Les soeurs Grémillet – Barbucci et Di Gregorio

Badge Lecteur professionnel

Une belle aventure à travers l’histoire familiale

Il était une rencontre

Ces derniers temps, j’ai beaucoup vu passer Les soeurs Grémillet, sur la blogosphère, je crois qu’elle est devenue, une star du rendez-vous hebdomadaire, C’est lundi que lisez-vous ? auquel je participe avec plaisir tous les lundis.

Les critiques étant particulièrement enthousiastes et la couverture enveloppée d’un doux mystère, j’ai eu envie d’aller jeter un oeil de façon plus approfondi sur cet album signé par les italiens Barbucci et Di Gregorio et de découvrir la merveilleuse histoire des soeurs Grémillet. Je remercie les éditions Dupuis et NetGalley de m’avoir permis de découvrir cet album sorti au mois de juin 2020

L’histoire

Plonger dans l’histoire comme dans un rêve… Dans un turquoise lumineux et mélancolique apparaissent pour la première fois les trois soeurs Grémillet, guidées par des méduses qui flottent, jusqu’au grand arbre et son palais de verre. À l’intérieur, une petite méduse lévite au-dessus d’un lit. Sarah, l’aînée, ne s’explique pas ce rêve étrange. Obsédée par ce mystère, elle parviendra à l’élucider avec l’aide de ses deux soeurs. Alessandro Barbucci illumine de son dessin virtuose cette chronique familiale moderne qui, derrière les révélations d’un drame du passé, célèbre l’amour d’une mère pour ses enfants. Dans ce trio féminin, chacune a son caractère attachant : Sarah, l’aînée autoritaire, Cassiopée la cadette artiste, et Lucille la plus petite qui ne parle qu’à son chat. Les belles pierres de la ville, le jardin des plantes, la végétation luxuriante, les petits marchés… le lecteur ne voudra plus quitter cet univers enchanteur créé par Barbucci et Di Gregorio !

Notre avis

Dans la famille Grémillet, je demande, Sarah, l’aîné, Cassiopée la cadette, qui ne pense qu’aux garçons et rêve d’une vie de paillettes et Lucille, la benjamine pour qui mieux vaut être entouré d’animaux que d’humains. Ce premier tome des soeurs Grémillet est donc l’histoire de Sarah, qui fait chaque nuit un rêve étrange. Elle se voit, entrer dans une forêt, et découvrir un arbre gigantesque sur lequel est posé une serre dans laquelle lévite une petite méduse. Ce rêve l’obsède, au point de finir par en parler à sa maman qui fuit la discussion.

Les trois soeurs se mettent alors en quête d’informations sur le passé de leur mère et trouvent dans le grenier une série de photos, dont l’une pique leur curiosité. La fête des mères approchant, elles décident d’utiliser leurs trouvailles pour lui préparer un cadeau spécial et d’enquêter sur le rêve de Sarah…

Une fois lancés, difficile de s’arrêter avant de connaître la fin de cette bouleversante histoire de famille. On se plait à courir dans tous les sens à la recherche des indices sur le passé de la maman et d’en découvrir le fin mot particulièrement bien emmené.

Les illustrations sont très poétiques et bourrées de clins d’oeil qui ont beaucoup fait rire les garçons. Pour ma part, je crois que j’aurais pu faire comme Mary Poppins et sauter dans l’illustration pour aller découvrir le jardin des plantes de Barbucci et Di Gregorio ou aller flâner dans les rue de la jolie ville qui sert de décor aux aventures des frangines tellement je les ai trouvées jolies.

Nous avons beaucoup aimé cette BD qui peut être lue en famille. Les garçons ont apprécié le côté aventures et enquête qui se développe au fil des pages de l’histoire, et se sont reconnus dans les chamailleries fraternelles. Pour ma part, j’ai été vraiment touchée par la façon dont les auteurs traitent du drame familial qui conduit la maman à fuir les questions de ses filles. Les soeurs Grémillet est aussi une belle histoire d’amitié quand on voit la façon dont les amies d’enfance de la mère l’entourent afin de dépasser sa souffrance enfouie depuis des années. Ce n’est pas larmoyant, c’est juste, à la fois sobre et émouvant, traité avec élégance, douceur et la tendresse d’une maman.

Bref, on a hâte de découvrir la suite avec les schtroumpfs et de se plonger dans les amours de Cassiopée.

Et toi ? Tu connais cette BD ? Elle te tente ?

À bientôt ! 😉

Throwback thursday #15

Thème : une lecture qui vous fait sourire

Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram, Bettie du blog Bettie Rose Books a pris l’initiative d’en faire un rendez-vous livresque en 2016. Le but est de parler chaque jeudi d’un livre « ancien » de notre bibliothèque en fonction d’un thème donné. Bettie a passé le flambeau, désormais le récap’ des liens se fait sur le blog my-bOoks.com. Venez y participer.

Avec ce temps maussade, un peu d’humour nous fait le plus grand bien. Cette semaine, le Throwback Thursday propose de partager ces lectures qui nous font sourire.

Côté Maman

J’avais envie de vous parler de Touriste de Julien Blanc-Gras que j’ai lu pendant le confinement et qui outre le fait de me faire voyager depuis mon canapé, m’a aussi fait sourire et parfois rire très fort.

J’avais adoré le titre, le pingouin trop chou de la couverture et le résumé avait achevé de me convaincre. Ce livre était fait pour être chroniqué sur le blog…

Touriste c’est l’histoire d’un jeune garçon, passionné de géographie qui, arrivé à l’âge adulte, s’est lancé le défi de visiter tous les pays du monde en devenant un touriste professionnel. Sacré Bucket List !

Journaliste et chroniqueur, on le suit dans ses aventures de packbacker autour du monde, qu’il raconte avec un second degré et un humour parfois déjanté. J’ai tellement ri, dans le chapitre sur la Tunisie que j’en ai encore mal au ventre. Mais derrière l’humour se cache aussi une belle réflexion sur le sens du voyage, ce qui nous pousse à partir et comment nous partons en voyage.

