C’est lundi que lisez-vous ? #18

Il s’agit d’un rendez-vous initié par Mallou qui s’est inspirée de It’s Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se faisait auparavant chez Galleane. Les liens sont maintenant répertoriés chez Camille du blog I Believe in Pixie Dust.

Comme chaque semaine, on se retrouve autour des mêmes questions.

Qu’avez-vous lu cette semaine ?

Qu’êtes vous en train de lire ?

Que lirez-vous ensuite ?

Voilà une belle semaine de lecture qui s’est écoulée, pleine de jolies découvertes et de belles trouvailles. J’ai retrouvé mes libraires chouchous pour faire ma sélection pour le prix du livre de jeunesse, reçu et lu plein de jolis livres. Bref, maintenant, au boulot chère amie, il faut écrire.

Qu’avez-vous lu cette semaine ?

Chez maman

J’ai fini Taches de Naissance, d’Arnon Grunberg reçu dans le cadre du Coup de coeur des lectrices de Version Femina pour lequel tu trouveras ma chronique ici.

J’ai terminé le mois de la BD en beauté. Je me suis régalée avec le premier tome de Bergères Guerrières de Jonathan Garnier et Amélie Fléchais que mini schtroumpf s’est empressé de me piquer.

Chez les schtroumpfs

La panne de lecture est terminée, cette semaine, nous avons lu ensemble La famille Blaireau-Renard – Vivre Ensemble de Brigitte Luciani et Eve Tharlet. Une jolie BD pour parler des valeurs qui nous permettent de vivre en société. Tu trouveras ma chronique complète ici.

Comme beaucoup d’entre vous, nous sommes aussi tombés sous le charme de la série Les soeurs Grémillet. Les illustrations sont splendides, l’histoire particulièrement émouvante et si vous ne l’avez pas déjà fait, je vous conseille vivement d’aller découvrir cette petite perle dont vous trouverez la chronique par .

Et les garçons ont dévoré le quatrième tome des aventures de Préhistoric Rick qu’ils adorent. Du même éditeur que Mortelle Adèle et Ariol, ce format de BD leur plait bien. Et là, entre les dinosaures et les hommes préhistoriques, autant te dire que c’est la combinaison parfaite pour les entendre rire à gorge déployée.

Qu’êtes-vous en train de lire ?

Chez maman

Après qu’il ait trainé tout l’été sur ma pile à lire, je me suis enfin attaquée à Les veilleurs de Sangomar de Fatou Diome. J’ai découvert cette autrice à la radio en voiture et j’ai été tout de suite charmée par sa voix et sa façon de raconter des histoires. Je me suis donc plongée dans la lecture de ce roman, paru l’année dernière chez Albin Michel. S’il t’intéresse, tu trouveras une chronique le concernant sur le blog de Grâce Minlibé.

Cette semaine encore je cours deux lièvres à la fois et lis en parallèle de ce roman de Fatou Diome, Les incasables de Rachid Zerrouki, paru chez Robert Laffont le 27 août, est le témoignage d’un enseignant en SEGPA à Marseille. Je n’en suis qu’au début mais j’apprécie beaucoup le ton et suis curieuse de plonger dans cet univers que je connais mal.

Chez les schtroumpfs

Cet été avait vu Grandschtroumpf se prendre d’amour pour les romans de Tui Sutherland et leur adaptation en BD. Il avait vraiment hâte de retrouver le second tome SOS créatures fantastiques intitulé, Le procès du dragon. Aussi, lorsque l’on est revenu de la librairie, il a immédiatement lâché toutes ses lectures en cours pour se mettre à celle-ci. Je pense qu’il veut aussi être prêt pour la sortie du Tome 3, le 29 octobre.

Mini Schtroumpf lui, s’est attaqué au tome 2 de Bergères Guerrières. Il me fait rire quand il disparait complètement derrière ce livre de grand presque plus gros que lui.

Que vais-je lire ensuite ?

Cette semaine, j’ai aussi reçu Loin de Marie Liebart paru aux éditions Poussière de Lune. Il sera donc mon livre papier dès que j’aurai terminé Les veilleurs de Sangomar.

Pour ce qui est de nos lectures familiales, je suis revenue de la librairie avec Mystère et boules d’ampoules le premier tome de la série Maverick, ville Magique d’Eglantine Ceulemans qui fait partie de la nouvelle collection de romans parus chez Little Urban cet été. On avait adoré Les lapins de la couronne d’Angleterre, on espère accrocher aussi fort à celui-ci.

Et vous, c’est lundi, que lisez-vous ?

A bientôt 😉

Les soeurs Grémillet – Barbucci et Di Gregorio

Badge Lecteur professionnel

Une belle aventure à travers l’histoire familiale

Il était une rencontre

Ces derniers temps, j’ai beaucoup vu passer Les soeurs Grémillet, sur la blogosphère, je crois qu’elle est devenue, une star du rendez-vous hebdomadaire, C’est lundi que lisez-vous ? auquel je participe avec plaisir tous les lundis.

