participe avec plaisir tous les lundis.

Les critiques étant particulièrement enthousiastes et la couverture enveloppée d’un doux mystère, j’ai eu envie d’aller jeter un oeil de façon plus approfondi sur cet album signé par les italiens Barbucci et Di Gregorio et de découvrir la merveilleuse histoire des soeurs Grémillet. Je remercie les éditions Dupuis et NetGalley de m’avoir permis de découvrir cet album sorti au mois de juin 2020

L’histoire

Plonger dans l’histoire comme dans un rêve… Dans un turquoise lumineux et mélancolique apparaissent pour la première fois les trois soeurs Grémillet, guidées par des méduses qui flottent, jusqu’au grand arbre et son palais de verre. À l’intérieur, une petite méduse lévite au-dessus d’un lit. Sarah, l’aînée, ne s’explique pas ce rêve étrange. Obsédée par ce mystère, elle parviendra à l’élucider avec l’aide de ses deux soeurs. Alessandro Barbucci illumine de son dessin virtuose cette chronique familiale moderne qui, derrière les révélations d’un drame du passé, célèbre l’amour d’une mère pour ses enfants. Dans ce trio féminin, chacune a son caractère attachant : Sarah, l’aînée autoritaire, Cassiopée la cadette artiste, et Lucille la plus petite qui ne parle qu’à son chat. Les belles pierres de la ville, le jardin des plantes, la végétation luxuriante, les petits marchés… le lecteur ne voudra plus quitter cet univers enchanteur créé par Barbucci et Di Gregorio !

Notre avis

Dans la famille Grémillet, je demande, Sarah, l’aîné, Cassiopée la cadette, qui ne pense qu’aux garçons et rêve d’une vie de paillettes et Lucille, la benjamine pour qui mieux vaut être entouré d’animaux que d’humains. Ce premier tome des soeurs Grémillet est donc l’histoire de Sarah, qui fait chaque nuit un rêve étrange. Elle se voit, entrer dans une forêt, et découvrir un arbre gigantesque sur lequel est posé une serre dans laquelle lévite une petite méduse. Ce rêve l’obsède, au point de finir par en parler à sa maman qui fuit la discussion.

Les trois soeurs se mettent alors en quête d’informations sur le passé de leur mère et trouvent dans le grenier une série de photos, dont l’une pique leur curiosité. La fête des mères approchant, elles décident d’utiliser leurs trouvailles pour lui préparer un cadeau spécial et d’enquêter sur le rêve de Sarah…

Une fois lancés, difficile de s’arrêter avant de connaître la fin de cette bouleversante histoire de famille. On se plait à courir dans tous les sens à la recherche des indices sur le passé de la maman et d’en découvrir le fin mot particulièrement bien emmené.

Les illustrations sont très poétiques et bourrées de clins d’oeil qui ont beaucoup fait rire les garçons. Pour ma part, je crois que j’aurais pu faire comme Mary Poppins et sauter dans l’illustration pour aller découvrir le jardin des plantes de Barbucci et Di Gregorio ou aller flâner dans les rue de la jolie ville qui sert de décor aux aventures des frangines tellement je les ai trouvées jolies.

Nous avons beaucoup aimé cette BD qui peut être lue en famille. Les garçons ont apprécié le côté aventures et enquête qui se développe au fil des pages de l’histoire, et se sont reconnus dans les chamailleries fraternelles. Pour ma part, j’ai été vraiment touchée par la façon dont les auteurs traitent du drame familial qui conduit la maman à fuir les questions de ses filles. Les soeurs Grémillet est aussi une belle histoire d’amitié quand on voit la façon dont les amies d’enfance de la mère l’entourent afin de dépasser sa souffrance enfouie depuis des années. Ce n’est pas larmoyant, c’est juste, à la fois sobre et émouvant, traité avec élégance, douceur et la tendresse d’une maman.

Bref, on a hâte de découvrir la suite avec les schtroumpfs et de se plonger dans les amours de Cassiopée.

Et toi ? Tu connais cette BD ? Elle te tente ?

À bientôt ! 😉