Côté schtroumpfs

Lesquels choisir ??? Il y en a tellement qui les font sourire. Ils sont vraiment dans l’âge où ils commencent à comprendre l’humour et les blagues. Difficile de n’en choisir qu’un sans faire offense à d’autres.

Mais bon clairement si il y a une série qui nous fait toujours sourire c’est la série Maman Ours de Ryan T. Higgins dont je t’avais déjà parlé dans un c’est lundi que lisez-vous?

Michel, un ours grincheux, n’aspire qu’à une chose se faire une belle omelette. Il part donc à la chasse aux oeufs et avant qu’il ne les mette à la poêle, ils éclosent et donnent naissances à de petites oies qui bien sûr pensent que Michel est leur maman. Victime d’une erreur d’identité, Michel ne sait plus comment se débarrasser des envahisseuses et aller dormir tranquille.

C’est une série d’albums très bien écrite et dont la relation texte image est très bien construites, les illustrations sont magnifiques et c’est toujours avec grand plaisir que je prête ma voix à Michel…

Cette série compte 4 tomes et un cinquième est à paraître sous peu. Mini Schtroumpf dont Michel est le chouchou, piaffe déjà d’impatience.

Et vous qu’avez-vous choisi cette semaine ?

À bientôt 😉

Throwback thursday #14

Thème : automne

Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram, Bettie du blog Bettie Rose Books a pris l’initiative d’en faire un rendez-vous livresque en 2016. Le but est de parler chaque jeudi d’un livre « ancien » de notre bibliothèque en fonction d’un thème donné. Bettie a passé le flambeau, désormais le récap’ des liens se fait sur le blog my-bOoks.com. Venez y participer.

Après deux semaines de panne complète d’inspiration, me voilà de retour. L’automne est une saison que j’adore et qui m’inspire la sérénité, on en a d’ailleurs fait le thème de notre Café des voyageurs hier.

Côté Maman

Mon coup de coeur pour parler d’automne, va inconditionnellement vers le Voyage d’Oregon, de Rascal et Joos. Une fois n’est pas coutume, ce n’est donc pas un roman que je vais vous présenter mais un album. Un merveilleux album qui raconte avec douceur et poésie les aventures d’Oregon, un ours captif dans un cirque et Duke, un clown nain qui décide de le raccompagner vers les grandes forêts des rocheuses.

Rascal est un auteur jeunesse que j’affectionne beaucoup car il sait toujours avec finesse produire des textes qui amène à une lecture à plusieurs niveaux, mais avec le voyage d’Oregon, il réussit un coup de maître. Le texte de cet album est bouleversant d’humanité, je l’utilise très fréquemment en classe depuis que j’exerce et malgré les années et il est toujours d’actualité. Si des enfants de maternelle n’y voient que l’histoire d’un gros Ours gentil que l’on libère dans la forêt, des plus grands pourront commencer à découvrir la culture américaine, commencent à s’interroger sur des questions d’éthique liées à la discrimination, à la captivité des animaux et qui sait avoir envie de partir plus tard pour un road trip dans l’Ouest. Il fait toujours énormément débat et emmène à s’interroger aussi sur l’intérêt d’avoir une bonne culture littéraire et générale pour comprendre la portée de certains textes ainsi que sur la part de notre histoire et de nos interprétations dans notre compréhension.

Quant aux illustrations de Joos, elles sont tout simplement sublimes, douces, poétiques, impressionnistes, et elles accompagnent à merveille le texte de Rascal. Les couleurs sont souvent automnales, ce qui fait que j’ai eu très envie d’en parler pour cette sélection, des jaunes, des oranges et des rouges flamboyants accompagnent Oregon et Duke dans leur voyage jusqu’à leur arrivée en Oregon sous la neige. Ambiance magique et séquence émotion garantie.

Côté schtroumpfs

Mes longues années de maîtresse de maternelle, m’ont conduite à avoir une bibliothèque sacrément fournie sur le thème de l’automne. Aussi à la maison, on en a lu vraiment beaucoup. Mais celui qui a été très longtemps lu le soir au point de le connaître par coeur, en français comme en italien, celui dont on a vu, revu et encore vu le film c’est Le Gruffalo de Julia Donaldson et Axel Scheffler.

Le Gruffalo, qui a fêté ses 20 ans l’année dernière, est un classique de la littérature jeunesse qui n’a pas pris une ride et qui a même eu, fut un temps, son spectacle dans les théâtres londoniens. Voilà donc, un conte en randonnée qui nous conduit dans un grand bois très sombre avec une toute petite souris qui ne demande rien de mieux que de manger la noisette qu’elle vient de trouver en toute tranquillité. Sauf que cette jolie petite souris est bien appétissante et que le renard, le serpent et le hibou, n’en feraient bien qu’une bouchée… Mais c’est sans compter sur le terrible Gruffalo avec qui la souris a rendez-vous et que bien entendu aucun prédateur n’a envie de rencontrer. Je te laisse découvrir la suite, je suis sûre que tu vas l’adorer.

Une belle histoire de forêt, de ruse, avec des illustrations magnifiques d’Alex Scheffler. Elles sont remplies de détails, très riches et colorées. Un album écrit en vers qui se prête tellement bien à la lecture à voix haute avec des mots de grands pour les petits enfants. Ces deux-là, ont depuis à maintes reprises remis le couvert pour nous livrer des albums tout aussi réussis comme Le Petit Gruffalo, La sorcière dans les airs, Où est ma maman ? ou encore Monsieur Bout de Bois. On n’en loupe pas un.

Et vous qu’avez-vous choisi cette semaine ?

Dérive des âmes et des continents – Shubhangi Swarup

Après ma première chronique sur NetGalley, j’ai eu le grand plaisir que les éditions Métailié me fassent confiance pour chroniquer ce livre qui m’a tout de suite attirée avec sa couverture toute en douceur et en poésie.