Les critiques étant particulièrement enthousiastes et la couverture enveloppée d’un doux mystère, j’ai eu envie d’aller jeter un oeil de façon plus approfondi sur cet album signé par les italiens Barbucci et Di Gregorio et de découvrir la merveilleuse histoire des soeurs Grémillet. Je remercie les éditions Dupuis et NetGalley de m’avoir permis de découvrir cet album sorti au mois de juin 2020

L’histoire

Plonger dans l’histoire comme dans un rêve… Dans un turquoise lumineux et mélancolique apparaissent pour la première fois les trois soeurs Grémillet, guidées par des méduses qui flottent, jusqu’au grand arbre et son palais de verre. À l’intérieur, une petite méduse lévite au-dessus d’un lit. Sarah, l’aînée, ne s’explique pas ce rêve étrange. Obsédée par ce mystère, elle parviendra à l’élucider avec l’aide de ses deux soeurs. Alessandro Barbucci illumine de son dessin virtuose cette chronique familiale moderne qui, derrière les révélations d’un drame du passé, célèbre l’amour d’une mère pour ses enfants. Dans ce trio féminin, chacune a son caractère attachant : Sarah, l’aînée autoritaire, Cassiopée la cadette artiste, et Lucille la plus petite qui ne parle qu’à son chat. Les belles pierres de la ville, le jardin des plantes, la végétation luxuriante, les petits marchés… le lecteur ne voudra plus quitter cet univers enchanteur créé par Barbucci et Di Gregorio !

Notre avis

Dans la famille Grémillet, je demande, Sarah, l’aîné, Cassiopée la cadette, qui ne pense qu’aux garçons et rêve d’une vie de paillettes et Lucille, la benjamine pour qui mieux vaut être entouré d’animaux que d’humains. Ce premier tome des soeurs Grémillet est donc l’histoire de Sarah, qui fait chaque nuit un rêve étrange. Elle se voit, entrer dans une forêt, et découvrir un arbre gigantesque sur lequel est posé une serre dans laquelle lévite une petite méduse. Ce rêve l’obsède, au point de finir par en parler à sa maman qui fuit la discussion.

Les trois soeurs se mettent alors en quête d’informations sur le passé de leur mère et trouvent dans le grenier une série de photos, dont l’une pique leur curiosité. La fête des mères approchant, elles décident d’utiliser leurs trouvailles pour lui préparer un cadeau spécial et d’enquêter sur le rêve de Sarah…

Une fois lancés, difficile de s’arrêter avant de connaître la fin de cette bouleversante histoire de famille. On se plait à courir dans tous les sens à la recherche des indices sur le passé de la maman et d’en découvrir le fin mot particulièrement bien emmené.

Les illustrations sont très poétiques et bourrées de clins d’oeil qui ont beaucoup fait rire les garçons. Pour ma part, je crois que j’aurais pu faire comme Mary Poppins et sauter dans l’illustration pour aller découvrir le jardin des plantes de Barbucci et Di Gregorio ou aller flâner dans les rue de la jolie ville qui sert de décor aux aventures des frangines tellement je les ai trouvées jolies.

Nous avons beaucoup aimé cette BD qui peut être lue en famille. Les garçons ont apprécié le côté aventures et enquête qui se développe au fil des pages de l’histoire, et se sont reconnus dans les chamailleries fraternelles. Pour ma part, j’ai été vraiment touchée par la façon dont les auteurs traitent du drame familial qui conduit la maman à fuir les questions de ses filles. Les soeurs Grémillet est aussi une belle histoire d’amitié quand on voit la façon dont les amies d’enfance de la mère l’entourent afin de dépasser sa souffrance enfouie depuis des années. Ce n’est pas larmoyant, c’est juste, à la fois sobre et émouvant, traité avec élégance, douceur et la tendresse d’une maman.

Bref, on a hâte de découvrir la suite avec les schtroumpfs et de se plonger dans les amours de Cassiopée.

Et toi ? Tu connais cette BD ? Elle te tente ?

À bientôt ! 😉

Challenge booktrip en Europe : Taches de naissance – Arnon Grunberg

Et si on partait voyager à travers l’Europe. En ces temps où réserver un billet d’avion et arriver à destination s’avère être une aventure digne de l’un des plus grand Stephen King, ma copine blogueuse des Voyages de K. nous propose de nous embarquer dans un tour d’Europe livresque. L’idée voyager à travers l’Europe pendant un en postant une chronique par mois, ça me fait penser à ce que propose Lonely Planet dans l’Art de voyager sans partir loin. 12 mois – 12 livres – 12 pays… Moi ça me dit, alors j’ai embarqué avec grand plaisir. Après t’avoir emmené au mois d’août en Italie, et au mois de septembre en Ecosse, je te propose en ce mois d’octobre de décoller pour les Pays Bas avec Taches de naissance d’Arnon Grunberg.

Etape n°3 : Pays Bas

Il était une rencontre

Voilà une rencontre que rien ne pressentait. En effet, cet été, lorsqu’avec K. l’organisatrice du challenge, nous nous sommes inscrites au Prix des lectrices de Version Femina, je n’imaginais personnellement pas être sélectionnée. C’est donc avec une grande surprise que j’ai découvert ce roman paru chez les éditions Héloïse d’Ormesson dans ma boite aux lettres, accompagnée d’une lettre m’informant des modalités de participation à ce jury. Ne connaissant ni l’auteur, ni le titre et devant rendre une critique avant le 7 octobre, je me suis donc très vite attelée à sa lecture.

Il y avait quelques temps que l’on voulait faire une lecture commune toutes les deux, c’était l’occasion. Vous trouverez la chronique de K. sur ce même titre sur son blog.