Il était une rencontre

Dans la sélection de mes livres sur NetGalley, j’essaie toujours de suivre la ligne de notre blog et de solliciter les éditeurs autour de romans qui abordent la question du voyage ou du dépaysement. Après la couverture, le résumé de ce roman pour le moins atypique a fini de me convaincre.

L’histoire

Difficile de résumer ce roman qui m’a complètement transportée, je te laisse donc avec sa quatrième de couverture :

Magistral premier roman indien où le paysage, la terre, la mer, les montagnes et les personnages principaux (deux jeunes mariés, un yéti mélancolique, un géologue, une tortue…) semblent inventer un genre en soi : la fiction de la nature.

Un roman tellurique, où les histoires semblent surgir organiquement le long d’une ligne de faille qui fait trembler la terre et tout ce qu’elle contient de l’océan Indien à l’Himalaya. Peut-être le premier roman où la nature s’exprime directement.

Deux jeunes mariés s’installent dans une ancienne demeure coloniale, sur les îles Andaman, et tentent de s’apprivoiser. Ils savent qu’ils se sont déjà aimés dans d’autres vies. Girija Prasad est un scientifique fasciné par les volcans lilliputiens et les phénomènes naturels de l’archipel. Chanda Devi est un peu sorcière ; elle sait amadouer les éléphants en colère, prévoir les tremblements de terre et parler aux fantômes qui peuplent les îles (soldats japonais, lord anglais, mangeurs d’escargots, une chèvre bêlante).

Plusieurs personnages plus loin (un jeune révolutionnaire, un trafiquant désabusé, un yéti mélancolique, une tortue, une strip-teaseuse…), on retrouve leur descendant le long de la ligne de faille sismique : un géologue chargé de s’assurer que le prochain sommet himalayen, prévu pour être plus haut que l’Everest, surgira bien dans le cadre des frontières de l’Inde, pour encourager le tourisme.

Premier roman au souffle incroyable, Dérive des âmes et des continents surprend par sa puissance narrative, à la hauteur des tsunamis qu’il contient.

Mon avis

Quand j’ai choisi ce livre, j’étais loin de m’imaginer être à ce point transportée. Je lis rarement de littérature asiatique et je pense après cette expérience que c’est une chose à laquelle je vais essayer de remédier rapidement.

Dérive des âmes et des continents est un livre qui, comme un tsunami, vous attrape et vous transporte vers de lointaines contrées des îles d’Andaman, à la Birmanie, en passant par le Népal et les contreforts de l’Himalaya. Il nous propose un voyage dans le temps, et dans l’histoire géologique mais aussi contemporaine de cette région du monde. Entre conflits mondiaux, guerres d’indépendance, installation des dictatures, les destins d’inconnus se lient et se délient, représentant un fil rouge entre les différentes parties du roman.

Le style de Shubhangi Swarup est lyrique et empreint de poésie et on retrouve bien à travers sa façon de décrire le monde, les philosophies indiennes, selon lesquelles, en chaque être vivant se cache une âme. La galerie de portraits qu’elle nous propose est particulièrement attachante.

D’un scientifique obnubilé par les îles et la techtonique des plaques à un autre chargé d’observer le désert de glace de glace de l’Himalaya que plusieurs générations séparent, on se plait à se perdre en forêt avec une femme qui comprend les plantes, entend les fantômes de l’île et à des intuitions sur le futur, à espérer avec une mère la libération de son fils, à écouter les récits des marchands et contrebandiers qui voyagent de la Birmanie au Pakistan, à écouter les histoires de déesses fleuves et de créatures fantastiques racontées par des anciens. On tremble aussi parfois, face à la cruauté de l’homme…

J’ai beaucoup aimé ce livre car sous son attrait poétique et onirique, qui ravira les amateurs de belles plumes, il est aussi très documenté scientifiquement sur les questions géologiques. J’ai été un peu en retard sur la publication de cette chronique car je me suis laissée déborder par la rentrée au boulot mais il fait partie des livres que je recommanderais volontiers. En effet, à chaque fois que j’ai allumé mon ordinateur pour retrouver cette lecture, je n’avais qu’une envie, terminer la partie pour savoir quel serait le personnage qui nous emmènerait visiter la prochaine curiosité géologique, quel pan de l’histoire nous allions recomposer avant de boucler la boucle.

Et vous ? Vous l’avez lu ? Il vous tente ?

À bientôt 😉

Challenge booktrip en Europe : Une rencontre au bord de l’eau – Jenny Colgan

Et si on partait voyager à travers l’Europe. En ces temps où réserver un billet d’avion et arriver à destination s’avère être une aventure digne de l’un des plus grand Stephen King, ma copine blogueuse des Voyages de K. nous propose de nous embarquer dans un tour d’Europe livresque. L’idée voyager à travers l’Europe pendant un en postant une chronique par mois, ça me fait penser à ce que propose Lonely Planet dans l’Art de voyager sans partir loin. 12 mois – 12 livres – 12 pays… Moi ça me dit, alors j’ai embarqué avec grand plaisir et après t’avoir emmené au mois d’août en Italie, je te propose de décoller pour les Highlands et l’Ecosse.

Etape n°2 : Ecosse

Il était une rencontre

Cela fait quelques années maintenant que l’Écosse fait partie des destinations chouchou de notre tiroir à voyages. Aussi dès que je vois passer un bouquin sur la destination, je saute sur l’occasion. Après avoir donc lu Une saison au bord de l’eau de Jenny Colgan, l’Ecossais d’Anna Briac, et avant de m’attaquer à la saga Outlander, j’ai encore craqué sur une histoire romantique avec ambiance kilt, cornemuse, ciré et mouton écossais avec Une rencontre au bord de l’eau…

L’histoire

La suite des aventures de Flora et des habitants sur l’île de Mure, qui, bousculés dans leur quotidien bien tranquille, ouvrent leur horizon culturel !