L’histoire

Divorcé et sans enfant, Kadoke est psychiatre spécialisé dans la prévention des suicides. Quand il n’est pas à l’hôpital, il veille sur sa mère grabataire avec une dévotion absolue.

En un mot son quotidien est une variation sur la mort. Un soir, Kadoke commet la facheuse erreur de coucher avec l’auxiliaire de vie népalaise de sa mère. Il doit la remplacer d’urgence. C’est alors qu’il propose à une patiente multi récidiviste une thérapie alternative d’un genre particulier…

Mon avis

Taches de naissance ne fait pas partie des livres vers lesquels je vais spontanément. Il n’est pas vraiment une invitation au voyage, même si son intrigue se déroule à l’étranger. Son histoire nous embarque dans la routine de Kadoke, psychiatre spécialisé dans la prévention des suicides dans un centre d’urgence et fils unique d’une mère vieillissante. Son métier est une passion dévorante à laquelle il a cédé au point de sacrifier son couple et sa vie personnelle et désormais sa mère est l’un des seuls points d’ancrage de sa vie.

Vu sous cet angle, la vie de Kadoke ne semble pas être rose. D’autant qu’après avoir partagé un instant d’intimité avec l’auxiliaire de vie de sa mère, cette dernière décide de démissionner. Le voilà donc seul à gérer l’organisation du quotidien et contraint de quitter son appartement pour retrouver sa chambre d’adolescent pour aider sa maman.

Cette maman que l’on apprend à découvrir au fil des pages, est ce que l’on pourrait dire, un personnage atypique. Rescapée des camps de la mort, elle aime son fils profondément mais ne lui fait aucun cadeau et passe son temps à le houspiller afin de le faire sortir de sa zone de confort. C’est un joyeux mélange de Mrs Doubtfire et de Tatie Danielle. On aime bien la détester.

Entre ses collègues, ses patients, sa mère, Kadoke semble avoir perdu le goût de la vie. Mais c’est sans compter sur Michette, patiente bordeline, croisée par une nuit d’urgence. Michette qui, comme un représentant de commerce, vient mettre un pied dans la porte de la routine bien rangée de Kadoke. En flirtant avec la mort, veut-elle l’inciter à revenir à la vie ou au contraire le faire sombrer avec elle ?

Taches de naissance est un drôle de livre. Sur la quatrième de couverture, on nous présente Arnon Grunberg comme un as de l’intrigue loufoque, j’avoue avoir dû mal à utiliser ce qualificatif pour parler de ce roman. Je le définirai plutôt comme atypique, touchant ou résiliant. C’est un roman qui explore notre créativité pour dépasser la souffrance psychique et interroge notre capacité à choisir entre la vie et la mort et donne la part belle à l’amour filial et à la tolérance. J’y ai trouvé quelques longueurs mais étais cependant contente de retrouver Kadoke pour connaître le fin mot de son histoire. Ce ne sera pas un vrai coup de coeur mais c’était une lecture inattendue et agréable.

Et toi ? Tu l’as lu ? Il te donne envie ?

À bientôt… 😉

Throwback thursday #15

Thème : une lecture qui vous fait sourire

Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram, Bettie du blog Bettie Rose Books a pris l’initiative d’en faire un rendez-vous livresque en 2016. Le but est de parler chaque jeudi d’un livre « ancien » de notre bibliothèque en fonction d’un thème donné. Bettie a passé le flambeau, désormais le récap’ des liens se fait sur le blog my-bOoks.com. Venez y participer.

Avec ce temps maussade, un peu d’humour nous fait le plus grand bien. Cette semaine, le Throwback Thursday propose de partager ces lectures qui nous font sourire.

Côté Maman

J’avais envie de vous parler de Touriste de Julien Blanc-Gras que j’ai lu pendant le confinement et qui outre le fait de me faire voyager depuis mon canapé, m’a aussi fait sourire et parfois rire très fort.

J’avais adoré le titre, le pingouin trop chou de la couverture et le résumé avait achevé de me convaincre. Ce livre était fait pour être chroniqué sur le blog…

Touriste c’est l’histoire d’un jeune garçon, passionné de géographie qui, arrivé à l’âge adulte, s’est lancé le défi de visiter tous les pays du monde en devenant un touriste professionnel. Sacré Bucket List !

Journaliste et chroniqueur, on le suit dans ses aventures de packbacker autour du monde, qu’il raconte avec un second degré et un humour parfois déjanté. J’ai tellement ri, dans le chapitre sur la Tunisie que j’en ai encore mal au ventre. Mais derrière l’humour se cache aussi une belle réflexion sur le sens du voyage, ce qui nous pousse à partir et comment nous partons en voyage.

Côté schtroumpfs

Lesquels choisir ??? Il y en a tellement qui les font sourire. Ils sont vraiment dans l’âge où ils commencent à comprendre l’humour et les blagues. Difficile de n’en choisir qu’un sans faire offense à d’autres.

Mais bon clairement si il y a une série qui nous fait toujours sourire c’est la série Maman Ours de Ryan T. Higgins dont je t’avais déjà parlé dans un c’est lundi que lisez-vous?

Michel, un ours grincheux, n’aspire qu’à une chose se faire une belle omelette. Il part donc à la chasse aux oeufs et avant qu’il ne les mette à la poêle, ils éclosent et donnent naissances à de petites oies qui bien sûr pensent que Michel est leur maman. Victime d’une erreur d’identité, Michel ne sait plus comment se débarrasser des envahisseuses et aller dormir tranquille.