Flora MacKenzie a troqué sa vie londonienne pour ouvrir un charmant café au bord de l’eau sur l’île écossaise de Mure, où elle a retrouvé sa famille. Elle vit désormais avec Joel, son ancien patron au caractère bien trempé. Mais Flora va découvrir que la vie lui réserve de nouvelles surprises, comme ces baleines qui s’approchent de la plage. Est-ce un bon ou un mauvais présage ? Avec Lorna, sa meilleure amie institutrice sur l’île, elles vont au même moment découvrir l’histoire de Saïf, un médecin réfugié, qui va bouleverser les habitudes des habitants de la petite île.

Mon avis

J’aime bien retrouver les bouquins de Jenny Colgan, pour moi ce sont un peu des livres-bonbons, des petites douceurs à savourer avec des cookies et un chocolat chaud.

Le premier livre de cette série, Une saison au bord de l’eau, m’avait bien plu et j’avais laissée Flora sur son petit nuage, réconciliée avec elle-même, sa famille et sa terre, à la tête d’un café dans lequel elle prenait plaisir à ravir la petite communauté de Mure grâce aux recettes héritées de sa mère et dans les bras de son patron dont elle était secrètement amoureuse depuis des années.

Sauf que voilà, ça ne pouvait pas durer. Joël, le fameux patron est subitement envoyé à New York pour régler les affaires de Coltron Rodgers, le milliardaire qui possède la moitié de l’île et qui est aussi le futur beau-frère de Flora. Toujours aussi maladroit dans sa façon de gérer ses émotions et ses sentiments, et éloigné de Mure et de celle pour qui il a des sentiments qu’il peine à assumer, il se noie dans le travail.

Ce nouvel opus de la saga est, à mon sens, plus réussi que le premier. Moins centré sur la cuisine, même si les délices de Flora et ses nouvelles activités de traiteur sont encore largement évoqués, il laisse plus de place au couple de Fintan et Colton, aux personnages de Lorna, Saif, mais aussi de Mark et Joël qui, après s’être perdu dans le travail doit apprendre à faire face à son histoire et à ses sentiments. On y découvre aussi une Flora plus mature, bien décidé à s’affirmer et à sauver sa boutique, tout en maintenant l’éthique qui est la sienne depuis les débuts de la Seaside Kitchen.

Mure est aussi un personnage à part entière. Même si en vérité, elle n’existe que dans l’imagination de l’autrice, je me plais toujours à imaginer les personnages se promenant sur l’Infinie, la plage de l’île, battue par les vents et la pluie, à me dessiner les fermes et les maisons de pierres ainsi que ces paysages désertiques où paissent les moutons.

Bien sûr tout n’est pas rose. Jenny Colgan sait aussi aborder les difficultés liées à l’insularité. Mure doit affronter l’exode des jeunes qui préfèrent souvent partir pour l’île principale pour trouver du travail. Lorna, la meilleure amie de Flora et enseignante de la toute petite école, fait des pieds et des mains pour maintenir ses effectifs afin d’éviter la fermeture d’une classe. Saif, médecin réfugié politique syrien, quant à lui vient prêter main forte au généraliste pour éviter que l’île ne devienne un désert médical. Mais la solidarité, la bonne humeur et les traditions écossaises, ainsi que les légendes vikings ont toujours le dernier mot.

Et toi ? Tu l’as lu ? Qu’en as-tu pensé ? Quels sont tes coups de coeur si on te parle d’Ecosse ?

À bientôt… 😉

Le retour du jeune prince, Alejandro G. Roemmers

Il était une rencontre

Voilà un livre qui était dans ma wishlist depuis sa sortie. J’ai une affection toute particulière pour le texte de Saint Exupery qui m’a accompagné dans de nombreux moments de transition au point d’en avoir la rose tatouée sur ma peau. Aussi lorsque j’ai vu passer cette version 2.0 du Petit Prince sur les réseaux sociaux, il a tout de suite rejoint la liste de mes lectures à venir.

L’histoire

« Aime tes rêves et grâce à eux tu pourras construire un monde plein de sourires et de tendresse … »

Un jeune homme errant sur une route dé Patagonie est recueilli par un automobiliste. L’adolescent est le prince d’une contrée lointaine qui explore l’univers. Dans les paysages désertiques et sauvages, les deux voyageurs, si différents, engagent un dialogue abordant avec simplicité les grandes questions de l’existence.

Au fil de leurs aventures, chacun apprend à écouter le cœur de l’autre et à tenter de trouver le vrai sens de la vie. Ce voyage se trouve le vrai sens de la vie. Ce voyage se transforme peu à peu en une véritable quête spirituelle. Et, au bout de ce chemin, il y a le secret d’un mystère que nous passons parfois une vie entière à chercher : le bonheur …

Mon avis

14 millions d’exemplaires, traduit en 288 d’après cet article de Marie Claire daté de 2016, maintes fois adapté au cinéma et en dessin animé… S’attaquer à l’un des records d’édition et de traduction du XXeme siècle tel que le Petit Prince était un pari franchement osé.

Plus de 70 ans après sa parution, Alejandro G. Roemmers nous offre l’occasion de retrouver ce héros de notre jeunesse avec quelques années seulement en plus (il faut croire que vivre dans l’espace conserve plutôt bien…). Après quelques années à profiter de sa rose et de son mouton sur sa planète, le voilà de retour sur Terre.

Cette fois-ci, point d’aviateur ni de désert, ce sont les grands espaces de la Patagonie qui servent de décor à cette adaptation moderne mais le principe reste le même. Un automobiliste, découvre sur le bord de l’une de ces routes interminables de la Cordillère des Andes un jeune homme et le prend en stop.

Le petit prince, même si il a grandi et se questionne sur les motivations des actes des adultes, a gardé l’innocence qu’on apprécie tant chez lui. Avec l’automobiliste par contre, j’ai eu plus de mal. Discours trop bien pensant, fortement empreint de philosophie religieuse, j’étais un peu nostalgique de l’aviateur, de ses dessins poétiques et de ses discours universels. On verrait presque dans les paroles du conducteur, le Jeune Prince comme un messie des temps modernes, revenu sur Terre pour prêcher la bonne parole et remettre un peu d’enfance dans le coeur des adultes trop sérieux.