C’est une série d’albums très bien écrite et dont la relation texte image est très bien construites, les illustrations sont magnifiques et c’est toujours avec grand plaisir que je prête ma voix à Michel…

Cette série compte 4 tomes et un cinquième est à paraître sous peu. Mini Schtroumpf dont Michel est le chouchou, piaffe déjà d’impatience.

Et vous qu’avez-vous choisi cette semaine ?

À bientôt 😉

La famille Blaireau-Renard – Vivre ensemble

Badge Lecteur professionnel

Une sélection toute mignonne pour clôturer le mois de la BD

Il était une rencontre

Comme tu l’auras compris en suivant nos derniers c’est lundi que lisez-vous les garçons se sont pris d’amour pour le 9ème art. Nous avons donc, allègrement fêté le mois de la BD, en ce mois de septembre…

A la recherche de titres nouveaux à partager avec eux, je suis donc tombé l’autre jour sur NetGalley sur la famille Blaireau-Renard publié chez Dargaud. J’ai donc sauté sur l’occasion en ai sollicité la lecture. Avant de te donner mon avis, je te propose un petit résumé.

L’histoire

Après les émotions et les arbres, la famille Blaireau Renarde nous présente une thématique plus large mais fondamentale : le vivre ensemble. La liberté, la citoyenneté, la fraternité, l’égalité, la tolérance, etc, sont, par exemple, des notions expliquées de façon amusante et pédagogique aux jeunes enfants. Ce titre répond à des questions parfois aussi simples que « comment prendre une décision ensemble malgré nos différences ? » et constitue une excellente introduction à la vie en société. Instructif, drôle et magnifiquement illustré par Eve Tharlet, star de l’édition jeunesse

Notre avis

Le thème et la douceur des illustration d’Eve Tharlet m’avaient conduite à demander à découvrir cet ouvrage et je n’ai pas été déçue. C’est une très belle bande dessinée qui explique par des petites mises en situations puis avec des mots simples, des valeurs aussi essentielles que la liberté, l’égalité ou la fraternité.

Pour chaque notion la structure et la même, on part du situation vécu par les petits héros, qu’ils racontent à leurs parents à leur arrivée à la maison. On change alors de format, et la BD cette la place à une partie documentaire pour éclairer la notion. Chacune d’elle est expliquée avec des mots simples et adaptés dès la fin de la maternelle.

Avec ses jolies couleurs d’automnes, ses personnages attachants et ses situations qui sentent tellement le vécu quotidien des enfants, cette bande dessinée, est un formidable outil pour les adultes afin d’aborder la tolérance et le vivre ensemble de façon originale.

Je remercie chaleureusement les éditions Dargaud et NetGalley pour m’avoir permis de la découvrir.

Et toi ? Tu la connais ? Elle te tente ?

À bientôt ! 😉

Throwback thursday #14

Thème : automne

Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram, Bettie du blog Bettie Rose Books a pris l’initiative d’en faire un rendez-vous livresque en 2016. Le but est de parler chaque jeudi d’un livre « ancien » de notre bibliothèque en fonction d’un thème donné. Bettie a passé le flambeau, désormais le récap’ des liens se fait sur le blog my-bOoks.com. Venez y participer.

Après deux semaines de panne complète d’inspiration, me voilà de retour. L’automne est une saison que j’adore et qui m’inspire la sérénité, on en a d’ailleurs fait le thème de notre Café des voyageurs hier.

Côté Maman

Mon coup de coeur pour parler d’automne, va inconditionnellement vers le Voyage d’Oregon, de Rascal et Joos. Une fois n’est pas coutume, ce n’est donc pas un roman que je vais vous présenter mais un album. Un merveilleux album qui raconte avec douceur et poésie les aventures d’Oregon, un ours captif dans un cirque et Duke, un clown nain qui décide de le raccompagner vers les grandes forêts des rocheuses.

Rascal est un auteur jeunesse que j’affectionne beaucoup car il sait toujours avec finesse produire des textes qui amène à une lecture à plusieurs niveaux, mais avec le voyage d’Oregon, il réussit un coup de maître. Le texte de cet album est bouleversant d’humanité, je l’utilise très fréquemment en classe depuis que j’exerce et malgré les années et il est toujours d’actualité. Si des enfants de maternelle n’y voient que l’histoire d’un gros Ours gentil que l’on libère dans la forêt, des plus grands pourront commencer à découvrir la culture américaine, commencent à s’interroger sur des questions d’éthique liées à la discrimination, à la captivité des animaux et qui sait avoir envie de partir plus tard pour un road trip dans l’Ouest. Il fait toujours énormément débat et emmène à s’interroger aussi sur l’intérêt d’avoir une bonne culture littéraire et générale pour comprendre la portée de certains textes ainsi que sur la part de notre histoire et de nos interprétations dans notre compréhension.

Quant aux illustrations de Joos, elles sont tout simplement sublimes, douces, poétiques, impressionnistes, et elles accompagnent à merveille le texte de Rascal. Les couleurs sont souvent automnales, ce qui fait que j’ai eu très envie d’en parler pour cette sélection, des jaunes, des oranges et des rouges flamboyants accompagnent Oregon et Duke dans leur voyage jusqu’à leur arrivée en Oregon sous la neige. Ambiance magique et séquence émotion garantie.