Cependant, Le retour du Jeune Prince reste une lecture agréable, fraîche et pleine de positivité très joliment illustrée par Laura Hastings. Et après le pavé que je venais de terminer c’était vraiment très relaxant de ne pas se prendre la tête et de se laisser porter par les nouvelles aventures de ce héros de notre enfance.

Tout au long de ces 165 pages, j’ai pas mal pensé aux articles de Mélanie, du blog Ose voyager seule, qui a passé plusieurs mois à faire du stop sur les routes de Patagonie et aux paysages magiques qu’elle nous a fait partager lors de précédentes éditions du Café des voyageurs. Et franchement, ça donne envie de s’envoler pour l’Argentine et de tailler la route jusqu’à Ushuaia.

Et vous ? Vous l’avez lu ? Il vous tente ?

À bientôt 😉

Les lapins de la couronne d’Angleterre tome 1 – Santa Montefiore, Simon Sebag Montefiore et Kate Hindley

Il était une rencontre

En matière de littérature jeunesse, je dois avouer que souvent, je suis bien contente de pouvoir me cacher derrière mes enfants. Et pour ce qui est des Lapins de la couronne, j’admets sans vergogne avoir craqué davantage pour moi que pour eux qui au départ n’en avait rien à faire de cette histoire et ne juraient que par les Royaumes de feu. Heureusement que ma libraire jeunesse me connaît bien et qu’à défaut de mes gosses quand ils ne sont pas coopératifs, je peux me cacher derrière mon boulot…

À ma décharge, il faut dire qu’ils avaient mis le paquet chez Little Urban entre cette couverture so vintage rappelant les livres d’aventures à la Jules Verne et les illustrations en noir et blanc au charme désuet à la Béatrix Potter relayés à grand renfort de stories et de publis sur Instagram, j’étais été faible, j’ai fini par craquer. Tous les enfants ont eu leur livre, les petits comme la grande ! Et nous avons embarqué en famille pour une lecture feuilleton du soir à deux voix avec Timmy Poil Fauve et les valeureux Lapins de la Couronne d’Angleterre.

L’histoire

Timmy est le dernier lapin de sa portée. Chétif et affublé d’un cache œil, il est le bouc émissaire de ses frères et sœurs qui ne manquent pas une occasion de l’embêter.

Heureusement, il a l’habitude de trouver refuge auprès d’Horatio, un Vieux Lapin blessé dans on ne sait quelles batailles. Dans son terrier, Timmy écoute des heures durant les histoires des valeureux lapins qui prêtèrent le serment de défendre les chevaliers de la table ronde et de leurs descendants qui aujourd’hui, mieux que le MI-5 défendent avec ferveur la famille royale d’Angleterre.

Tout cela aurait pu rester ne rester qu’une légende si Timmy, alors qu’il tentait une nouvelle fois de fuir les farces de son frère aîné, n’était pas venu à la connaissance d’un terrible complot fomenté par les Ratzis, des rats, affreux, sales et puants prêts à voler l’âme des célébrités en dérobant des clichés vendus à prix d’or sur scélérat.com.

Horatio est formel, il faut prévenir les Lapins de la Couronne et c’est à Timmy que revient cette mission. Quitter sa garenne natale et prouver son courage dans la grande capitale pour déjouer ce complot et sauver l’honneur de la reine.

Notre avis

Cet avis, une fois n’est pas coutume sera écrit à six mains et non à deux…

Contrairement à d’autres romans que l’on a l’habitude de lire en relais, pour celui-ci, j’ai tenu à lire ou écouter toute l’histoire. Grandschtroumpf qui n’a pas encore l’âge préconisé par l’éditeur était très content d’en lire tout seul quelques pages avant de me donner le change pour la lecture de la fin du chapitre.

L’écriture est fluide et l’humour est assez fin, cela a nécessité quelques explications par moments mais c’est aussi ça qui fait la richesse d’une lecture. J’ai en tous cas beaucoup apprécié les multiples niveaux de lectures et l’humour parfois pipi-caca avec les rats qui ont fait hurler de rire les garçons et parfois plus so british avec la distinction de Nelson et Horatio qui en font une vraie lecture à partager en famille.

Outre le personnage de Timmy, tellement attachant, et des Ratzis, ces gros rats degueus tellement tordants, on découvre au fil des pages toute une galerie de personnages, de l’amiral Nelson au Tapeur Zeno, qui pour GrandSchtroumpf ressemble beaucoup au Lapin de Pâques des 5 Légendes de Dreamworks dans son illustration et sa façon de parler en passant par Laser, lapine d’élite au grand cœur (ça fait plaisir de voir des filles dans ce rôle là !) et Belle de Patte, gouvernante cleptomane aux airs de Castafiore. Tous sont très réussis tant au niveau de l’écriture que du dessin qui est vraiment le gros atout de ce roman.

Minischtroumpf lui, prenait un plaisir à feuilleter les pages à la recherche de la prochaine illustration et insistait lourdement sous la tente pour qu’on l’appelle quand il y aurait l’image pour qu’il la voie bien…

Inutile de te dire donc qu’on a tous adoré. Les garçons étaient petits lorsque nous avons visité Londres mais si tu t’apprêtes à y aller, c’est sans conteste un livre à glisser dans la valise des enfants pour les accompagner pendant le voyage. En tous cas si on devait y retourner il est clair que Timmy&Co seraient du voyage.

Sauf que voilà, alors que l’on avait patiemment fait durer le plaisir au rythme d’un chapitre par soir, avant-hier, n’y tenant plus, on a dévoré goulument les trois derniers chapitres pour mettre fin au suspens… Il faut attendre maintenant la suite des aventures des Lapins de la couronne d’Angleterre, en espérant que les auteurs ne soient pas aussi long que G.R.R Martin avec Le trône de fer… Alors Little Urban faites vite ! Un fan club attend le tome 2 avec impatience dans la Wanderlust family !