Côté schtroumpfs

Mes longues années de maîtresse de maternelle, m’ont conduite à avoir une bibliothèque sacrément fournie sur le thème de l’automne. Aussi à la maison, on en a lu vraiment beaucoup. Mais celui qui a été très longtemps lu le soir au point de le connaître par coeur, en français comme en italien, celui dont on a vu, revu et encore vu le film c’est Le Gruffalo de Julia Donaldson et Axel Scheffler.

Le Gruffalo, qui a fêté ses 20 ans l’année dernière, est un classique de la littérature jeunesse qui n’a pas pris une ride et qui a même eu, fut un temps, son spectacle dans les théâtres londoniens. Voilà donc, un conte en randonnée qui nous conduit dans un grand bois très sombre avec une toute petite souris qui ne demande rien de mieux que de manger la noisette qu’elle vient de trouver en toute tranquillité. Sauf que cette jolie petite souris est bien appétissante et que le renard, le serpent et le hibou, n’en feraient bien qu’une bouchée… Mais c’est sans compter sur le terrible Gruffalo avec qui la souris a rendez-vous et que bien entendu aucun prédateur n’a envie de rencontrer. Je te laisse découvrir la suite, je suis sûre que tu vas l’adorer.

Une belle histoire de forêt, de ruse, avec des illustrations magnifiques d’Alex Scheffler. Elles sont remplies de détails, très riches et colorées. Un album écrit en vers qui se prête tellement bien à la lecture à voix haute avec des mots de grands pour les petits enfants. Ces deux-là, ont depuis à maintes reprises remis le couvert pour nous livrer des albums tout aussi réussis comme Le Petit Gruffalo, La sorcière dans les airs, Où est ma maman ? ou encore Monsieur Bout de Bois. On n’en loupe pas un.

Et vous qu’avez-vous choisi cette semaine ?

Dérive des âmes et des continents – Shubhangi Swarup

Après ma première chronique sur NetGalley, j’ai eu le grand plaisir que les éditions Métailié me fassent confiance pour chroniquer ce livre qui m’a tout de suite attirée avec sa couverture toute en douceur et en poésie.

Il était une rencontre

Dans la sélection de mes livres sur NetGalley, j’essaie toujours de suivre la ligne de notre blog et de solliciter les éditeurs autour de romans qui abordent la question du voyage ou du dépaysement. Après la couverture, le résumé de ce roman pour le moins atypique a fini de me convaincre.

L’histoire

Difficile de résumer ce roman qui m’a complètement transportée, je te laisse donc avec sa quatrième de couverture :

Magistral premier roman indien où le paysage, la terre, la mer, les montagnes et les personnages principaux (deux jeunes mariés, un yéti mélancolique, un géologue, une tortue…) semblent inventer un genre en soi : la fiction de la nature.

Un roman tellurique, où les histoires semblent surgir organiquement le long d’une ligne de faille qui fait trembler la terre et tout ce qu’elle contient de l’océan Indien à l’Himalaya. Peut-être le premier roman où la nature s’exprime directement.

Deux jeunes mariés s’installent dans une ancienne demeure coloniale, sur les îles Andaman, et tentent de s’apprivoiser. Ils savent qu’ils se sont déjà aimés dans d’autres vies. Girija Prasad est un scientifique fasciné par les volcans lilliputiens et les phénomènes naturels de l’archipel. Chanda Devi est un peu sorcière ; elle sait amadouer les éléphants en colère, prévoir les tremblements de terre et parler aux fantômes qui peuplent les îles (soldats japonais, lord anglais, mangeurs d’escargots, une chèvre bêlante).

Plusieurs personnages plus loin (un jeune révolutionnaire, un trafiquant désabusé, un yéti mélancolique, une tortue, une strip-teaseuse…), on retrouve leur descendant le long de la ligne de faille sismique : un géologue chargé de s’assurer que le prochain sommet himalayen, prévu pour être plus haut que l’Everest, surgira bien dans le cadre des frontières de l’Inde, pour encourager le tourisme.

Premier roman au souffle incroyable, Dérive des âmes et des continents surprend par sa puissance narrative, à la hauteur des tsunamis qu’il contient.

Mon avis

Quand j’ai choisi ce livre, j’étais loin de m’imaginer être à ce point transportée. Je lis rarement de littérature asiatique et je pense après cette expérience que c’est une chose à laquelle je vais essayer de remédier rapidement.

Dérive des âmes et des continents est un livre qui, comme un tsunami, vous attrape et vous transporte vers de lointaines contrées des îles d’Andaman, à la Birmanie, en passant par le Népal et les contreforts de l’Himalaya. Il nous propose un voyage dans le temps, et dans l’histoire géologique mais aussi contemporaine de cette région du monde. Entre conflits mondiaux, guerres d’indépendance, installation des dictatures, les destins d’inconnus se lient et se délient, représentant un fil rouge entre les différentes parties du roman.

Le style de Shubhangi Swarup est lyrique et empreint de poésie et on retrouve bien à travers sa façon de décrire le monde, les philosophies indiennes, selon lesquelles, en chaque être vivant se cache une âme. La galerie de portraits qu’elle nous propose est particulièrement attachante.