Challenge booktrip en Europe : Mamma Maria – Serena Giuliano

Et si on partait voyager à travers l’Europe. En ces temps où réserver un billet d’avion et arriver à destination s’avère être une aventure digne de l’un des plus grand Stephen King, ma copine blogueuse des Voyages de K. nous propose de nous embarquer dans un tour d’Europe livresque. L’idée voyager à travers l’Europe pendant un en postant une chronique par mois, ça me fait penser à ce que propose Lonely Planet dans l’Art de voyager sans partir loin. 12 mois – 12 livres – 12 pays… Moi ça me dit, alors j’embarque avec grand plaisir et je t’emmène là où normalement je devrais être à cette période de l’année, en Italie avec Mamma Maria de Serena Giuliano.

Etape n°1 : Italie

Il était une rencontre

Tout juste sortie de la lecture de Ciao Bella qui m’avait profondément émue et bouleversée au point d’écrire dans la foulée une chronique et d’envoyer un message à l’auteur via Facebook. J’avais noté Mamma Maria dans ma wishlist espérant le trouver à la bibliothèque.

Hier en allant faire le stock de bouquins pour les vacances à la bibliothèque, il était là, me tendant les bras, en tête de gondole avec sa belle étiquette « Nouveauté 3e trimestre 2020 ». Inutile de te dire qu’on s’est claqué la bise comme de vieilles copines contentes de se retrouver et qu’il a immédiatement sauté dans mon super totebag made in Bookfairies.

Revenue avec une pile haute comme l’Himalaya postée sur FB, Mamma Maria est apparu assez vite comme l’un des trois coups de cœur du groupe Lire c’est rêver les yeux ouverts… Sauf que quand tu pars en camping, tu essaies de voyager léger et de prendre des livres dont tu sais qu’ils te tiendront plus qu’une soirée… Mais d’un autre côté, l’envie était trop forte.

Une fois les valises terminées, je me suis donc servie une limonade et je me suis installée dans ma chilienne sur mon balcon pour goûter à un répit bien mérité et découvrir cette histoire à deux voix racontée par Maria et Sofia (avec l’accent sur le i s’il te plaît et pas sur le dernier a)

Alors bienvenue chez Mamma Maria et en musique en prime !

https://m.youtube.com/watch?v=1TRM75eU7Uk

L’histoire

Un ristretto d’Italie

« Ciao, Sofia ! Qu’est ce que je te sers ? Comme d’habitude ? Et j’ajoute un cornetto parce qu’il faut manger, ma fille.

– Oui, merci, Maria.»

Je m’installe en terrasse, face à la mer, comme chaque matin, depuis que je suis de retour en Italie. J’aime bien travailler au son des tasses qui s’entrechoquent. Et, au Mamma Maria, j’ai toujours de la compagnie. Il y a ceux qui viennent tuer le temps. Il y a les enfants qui rêvent devant le comptoir des glaces. Il y a les ados qui sirotent un soda, monsieur le curé, et, surtout mes partenaires de scopa.

Ici, on vient échanger quelques mots, partager un apéro, esquiver la solitude, écouter Celentano. Moi, je viens pour me persuader que j’ai bien fait de quitter Paris… et l’autre abruti.

Il fait quand même meilleur ici.

Et puis on cherche aussi à profiter de la bonne humeur (ou non) de Maria, qui mène, comme une mamma, tout ce petit monde à la baguette.

Bref, j’ai retrouvé mon village paisible.

Enfin, paisible, jusqu’au jour où…

Mon avis

Ce deuxième roman, est beaucoup moins personnel et beaucoup plus politique. Dans Ciao Bella j’avais eu beaucoup de mal à démêler la réalité de la fiction, la part d’histoire personnelle dans le romancé. Ici, il est plus facile de faire la part des choses.

À chaque chapitre s’alternent les points de vue de Maria et Sofia pour une narration croisée d’une histoire qui redonne foi en l’humanité. Comme je te le disais, le sujet est éminemment plus politique que dans son premier roman.

Ici il est question d’émigration, d’immigration, de la montée de l’extrême droite sur fond de question méridionale. À travers l’histoire de Souma et Mustafa, arrivés de Libye clandestinement et que Franco, veuf sans enfants de 82 ans trouve un beau matin cachés au fond de son poulailler et qui réveille dans le village un vent d’angoisse largement amplifié par les discours des médias et du ministère de l’Intérieur.

Il est aussi question de la situation du Sud de l’Italie et de ses jeunes, toujours plus nombreux à quitter leur terre après avoir fait de longues études pour aller tenter leur chance au Nord ou à l’étranger par manque d’opportunité de travail. De ses mamma qui part peur que leurs enfants ne meurent de faim à force de ne plus manger de ragù ou de parmiggiana envoie chaque semaine il pacco da giù. Je pense tout de suite à Casa Surace, un groupe de comiques originaire de Campanie qui fait des vidéos très drôles sur Facebook, si tu parles italien, je te conseille d’aller les voir c’est très drôle.

C’est le deuxième livre que je lis sur le sujet après Les aventuriers du Cilento de Michel Quint, qui abordait lui aussi la situation des migrants en Campanie mais sous un aspect plus dramatique. Je t’en parlerai bientôt.

Avec tous les livres que je lis en ce moment sur le Sud de l’Italie, je pense avoir assez de matière pour faire bientôt une book list.

Mamma Maria est à l’image du Sud de l’Italie, il est comme la rivière tumultueuse.

Comme dit avec sagesse ma belle mère,

Al fiume cittu’ t’annechesse.

Quand la rivière est silencieuse tu te noies. Ici ça crie, ça parle fort avec les mains souvent on n’est pas d’accord et on s’envoie promener avec gentillesse et bienveillance, comme le personnage de Maria, véritable archétype du Sud. Humaine et généreuse.

Car malgré l’info en continue, malgré les préjugés, le Sud de l’Italie garde en lui cette part d’humanité qui fait que l’on accueille avec bienveillance celui qui a fait un long voyage.

Franco, aurait pu être Zio F. qui a consacré sa vie à ses terres et t’ouvre toujours la porte de sa cave pour te faire goûter son merveilleux fragolino, son vin au goût de fraise. Dans Sofia et Lella, leur humanité et leur détermination, j’ai retrouvé la foi qui anime ma belle-sœur dans son travail de journaliste engagée qui n’hésite pas à parcourir chaque jour des centaines de kilomètres pour mettre un visage sur les mille galères du Sud et changer le monde avec douceur et une inégalable pugnacité. Dans le personnage de Luca, j’ai reconnu l’histoire de tellement de copains, qui ont quitté leur village dans l’espoir un avenir meilleur mais qui gardent en eux la nostalgie.

Je ne t’en dirai pas plus, pour te laisser le plaisir de la découverte. J’ai encore une fois passé un excellent moment en compagnie de Serena Giuliano et de ce roman délicieux à lire et à écouter avec en bonus sa playlist Celentano made in Maria et qui a en plus remporté le prix Babelio cette année.

Et toi ? Tu l’as lu ? Qu’en as-tu pensé ?

Ciao Bella de Serena Giuliano

Ciao Bella

Il était une rencontre

Voilà, j’ai encore cédé à un coup d’un soir ! En ce moment, les livres se succèdent au rythme de un par jour. Mais là, waouh, c’était puissant ! J’avais croisé plusieurs fois le livre sur les réseaux sociaux, j’avais lu des avis mitigés, j’ai résisté en le voyant dans la sélection de l’été chez Cultura puis je me suis finalement laissée tenter en le trouvant sur les rayons de la bibliothèque. On s’est rencontrés vers 22h00 et on s’est quittés vers 2h30 du matin. Entre temps, des rires, de l’émotion, un échange de souvenirs communs. Lorsque j’ai fermé la dernière page, j’ai eu l’impression de quitter une vieille connaissance que je n’avais pas vue depuis longtemps. J’étais tellement bouleversée que j’en ai eu du mal à m’endormir malgré l’heure tardive.

Le résumé

Voilà l’histoire :

Anna a peur – de la foule, du bruit, de rouler sur l’autoroute, ou encore des pommes de terre qui ont germé… Et elle est enceinte de son deuxième enfant. Pour affronter cette nouvelle grossesse, elle décide d’aller voir une psy.

Au fil des séances, Anna livre avec beaucoup d’humour des morceaux de sa vie. L’occasion aussi, pour elle, de se replonger dans le pays de son enfance, l’Italie, auquel elle a été arrachée petite ainsi qu’à sa nonna chérie. C’est toute l’histoire familiale qui se réécrit alors sous nos yeux.

À quel point l’enfance détermine-t-elle une vie d’adulte ? Peut-on pardonner l’impardonnable ? Comment dépasser ses peurs pour avancer vers un avenir meilleur ?

Mon avis

Par où commencer ? Des sensations sûrement, une série de curieuses coïncidences. Une histoire qui commence le jour de la naissance de ma Bisnonna à moi, ma Mémé, comme le dit Anna. L’histoire d’un personnage qui me rappelle à de nombreux égards la mienne. Mes vacances d’adolescente dans le Sud de l’Italie. La rencontre d’un amoureux étranger, un 13 aussi (mais pas un vendredi), la cohabitation de deux cultures. Cette volonté de trouver une exutoire dans l’écriture d’un blog avec le passage à la trentaine…

Ce matin, j’ai comme une méchante gueule de bois littéraire après cette nuit à rire et à pleurer. Parce que clairement, je ne m’étais pas pris une claque émotionnelle pareille en lisant un livre depuis Il est grand temps de rallumer les étoiles de Virginie Grimaldi. J’ai appris en lisant le bouquin et les remerciements qu’elles sont bien copines toutes les deux. Je les soupçonne d’organiser des réunions Tupperware secrètes où elles s’échangent des secrets pour transformer de jeunes mères de familles respectables en pandas dégoulinants et reniflants jouant de la trompette avec leurs kleenex de la façon la plus stonnata qu’il soit (désolée pour l’italianisme mais c’est le seul mot français qui me vienne, dysharmonieuse, ferait trop pompeux…).

Bref voilà, j’ai encore perdu toute dignité en lisant un livre… Dieu merci ! WanderlustDad dormait déjà à l’heure à laquelle le drame est arrivé. Sinon, il se serait encore allègrement moqué de ma faculté à m’identifier tellement aux personnages que j’ai l’impression qu’ils font partie de ma famille ou qu’ils représentent une partie de moi. Il adore ça, traquer la première larme et éclater de rire en me traitant de ciotaredda, (comment le traduire celui-ci ? nounouille peut-être ?)

Ce matin, Georgette, la macchinetta (ça fait pas un peu titre de livre de la série pour enfants Les drôles de petites bêtes ?), ma cafetière italienne est mon amie… Et oui, certains trouvent raffiné de boire un café avec George, ses capsules qui coûtent un bras, et son What Else so sexy… Moi je préfère le boire avec Georgette, ses rondeurs, son petit bruit inimitable. Malgré son grand âge, rien ne pourrait remplacer l’odeur de son ristretto qui emplit la maison. Je repense avec nostalgie à ses vacances en Italie qui rythme mes étés depuis 25 ans maintenant, à ma belle-mère qui trouve toujours ses petits fils sciupati trop maigres à son goût, au caffè con la schiuma de Zia M., à Nonna A., son chignon et son sacré caractère, à Nonna M. qui nous délectait des histoires de sa jeunesse depuis sa chaise en plastique et parlait un dialecte tellement ancien que la comprendre était un défi digne des jeux olympiques lancé à mon italien scolaire, aux vecchiette d’Orsomarso, notre village d’adoption en Calabre, qui malgré le fait que j’y revienne tous les étés depuis une dizaine d’années, finissent toujours par céder à la curiosité, après m’avoir longuement observer et me demandent quand elles me croisent dans les ruelles du village « A cu’ si figghia ? » (De qui est tu la fille ?) ou « A cui appartenese ? » (À quelle famille tu appartiens ?) m’obligeant à remonter à la troisième génération de l’arbre généalogique de mon mari pour leur permettre de me raccrocher à une branche. À B. la voisine de ma belle-mère qui a développé des techniques de renseignements dignes de la Madame Raspail du sketch de Patrick Bosso et à tant d’autres.