D’un scientifique obnubilé par les îles et la techtonique des plaques à un autre chargé d’observer le désert de glace de glace de l’Himalaya que plusieurs générations séparent, on se plait à se perdre en forêt avec une femme qui comprend les plantes, entend les fantômes de l’île et à des intuitions sur le futur, à espérer avec une mère la libération de son fils, à écouter les récits des marchands et contrebandiers qui voyagent de la Birmanie au Pakistan, à écouter les histoires de déesses fleuves et de créatures fantastiques racontées par des anciens. On tremble aussi parfois, face à la cruauté de l’homme…

J’ai beaucoup aimé ce livre car sous son attrait poétique et onirique, qui ravira les amateurs de belles plumes, il est aussi très documenté scientifiquement sur les questions géologiques. J’ai été un peu en retard sur la publication de cette chronique car je me suis laissée déborder par la rentrée au boulot mais il fait partie des livres que je recommanderais volontiers. En effet, à chaque fois que j’ai allumé mon ordinateur pour retrouver cette lecture, je n’avais qu’une envie, terminer la partie pour savoir quel serait le personnage qui nous emmènerait visiter la prochaine curiosité géologique, quel pan de l’histoire nous allions recomposer avant de boucler la boucle.

Et vous ? Vous l’avez lu ? Il vous tente ?

À bientôt 😉

C’est lundi que lisez-vous ? #16

Il s’agit d’un rendez-vous initié par Mallou qui s’est inspirée de It’s Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se faisait auparavant chez Galleane. Les liens sont maintenant répertoriés chez Camille du blog I Believe in Pixie Dust.

Comme chaque semaine, on se retrouve autour des mêmes questions.

Qu’avez-vous lu cette semaine ?

Qu’êtes vous en train de lire ?

Que lirez-vous ensuite ?

Cette semaine, j’ai repris un rythme de lecture satisfaisant, tout en binjant allègrement Outlander. Chez les garçons, les découvertes en matière de BD sont allées bon train.

Qu’avez-vous lu cette semaine ?

Chez maman

J’ai découvert sur le blog des Voyages de K. un chouette défi que je vais m’empresser de rejoindre, un booktrip en Europe. Le principe est simple : 12 mois – 12 livres – 12 pays d’Europe… Avec mes lectures de l’été, j’ai déjà pas mal avancé le périple, mais j’ai très envie de continuer à voyager à travers les livres.

Aussi, alors qu’il trainait sur ma pile à lire depuis le début de l’été, je me suis empressée de lire Une rencontre au bord de l’eau, de Jenny Colgan pour préparer un joli billet qui vient couvrir l’Ecosse. Dans ce deuxième tome, on retrouve Flora McKenzie, désormais définitivement de retour sur son île de Mure, absorbée par son histoire compliquée avec son ex-patron Joël et sa nouvelle activité de chef d’entreprise au Seaside Kitchen.

Chez les Schtroumpfs

La maman accro aux livres que je suis est comblée. Cette semaine, mon MiniSchtroumpf a enfin eu le déclic de lire tout seul comme un grand. Ils sont tellement mignons quand je les vois le matin partir à l’école en oubliant surtout pas de fourrer un livre dans leur cartable pour lire dans la voiture sur le trajet.

Bref, après Ariol la semaine dernière et les mangas Pokemon. La nouvelle chouchoute de la famille s’appelle Mortelle Adèle. Après avoir trouvé deux tomes à la bibliothèque pour faire plaisir à l’une de mes petites élèves qui en est fan, j’ai dû subir un détournement de livres. Comme à chaque retour de bibliothèque, les garçons se sont jetés sur mon sac de livres tels les Daltons sur une diligence et ont attrapé les deux tomes de la jolie rouquine et se sont régalés des bêtises de cette petite chipie. Il fallait les entendre se tordre de rire devant les misères qu’elle fait à son pauvre chat Ajax, et à son hamster…

Qu’êtes-vous en train de lire ?

Chez maman

En parallèle, le lis Dérive des âmes et des continents de Shubhangi Swarup. Sa couverture m’a tout de suite tapé dans l’oeil et quand NetGalley et les éditions Métailié. J’ai beaucoup avancé cette lecture cette semaine et il ne me reste que quelques pages. Je suis très longue à le lire, non pas parce qu’il ne me plait pas mais parce que je le lis sur l’ordi et que j’ai un peu plus de mal à lire longtemps. Je crois que je fais définitivement partie de la team vintage qui ne pourra jamais passer à la lecture sur liseuse.

Chez les schtroumpfs

Les deux Mortelle Adèle étant finis, les Ariols aussi, je crois qu’ils sont en panne…

Que vais-je lire ensuite ?

Il faut que je me bouge de terminer mes services presse donc ce sont eux qui ont la priorité.

Pour ce qui est des lectures jeunesse, j’ai dans ma pile à lire une série de trois BD que j’ai trouvées sur Pinterest et qui m’ont donné bien envie, Bergères et Guerrières. Tu connais ?

A bientôt 😉

C’est lundi que lisez-vous ? #15

Il s’agit d’un rendez-vous initié par Mallou qui s’est inspirée de It’s Monday, What are you reading ? by One Person’s Journey Through a World of Books. Le récapitulatif des liens se faisait auparavant chez Galleane. Les liens sont maintenant répertoriés chez Camille du blog I Believe in Pixie Dust.

Comme chaque semaine, on se retrouve autour des mêmes questions.

Qu’avez-vous lu cette semaine ?

Qu’êtes vous en train de lire ?

Que lirez-vous ensuite ?

Qu’avez-vous lu cette semaine ?