En écrivant ses lignes, l’odeur de la pasta al forno du dimanche qui emplie les vanedde, les ruelles si serrées du village que seuls les humains et les ânes y passent, et les images des processions de la Santa Anna, patronne du village me revienne en mémoire. Anna, comme l’héroïne du livre… À Giulia, la soeur de l’héroïne qui porte le nom que j’aurais aimé donner à ma fille si j’en avais eu une… Hasards ou coïncidences, avec Ciao Bella, nous étions fait pour nous rencontrer.

Je vais m’arrêter là parce que je pourrais continuer à en parler encore des heures et je finirai par te spoiler le bouquin. Comme tu le sais peut-être, pour des raisons liées à notre envie de devenir minimalistes j’achète peu de livres pour moi, et j’en garde encore moins. Je pense cependant que Ciao Bella, fera partie des bouquins que j’offrirai avec plaisir et des rares livres que je finirai par acheter, mais pas tout de suite…

Lire ce livre en français, a été comme une délicieuse madeleine de Proust, mais il m’a manqué, la musique, la langue de Dante et la sonorité si particulière du dialecte napolitain, qui ponctue nos étés depuis 25 ans. Alors je l’achèterai, pour le relire, et perdre une nouvelle fois ma dignité, (tu me diras, on est plus à ça près…) le jour où une maison d’édition italienne offrira à Serena Giuliano le plaisir de déclarer son amour à sa Campanie natale dans la langue de ses origines. Affaire à suivre !!!

Serena, Grazie di cuore per questo bellissimo viaggio !

J’espère t’avoir donné envie de découvrir cette petite pépite. Et si tu l’as lu, n’hésite pas à laisser un commentaire pour me dire ce que tu en as pensé ?

Si cet article t’a plu n’hésite pas à le partager ou à le garder au chaud sur Pinterest, et si le coeur d’en dit, tu peux toujours nous suivre sur Facebook et sur Instagram.

À bientôt 😉

Throwback thursday #8 – Wicked, Gregory Maguire

Thème : couverture colorée

Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram, Bettie du blog Bettie Rose Books a pris l’initiative d’en faire un rendez-vous livresque en 2016. Le but est de parler chaque jeudi d’un livre « ancien » de notre bibliothèque en fonction d’un thème donné. Bettie a passé le flambeau, désormais le récap’ des liens se fait sur le blog my-bOoks.com. Venez y participer.

Pour cette nouvelle semaine, j’ai eu une nouvelle fois envie de t’emmener au Pays d’Oz, avec un livre dont la couverture est aussi verte que la peau de la méchante sorcière de l’Ouest.

Alors oui, je sais je t’en ai déjà parlé ici et du magicien d’Oz mais cette fois-ci. Avec Wicked, de Grégory Maguire l’angle d’attaque est un peu différent. Oubliez tout ce que vous savez du Magicien d’Oz, ce roman ne peut que vous surprendre.

J’ai découvert cette histoire à Londres, en me baladant dans le quartier des théâtres. Cette dernière est là-bas, une comédie musicale à succès que je rêve de découvrir lors d’une prochaine visite. Après quelques recherches sur le net, j’ai fini par apprendre que le musical était en fait adapté du roman éponyme. Ni une, ni deux, je suis donc partie à la recherche de ce gros bouquin vert, presque aussi difficile à trouver que le balai de la sorcière pour Dorothy.

Cette histoire serait un préquel du Magicien d’Oz. En ce moment, il est très à la mode de remonter aux origines du mal. À ce qui fait que les méchants de nos histoires préférées sont devenus les horribles vilains que l’on connaît.

Ici c’est donc la terrible sorcière de l’Ouest qui est à l’honneur. Celle qui nous a donné des sueurs froides étant petite avec sa peau toute verte, ses dents pointues, son nez crochu et son chapeau noir et son rire sardonique.

De son joli nom Elfaba, on découvre l’enfance de cette petite fille frappée du sceau d’une obscure malédiction dès sa naissance. Affublée d’un peau couleur émeraude, cette fille issue mère d’une noble lignée de Munchkins et d’un pasteur unioniste est très vite délaissée par ses parents. Elle grandit inspirant la crainte et le dégoût aux gens qui la croisent. Elle est élevée par la fidèle nourrice de sa mère. Une sœur, qui deviendra la cruelle sorcière de l’Est, assassinée au tout début du Magicien d’Oz et un frère ne tardent pas à venir agrandir la famille.

La seconde partie du livre est consacrée à ses années de facs à Shiz l’école des sorcières du Pays d’Oz. Elle y rencontre une certaine Glinda, mieux connue sous le nom de Fée du Nord, les deux femmes que tout opposent se retrouvent vite contraintes de partager leur chambre et finissent par se lier d’amitié.

Tout irait pour le mieux, si la politique ne venait pas assombrir le tableau et complexifier les rapports entre les personnages. Dans cette nouvelle interprétation, Gregory Maguire donne la parole à des Animaux savants et pose la question de la tyrannie exercée par le Magicien depuis la Cité d’Emeraude et de la version officielle, face à la réalité des événements. La jolie fable pour enfants est bien loin.

Elfaba devient, malgré ses fêlures un personnage attendrissant, confronté à des choix douloureux qui la dépassent. L’histoire est vraiment chouette et donne envie de se remettre à l’anglais pour lire la suite de l’évolution politique du Pays d’Oz dans les autres romans, encore non traduits en français.

Et toi ? Qu’as-tu choisi pour ce thème ? Quel est ta couverture colorée préférée ?

En attendant la prochaine semaine livresque, tu peux toujours nous suivre sur Facebook et sur Instagram.

A bientôt 😉