Chez maman

Me voilà de retour cette semaine après une rentrée fracassante qui m’avait enlevé tout temps disponible pour lire. J’ai donc cette semaine pris le temps de finir, Alleluia !, Le pèlerin désorienté qui cherchait Kyoto à Compostelle, et d’en faire la chronique.

Après cela, j’avais très envie d’une lecture légère et courte, je suis donc allée piocher dans ma pile à lire de l’été Le retour du Jeune Prince de A.G Roemmers, un bouquin que j’avais très envie de lire depuis sa sortie et qui m’a fait passer une excellente soirée et dont la chronique sortira dans le courant de la semaine.

Je me suis aussi lancée dans la lecture de mon premier manga. Grand Schtroumpfs et l’un de mes élèves cherchaient une lecture manga et m’avaient demandé de lire Promised Neverland. En bonne maman et maîtresse, pas question de le leur mettre dans les mains sans avoir jeté un oeil au bouquin… J’ai franchement bien accroché à l’intrigue et je pense que je les lirai pour moi mais en ce qui concerne les loulous, ils attendront encore un peu d’avoir l’âge de le lire.

Chez les Schtroumpfs

On a enfin fini Geronimo Stilton ! Youpi ! Youpi !

Pour le reste, je t’avoue avoir perdu le fil de leurs lectures. Cette semaine, ils sont partis dans tous les sens. On a fait un raid à la bibliothèque, ils ont retrouvé des J’aime lire et du coup, ils se sont pris de passion pour Ariol dont ils ont lu plusieurs tomes.

GrandSchtroumpf a toutefois dévoré Les dinosaures en manga. Un chouette documentaire sur les dinosaures qui sort de l’ordinaire. La collection compte aussi un autre tome sur l’Espace qui a l’air tout aussi réussi.

Qu’êtes-vous en train de lire ?

Chez maman

En parallèle, le lis Dérive des âmes et des continents de Shubhangi Swarup. Sa couverture m’a tout de suite tapé dans l’oeil et quand NetGalley et les éditions Métailié. J’ai terminé la première partie du bouquin. Je dois dire que j’aime vraiment beaucoup à la fois l’univers et le style de l’autrice.

Chez les schtroumpfs

Je crois qu’en ce moment, ils lisent tout ce qui leur passe sous la main. Ils viennent de retrouver un vieux bouquin chez mes parents du film Stuart Little 2, c’est donc lui qui va nous accompagner pendant quelques soirs.

Que vais-je lire ensuite ?

Il faut que je me bouge de terminer mes services presse donc ce sont eux qui auront la priorité en ce qui me concerne.

Pour ce qui est des lectures jeunesse, j’ai encore le grand plaisir cette année d’être sélectionnée dans le cadre de mon travail pour participer au Prix du Livre de Jeunesse de la Ville de Marseille. Une initiative que j’aime beaucoup et qui nous permet à chaque fois de découvrir des tas de nouveautés et qui me donne l’occasion de travailler avec notre librairie préférée. Alors l’année s’annonce livresque et pleine de surprises 🙂

A bientôt 😉

Le pèlerin désorienté qui cherchait Kyoto à Compostelle, Gideon Lewis Kraus

Il était une rencontre

Partir à Compostelle n’était pas du tout dans mes projets de lectures en ce beau mois d’août. J’avais une pile à lire digne du Mont Everest, mais celui-ci m’a clairement fait de l’oeil, au détour d’une colonne dans ma bibliothèque préférée. On venait de terminer notre périple à pieds le long du canal du midi et on devait partir une semaine aux alentours du Puy en Velay, point de départ de la Via Podensis. Avec son titre à la Romain Puertolas, je m’attendais à trouver un livre tordant qui serait un compagnon de voyage fort agréable pour notre road trip.

L’histoire

Tiens ton slip cher lecteur, la quatrième de couverture vend du rêve. Voilà donc l’histoire vraie de Gideon, notre auteur, en pleine recherche de soi. Las d’une vie bien rangée à San Francisco, il s’envole à l’aube de la trentaine passer une vie de bohème à Berlin. Au bout de plusieurs mois à errer de soirée arties en bar underground, il ne sait plus très bien où il en est. Aussi lorsqu’une nuit, un ami lui propose de prendre part avec lui au pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle, il accepte… Sauf qu’au petit matin, il a tout oublié de sa promesse, et doit donc abandonner sa vie de Patachon berlinois pour un mois de marche à travers les Pyrénées.

Mais Gideon n’est pas un pèlerin comme les autres, de confession juive, il aborde ce pèlerinage en terres catholiques comme un voyage au bout de soi et une aventure amicale, plus que comme un voyage vers Dieu. Au gré de ses rencontres, on en apprend plus sur sa famille pour le moins atypique et ses motivations, qui vont le pousser à aller toujours plus loin et toujours plus haut comme le disent les pèlerins sur le chemin des étoiles et à découvrir d’autres chemins de pèlerinages, de nouvelles traditions et à s’interroger sur les motivations qui nous poussent à nous mettre en chemin.

Mon avis

Il était devenu l’indélogeable de mes « C’est lundi que lisez-vous ? » de ces dernières semaines. Avec ses 431 pages, ce beau bébé des éditions Marabout sorti en 2015, m’a accompagnée depuis notre retour de vacances et m’a fait voyager aux quatre coins du globe.

Comme je te le disais en introduction, je m’attendais à un livre dans l’esprit de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea ou de Touriste, de Julien Blanc-Gras. Un roman déjanté, et drôle. J’ai été très surprise de découvrir au fil des pages, un vrai livre de fond, un récit autobiographique, documenté et réfléchi, sur le sens du pèlerinage dans différentes cultures.

On y découvre dans un premier temps, la vie de l’auteur à Berlin. On partage avec lui Le Chemin de Compostelle avant de repartir pour Shikoku et le pèlerinage des 88 temples via Berlin et Shangai, puis de retrouver les siens à San Francisco avant de partir pour un dernier pèlerinage familial à Ouman, en Ukraine.

Après 70 pages de présentation et d’introduction, j’ai donc pris le Chemin tant attendu de Compostelle avec Tom et Gideon depuis Saint Jean Pied de Port, jusqu’à Finisterre. Tout au long de ce chemin, on voit leur amitié évoluer. Ils ont choisi de faire ce voyage à deux et malgré les divergences de points de vue sur le sens de ce pèlerinage, sur le parcours, les ampoules, les douleurs, les sacs trop lourds, ils sont prêts à aller jusqu’au bout.

Au fil des kilomètres, des comptes rendus qu’il envoie à sa famille et de ses méditations, on en apprend plus sur les motivations qui conduisent Gideon à marcher et sur les relations qui le lient à sa famille et surtout à son père, qui après avoir été un rabbin reconnu par sa communauté a décidé de vivre au grand jour son homosexualité. On voit aussi se créer de nouvelles amitiés entre le binôme Gideon-Tom et d’autres pèlerins rencontrés dans les auberges et sur le bord du chemin. On partage avec eux les levers aux aurores pour marcher à la fraîche, les courbatures, la fatigue, la déception de voir certains compagnons terminer le voyage plus tôt que prévu. Je t’avoue avoir eu l’oeil humide avec eux, quand, l’arrivée approchant, la fine équipe prenait conscience avec joie qu’elle touchait enfin au but attendu mais avec tristesse qu’elle allait bientôt devoir se séparer. Pour moi l’histoire aurait pu s’arrêter là, sauf qu’elle continue sur 250 pages environ après…

Si j’ai dévoré la partie Compostelle, pour le reste, cela a été plus compliqué. Gideon, une fois rentré à Berlin, se retrouve dans la posture que tout voyageur connait bien à savoir celle où il faut redescendre de son nuage et reprendre une vie normale. Cette transition est pour lui assez difficile et comme beaucoup d’entre nous, il n’a qu’une seule envie, boucler à nouveau son sac à dos et repartir, en direction du Japon cette fois-ci pour devenir un O-henro-san, et parcourir le Chemin des 88 temples de Shikoku dont lui ont parlé certains compagnons de voyage en Espagne.

Après une visite à son frère Micah, à Shangaï, le voilà donc à nouveau en chemin. Ce pèlerinage, méconnu des occidentaux, est particulièrement prisé au Japon. Il diffère cependant fondamentalement de celui de Compostelle par sa structure, circulaire et non linéaire, sa philosophie et ses paysages. Le long de ce sentier, Gideon dont il partage quelques étapes du début avec son grand père, nous livre une réflexion plus personnelle sur son existence. En proie à la solitude, c’est pour lui l’occasion de réfléchir aux liens qui le lient à son père, aux raisons qui font qu’il lui en veut autant, et à ce qui pourrait finalement les rapprocher. Tout au long des pages de cette partie, on sent Gideon nostalgique de l’Espagne et je ne te cache pas que moi aussi, la fraîcheur des premiers chapitres n’est plus là et j’ai parfois eu l’impression de mettre le nez dans des affaires de famille qui ne me regardaient pas.

Après avoir bouclé la boucle japonaise, Gideon, se sent enfin près à avoir une discussion avec son père. Pour que cette dernière ait lieu, il l’embarque donc, ainsi que son frère en Ukraine, à Ouman, lors de la commémoration annuelle qui a lieu chaque année entre Roch Hachana et Yom Kippour. Ce pèlerinage, qui n’est ni linéaire, ni circulaire mais ponctuel est l’occasion pour les trois hommes de se parler, vraiment, de faire le lien entre passé et avenir.

Voilà donc un livre qui cache bien son jeu, et qui vous surprend là où vous ne l’attendiez pas. Une lecture franchement dépaysante, parfois drôle, parfois émouvante, sans être larmoyante. J’ai trouvé quelques longueurs sur la partie japonaise et j’avais vraiment hâte de toucher au but mais l’esprit de famille et l’aventure ukrainienne de la fin m’ont fait passer une belle fin d’été. Je vous le conseille donc vivement si le Chemin de Compostelle vous attire. Je l’ai trouvé beaucoup plus intéressant en terme de description de l’expérience et en terme de vécu que Le pèlerin de Compostelle de Coelho que j’ai fini par dépit mais qui m’a semblé tellement éloigné de la réalité de ce qu’est un pèlerinage. Le parti pris de continuer le récit au-delà de l’arrivée à la Cathédrale de Santiago, là où normalement les autres ouvrages s’arrêtent était osé, mais c’est finalement un pari réussi. Gideon Lewis-Kraus, nous livre une belle réflexion sur le voyage, le pèlerinage et le rôle que ces derniers peuvent avoir dans nos évolutions personnelles.

Et vous, vous le connaissiez ? Il vous tente ?

À bientôt 😉 …